Le 23 février dernier, les 27 chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne (excepté le Royaume-Uni) se sont réunis à Bruxelles dans le cadre d’une réunion informelle du Conseil européen pour débattre du principe des “Spitzenkandidaten” (têtes de liste, en allemand) pour les prochaines élections européennes qui se tiendront en mai 2019. Le principe des Spitzenkandidaten veut que chaque parti politique européen présente une tête de liste pour les élections européennes, et que la tête de liste, dont le parti remporte la majorité des voix des citoyens européens, soit proposée par les Etats membres pour présider la Commission européenne.
Les dirigeants européens sont partagés sur ce sujet. Certains comme le Premier Ministre irlandais, Leo Varadkar, sont pour conserver ce principe, que le Parlement européen avait plus ou moins imposé aux Etats membres en 2014 pour la désignation de Jean-Claude Juncker ; d’autres, comme le président français Emmanuel Macron ou la chancelière allemande Angela Merkel, n’y sont pas favorables.
Donald Tusk, président du Conseil européen, a déclaré que “ce processus ne présente aucun caractère automatique. Le traité est très clair à ce sujet : c’est au Conseil européen qu’il revient de nommer le candidat en toute autonomie, en tenant compte des élections européennes et après avoir procédé aux consultations appropriées”.
Des Spitzenkandidaten pour faire vivre le débat européen
Les Jeunes Européens - France regrettent le rejet pur et simple du Conseil européen du principe des Spitzenkandidaten. Ce principe permet de faire vivre la démocratie européenne et de mobiliser l’opinion publique autour d’une campagne et d’un scrutin véritablement européen en faisant en sorte que les partis européens proposent un véritable programme pour l’avenir de l’Union européenne. Les élections européennes ne doivent pas être des élections de second rang, mais bien l’occasion de débattre de propositions concrètes pour l’avenir de l’Europe et de donner un mandat aux institutions européennes pour poursuivre un programme choisi par les citoyens européens et réformer l’Union jusqu’en 2024.
Par conséquent, les Jeunes Européens - France appellent les partis politiques européens à respecter ce principe et à proposer des têtes de liste pour la présidence de la Commission européenne à l’occasion des élections européennes, portant la voix d’un programme commun défendant l’intérêt général européen et non des intérêts purement nationaux. Ces têtes de liste permettront également de personnifier la campagne, favorisant ainsi l’émergence et la dynamique que mérite le débat public européen. Nous souhaitons que le principe des Spitzenkandidaten devienne la règle, et non plus une exception, remise en cause à chaque nouvelle échéance électorale européenne.
Le président de la Commission ne peut être issu que d’une majorité parlementaire
Selon Hervé Moritz, président des Jeunes Européens - France : "le résultat des élections européennes doit avoir un réel impact politique sur les priorités de la Commission européenne, et donc sur sa présidence. C’est le prérequis d’un débat public véritablement européen à l’occasion de la campagne de 2019. C’est aussi la condition nécessaire à la mobilisation des citoyens européens le jour du scrutin.”
En ce sens, les Jeunes Européens - France appellent le Parlement européen, qui détient le pouvoir d’approuver ou non la composition de la Commission proposée par les Etats, et donc de la personne à sa tête, à refuser l’élection d’un.e président.e de la Commission qui ne serait pas issu.e d’une majorité parlementaire constituée à la suite des élections européennes.
Et à Hervé Moritz d’ajouter : “Dans le jeu institutionnel, c’est aux partis européens qui mèneront la campagne d’imposer en 2019 la sanctuarisation du principe des Spitzenkandidaten. C’est uniquement au Parlement européen de désigner un président ou une présidente de la Commission disposant d’une majorité parlementaire. Le Conseil européen ne pourra s’y opposer.”
Les Jeunes Européens - France encouragent également le Parlement et le Conseil à poursuivre leurs travaux pour l’introduction de listes transnationales lors des élections européennes de 2024.
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