La question chypriote et les frontières orientales de l'Europe : charnière ou point de rupture UE - Turquie ? - commentaires La question chypriote et les frontières orientales de l'Europe : charnière ou point de rupture UE - Turquie ? 2007-02-26T19:16:41Z https://www.treffpunkteuropa.de/La-question-chypriote-et-les-frontieres-orientales-de-l-Europe#comment2029 2007-02-26T19:16:41Z <p><strong>- Complèment d'informations : Du pétrole dans les eaux troubles chypriotes (et de l'eau dans le gaz...).</strong></p> <p>Dans un article d'<strong>« O Phileleftheros »</strong> (journal ''Libéral'' de Nicosie et premier quotidien - de sensibilité indépendante et centriste - en langue grecque de l'île...) publié dans le « Courrier International » n°851 du 22 février dernier (ici, en page 18) on découvre que le dossier cypriote-turc (dossier déjà compliqué s'il en est...) est en train de se compliquer de nouvelles considérations géopolitiques, géologiques et pétrolières.</p> <p>En effet, il s'avère que le gouvernement de la République de Chypre souhaite pouvoir prochainement lancer des missions de prospection de gisements pétrolifères sur les fonds marins situés en bordure du plateau continental, au large de ses côtes sud (mais toujours dans son espace maritime national internationalement reconnu). Ce pourquoi il a récemment conclu des accords bilatéraux de coopération maritime ''off shore'' avec l'Egypte (en 2006) et le Liban (en 2007). Avant de récemment lancer des appels d'offre à toutes sociétés désireuses de mener cette exploration des fonds marins...</p> <p>Des initiatives chypriotes qui ont - en tout cas, visiblement - profondément heurté le gouvernement turc. Lequel - actuellement plongé en pleine campagne électorale - a alors décidé de rompre toute coopération avec les Etats tiers signataires de tels accords (convoquant même leurs ambassadeurs pour leur demander de plus amples explications à ce sujet).</p> <p>Un gouvernement turc qui, en effet, revendique pour sien la zone maritime en question (désignée comme ''territoires litigieux'') et dénie au gouvernement chypriote (que la Turquie ne reconnaît pas véritablement pour tel) le droit de procéder à de telles missions d'explorations sous-marines (tout en menaçant de lancer ses propres campagnes de recherche off shore dans la région) et dénonce ces accords de coopération et de prospection pétrolière signés entre la république de Chypre et ses autres voisins.</p> <p>Bien entendu, cette nouvelle querelle turco-chypriote (en pleine campagne électorale ''présidentielle'' turque...) n'est là qu'un nouvel avatar de plus de l'expression des ambitions turques à vouloir devenir un partenaire énergétique incontournable de l'UE sur son flanc sud-oriental, entre Europe et Asie centrale. Et ce, au moment même où la Turquie ambitionne de diriger la flotte des Nations Unies déployée, depuis l'été dernier, au large du Liban dans le cadre de la FINUL renforcée.</p> <p>Et l'on conçoit fort bien que la perspective de voir la république de Chypre (et l'UE) prochainement mettre la main sur quelques gisements pétroliers conséquents viendrait là contrarier les nouvelles stratégies géopolitiques d'Ankara dans la région. Sans parler des nationalistes turcs qui ne supportent sans doute décidément pas que la République de Chypre puisse jouer quelque rôle international à leurs dépends et asseoir quelque véritable position centrale de carrefour entre Orient et Occident.</p> <p>Toujours est-il que la République de Chypre tire aujourd'hui la sonnette d'alarme contre ce qu'elle estime être des menaces aujourd'hui exprimées contre son indépendance et contre sa souveraineté. La Commission européenne ayant récemment appelé (par la voix d'Olli Rehn, actuel Commissaire à l'élargissement) chacun des deux protagonistes à la retenue et à la modération : soulignant que les accords bilatéraux en question respectaient parfaitement le droit international, le droit maritime et la législation communautaire...</p>