« Transformation numérique et robotique »
Que ce soit en termes d’emplois ou de contribution économique, l’apport de l’industrie européenne des articles de sport ne cesse d’être démontré. En 2015, elle englobait ainsi 85 900 entreprises (soit 0,4% du total des entreprises UE 28), 436 600 employés (0,3% UE28), pour un chiffre d’affaire estimée à 81 milliards d’euros. De plus, comme le soulignait une récente étude [1] cette industrie repose sur une forte main d’œuvre. En d’autres termes, toute croissance dans le secteur sportif se traduit directement par une hausse d’emplois. Ainsi, selon cette étude, la contribution du sport à la lutte contre le chômage est réelle. Ceci est d’autant plus intéressant que le marché des vêtements et chaussures de sport connaît une croissance annuelle de 4%.
Les métiers que cette industrie englobe existent depuis plus de trois décennies sur notre continent : la production, le marketing, le design, la vente, le transport... Mais aujourd’hui l’industrie des articles de sports, comme toute autre industrie, se trouve face à un tournant décisif. Les transformations du marché sont telles que les observateurs parlent de nouvelle révolution industrielle. Il est donc légitime de supposer que ces changements vont affecter les emplois liés au sport tels qu’on les connaît aujourd’hui. Trois tendances de fond se démarquent.
Tout d’abord, la transformation numérique, qui est déjà l’un des plus gros facteurs de croissance de l’industrie du sport, et qui va la modifier encore en profondeur. L’intelligence artificielle y joue un rôle grandissant qui, à terme, va permettre à la clientèle d’avoir une expérience d’achat harmonieuse grâce à la distribution multicanaux. La mise en place de tels changements va exiger le recrutement massif d’employés « technophiles », ce qui permettra aussi aux marques de devenir encore plus connectées aux start-up et aux PME actives dans ce domaine.
« Nos sociétés s’éloignent inévitablement d’une économie linéaire au profit d’une économie circulaire »
La robotique et l’internet des objets auront également une influence sur les formes d’emplois à venir, puisque leur rôle au sein de la production va potentiellement s’accroître, et que de nouveaux usages en termes de mobilité et de services urbains vont se créer (textiles intelligents, modes de transport autonomes...)
Le dernier élément d’influence est le développement durable. Nos sociétés s’éloignent inévitablement d’une économie linéaire au profit d’une économie circulaire. L’ère des déchets de masse s’achève, ce qui oblige les entreprises à élaborer et appliquer des stratégies durables si elles veulent rester en phase avec les attentes des pouvoirs publics et des consommateurs. Le besoin de mobilité, à la fois plus verte et plus saine, laisse à penser qu’une croissance ne saurait tarder dans ce secteur. Les villes font preuves d’un intérêt grandissant pour les questions de santé, comme l’illustre l’apparition d’équipements de mobilité douce partagés à tous les coins de rue. Cette tendance est en soi une nouvelle ligne de développement pour nos industries, qui devrait s’accompagner d’une demande croissante de textiles extérieurs adaptés. Le secteur évolue donc, tout en s’agrandissant. Il est donc logique que les formes d’emplois et les opportunités d’embauche dans ce secteur fassent de même.
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