Que signifie être jeune européen, dix ans après Joschka Fischer ? - commentaires Commentaire de texte 2010-10-06T23:12:23Z https://www.treffpunkteuropa.de/que-signifie-etre-jeune-europeen-dix-ans-apres-joschka-fischer#comment8647 2010-10-06T23:12:23Z <p>Tu me permettras, je l'espère, certaines critiques à tes propos.</p> <p>D'abord, tu définis la sécurité intérieure, comme la légitimé de l'exécutif par le peuple. Ce serait en plus une source originaire de la souveraineté d'un État. Désolé. Mais, je ne suis pas du tout d'accord avec cette qualification. Tout d'abord, les bases nécessaires à l'État sont au nombre de trois : un territoire, un peuple, un gouvernement. De plus, les pouvoirs régaliens de l'État sont, comme tu l'as énoncé, la monnaie, la diplomatie, la justice. Par contre, la légitimité des gouvernants n'influe en rien dans la souveraineté de l'État. Il suffit de penser à tous les régimes qui abritent des dictateurs. Ces personnes ne sont pas légitimes. Pour autant, les États qu'ils gouvernent sont souverains et peuvent donc traiter commercialement avec tous les parangons des droits de l'homme (on ne mélange jamais les torchons et les serviettes) Certes, tu ne faisais peut-être que rapporter des paroles. Mais, il était possible alors que tu les nuances.</p> <p>Ensuite, je cite « la place des Etats-nations est primordiale, il serait une erreur de vouloir gommer ou aller à l'encontre de l'échelon national. Il s'agit simplement d'effectuer un partage des souverainetés entre l'échelon national et l'échelon européen. » Je fais peut être (déjà) parti de la vieille école. Mais, la souveraineté ne se partage. Il ne peut y avoir à long terme qu'un représentant de la souveraineté. Ainsi, il paraitrait saugrenue que les régions puissent elles bénéficier de la souveraineté et à ce titre, être présentes à l'ONU. D'ailleurs, cette évolution (vers une représentation unique) est particulièrement visible dans le domaine clé de l'Union : l'économie, au sein de l'OMC. Les USA et l'UE représentent 90% du contentieux.</p> <p>Puis, j'ouvre les guillemets « le parlement soit constitué de deux chambres, l'une représentant les élites politiques, l'autre les opinions publiques. » Déjà, mon formalisme juridique m'oblige à préférer les expressions « tendance politique » à « opinion publique » (responsable de bien des maux) et « représentation étatique » à « élites politiques ». Encore, une fois, je n'ai pas eu le courage d'aller vérifier les propos de Fisher pour connaitre s'il en était l'auteur. Néanmoins, cette dialectique opinion publique/élite politique me dérange. En plus, tu écris que chacune devrait avoir une chambre en représentation. J'ai toujours cru, à l'inverse, que l'opinion publique élisait les élites politiques.</p> <p>Autre remarque. Après avoir décrit les compositions des deux chambres parlementaires, je dois admettre qu'il me semble ne plus me retrouver en présence d'un fédéralisme, mais d'un État fédéral au doux nom d'États Unis d'Amérique.</p> <p>Je suis régulièrement chiffonné. Notamment par le terme « habitudes démocratiques ». tu entends quoi par là ?</p> <p>A mon avis (ce n'est qu'une opinion), la méthode Monnet est morte le jour où on a voulu associer les peuples, car on les a appelés trop tard. Ils n'ont pas connu cette méthode des petits pas. Leur premier acte fut Maastricht, un pavé juridique, une monnaie unique, une Union nouvelle.</p> <p>Les coopérations renforcées, mythe ou réalité ? A l'heure actuelle, il en existe une (Schengen) qui a été créé avant même l'existence de telles coopérations. C'est dire la probabilité de leur création. Pour ma part, je suis contre une Europe à la carte où chacun prendrait ce qu'il lui plait, ou les traînards seraient mis au banc le temps qu'ils deviennent coopératifs. Bien sur que c'est difficile de convaincre 27 nations de collaborer. Mais, l'enjeu, c'est de rester ensemble. Tant qu'on sera tous dans le même train, il prendra la bonne direction. Le jour où on répartira les États dans les wagons selon leur vélocité, alors, il n'est pas dit que les retardataires finissent un jour par arriver. Si les Anglais supportent tant bien que mal toutes les dispositions de l'UE (en essayant certes, de se dédouaner le plus possible), c'est parce que les États motivés par l'aventure prennent du temps à les convaincre.</p> <p>Il vaut mieux un petit pas à plusieurs, qu'un grand pas seul.</p> <p>Proverbe africain : "Si tu pars seul, tu iras vite. Si tu pars à plusieurs, tu iras loin."</p>