L'Ukraine et la Révolution Orange : stop ou encore ? - commentaires L'Ukraine et la Révolution Orange : stop ou encore ? 2006-08-04T15:40:03Z https://www.treffpunkteuropa.de/L-Ukraine-et-la-Revolution-Orange-stop-ou-encore#comment929 2006-08-04T15:40:03Z <p>On se souvient des fameuses élections présidentielles ukrainiennes de 2004-2005 (et de la fameuse ''révolution orange'') qui avaient alors vu s'affronter, par de là l'opposition entre les deux candidats finalistes, les deux Viktor (i. e : Viktor Iouchtchenko et Viktor Ianoukovitch) deux Ukraines et deux conceptions de l'avenir de celle-ci.</p> <p>Avec un choix à faire entre une Ukraine ''occidentale'' (polonophile, ukrainophone et russophobe) tournée vers l'Occident (vers l'UE et vers l'OTAN) et une Ukraine ''orientale'' (polonophobe, russophone et russophile) tournée vers Moscou (et soucieuse de renforcer ses liens avec la Russie, dans la perspective de nouer peut-être avec elle quelque nouvelle ''alliance slave''). Le psychodrame allant alors même jusqu'à l'expression de velléités sécessionistes, sinon quelques effrayantes perspectives de guerre civile...</p> <p>Or, les élections législatives ukrainiennes de mars dernier ont finalement renvoyé les deux ''camps'' rivaux dos à dos : avec 32% pour le ''Parti des régions'' du russophile Ianoukovitch et 14% pour le parti présidentiel de l'occidentophile Iouchtchenko ; bref : pas de majorité parlementaire claire.</p> <p>Du coup, les formations en question ont - ces derniers jours de début août 2006 - signé un accord de gouvernement en forme de compromis géopolitique (''unique chance de rapprocher les deux rives du Dniepr'', selon les propos du Président Iouchtchenko) :</p> <p>Viktor Ianoukovitch devenant donc le PM de son ancien rival pour la magistrature suprême (PM à la tête d'une ''grande coalition'' dans laquelle siègeront donc quelques uns de ses pires adversaires politiques d'autrefois).</p> <p>Mais l'orientation pro-occidentale décidée par Kiev, à la fin 2004, ne semble officiellement néanmoins pas être remise en question.</p> <p>Et l'Ukraine devrait donc poursuivre son rapprochement actuellement en cours avec l'Union Européenne et l'OTAN (toute adhésion future à l'OTAN devant néanmoins faire l'objet d'un prochain référendum : comme annoncé par le Président Iouchtchenko, à Odessa, le 26 juin dernier). Le tout dans un climat d'appaisement et de retour à des relations ''normales'' avec la Russie : à quelques mois seulement du prochain sommet de l'OTAN, à Riga (Lettonie), en novembre prochain...</p> <p>Telle est, en tout cas, la situation à l'heure actuelle à Kiev, alors que le président Iouchtchenko doit - pour résoudre la crise politique qui secoue l'Ukraine depuis mars dernier - se résoudre à nommer PM son ancien rival pro-russe...</p> Derrière la crise : le retour en force de la Russie... 2006-01-11T09:42:18Z https://www.treffpunkteuropa.de/L-Ukraine-et-la-Revolution-Orange-stop-ou-encore#comment70 2006-01-11T09:42:18Z <p>Outre les interrogations quant à la démocratisation de la vie politique en Ukraine, quant à l'éventuelle candidature de l'Ukraine à l'UE et quant à notre indépendance énergétique, ces récents événements nous montrent bien que la Russie reste bel et bien, malgré toutes les difficultés du moment, une grande puissance dirigée de façon bien peu démocratique.</p> <p>Certes, ses missiles rouillés et ses épaves de sous-marins nucléaires ne sont guère plus vraiment capables de menacer le monde du feu nucléaire (quoi que...). Certes, frappée par les désertions et par l'impopularité de la conscription, son armée conventionnelle achève de s'autodétruire dans une ambiance de pronunciamento permanent et dans la sale guerre de Tchétchénie. Certes, frappé d'une crise démographique et d'une dénatalité sans précédent, ce pays d'aujourd'hui 145 millions d'habitants se dépeuple lentement...</p> <p>Mais, cela dit, la grande Russie reste néanmoins le premier producteur et exportateur mondial de gaz ainsi que le deuxième producteur et exportateur mondial de pétrole, ce qui n'est guère négligeable.</p> <p>Sans oublier que la Russie surveille étroitement (voire contrôle...) la production et une grande partie de l'exportation en gaz et pétrole des pays du Caucase (Azerbaïdjan) et de tous ces pays d'Asie centrale autrefois membres de l' ''Empire'' (Kazakhstan, Ouzbekistan, Turkménistan, etc).</p> <p>Et sans oublier que la Russie pèse désormais -de par sa volonté productrice affirmée- de façon très influente sur les cours mondiaux des hydrocarbures, n'en déplaise aux onze pays de l'OPEP (cartel des pays producteurs et exportateurs dont elle ne fait donc pas partie...).</p> <p>Ainsi, la Russie -pays qu'on croyait ruiné il y a peu- est tranquillement assise sur un confortable pactole énergétique aux richesses gigantesques avec le pouvoir de faire évoluer les cours mondiaux à sa convenance voire de rationner en énergie une vingtaine de pays de son ''étranger proche'' (et capable de limiter ainsi, de façon drastique, l'approvisionnement énergétique d'une bonne partie de l'Europe).</p> <p>Et c'est ainsi que Poutine peaufine pour la Russie un retour à la grandeur passée sur le plan international (et à un statut de superpuissance) en faisant clairement comprendre à l'Occident que l'accès aux ressources gazières et pétrolières a un prix politique.</p> <p>Et ce n'est pas nécessairement pour nous rassurer quand on examine de près les méthodes de gouvernement du Président Poutine, quand on voit l'état actuel des libertés et des droits de l'homme les plus élémentaires en Russie... (ou quand on considère de quelle manière se conduit, aujourd'hui, l'armée russe dans les confins du Caucase...).</p> <p>Thèmes sur lesquels on reviendra très largement en cette année 2006 où, succédant au Royaume-Uni de Grande-Bretagne, la Russie accède à la présidence annuelle du G8...</p>