MémoriElles européennes : Rada Vranješević

, par Traduit par Léo Allaire

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MémoriElles européennes : Rada Vranješević
Rada Vranješević lors d’un discours prononcé au Conseil national antifasciste pour la libération nationale de Bosnie-Herzégovine
Photographe inconnu ; domaine public, détails ici.

L’histoire ne se caractérise pas tant par un enchaînement de faits, mais plutôt par la manière dont nous en avons gardé la trace et comment nous l’interprétons. La compréhension socialement construite que nous avons du monde de l’époque et du monde actuel façonne ce dont nous nous souvenons, et la manière dont nous nous en souvenons. Comme l’histoire des femmes de notre continent est souvent écrasée par le poids des structures patriarcales persistantes, il n’est pas rare que la contribution des femmes à la science, à l’art, à la politique et aux autres domaines, soit au mieux négligée ou, au pire, oubliée. L’article qui suit s’inscrit dans notre série « Les MémoriElles européennes », qui présente la vie inspirante de femmes qui ont servi l’Europe. Par le biais de cette série, nous espérons contribuer à corriger le déséquilibre créé par ce prisme collectif au travers duquel nous comprenons l’histoire, et à informer aussi bien notre rédaction que nos lecteurs sur les accomplissements et les innovations des femmes d’Europe.

Rada Vranješević était une dirigeante de la résistance en Bosnie et une activiste yougoslave lors de la Seconde Guerre mondiale. Fille d’un prêtre membre du Parti agraire, elle commença à s’impliquer au Parti communiste lorsqu’elle s’installa à Belgrade. Elle fut arrêtée durant cette même année pour avoir organisé une grève et perdit son emploi. Après ces évènements, elle se rendit au Monténégro et continua à s’investir pour le parti dans cette région.

Lors de l’invasion nazie, Vranješević pu se cacher en portant un niqāb et recruta beaucoup de femmes vivant à Banja Luka pour la cause des partisans.

Quand elle effectuait des transferts d’armes et de munitions pour les partisans, elle tentait de les cacher sous son voile. Elle était si impliquée dans le combat qu’elle fut l’une des membres fondatrices du Front antifasciste des femmes de Yougoslavie. Elle deviendra plus tard l’une des rares femmes à siéger au Conseil anti-fasciste d’État pour la libération nationale de la Bosnie-Herzégovine. Elle fut arrêtée à de nombreuses reprises pour ses liens avec le Parti communiste et pour l’organisation de grèves.

En 1944, elle fut envoyée à Drvar par le Parti communiste et fut capturée par les nazis, qui effectuaient un raid sur la ville. Rada fut tuée lendemain de sa tentative d’évasion.

Vranješević reçut le titre d’Héroïne du peuple de Yougoslavie en 1951 pour ses combats politiques. Il s’agit d’une récompense très prestigieuse, remise à des individus, à des unités militaires ainsi qu’à des organisations politiques ou autres qui se sont distingués par des actes héroïques en temps de guerre ou de paix.

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