Les élections législatives auront lieu le 15 mars prochain aux Pays-Bas. Le parti europhobe et anti-islam Parti de la Liberté (Partij voor de Vrijheid ou PVV) apparaît favori dans les sondages. Selon l’institut Maurice de Hond, le parti dirigé par l’europhobe Geert Wilders gagnerait plus de vingt sièges sur cent cinquante. Condamné pour discrimination suite à sa déclaration de vouloir « moins de Marocains » aux Pays-Bas, Geert Wilders avait aussi tweeté, suite aux attentats de Berlin le 19 décembre 2016, une photo choc d’Angela Merkel – le visage et les mains ensanglantés – en réaction à la politique de la Chancelière promouvant des frontières ouvertes en Europe. Le candidat de l’extrême droite défend également le durcissement des politiques régaliennes et est connu pour vouloir interdire le Coran, fermer les mosquées, interdire l’immigration en provenance des pays musulmans et empêcher « l’islamisation » des Pays-Bas. Geert Wilders inquiète par ses propos et par sa popularité dans les sondages mais sa victoire n’est pas garantie.
Une coalition aux apparences difficiles
La dispersion des voix n’est pas un problème nouveau aux Pays-Bas : quinze partis avaient été élus en 2012. L’élection à la proportionnelle des 150 membres de la Chambre des Représentants, la chambre basse des États généraux du Royaume des Pays-Bas, a lieu tous les quatre ans. Plus le Parlement sera fragmenté, plus difficile sera la constitution d’une coalition politique. Le Parti de la Liberté n’est ainsi pas certain de pouvoir rassembler les autres partis autour de sa victoire. Les autres partis principaux du pays sont l’Appel Chrétien-Démocrate (Christen Democratisch Appèl ou CDA), le Parti Populaire Libéral et Démocrate (Volkspartij voor Vrijheid en Democratie ou VVD), le Parti Travailliste (Partij van de Arbeid ou PvdA), la Gauche Verte (GroenLinks ou GL) et les Démocrates 66 (D66). C’est l’actuel premier ministre Mark Rutte, membre du VVD et à la tête d’une coalition avec le PvdA, qui apparait aujourd’hui comme le meilleur pour mener à bien une coalition gouvernementale. Les sondages de fin février créditent le PVV de 16-17% d’intentions votes et le VVD de 15-16%.
Un « Nexit » en perspective ?
Si 13 millions de Néerlandais seront appelés aux urnes le 15 mars 2017, ils avaient déjà voté en avril 2016. A 61,1%, ils s’étaient opposés à la ratification de l’accord d’association entre l’Union européenne et l’Ukraine. Cette consultation d’initiative populaire apparaît comme un mauvais présage étant donné la violence de la campagne du « non ». Geert Wilders, bien entendu opposé à l’accord, avait été rejoint par des partis europhobes comme le Parti Socialiste (Socialistische Partij ou SP) et le Parti pour les animaux (Partij voor de Dieren ou PvdD), et il avait utilisé la sortie de l’Union européenne comme pilier de sa campagne alors que les Pays-Bas font partie des six membres fondateurs de la communauté européenne. Le candidat d’extrême droite, qui se place sur le même plan que Marine Le Pen vis-à-vis des politiques européennes, perd en vitesse dans les sondages. Rien n’est joué dans cette élection. Rappelons nous que lors des précédentes élections législatives de 2012, le Parti de la liberté avait perdu alors même que tous les sondages prédisaient une victoire des partis populistes rejetant résolument l’Union européenne et l’euro.
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