Pourquoi une Nation européenne est indésirable

, par Ferghane Azihari

Pourquoi une Nation européenne est indésirable

Le fédéralisme européen peut-il faire l’économie d’une Nation ? La nécessité éventuelle d’un nationalisme européen suscite beaucoup de débats. Voici pourquoi celui-ci est indésirable.

Le nationalisme européen ou la déshumanisation des individus

Le nationalisme européen est la confirmation selon laquelle une société politique ne peut être autre que nationale (l’État-nation). Or derrière ce postulat se cachent des corollaires qui tendent à déshumaniser les individus.

Décréter qu’une Nation européenne est indispensable à l’existence d’une société européenne revient à faire du fait national un phénomène consubstantiel au fait social et politique, ce qui revient à doter l’État-nation d’une certaine immanence et donc à faire de ce dernier un phénomène biologique. Or une réalité sociale obéissant à des règles biologiques est entachée de fatalité organique. Cela tend nécessairement à considérer ses composantes (les individus) comme obéissant eux-mêmes à des règles intangibles, ici la considération selon laquelle un être humain serait incapable de coexister démocratiquement avec un autre, sous prétexte qu’il ne partagerait pas son identité nationale.

Ainsi les postulats nationalistes qu’ils soient européens ou infra-européens impliquent la négation du libre-arbitre de l’individu, qui pourtant est un fondement de son humanité, en supposant que celui-ci serait pourvu d’une sorte d’instinct grégaire nationaliste à laquelle il serait fatalement assujetti sans possibilité d’ouverture d’esprit, au même titre que les autres espèces animales, le nationalisme en moins. Soutenir la consubstantialité du fait national et du fait politique revient donc à appliquer le raisonnement de la sociobiologie (étude des sociétés animales) à l’être humain. C’est en cela que cette approche est à la fois déshumanisante et impertinente puisque ces considérations font défaut dans certaines circonstances sociales historiques et contemporaines.

Fonder la construction européenne sur des principes universels

Il est dans ces conditions beaucoup plus humanisant de considérer que l’individu, de par son libre arbitre, est capable de transcender ses particularismes plutôt que de chercher à promouvoir une identité européenne comme fondement exclusif du vivre ensemble européen. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas inviter les européens à réfléchir sur leur patrimoine culturel commun. Mais faire de ce patrimoine le seul fondement du vivre-ensemble revient à s’inscrire dans une démarche nationaliste, la même que nous condamnons tous lorsqu’elle est appliquée à l’échelle française par exemple.

De plus, cela revient à nous heurter à de grandes difficultés à travers tout le continent européen. Car même si celui-ci a effectivement un patrimoine culturel commun, il n’est en rien exclusif puisqu’il se superpose à une mosaïque de réalités culturelles locales tellement bien ancrées dans les mentalités qu’il serait suicidaire de vouloir les occulter au nom de la prééminence de l’identité culturelle européenne. La tentative de développer, à l’échelle européenne, un nationalisme ne résisterait pas à une récupération du discours national par les différentes communautés ethnoculturelles qui composent le vieux continent qui y verront un moyen de faire de leurs indépendantismes une fin en soi, ce qui revient in fine à condamner la construction européenne ou à la rendre plus difficile.

Il est dans ces conditions plus opportun pour nous, européistes, de promouvoir l’idée qu’une citoyenneté s’exerçant dans un cadre constitutionnel universel (démocratie, droits de l’Homme et État de droit) se suffit à elle-même pour l’émergence d’une société politique quelle qu’elle soit indépendamment de l’existence d’une identité culturelle commune. Loin de n’être que théorique, la démonstration de la validité pratique de cette énonciation se fait sans aucune difficulté. Ce sera l’objet de la seconde partie de l’article.

La citoyenneté, fondement du vivre-ensemble en lieu et place de l’identité commune

Le concept tendant à faire de la citoyenneté l’ultime fondement du vivre-ensemble a un nom. C’est le patriotisme constitutionnel découvert par le philosophe allemand Jürgen Habermas. Celui-ci énonce que rien ne nous oblige à décréter que l’identité nationale, produit hasardeux de l’histoire, soit le seul lien fédérateur social possible.

Ainsi une citoyenneté assujettie à des principes universels (compatibles avec le genre humain indépendamment de son appartenance culturelle) tels que la démocratie, l’État de droit et les droits de l’Homme se suffit à elle-même. Elle doit permettre à chaque individu de pouvoir se réaliser et s’émanciper en société indépendamment de son identité culturelle, tout en pouvant l’assumer sans velléité impériale ou hégémonique.

Pour ceux qui douteraient du caractère universel des principes constitutionnels susmentionnés, on remarquera dans un premier temps que la citoyenneté municipale est déjà post-nationale sans qu’il y ait de guerre civile municipale inter-communautaire. En effet le traité de Maastricht, qui instaure une citoyenneté européenne permet à tous les européens indépendamment de leurs nationalités de voter et de se présenter dans toutes les villes de l’UE pourvu qu’ils y résident régulièrement, d’où le fait qu’une coexistence civique plurinationale dans un espace démocratique commun est possible. Certains pays européens ouvrent la citoyenneté municipale aux non européens , confortant cette approche universelle et libérale que l’on devrait tous promouvoir (en ce qu’elle ne contraint pas l’individu à abandonner son identité nationale originaire ou à faire allégeance à une nouvelle identité tout en lui permettant de participer à l’élaboration des règles qui régissent la société dans laquelle il réside).

Dans un second temps, on remarquera que ces principes constitutionnels ont su s’adapter à toutes les civilisations qu’elles soient asiatiques (Japon, Corée du Sud, Inde etc.), de cultures musulmanes (Turquie, Indonésie etc.), africaines (Sénégal, Mayotte...) ou sud-américaines (Brésil, Chili...). L’effectivité de ces principes ne tient donc qu’à la volonté humaine.

La résidence, fondement de la citoyenneté en lieu et place de l’identité nationale

L’Europe peut devenir une fédération de citoyens sans nationalisme. Ainsi la construction européenne ne doit pas s’inspirer de l’État-nation. Il faut donc absolument séparer la nationalité de la citoyenneté. Assujettir la seconde à la première revient à s’inscrire dans une démarche nationale qui dénature le libéralisme politique et l’un de ses corollaires, la démocratie. Car la démocratie est fondée sur la liberté de l’individu de choisir les règles qu’il va s’appliquer, ce qui participe à son émancipation et à la réalisation de son humanité contrairement à la servitude répréhensible qui découlerait de l’impossibilité de s’appartenir.

On ne voit donc pas très bien ce que viennent faire les considérations identitaires dans ce processus. La liberté et l’émancipation sont des notions applicables à tous les êtres humains. Pourquoi donc refuser d’étendre la citoyenneté à ceux qui sont coupables de ne pas partager l’identité nationale majoritaire quand ces derniers sont soumis à la même autorité souveraine et donc aux mêmes lois ? La seule différence tient à ce que ces derniers ne peuvent pas influencer les règles qui s’imposent à eux et qu’ils ne s’appartiennent donc pas totalement.

Dans ces conditions, renforçons les dimensions politiquement libérales et humanistes de l’Union européenne en renonçant à toute velléité nationaliste au profit d’une conception post-nationale du fait social et politique. Toujours au nom de cette esthétique humaniste et libérale, réaffirmons la perspective universelle du projet européen. L’Europe ayant inventé l’État-nation, il est de son devoir d’être le fer de lance avant-gardiste de sa déconstruction pour son propre salut mais aussi pour celui du genre humain.

Vos commentaires
  • Le 2 janvier 2014 à 14:58, par Xavier C. En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    D’accord à 200% ! Cet article est salutaire, je suis très heureux de le lire sur le Taurillon et j’espère qu’il incitera les JE à abandonner ce nationalisme européen qui prend forme parfois dans les discours.

    Je crains que certains répondent à Ferghane qu’ils ne veulent pas d’une Europe seulement économique. Mais il faut bien comprendre qu’on peut avoir une Europe politique sans nationalisme, sans même « travailler » sur une identité européenne. Les débats sur les identités sont particulièrement stériles et futiles : laissons chacun définir son identité telle qu’il l’entend.

    Cet article est salutaire, car il démontre brillamment que les JE peuvent militer pour une Europe politique, fédérale, sans pour autant avoir à mener un combat nationaliste. Je rejoins également Ferghane sur l’idée que si les JE adoptaient un tel point de vue (favorable au nationalisme européen), reviendrait à se rendre la tâche encore plus difficile.

    Enfin, il ouvre la porte sur l’organisation d’une Fédération européenne : rien ne nous oblige de penser uniquement en terme d’État-Nation, avec les anciens schémas.

    Il faut penser aux régions et, pour leurs interactions et leur organisation aux concepts de Bruno S Frey.

  • Le 2 janvier 2014 à 17:46, par Alexandre Marin En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    Le « patriotisme constitutionnel » existait déjà au temps de l’Etat-Nation, et c’était la raison d’être des « mythes nationaux ». Pensons à l’étymologie du mot allemand : « all » « man », l’Anglais suffit pour comprendre que « Allemands » signifie « tous les hommes ». J’ai déjà vu plus xénophobe.

    Par ailleurs « franc » signifie étymologiquement « libre », ce qui ferait de la France une terre de liberté. Par conséquent, la défense de la nation française serait la défense de la liberté face à l’oppression « impérialiste » tel que l’auraient fait Vercingétorix, Louis VI le Gros, Philippe Auguste, Philippe Le Bel, Jeanne d’Arc... songeons aux paroles de la Marseillaise, à la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen.

    C’est là que se trouvent les fondements de la Nation. C’est pourquoi nous, fédéralistes devons nous méfier des catégories faciles.

    D’autre part, le « patriotisme constitutionnel » a nécessairement un fondement culturel, susceptible de provoquer l’incompréhension de personnes de civilisations différentes.

    En effet, la conception européenne de la Liberté n’est pas la même que la conception japonaise ou indonésienne, car nous n’avons ni les mêmes mots dans nos langues (ou ensembles linguistiques) ni les mêmes géographies. C’est pourquoi nous n’avons pas la même pensée, et nous ne pensons pas les mêmes choses quand nous prononçons le mot « liberté ». Nous européens voyons sous un oeil très individualiste le mot « liberté ».

    Par ailleurs, au sein du monde occidental , la conception des droits est différente selon que l’on est aux Amériques ou en Europe, malgré une proximité linguistique évidente, en raison, cette fois, de nos géographies et de nos Histoires. Les Européens sont beaucoup plus étatistes quand ils pensent leurs droits et libertés, alors qu’aux U.S.A, on a tendance à rejeter l’entité étatique ; ce qui est vu comme un droit en Europe peut être vu comme une atteinte liberticide au nord du nouveau continent (un droit en limite nécessairement un autre, mais d’un côté, on voit le verre à moitié plein, de l’autre, on le voit à moitié vide).

    On peut dire la même chose au sein même de l’Union européenne, mais la vision européenne de la liberté a tendance à s’uniformiser, et à se distinguer des autres conceptions, tant au sein du monde occidental qu’en dehors, ce qui nous permet de jeter les bases d’une fédération européenne sur un patriotisme constitutionnel typiquement européen.

  • Le 2 janvier 2014 à 18:09, par Alexandre Marin En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    Le patriotisme constitutionnel européen s’inspire pleinement du patriotisme constitutionnel de l’Etat-Nation, même si la vision de ce patriotisme est radicalement distincte.

    Le patriotisme constitutionnel européen n’exige ni uniformité linguistique et culturel, ni figures historiques Nationales et idéalisées, contrairement au patriotisme constitutionnel de l’Etat-Nation.

    Cependant, le fondement idéologique et culturel est présent dans les deux schémas de patriotisme constitutionnel.

  • Le 2 janvier 2014 à 19:52, par Valéry-Xavier LENTZ En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    Merci à Ferghane Azihari pour cet article. J’abonde dans ton sens et dans celui de Xavier C. Il me semble indispensable que les fédéralistes européens sachent distinguer nation, État et identité. que les nationalistes s’efforcent de confondre.

  • Le 2 janvier 2014 à 22:42, par tnemessiacne En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    « La résidence, fondement de la citoyenneté en lieu et place de l’identité nationale. »

    Donc le Taurillon préconise la « naturalisation » de tous les sans-papiers ?

    Pourquoi pas ?

  • Le 2 janvier 2014 à 22:51, par tnemessiacne En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    On peut donc dire que le Taurillon est plutôt de gauche, politiquement.

    10 000 régularisations de plus en 2013 par rapport à l’année précédente. Donc 45 000 en tout.

    Régularisations massives en 81 (131 000 ) ou 97 (80 000).

    « En France, le nombre d’étrangers en situation irrégulière est généralement évalué entre 300 000 et 400 000. »

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/11/05/sans-papiers-10-000-regularisations-de-plus-en-2013_3508707_3224.html

    C’est politique

  • Le 2 janvier 2014 à 23:17, par Ferghane Azihari En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    @tnemessiacne

    Dans un premier temps, cher tnemessiancne, je ne pense pas que les contributions d’auteurs engagent le Taurillon qui est un espace de débat. Vous remarquerez que beaucoup d’articles s’opposent, cela ne veut pas dire que le Taurillon est schizophrène. Il me semble que seuls les articles rédigés par la Rédaction du Taurillon engagent le journal.

    Dans un deuxième temps, l’emploi du terme « naturalisation » dans votre commentaire montre que vous avez mal lu mon article puisque cette question ne se pose pas si l’on distingue la nationalité de la citoyenneté.

    Enfin cet article ne fait pas obstacle à l’exécution des règles qui répriment l’immigration clandestine...qui n’a d’ailleurs rien à voir avec le débat actuel.

    @ Alexandre Marin

    Le patriotisme constitutionnel peut effectivement s’assimiler au nationalisme...mais cela uniquement si vous envisagez le constitutionnalisme dans son acception formelle, rigide, consubstantielle au phénomène étatique. Or il faut entendre ici le constitutionnalisme dans son sens matériel, c’est à dire le contenu philosophique qui sous tend le constitutionnalisme : le libéralisme politique. Dans la lignée du constitutionnaliste Marcel Prélot, il semble qu’il ne faille pas considérer ces notions comme étant propres à l’Etat mais en effet compatibles à toute forme de collectivité humaine. (La séparation des pouvoirs, la démocratie et l’état de droit sont des concepts analogiquement applicables aux entreprises & associations par exemple).

    Enfin une conception absolument uniforme de la liberté n’existe nulle part. Que ce soit à l’échelle « nationale », régionale ou mondiale. N’est-ce pas la diversité de ces conceptions qui fondent les clivages progressistes/conservateurs (pour ne prendre que ce clivage...). Cela ne fait pour autant pas échec à la possibilité de nous mettre d’accord sur des principes universels qui doivent être strictement interprétés pour être suffisamment trans-partisans. Pour le reste, je partage votre point de vue.

    Je vais conclure ce commentaire en remerciant tout ceux qui ont pris la peine d’exprimer leurs points de vue, qu’ils soient en accord, ou non, avec le mien.

  • Le 3 janvier 2014 à 12:48, par Alexandre Marin En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    @Ferghane Azihari, je ne dis pas que la conception uniforme de la liberté peut exister partout, je dis que selon la langue qu’on parle, la pensée qu’on exprime au mot liberté varie.

    Un exemple : on dit en français et en espagnol « j’étudie le droit » ; on dit en anglais : « j’étudie la loi ». C’est tout de même curieux. Cela signifierait qu’en Europe continentale, on verrait le droit objectif comme protégeant nos libertés, alors qu’aux Etats-Unis et au Royaume Uni dans une moindre mesure, le droit objectif limiterait nos libertés. Ainsi nous aurions une conception de nos libertés comme ce qui est autorisé par la loi, alors qu’aux Etats-Unis, la liberté serait ce que la loi n’interdit pas (j’utilise le conditionnel parce que mon propos est schématique et connaît des exceptions).

    Ce sont ces facteurs culturels qui font que malgré un patriotisme constitutionnel très ouvert, un européen émigré aux Etats-Unis reste un européen, même s’il est naturalisé, et vice-versa.

    Les clivages progressistes/conservateurs sont fondés sur une vision politique d’ensemble, inséparable du facteur culturel. Les clivages progressistes/conservateurs ne sont pas les mêmes en Europe, aux Etats-Unis, ou au Sénégal. Il n’y a qu’en Europe où il existe une gauche et une droite. L’échiquier politique américain est complètement différent. Notre culture nous conditionne à penser d’une certaine façon. Cela n’empêche évidemment pas des principes universels qui légitimerait la condamnation, au nom des droits de l’Homme et de la liberté, de la torture, des génocides, des régimes totalitaires, etc.

    J’ajoute que notre conception occidentale très individualiste de la Liberté nous vient du christianisme latino-germanique interprété par l’humanisme et la théologie espagnole de la Renaissance, qui veut que l’Homme étant créature de Dieu, il a des Droits inaliénables qu’aucun pouvoir ne peut transgresser, et qu’il possède par le fait d’être Homme, peu importe sa religion. Ce postulat est fondamental dans la vision occidentale de la Liberté, et singularise la culture politique euro-américaine.

  • Le 3 janvier 2014 à 12:48, par Alexandre Marin En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    Pour ce qui est du nationalisme, je ne le défends pas, je dis que pour bien le critiquer, il faut comprendre pourquoi ceux qui ont fait apparaître l’Etat-Nation l’ont fait tel qu’elle est, qu’est ce qui la justifiait, et pourquoi, à une époque, elle a bien fonctionné, évitant les guerres civiles. Quels étaient les postulats des révolutionnaires et républicains des XVIII et XIX° siècles, et quels ont été les conditions et les modalités de leur application et de leur adaptation aux réalités politiques de l’époque.

    C’est en faisant cet effort d’essayer de penser comme pensaient les nationalistes révolutionnaires et républicains de l’époque, et quels étaient les réalités politiques d’alors, que l’on pourra, au mieux, montrer en quoi l’Etat-Nation et le nationalisme sont aujourd’hui dépassés, et ne correspondent plus aux réalités actuelles.

  • Le 3 janvier 2014 à 13:56, par Ferghane Azihari En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    @Alexandre marin

    Ne vous inquiétez pas, j’avais bien compris que vous ne défendiez pas le nationalisme. Je tenais simplement à préciser comment il fallait envisager le patriotisme constitutionnel pour le distinguer du nationalisme (la conception matérielle doit prévaloir sur la conception formelle).

    En revanche, je reste plus sceptique sur l’exclusivité de la vision individualiste de la liberté. Est-elle vraiment spécifique à l’Occident ? Dans un premier temps, il faut rappeler que toutes les philosophies politiques prétendent rechercher l’émancipation des individus, car peu importe la réalité sociale considérée, il n’existe physiquement que des individus comme nous le rappelle Jean Paul Sartre. Là où les philosophies divergent, c’est sur l’éventail des droits & libertés que l’on doit concéder à l’individu pour que ce dernier puisse s’émanciper.

    Ainsi certains estiment en Occident mais aussi ailleurs, que son émancipation va de paire avec un certain collectivisme là où d’autres le rejettent (pour ne prendre que ce critère).

    Il semble également que dès lors que vous êtes démocrate et que vous admettez la pertinence des droits de l’Homme et de l’Etat de droit, vous êtes fatalement politiquement individualiste (au sens premier du terme) même si cela ne fait pas obstacle à une vision plus collective des questions économiques par exemple.

    Or on remarque que la démocratie, l’Etat de droit & les droits de l’Homme (concepts politiquement individualistes) ont tendance à s’implanter partout indépendamment des considérations culturelles liées aux différentes civilisations. D’où mon questionnement, peut-on réellement affirmer l’exclusivité occidentale de la pensée individualiste ?

  • Le 3 janvier 2014 à 14:38, par tnemessiacne En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    Le Taurillon a une ligne éditoriale donc vu le nombre d’articles que vous y publiez je pense que vous faites partie de le ligne éditoriale du Taurillon, étant également membre du comité de rédaction.

    Après, votre style est d’avoir des opinions très tranchées.

    J’essaye de bien les comprendre.

    En fait peut être que quand vous dites "« La résidence, fondement de la citoyenneté en lieu et place de l’identité nationale. »" celà veut dire que vous voulez donner la citoyenneté à la dizaine de millions d’étrangers résidant sur le territoire français ? C’est une question.

    Après naturalisation je l’ai bien mis entre guillemets car ça faisait plus "naturel" dans la phrase et il n’y pas de mots unique pour dire "donner" ou accorder la citoyenneté.

  • Le 3 janvier 2014 à 15:03, par tnemessiacne En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    Voilà j’ai trouvé votre vision dans le Littré :

    C’est la troisième définition

    Etat

    1) La forme du gouvernement d’un peuple, d’une nation.

    2) Le gouvernement, l’administration suprême d’un pays [territoire d’une Nation]

    3) L’ensemble des citoyens considéré comme un corps politique.

    Voilà tout le monde est content. Il suffit juste de choisir son sens. Vous apparemment vous fondez votre théorie fédéraliste sur le troisième sens. C’est juste une question de papier et de vote, droits et devoirs. Rien de plus rien de moins.

    Bon après, selon @Ferghane Azihari la citoyenneté s’acquiert à partir du moment où on réside sur le territoire. Et est ce qui si on change de pays on peut avoir plusieurs citoyennetés ou alors on supprime sa citoyenneté et on prend celle du pays qui nous « accueille », parce qui si on voyage beaucoup ça en fait des citoyennetés.

  • Le 3 janvier 2014 à 17:22, par Alexandre Marin En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    « il faut rappeler que toutes les philosophies politiques prétendent rechercher l’émancipation des individus »

    Pas du tout ! Elles prétendent rechercher l’harmonie sociale, que ce soit Aristote, Confucius, ou Rousseau. L’émancipation des individus peut toutefois être une condition de l’harmonie sociale.

    Pour ce qui est de l’individualisme, le système scolaire japonais est significatif ; c’est l’un des systèmes scolaires le plus sélectif au monde. L’obligation sociale de se conformer aux standards et à ce qui est « normal » est parfois violente, beaucoup plus forte qu’en occident. Bien sur, le Japon est un Etat de droit, et le droit japonais garantit la protection des droits fondamentaux, cependant le système juridique n’est pas hermétique aux normes sociales.

    Un autre exemple, la peine de mort, disparue en Union européenne, et très critiquée par les « progressistes » dans les Etats américains qui l’appliquent est très peu remise en question, même dans les démocraties asiatiques. L’avortement, lui aussi très critiqué dans les pays christianisés, choque fort peu de monde, dans les pays qui ne sont pas imprégnés des religions monothéistes.

    Ce qui diffère dans la conception des droits de l’homme, ce n’est pas seulement le contenu qui devrait, ou non, en faire partie, c’est la manière dont on le pense, les concepts auxquels ils renvoient, car les mots ne sont pas les mêmes, et n’ont pas la même étymologie ; or, ce sont les mots qui font la pensée, pas l’inverse.

  • Le 3 janvier 2014 à 17:30, par Ferghane Azihari En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    @tcemessiacne

    Oui le Taurillon a une ligne éditoriale, celle de promouvoir l’idée d’une Europe fédérale et démocratique, ce qui est ni de gauche, ni de droite (trans-partisan). Et même en faisant partie du comité de rédaction, mes propos n’engagent que moi ;). Seule la Rédaction du Taurillon peut parler en son nom, et il semble même que la personne de la Rédaction est distincte de la personne titulaire du poste de rédacteur en chef. En gros, même si c’est Aurélien Brouillet qui écrit un article en son nom, il n’engage pas la rédaction.

    Je considère que la démocratie, corollaire du libéralisme politique (lui aussi trans-partisan...), consiste à donner la liberté aux individus de choisir les règles qu’ils vont s’appliquer. Je n’arrive donc pas à percevoir ce que font les considérations identitaires dans ce processus et je trouve liberticide d’exiger de l’individu qu’il adopte une identité nationale pour avoir le droit de s’appartenir politiquement. Donc oui, cela implique que je suis pour l’octroi de la citoyenneté et droit de vote des étrangers dès lors qu’ils résident régulièrement en France (peut-être faut-il une certaine durée de résidence ? Je ne me suis pas encore penché sur ces considérations pratiques). Les étrangers ne sont pas des dizaines de million mais 5 ou 6 % de la population française, DOM-TOM y compris, soit pas plus de 4-5 millions.

    Les principes du libéralisme politique susmentionnés impliquent que dès lors que l’on ne subit plus la loi d’un Etat (en n’y résidant plus et en n’étant plus affilié à ce dernier), la citoyenneté du territoire en question disparaît. Normal non ? J’habite à Bordeaux, je déménage à Paris, il n’y a plus aucune raison pour que je continue à voter les règles bordelaises, en revanche je vais avoir accès à la citoyenneté parisienne. En quoi est-il difficile de transposer ce raisonnement à l’échelle étatique ?

    Vous voyez qu’il est aisé de trouver une définition post-nationale du fait politique ;)

  • Le 4 janvier 2014 à 13:54, par Ferghane Azihari En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    @Alexandre Marin

    Dans la mesure où la société n’a aucune consistance physique (Léon Duguit énonçait « Je n’ai jamais déjeuné avec une personne morale ») et qu’il n’existe physiquement que des individus, vouloir l’harmonie sociale s’apparente fatalement à exiger l’émancipation des individus qui composent la société.

    Après on peut avoir plusieurs manières de considérer le bien ou le mal, mais il n’empêche que dans tous les cas, on cherche à rendre possible le salut des personnes physiques, même lorsqu’on se dit contre le libéralisme politique, on dit que donner trop de liberté à l’individu se retourne in fine contre lui ou la société (l’ensemble des individus qui composent le groupe)

  • Le 4 janvier 2014 à 14:34, par Alexandre Marin En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    « vouloir l’harmonisation sociale s’apparente fatalement à exiger l’émancipation des individus qui composent la société ».

    Pas forcément !

    Si on considère une ancienne philosophie politique chinoise appelée le « légisme » ou les lois du spartiate lycurgue, qui fonde l’organisation de Sparte à l’époque classique, ces doctrines exigent, pour atteindre l’harmonie sociale, une soumission totale de l’individu qui ne laisse aucune place à la Liberté individuelle.

    Même la démocratie athénienne ignore totalement la liberté personnelle et ne voit la liberté que sous un angle politique et collectif, dans l’intérêt de la cité. Les citoyens peuvent s’exprimer et voter sur ce qui, à leurs yeux, constitue, ou, non la bonne décision à prendre pour la cité ; la liberté dans la démocratie athénienne n’allait pas au-delà.

    D’autres courants de philosophie politique ( par exemple les lumières) posent des conditions inverses à l’harmonie sociale , c’est à dire l’émancipation des individus.

  • Le 4 janvier 2014 à 15:37, par Ferghane Azihari En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    @Alexandre marin

    « Une soumission totale de l’individu qui ne laisse aucune place à la liberté individuelle ».

    Tout à fait. Car pour les antiques, la liberté individuelle et émancipation de l’individu était opposé ;) et que c’est par la soumission de l’individu aux intérêts exclusivement collectifs qu’on fait leurs bonheurs.

    C’est d’ailleurs pour cela que les philosophes antiques regardaient la démocratie athénienne d’un mauvais oeil, car c’était donner trop de pouvoir à l’individu (alors même que le concept d’individu n’était pas considéré). La définition de la société n’est elle pas un ensemble d’individus liés par un affectio societatis ? Dans ces conditions la notion de société est indissociable de celle d’individus (au pluriel) puisque la première n’a aucune consistance physique contrairement à la seconde. Vouloir le bonheur de la société revient donc à vouloir le bonheur de ceux qui la composent. Seulement, certains ne sont pas convaincus que c’est en accordant de la liberté aux individus qu’on fait leurs bonheur.

    Ainsi le concept de « démocratie non libérale (démocratie non individualiste) » est oxymoronique. C’est le point de vue d’un des père de la science politique académique, Giovanni Sartori. Et cela expliquerait pourquoi effectivement les philosophes antiques n’appréciaient pas le principe même de démocratie.

    Aujourd’hui les choses sont différentes dans la mesure où l’on estime que l’intérêt collectif réside dans la libre expression des intérêts individuels.

  • Le 4 janvier 2014 à 16:15, par tnemessiacne En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    @ Ferghane Azihari

    Oui mais si tous vos articles sont publiés et d’autres ne le sont pas c’est que vous rentrez dans la ligne éditoriale.

    Mais la citoyenneté pour le vote des étrangers, juste pour les municipales ou également pour les présidentielles, législatives, européennes etc...

    C’est une question simple.

    Après sur les chiffres, moi j’ai vu ça :

    « Selon la définition des Nations unies, en 2010, l’immigration en France représente 7,2 millions de personnes, soit 11,1 % de sa population, dont 5,1 millions (7,8 %) nées hors de l’Union européenne. »

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Immigration_en_France

    Mais bon c’est pas très intéressant.

    Et les DOM-TOM c’est quand même la France.

    D’accord donc j’ai bien compris je pense votre vision. C’est bien ce que j’imaginais. On acquiert et on perd sa citoyenneté en fonction de ses voyages impliquant un minimum d’année de résidence. En gros j’habite 5 ans aux États-Unis, je suis américain ou plutôt vous préférez j’« ai » (avoir différent de être vous qui aimez bien la philo ça va vous plaire) la citoyenneté américaine. Après je vais en France 5 ans, bim, je perds ma citoyenneté américaine et devient citoyen français. Après je pars 5 ans au Sénégal, hop je récupère la citoyenneté sénégalaise. Et ainsi de suite comme ça je peux avoir un paquet de citoyenneté.

    Après si vous y croyez il faut essayer de l’appliquer. Donc là faut faire une « loi » au niveau mondial et là vous rejoignez le fédéralisme mondial et un certain gouvernement à l’échelle mondiale.

    Donc pour résumer en une phrase vous êtes pour :

    Changer de citoyenneté de façon illimité en fonction de son lieu de résidence impliquant un minimum d’années de résidence.

    Encore au niveau européen pour ceux bénéficiant de la citoyenneté européenne la possibilité de prendre la citoyenneté de l’État-membre d’accueil, comme aux Etats-Unis, ça peut être envisageable et encore... Après au niveau mondial...

    Je pense que cela se heurte au concept d’identité qui est chère au cœur d’une grande majorité d’individus.

    Indépendamment de toutes ces considérations « idéologiques », c’est de la psychologie individuelle.

  • Le 4 janvier 2014 à 16:45, par tnemessiacne En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    @ Ferghane Azihari

    Est ce que vous iriez à dire comme feu Mme Tatcher, que la Société n’existe pas ?

    Que les principes de la sociologie sont erronés, qu’il n’y a pas de transcendance, pas de déterminisme, une liberté absolue ?

    En tout cas @AlexandreMarin, très intéressant commentaire.

  • Le 4 janvier 2014 à 17:33, par Ferghane Azihari En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    @tcemessiacne.

    Oui mon article reste dans la ligne éditoriale du Taurillon parce qu’il parle d’Europe fédérale. Mais il n’y a pas qu’un seul type de fédéraliste. Certains veulent une Nation européenne, d’autres non. Certains veulent une Europe fédérale progressiste, d’autres une Europe fédérale conservatrice etc.

    Ensuite quant aux nombres d’étrangers, peut-être que vos chiffres sont meilleurs que les miens, il n’empêche qu’on est loin des dizaines de millions que vous évoquiez plus haut. "Dom-tom compris" signifiait que je ne parlais pas uniquement de la France métropolitaine mais bien de toute la République Française.

    Vous avez compris le principe de mon point de vue même si encore une fois je me suis limité à la théorie et ne me suis pas penché sur les considérations pratiques sur la durée de résidence nécessaire à l’acquisition de la citoyenneté. On rappellera encore une fois que ce principe existe déjà en France et en Europe pour les ressortissants de l’Union européenne à l’échelle municipale. L’idéal selon moi serait d’universaliser ce système à toutes les échelles. Cela ne heurte pas les considérations identitaires, cela heurte seulement la considération selon laquelle l’identité culturelle commune serait le fondement exclusif du vivre ensemble (L’Etat-nation).

    "Indépendamment de toutes ces considérations « idéologiques », c’est de la psychologie individuelle."

    Vous vous contredisez dans cette phrase. La psychologie n’est pas une science physique mais une science humaine (ou sociale). Or les sciences humaines & sociales étudient des objets dont les règles de fonctionnement ne sont pas biologiques mais culturelles. Donc les considérations idéologiques entrent forcément en compte. Il ne tient qu’aux individus de réfléchir autrement.

    "Est ce que vous iriez à dire comme feu Mme Tatcher, que la Société n’existe pas".

    Je n’ai jamais dit ça. Seulement la société n’a aucune consistance physique. Avez vous déjà touché une société ? Parce que moi pas. La société est une réalité mais c’est aussi une abstraction, et au sein de cette abstraction, les individus sont les seuls sujets pourvus d’une consistance physique propre.

    "Que les principes de la sociologie sont erronés ?"

    Cela dépend. De quels principes parlez vous ? N’ayant pas la prétention de me hisser au rang de chercheur (je ne reste qu’un amateur en sciences sociales), j’ai tendance à me ranger aux côtés de ceux qui dénoncent le substantialisme en sciences sociales. Aucune réalité sociale n’est entachée de fatalité organique. Parce que les réalités sociales fonctionnent selon des règles artificielles et non biologiques, construites par l’Homme et peuvent donc par conséquent être déconstruites de la même manière, qu’il s’agisse de l’Etat-nation, de l’utilitarisme en économie, l’hétérosexualité comme modèle familial exclusif etc.

  • Le 5 janvier 2014 à 15:15, par Xavier C. En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    Pour couper la poire en deux avec ces histoires de souveraineté, on peut s’inspirer justement des USA et du Canada :
     résidence permanente acquise « facilement » (bien sûr c’est très relatif), grâce à un contrat de travail, mariage, après un séjour étudiant réussi, etc., qui permet au résident de vivre comme n’importe quel citoyen du pays, à la différence qu’il n’a pas le droit de vote (sauf au niveau municipal ? Pourquoi pas !) et n’a pas le passeport du pays de résidence,
     une citoyenneté difficile à obtenir (là aussi tout est relatif, dans le cas du Canada c’est quasi-automatique après quelques années de résidence permanente).

    Donc on différencie le résident permanent du citoyen (= résident permanent + passeport + droit de vote). De plus la citoyenneté « se transmet », ce qui n’est pas le cas de la résidence permanente.

    L’intérêt est d’avoir un environnement finalement assez proche de la conception de Ferghane, tandis qu’on préserve la citoyenneté de tcemessiacne.

    On pourrait même imaginer que la citoyenneté soit très difficile à obtenir, lui donnant ainsi une véritable valeur, au-delà de sa symbolique.

    En tant que résident permanent au Canada, j’aurai tendance à ne donner le droit de vote qu’aux seuls citoyens, notamment pour les municipales. Je comprend parfaitement l’idée d’ouvrir les municipales, mais j’y suis relativement opposé.

  • Le 5 janvier 2014 à 15:36, par tnemessiacne En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    Nan j’ai bien dit « à la dizaine de millions ».

    C’est vous qui me faites dire des choses que j’ai pas dites.

    Soyons honnêtes.

    Par contre généralement quand on parle de la France on évoque toujours l’ensemble de la République française. Quand on veut parler de la métropole, là on le précise.

    « L’idéal selon moi serait d’universaliser ce système à toutes les échelles. »

    Donc vous êtes pour un système comme aux Etats-Unis où, à l’intérieur de l’Union, quand un citoyen européen change d’Etat-membre il prend la citoyenneté de son Etat d’acceuil. C’est bien ça ?

    Concernant la psychologie sur Wikipedia on trouve : « la psychologie une science émargeant à la fois au rang des sciences dites naturelles qu’à celui des sciences dites humaines »

    Et quand on pense aux neurosciences, on peut évaluer les processus conscients par plusieurs méthodes de science physique.

    Concernant la Société, avez-vous déjà touché un esprit humain ? Parce que moi pas.

    Donc on peut dire que conscience individuelle et conscience sociale sont peut-être sur deux modes similaires.

    Sinon, concernant le fédéralisme, pourquoi ne parlez vous jamais de l’Union européenne en tant que telle ? Toujours de l’Europe fédérale. Mais bon c’est vrai qu’on ne parle pas souvent de la « République » française. Rarement de la France, on parle plus je pense des Français. On parle peut-être plus, dans les médias de l’Union européenne que de la République française.

  • Le 6 janvier 2014 à 00:01, par Ferghane Azihari En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    @tcnemessiacne

    J’admets vous avoir mal lu pour les chiffres. Mea Culpa

    Ensuite loin de moi l’idée de considérer que les Dom-Tom ne font pas partie de la France (je vous renvoie à mon article sur le jacobinisme) je me suis sans doute mal exprimé.

    Libre à vous de considérer que le comportement humain est déterminé par un déterminisme biologique au même titre que les autres animaux. Moi je me range au côté du libre arbitre.

    Je n’ai pas compris la phrase avec l’esprit humain...j’ai parlé du fait que seuls les individus avaient une consistance physique.

    Mais on s’éloigne du débat là. Sinon vous avez compris mon raisonnement pour la citoyenneté.

    @Xavier C.

    J’avoue avoir du mal à comprendre l’intégralité de ton commentaire (peut être parce que j’écris à 00.00...) n’es tu pas en train de confondre citoyenneté et nationalité justement ? On ne donne pas le droit de vote à un citoyen puisque par définition il l’a déjà.

  • Le 6 janvier 2014 à 01:02, par LeSuisse En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    Merci pour ton article !

    J’ai quelques questions :

     Si le projet européen ne repose que sur des principes universels tels que la démocratie, les droits de l’homme et l’Etat de droit, comment l’UE pourra–t-elle fixer ses frontières ? Doit-elle le faire ? Pourrait-elle s’élargir à l’infini, à la Russie, à l’Algérie, au Maroc ? Une UE à 50 membres peut-elle être viable, et surtout FEDERALE ?

     Qui soutient l’idée d’une Nation européenne aujourd’hui ? Sous-entends-tu que les « partisans » d’une identité culturelle européenne sont des nationalistes européens ??

  • Le 6 janvier 2014 à 16:44, par tnemessiacne En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    @ Ferghane Azihari

    Encore une fois je n’ai jamais dit « que le comportement humain est déterminé par un déterminisme biologique au même titre que les autres animaux »

    Je vous demandais juste si vous pensiez que les principes de la sociologie étaient erronés puisque vous ne semblez pas croire beaucoup à la Société puisque votre argument est qu’elle n’a pas de consistance physique.

    Mais ce qui détermine un esprit humain c’est son esprit et il peut être grandement conditionné par la Société, sa famille etc...

    Après la biologie...

    Sinon, intéressantes questions du « Suisse »

    Et puis il ya l’idée de l’Intelligence collective

  • Le 6 janvier 2014 à 16:51, par tnemessiacne En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    @ Xavier C.

    Intéressant commentaire,

    Par contre je n’ai jamais donné mon avis sur la citoyenneté, je ne cherche qu’à faire émerger le concret des idées des autres.

    Merci

  • Le 6 janvier 2014 à 17:22, par Ferghane Azihari En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    @LeSuisse

    Bonjour et merci pour ton commentaire.

    La seconde question étant plus facile, je vais y répondre en premier. On peut être partisan de la promotion d’une identité culturelle européenne (ce qui est mon cas) car ce n’est pas être euronationaliste que de constater que le continent européen a de par son histoire un patrimoine culturel commun. En revanche, faire de ce même patrimoine, le fondement exclusif du vivre-ensemble européen s’inscrit dans une démarche nationaliste. Alors après il y’en a qui le sont ouvertement (Il me semble que Monsieur Mélenchon fait partie de ceux-là) et d’autres qui le sont de manière plus...comment dire...inconscient (lorsqu’on veut vendre l’idée européene à travers l’argument exclusif de l’existence d’une identité culturelle commune).

    Ta première question est très intéressante et très difficile. J’avoue aujourd’hui ne pas avoir une réponse définitive et satisfaisante, mais selon moi voici comment il faut envisager la question :

    Dans tous les cas, les Jeunes européens Fédéralistes, officiellement sont pour un fédéralisme mondial pour organiser le vivre ensemble planétaire selon des principes démocratiques.

    Le meilleur moyen pour y arriver est-il :

    _la reconnaissance d’un particularisme européen qui justifierait une échelle européenne propre mais non exclusive ? (dans mon article sur le jacobinisme français, j’admets le caractère bienveillant du régionalisme ethnoculturel tant qu’il n’est pas une fin en soi mais un moyen de convaincre les peuples de faire partie d’ensembles politiques plus vastes...)

    _Ou alors la considération selon laquelle l’UE n’aurait pas vocation à avoir de frontières extérieures, ce qui impliquerait à terme qu’on la rebaptise ?

    A ces questions là, je n’ai pas encore de réponse. Libre à vous de m’aider si vous en avez l’envie ;)

    Dans tous les cas l’ultime fondement du vivre ensemble ne doit pas être l’identité culturelle commune (ce qui revient à condamner toute construction politique cosmopolite et le genre humain avec elle) mais la reconnaissance de principes constitutionnels universels (Etat de droit, démocratie, droits de l’Homme).

  • Le 6 janvier 2014 à 17:35, par Ferghane Azihari En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    @tcenemessicne.

    Si l’on considère que l’étude des comportements humains (psychologie) relève de la science exacte, alors on entache le comportement humain de biologisme au même titre que les animaux. Cette approche est selon moi erronée car elle nie purement et simplement le libre arbitre de l’individu. Mais cela reste une question intéressante.

    Pour la société. Loin de moi l’idée de nier sa réalité. Etant social-libéral, ayant une vision libérale de la société civile (syndicalisme, corporatisme etc.), faisant partie de ceux qui dénoncent la diabolisation du communautarisme ; je ne peux pas nier les implications sociales qui influencent la construction de l’identité de l’individu. Mais je ne me trahis pas pour autant lorsque je dis que celle-ci n’a aucune consistance physique car la société reste une réalité abstraite (mais non pas moins pertinente). C’est pourquoi j’estime que vouloir le bonheur d’une société exige fatalement le bonheur des individus qui la composent. Considérer que l’un est indépendant de l’autre est une erreur. C’est tout ce que je me borne à dire ;)

  • Le 6 janvier 2014 à 18:13, par tnemessiacne En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    @Ferghane Azihari

    Nan mais il y a juste un mot qui à mon sens fausse votre raisonnement.

    C’est le mot déterminisme.

    Les comportements humains relèvent de la science exacte puisque qu’il y a un tas de molécules, neurones etc... qui s’active dans nos comportements. On peut les voir et même les toucher.

    Après ce dont vous êtes pas d’accord je crois c’est croire en la primauté des neurones et toutes les molécules sur nos comportements.

    Par contre quand vous dites que la société n’a pas de consistance physique, je me dis que quand vous touchez deux personnes, vous touchez une société... C’est différent que de toucher qu’une seule personne...

    Nos comportements se déterminent en fonction des autres. C’est en ça qu’on peut croire que le libre arbitre n’est pas absolu.

    Notre comportement est différent, nos pensées sont différentes selon les personnes avec qui on est en contact.

  • Le 6 janvier 2014 à 19:27, par tnemessiacne En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    @ Ferghane Azihari

    Sinon, allez dans un stade et vous pourrez entendre « la », une société, composée de personnes qui chante la même chose au même moment, ce que vous entendrez c’est la voix de la société...

    Pour revenir à la question de l’identité.

    Allons au Stade de France et nous verrons, entendrons une partie de la société française chanter la Marseillaise...

    On peut même la siffler pour lui parler... à la société française.

  • Le 6 janvier 2014 à 20:28, par Ferghane Azihari En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    @tcemessiacne.

    On s’écarte du débat. Si vous voulez parler du matérialisme comme fondement exclusif du comportement humain en lieu et place de quelques considérations métaphysiques, faisons le en privé.

    Une société c’est un ensemble d’individu qui se lient volontairement. (Derrière l’étymologie de société il y a l’idée d’un consentement). Donc toucher deux individus, c’est toucher deux individus et non une société qui par définition est dépendante de la notion d’individus. Mais pareil, là on tourne en rond.

    Enfin pour ce qui est du fédéralisme mondial, je vous invite à consulter la rubrique du Taurillon qui traite de la question (même si on reconnaîtra qu’elle est maigre) : http://www.taurillon.org/-Federalisme-mondial-

    J’ai moi même écrit un article sur la question : http://www.taurillon.org/Le-systeme-Westphalien-plus-qu-obsolete-un-systeme-illegitime,05936

    Je vous renvoie aussi au mail que vous avez du recevoir.

  • Le 7 janvier 2014 à 06:23, par Xavier C. En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    La nationalité est un concept qui m’est assez étranger.

    Chacun a son (ses) identité(s), qu’il définit librement (pour certains leur nationalité est leur identité).

    Chacun est citoyen d’un "endroit". Avec droit de vote (c’est inhérent comme tu le dis), mais aussi avec passeport. Alors s’agit-il de la nationalité ? Peut-être. La réponse (et la question) ne me semble pas primordiale.

    Enfin si le citoyen vit « à l’étranger », on suppose qu’il est résident permanent. Il n’a ni le passeport, ni le droit de vote de l’endroit où il vit.

    Ceci est pour répondre à tnemessiacne et ses inquiétudes par rapport à la citoyenneté dans une Europe fédérale ouverte sur le monde : on peut parfaitement accueillir de manière permanente (ou pas) des personnes sans leur accorder pour autant la citoyenneté. Et éviter d’accorder la citoyenneté sans pour autant plonger dans l’illégalité et la précarité des personnes qui n’ont strictement rien à se reprocher.

  • Le 13 janvier 2014 à 14:28, par tnemessiacne En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    @ Ferghane Azihari

    Réfléchir sur la notion de la société est au fondement de la notion de la politique et donc de l’Union européenne.

    Mais on arrive pas à débattre, surtout si l’usage de la censure est employé. J’en resterai donc là.

    @Xavier C.

    Encore une fois, je n’ai jamais donné mon avis sur la citoyenneté, encore une fois, comme Ferghane Azihari vous me donnez des idées que je n’ai pas. Je n’ai aucune inquiétude sur la citoyenneté, encore une fois je cherche juste à saisir la réalité des propos de Ferghane Azihari

    Cordialement

    Merci pour se droit de réponse

  • Le 17 janvier 2014 à 20:04, par tnemessiacne En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable.

    Malte a décidé ou réfléchit pour savoir si elle peut vendre sa citoyenneté et donc celle de l’Union européenne aux personnes en faisant la demande.

    La question a été soulevé au Parlement européen et ce dernier a adopté une résolution stipulant notamment :

    "1. craint que ce moyen d’obtenir la citoyenneté maltaise, ainsi que tout autre régime national susceptible d’impliquer la vente pure et simple, directe ou indirecte, de la citoyenneté européenne, ne sapent la notion même de citoyenneté européenne ;

    6. reconnaît que les questions de résidence et de citoyenneté relèvent de la compétence des États membres, mais prie les États membres d’exercer leurs compétences en la matière avec vigilance et de tenir compte de tout effet préjudiciable ;

    7. fait observer que la citoyenneté européenne suppose l’existence d’un intérêt dans l’Union et dépend des liens de l’intéressé avec l’Europe et ses États membres ou de ses liens personnels avec des citoyens de l’Union ; souligne que la citoyenneté européenne ne devrait jamais devenir une marchandise comme une autre ;

    8. insiste sur le fait que les droits conférés par la citoyenneté européenne sont fondés sur la dignité humaine et ne sauraient être monnayés d’aucune façon ;"

    http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=TA&reference=P7-TA-2014-0038&format=XML&language=FR

    Texte adopté ce Jeudi 16 janvier 2014

    Ce texte est une résolution commune des 4 groupes suivants : PPE, S&D, ALDE, Verts/ALE ea

    Le détail des votes est disponible en indiquant « Citoyenneté de l’Union européenne à vendre Résultats des votes » sur Google. Le point 6 abordant la question de la citoyenneté

  • Le 24 mars 2014 à 19:35, par Ivan Serge Keller En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable

    Contrairement aux idées toutes faites, une nation européenne est désirable et mème un nationalisme européen. La nation n’set pas une lubie exclusive ou une théorie pure. C’est dans l’Histoire une réponse aux agressions extèrieures(inévitables) et un réflexe d’affirmation de soi à un moment donné. Des valeurs communes, des cultures affiliées, des mythes anciens et des grandes figures tutélaires et constructives à partager(J.Monnet...,mais aussi Alexandre, Octave Auguste,..Charles Quint, Adam Smith, Hegel, Montesquieu, Locke, Marx, Bismarck, De Gaulle..et tant d’autres qui forment notre famille de pensée spécifiquement Européenne.Et des souvenirs communs heureux ou malheureux comme dans l’histoire d’une famille. C’est ainsi que se forment les nations et les vraies puissances. Ainsi peut se former une nation fédérale et/ou impériale.

  • Le 25 mars 2014 à 12:57, par Azihari Ferghane En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable

    @Ivan Serge Keller

    Si toute société a besoin de valeurs consensuelles pour exister, je ne vois pas en quoi le nationalisme (mythes et cultures communes) doit en faire partie. L’Europe s’est justement construite sur le refus de l’impéralisme, de la domination belliqueuse et sur le refus du nationalisme.

    Transposer ces éléments au niveau européen serait trahir la conception européenne des pères fondateurs et c’est prendre le même risque de rendre notre continent encore plus dangereux qu’il ne l’était auparavant.

  • Le 25 mars 2014 à 16:31, par Shaft En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable

    A mon sens, une telle nation européenne n’a aucune chance de voir le jour et si un jour, c’est le cas, nous verrons que l’Europe, ce n’est pas la paix. La nationalité européenne à la sauce Attali, non merci.

    De plus, comment une nationalité artificielle, une nationalité de papier, pourrait-elle remplacer celle de tous les habitants de l’Europe ? Des nationalités, certes créées à une époque ou à une autre mais qui veut dire quelque chose pour ceux qui la portent.

    Vous me direz que l’on a appris à être Français, Allemand ou Italien. Nul doute que l’école jouerait, dans le cas de la nationalité européenne, son rôle dans le futur processus d’endoctrinement

  • Le 25 mars 2014 à 18:33, par Ferghane Azihari En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable

    @Schaft

    Il faut bien comprendre que l’article ici fustige le nationalisme européen tout autant que le nationalisme français.

    Par contre, il faut rappeler que le nationalisme français ne s’est pas construit avec le consentement des individus mais uniquement par la volonté d’une élite intellectuelle et politique.

    En ce sens le mythe d’une nation française naturellement uniformisée est complètement erroné car la nation française est totalement artificielle. L’Alsace a plus de points culturels communs avec l’Allemagne, qu’elle n’en a avec Paris. Pareil pour la Bretagne et l’Écosse ou encore Mayotte et les Comores.

  • Le 25 mars 2014 à 23:10, par Alexandre Marin En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable

    Les derniers commentaires montrent le côté très relatif du sens que l’on donne au terme « nation ». Ferghane en a une conception assez stricte qu’il oppose à l’universalisme alors qu’Ivan Serge Keller lui porpose une vision plus large au vu de certains des personnages qu’il invoque et qui, tout en ayant conditionné le mode de pensée européen, ont eu une portée mondiale, bien que leurs héritages respectifs soient distincts en Europe et dans les autres endroits du monde.

    Si la nation se définit par la culture, la nation européenne développerait des valeurs portée universelle, car l’Europe s’est d’abord construite de manière consciente autour du christianisme que nos anciens désiraient répandre dans le monde. Or si le nationalisme signifie xénophobie, il y a une contradiction. Si l’Europe se fonde sur des valeurs à portée universelle, alors, elle se détermine par une certaine culture qui conditionne ces valeurs, donc aussi une certaine forme de xénophobie envers qui n’a pas la culture qui permet d’admettre ces valeurs, xénophobie qui n’exclue pas forcément le dialogue et l’échange. C’est cet esprit de dialogue et d’échanges qui pourrait concilier la contradiction entre culture singulière et valeurs universelles. La question qui se pose est moins le fait de décorer l’Europe d’un nom que de choisir entre l’utilisation de l’héritage culturel européen pour défendre les valeurs universelles, et la négation du caractère universaliste de cet héritage pour justifier un repli sur soi.

    Bien-sûr, la culture et les valeurs européennes évoluent, et même si on baptise l’Europe du terme de « nation » ou d’« Etat-Nation », les fondements et l’uniformité imposé par les vieux Etats-Nations sont beaucoup trop rigides et ne pourront jamais s’appliquer à un continent uni. Si, comme semble le présenter Ferghane, et comme ce fut le cas dans nos vieux pays, nation implique qu’unité = uniformité dans la vie publique, alors une nation européenne est indésirable.

    Comme qualificatif pour l’Europe, je propose celui de « civilisation », même s’il peut être tout aussi relatif que celui de « nation ». Doit-on parler de civilisation latine, germanique, ou slave, de civilisation européenne, ou de civilisation occidentale ? Le terme de « civilisation européenne » ou d’« Etat-civilisation européen » est inspiré de l’idée d’« Etat-civilisation indien ». La civilisation européenne, c’est la structure de l’ensemble des apports des différentes entités qui constituent l’Europe. L’Etat-civilisation désigne la forme étatique que prend cette structure. A l’heure actuelle, cette forme étatique est nécessairement fédérale.

    Cette idée d’Etat-civilisation européen vient du constat qu’il n’y a rien d’européen qui ne soit d’un Etat européen ou d’une région de celui-ci. Comme il n’y a rien de régional ou de national qui ne soit européen.

  • Le 25 mars 2014 à 23:11, par Alexandre Marin En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable

    Aussi, la civilisation européenne est-elle une constante dans l’Histoire et l’évolution des valeurs et des mentalités européennes. Elle témoigne de cette évolution en ce qu’elle lie l’Europe actuelle aux différentes époques de l’Histoire du continent. C’est pourquoi, la civilisation européenne est l’héritage et le bien commun de tous les Européens, et constitue ainsi l’essence de l’Europe.

  • Le 26 mars 2014 à 03:19, par Ferghane Azihari En réponse à : Pourquoi une Nation européenne est indésirable

    Encore une fois, on s’encombre de considérations totalement futiles.

    Parler de la civilisation européenne en employant des termes métaphysiques comme « l’essence » est une profonde erreur. La civilisation européenne est tout aussi artificielle que les Nations qui la composent.

    Elle n’est dotée d’aucune immanence.

    On rappellera que le Christianisme est né au Proche-Orient

    Que l’écriture est née au Proche-Orient

    Que les techniques d’agriculture qui ont permis la sédentarisation des Hommes sont aussi nées au Proche Orient

    Que la Renaissance européenne fut permise grâce à l’aide de la civilisation arabo-musulmane

    Que les civilisations greco-latines ont noué d’intenses liens d’interdépendances avec la Perse ou l’Egypte antique

    Je pourrais multiplier les exemples par centaines.

    Toutes les civilisations ont ceci en commun : elles ont toujours structuré des liens d’interdépendances avec d’autres cultures.

    En ce sens, dans une large mesure, on a suffisamment d’outils pour ériger une histoire de la Civilisation Humaine car le concept de « patrimoine historique commun » est totalement élastique. Et c’est pour ça qu’il est futile. Il ne peut pas faire consensus en ce qu’il est forcément imprégné de considérations idéologiques totalement malléables. Construire un patrimoine culturel commun qui aiderait à s’affirmer pour mieux se distinguer des autres individus est aussi futile que faire un débat sur l’existence de Dieu.

    Des pays comme Malte ont plus de points communs culturels avec le monde Arabo-Musulman qu’avec le monde scandinave. L’Union européenne, de par son passé colonial et un espace poly-continental et par conséquent multi-civilisationnel.

    Alors arrêtons d’embêter les individus avec ces futilités irrédentistes et permettons simplement à ces derniers de vivre plus libres en les faisant coexister ensemble dans un espace démocratique commun qui leur donnerait plus d’emprise sur leur destin indépendamment des considérations identitaires.

    C’est tout.

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