A vélos, Citoyens de l’Union européenne !

, par Christian BESNAULT

A vélos, Citoyens de l'Union européenne !
Auteur : dirac3000

Alors que nos dirigeants pédalent dans la semoule pour sortir l’économie du fossé ou elle se trouve, essayons de les aider à remonter la pente ! Et comment !? Entre autres, en continuant à valoriser et à adopter un mode de transport dont l’histoire et la pratique collent à mon sens complètement à l’Europe, aux valeurs qu’elle véhicule et à la vision de l’avenir qu’elle propose : le vélo ! Pour faire court, j’en appelle à une Vélorution européenne !

L’ADN européen du vélo

Zeus ne s’est certes pas métamorphosé en vélo pour enlever la belle Europe et lui faire parcourir les cieux. Pour cause, les vélos ne volent pas ! Mais c’est bien sur le bout de terre sur lequel tomba la belle mortelle qu’est né le vélo. Il s’y est depuis frénétiquement reproduit, en tel nombre qu’il fut contraint d’immigrer et de partir à la conquête de nouveaux espaces. Cependant le vélo reste profondément attaché à sa terre d’origine. En atteste l’engouement qu’il suscite chaque année lorsqu’il part faire le Tour de France, dar la Vuelta a España, o fare il Giro de Italia. Et l’Europe reste profondément attachée au vélo. A tel point que les villes européennes sont nombreuses à le proposer en libre-service à ses habitants. Ce service est présent dans au moins 15 états de l’Union Européenne (sur les 21 pays où il est recensé). Vélo et Europe, une histoire déjà vieille, et pourtant toujours pleine de promesses. Car, si certains voient encore d’un œil noir la multiplication des vélos dans nos villes d’Europe les institutions européennes, elles, ne s’y sont pas trompées et n’hésitent pas à promouvoir le vélo comme ambassadeur du développement durable.

1er plateau : l’écologie

Commençons par le plus évident : se déplacer à vélo est écologique. Au sens large du terme. Pédaler n’émet pas plus de CO2 qu’il n’en faut émettre pour respirer ! Pédaler ne fait pas plus de bruit que le grincement lancinant d’une chaîne mal huilée ou le bruit soudain d’une sonnette. Tout cela parait évident, et a été maintes fois signalé. Mais les avantages écologiques du vélo ne s’arrêtent pas là : la production d’un vélo est peu gourmande en ressources et, les vélos sont des machines qui, bien entretenues, roulent longtemps. Trois rustines, deux tournevis, une pince, de l’huile de graissage et du temps : voilà les ingrédients d’une longévité programmée. Il est d’autres véhicules à quatre roues souvent employés sur des trajets cyclables (un trajet cyclable peut être défini comme un trajet inférieur à 3km sur une topographie peut contrastée, soit 50% des déplacements urbains réalisés en voiture) qui sont loin de présenter les avantages écologiques énumérés. Alors ? Tous en selles !

2ème plateau : l’économie

Pédaler ne demande pas beaucoup plus d’euros qu’il n’en faut pour s’acheter à manger. Ainsi selon S. Lecler, le coût annuel d’un vélo serait de 280€ par an, quand celui d’un mode de transport à 4 roues bien connu et bien polluant serait d’environ 4000€ sur la même période (S. Lecler, Le retour du vélo dans les villes françaises, janvier 2000). Se déplacer quotidiennement en vélo passe soit par l’achat d’une bicyclette ou par la souscription d’un abonnement à un système de location de vélo en libre-service. Ces dépenses sont loins d’être prohibitives, et peuvent, dans quelques pays faire l’objet de subvention. Par exemple en France, au titre de l’indemnisation des frais de transport quotidien entre le lieu de travail et le domicile.

Mais ce n’est pas tout. La pratique quotidienne du vélo engendre également des économies indirectes, en particulier sur les dépenses publiques en matière de santé. En effet la pratique quotidienne du vélo constitue une réponse au problème de sous-activité physique dont souffre les Européens. Ainsi, signalons que la pratique quotidienne du vélo (1/2h) :

 réduit par deux les risques cardio-vasculaires ;
 permet le développement de l’endurance cardiaque, une meilleure oxygénation des muscles des jambes, avec pour résultat une baisse significative du taux de cholestérol, de l’hypertension artérielle et de la glycémie ;
 améliore la tolérance au stress, comme tout activité physique régulière
 permet, comme la pratique du sport en général, de prévenir l’ostéoporose. Et tout ça sans avoir à payer un seul euro pour aller se faire suer, à la salle de gym.

Alors ? Tous en danseuse !

3ème plateau : la société

Le développement durable, dans son acception par l’Union Européenne, repose également sur un volet social. Là encore le vélo répond au cahier des charges. Généraliser et favoriser l’usage du vélo dans les déplacements urbains permet de réduire les inégalités faces à l’accès au transport. En effet, pour l’achat d’un vélo, qui plus est s’il est subventionné, tout le monde peut être « déplacé » à la même enseigne. Par ailleurs, et c’est là une vision volontairement légèrement naïvement exposée, les déplacements à vélo permettent de réduire l’agressivité entre les « déplacés » du quotidien de nos zones urbaines. Aussi loin et longtemps que je parcoure l’Europe à vélo il ne me semble jamais y avoir observé deux cyclistes s’enguirlander pour une question de priorité à un carrefour. Il est d’autres véhicules à quatre roues pour lesquels la réalité est plus contrastée. Enfin, l’usage du vélo permet de répondre aux mêmes aspirations individualistes que l’usage de la voiture (chacun est maître de son déplacement) tout en permettant une bien plus grande convivialité entre usagers en non-usagers. Les déplacements en vélo permettent ainsi des arrêts fréquents et intempestifs pour échanger avec des connaissances rencontrées en cours de trajet, ou s’enquérir du chemin auprès d’inconnus.

Et pour n’omettre aucun des arguments composant le peloton des avantages sociétaux, tachons d’en finir avec une vieille idée. Non, se déplacer en ville à vélo n’est pas plus dangereux que de se déplacer en voiture ! Des études récentes montrent au contraire que l’augmentation du nombre de cycliste dans les rues entraîne une diminution du risque d’accident (http://www.fubicy.org/spip.php?article247) ! Bien considérés les avantages énumérés il n’est pas interdit d’affirmer qu’« Il est dangereux de ne pas se déplacer à vélo ».

En pédalant sur ces trois plateaux nul doute qu’un col ne puisse être franchi, permettant ainsi l’accès à une mobilité urbaine plus durable. Mais l’Union Européenne dans tout ça, qu’elle rôle doit-elle jouer ?

Et l’Europe dans tout ça ?

Et bien, elle doit se convaincre et nous convaincre de l’intérêt de l’usage du vélo comme mode durable de déplacement. En bon technocrate, le commissaire au transport serait en droit de répondre que tous les déplacements ne peuvent être substitués par des déplacements à vélo. C’est juste, mais sachant que 50% des trajets urbains qui se font en voiture concernent des distances inférieures à 3 km dans les pays de l’OCDE, un grand nombre pourrait se faire à bicyclette. Et, finalement, l’Union Européenne l’a bien compris puisque la promotion de moyens de transports doux, parmi lesquels figure en bonne place le vélo, est une priorité de l’Union européenne. Ainsi elle cofinance des kilomètres d’itinéraires cyclables, « vélo routes » et « voies vertes » à travers tout son territoire, et soutient des mesures en faveur du vélo dans le cadre de la politique de mobilité urbaine.

Alors, décidez ? Ne reste plus qu’à faire durée cette échappée (à la voiture).

Vos commentaires
Vos commentaires
modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?

Pour afficher votre trombine avec votre message, enregistrez-la d’abord sur gravatar.com (gratuit et indolore) et n’oubliez pas d’indiquer votre adresse e-mail ici.

Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Suivre les commentaires : RSS 2.0 | Atom