Fait remarquable en ce 18 juillet 2019, dans l’hémicycle : la présence de Petro Porochenko, président d’Ukraine entre 2014 et 2019, dans la galerie diplomatique ! Un signal fort, annonçant le début d’un débat riche en émotions. Et ce n’est pas peu dire.
Un débat agité et engagé en plénière
La première prise de parole est pour Catherine Rowett (Les Verts/ALE), qui a contribué à écrire la résolution proposée, concernant les violations des droits de l’homme en Russie, particulièrement envers les militants écologistes et les prisonniers politiques ukrainiens. Affirmant le devoir du Parlement européen de faire de son mieux pour soutenir les plus hauts principes démocratiques, elle a appelé ses pairs à se joindre à elle. Il s’agit de défendre « nos frères et sœurs des autres parties du monde », car leurs droits sont terriblement menacés : « leur campagne est aussi une campagne pour notre monde, leur fléau est notre fléau ».
Pour sa part, Anna Fotyga (CRE) a salué le fait que la résolution proposée soit une évaluation équilibrée et réaliste de la politique des droits de l’homme menée par la Russie. L’Union ne se cache pas derrière de simples observations : au contraire, elle agit et tente de normaliser ses relations avec la Russie par le biais de cette Résolution.
Le poids émotionnel du débat est particulièrement important, les députés affrontant la réalité et mettant des mots sur les outrages infligés aux citoyens russes et ukrainiens. La société civile se retrouve détenue « pour des motifs politiques construits », l’État russe « fabriquant des activités criminelles contre les activistes écologistes locaux » (Michael Gahler, PPE). Comme avancé par Sergey Lagodinsky (Les Verts/ALE), les Ukrainiens sont déclarés terroristes pour la simple et bonne raison qu’ils ont osé critiquer l’occupation de leur territoire par un autre État.
Au vu des valeurs mises en avant et défendues par le continent européen, il apparaît impossible, pour les représentants des citoyens de l’Union, de rester coi. Ainsi Andrius Kubilius (PPE) a-t-il incité tous ses collègues à voter en faveur de la résolution, soulignant l’aspect crucial de ce vote « pour le futur et le but de notre continent ».
Quand la Russie redeviendra-t-elle un pays démocratique ?
Quand la Russie redeviendra-t-elle un pays démocratique ? Divers enjeux ont été avancés, dont certains sont fondamentaux : quand elle respectera le droit international et les droits de l’homme. Le retour de la Russie dans l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, après le vote de 118 parlementaires en ce sens le 25 juin dernier, la lancera-t-elle sur cette voie ? La suite au cours des prochains mois… Toujours est-il que la résolution a été adoptée par 458 voix contre 80 et 89 abstentions, sommant la Russie de relâcher tous les prisonniers ukrainiens détenus illégalement et de cesser de harceler les militants écologistes.
Le mot de la fin ? Certainement le « Bienvenue l’Ukraine, nous sommes avec vous ! » prononcé par Ramona Strugarlu (Renew Europe), à l’attention de Petro Porochenko.
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