Le dictateur est tombé : les inconscients ont eu raison de la tête de l’État, du plus ancien État du monde.
Les jeunes Européens impressionnés par… les jeunes Arabes
Soixante années de régime autoritaire après la fin de l’occupation, les Égyptiens sont descendus dans la rue par millions, ils se sont battus contre leur État, ils se sont organisés via Facebook et Twitter puis ont dû faire sans internet ni téléphone, peu importe : ils voulaient la Liberté, ils sont allés l’arracher au million d’agents du ministère de l’Intérieur. Trois-cents manifestants sont morts en Égypte, une centaine en Tunisie, pour des valeurs.
Le monde arabe n’est plus ce qu’il était. Des millions de gens de tous les horizons, musulmans comme chrétiens, hommes et femmes, commerçants, ouvriers et fonctionnaires, se sont révoltés dix-sept jours dans tout le pays…
On ne parle pas d’une révolte assistée par l’OTAN et nos bons États membres, mais d’un soulèvement général, populaire et indépendant, sans soutien extérieur.
La Révolution égyptienne s’appelle la Révolution égyptienne et non la révolution de lotus, de même que le jasmin n’a rien à voir avec la Révolution tunisienne. Aujourd’hui, les Égyptiens sont libres. Demain, les rapports de forces réapparaitront, mais ils auront évolué.
Démocratisation, avec ou sans l’Europe
Les Européens n’ont pas cru que leurs anciennes colonies puissent se rebeller contre leurs maîtres locaux. La politique étrangère de la France, de l’Italie, de l’Espagne, du Royaume-Uni, pour ne citer qu’eux, est à revoir en profondeur. S’ils daignent parler ensemble, ils diront deux mots à Catherine Ashton : be humble, be ambitious.
Les États occidentaux se sont lourdement trompés en soutenant ces régimes, la démocratie n’étant pas faite pour le monde arabo musulman pensaient-ils. Le pays le plus influent du monde musulman sunnite, l’Égypte, a été renversé par des jeunes qui ne pensent pas imposer la charia à tous et marcher sur Israël : ils se battent pour la dignité de l’Homme. C’est bien plus compliqué.
Bruxelles, réveille toi !
Si les diplomaties européennes sont trop déboussolées, que Bruxelles se rebelle et montre la voie. L’Europe ne peut pas se permettre de rater ce moment historique pour l’avancée et le renforcement de la démocratie et des droits de l’Homme dans le monde.
Si la morale n’avait pas sa place dans les relations exterieures auparavant, excusons nous et voyons loin : notre rive sud se bat pour la démocratie, aidons là maintenant.
Rappel : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. » , Article 35, Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1793
1. Le 15 février 2011 à 10:06, par Patrick En réponse à : Révolutions en Egypte, en Tunisie… Bientôt Bruxelles ?
Heu... Je veux pas être rabat-joie, mais la démocratie n’est pas encore arrivée dans ces pays. Je ne dis pas qu’elle n’arrivera pas, mais j’y croirai quand je la verrai.
Pour l’instant, un dictateur est tombé, par encore la dictature. Et les exemples du passé nous incitent à être prudents.
2. Le 15 février 2011 à 13:06, par HR En réponse à : Révolutions en Égypte, en Tunisie… bientôt Bruxelles ?
Jour après jour, les nouvelles se suivent et se ressemblent.
Pour ce qui est de la révolution égyptienne en cours, les événements ont montré que pour ce qui est de l’Occident, tout s’est joué à Washington. L’union Européenne n’existe pas.
C’est comme l’autre révolution chinoise, une révolution économique, plus silencieuse, où on sait que tout se joue entre Washington et Pékin. La dernière nouvelle, que la Chine devient la deuxième puissance économique du monde derrière les USA, ignore l’Union Européenne.
Là aussi, l’Union Européenne, première puissance économique du monde, sensiblement devant les USA, et très loin devant la Chine, n’existe pas. http://www.lepoint.fr/monde/chine-deuxieme-economie-150-millions-de-pauvres-15-02-2011-1295521_24.php http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_pays_par_PIB_(nominal)
Il n’y a pas plus flagant diagnostic de l’échec complet qui a conduit à la ratification du traité de Lisbonne.
La fait que Le Taurillon refuse catégoriquement d’aborder cet aspect de la situation européenne n’augure rien de bon.
Les jeunes Egyptiens sont dans la rue, veulent un autre futur. Les jeunes Européens, eux, se racontent des histoires, la tête dans le sable.
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