Le Taurillon : Que se passe-t-il à l’heure actuelle dans la société et la politique suédoises à l’égard des réfugiés ? Pouvez-vous nous partager un aperçu et une impression ?
Elisabeth Svantesson : Notre régime d’asile est soumis à une très grande pression. Pour le moment, nous nous concentrons sur des solutions temporaires mais nous avons besoin de bien plus que cela. Nous devons renforcer notre système d’asile à travers des titres de séjours à durée limitée dans le temps et d’autres mesures concrètes. Le parti du rassemblement modéré considère ces mesures comme essentielles. Mais prendre de telles décisions a été très difficile pour le gouvernement suédois. Juste pour vous donner un rapide aperçu, une ministre du parti des Verts qui participe actuellement à la coalition gouvernementale a fondu en larmes durant la proclamation officielle des mesures.
Le Taurillon : Est-ce que la Suède participe activement au plan actuel de répartition des réfugiés de l’Union européenne ? Et si oui, sous quelle forme ?
Elisabeth Svantesson : Effectivement, nous sommes très impliqués et sommes avec l’Italie et la Grèce parmi les pays dont l’aide a été garantie à travers l’Union européenne. Il a notamment été promis qu’une partie des 160 000 réfugiés sera redistribuée dans les autres pays européens.
Le Taurillon : Au cours de notre discussion, vous avez estimé qu’un nombre inestimable de réfugiés arrivent en Suède et vous avez cité le Portugal en exemple, le Portugal qui n’aurait pas accueilli beaucoup de réfugiés. Il y a quelques mois, j’étais invité à un débat et une parlementaire européenne du Portugal était présente. Elle m’a notamment raconté que le Portugal avait libéré 4 000 places pour des réfugiés mais qu’aucun n’était encore arrivé.
Elisabeth Svantesson : C’est effectivement une information très intéressante pour moi. C’est absolument nouveau pour moi.
Le Taurillon : Votre parti appartient à la famille politique du PPE (Parti populaire européen), tout comme la CDU d’Angela Merkel. Quelle est votre opinion concernant sa politique en matière de réfugiés ?
Elisabeth Svantesson : Pour la Suède, il est évident d’avoir une bonne coopération avec Angela Merkel et l’Allemagne, et ce dans une multitude de domaines politiques, dont la politique migratoire. Nos pays ont beaucoup en commun et il est de nos jours indéniable que l’Union européenne a besoin de l’Allemagne afin de trouver un accord.
Le Taurillon : Pensez-vous que nous allons vivre un changement de politique en Allemagne, tout comme nous avons pu le voir en Suède ?
Elisabeth Svantesson : Je pense que nous voyons déjà un changement de la politique allemande à l’égard de cette thématique, tout comme en Suède. Il a été beaucoup trop difficile pour nos pays de contenir une immigration de cette ampleur.
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