Les Journées Européennes du Patrimoine : un symbole fort pour l’unité et la diversité européenne
Par l’interaction de ses populations au fil des siècles, l’Europe est le bassin de richesses culturelles diverses. La découverte de ce patrimoine culturel, à la fois symbole d’unité et de diversité, constitue un fondement du dialogue interculturel entre les citoyens européens. Ainsi, un tel patrimoine se doit d’être valorisé de manière durable, et d’être accessible au plus grand nombre.
En 1984, les premières journées du patrimoine ont été lancées à Grenade à l’initiative du ministre de la culture français de l’époque, Jack Lang. Ces journées portes ouvertes connaissent rapidement un franc succès et de nombreux pays européens organisent des événements similaires, tels que les Pays-Bas en 1987, la Suède et Malte en 1988 ou encore la Turquie en 1990. Toutes ces initiatives aboutissent en 1991 à l’institution d’un bureau de coordination par le Conseil de l’Europe, soutenu financièrement par la Commission européenne.
Ce bureau, chargé d’aider les pays désireux de mettre en place leurs propres journées portes ouvertes, recueille également divers données sur le patrimoine européen. En 1999, les Journées Européennes du Patrimoine sont instituées par une initiative conjointe du Conseil de l’Europe et de la Commission européenne, les deux institutions mesurant l’une et l’autre la nécessité de donner une nouvelle dynamique à ce rendez-vous culturel.
De 18 pays en 1992 à 40 en 1996, on peut compter aujourd’hui 50 Etats participants. D’ailleurs, ces journées ne se cantonnent plus aux Etats européens, incluant à présent des pays comme Taïwan ou le Kazakhstan. Et depuis 1995, un thème commun est proposé proposant un regard singulier sur le patrimoine. En 2014, c’est le thème du patrimoine naturel qui est mis à l’honneur, évoquant ainsi les liens qui unissent le patrimoine sous toutes ses formes à l’environnement littoral, rural ou urbain dans lequel intervient la nature. Le but, faire dialoguer patrimoine culturel et patrimoine naturel.
La symbolique européenne est forte puisque tous ces évènements locaux, régionaux ou nationaux arborent les couleurs des Journées Européennes du Patrimoine, ainsi que celles du Conseil de l’Europe et de l’Union européenne. Depuis 1999, les JEP ont même leur propre devise : « L’Europe, un patrimoine commun ».
Si l’objectif de ces JEP est de sensibiliser davantage le citoyen européen à la richesse de son patrimoine, en lui offrant un accès aux monuments et aux œuvres, qui marquent la culture de notre continent, elles doivent aussi attirer l’attention sur l’importance de la conservation de ce patrimoine à valoriser au niveau européen. Une dimension européenne, qui a toutefois du mal à émerger.
Donner aux Journées Européennes du Patrimoine, une vraie dimension européenne
En effet, si en septembre s’ouvrent dans tous les pays d’Europe les portes de nombreux édifices, sites et monuments, ce sont chaque pays participant qui organise ces journées sur leur territoire. La coordination européenne, qui progresse malgré tout depuis une vingtaine d’années, reste faible.
Généralement, ce sont des organismes nationaux chargés du patrimoine, les pouvoirs locaux et régionaux, ou des associations qui organisent ces journées. Le dialogue entre le Conseil de l’Europe et l’Union européenne encadrent l’initiative dans son ensemble. Certes, permettre aux citoyens de découvrir le patrimoine de leur région est une démarche pédagogique et culturelle forte. Cependant, la dimension européenne reste souvent dans l’ombre.
Les Journées Européennes du Patrimoine doivent être l’occasion d’un vrai dialogue entre les cultures européennes, le prétexte en étant le patrimoine. Approfondir cette initiative, ce serait accentuer dialogue à l’échelle européenne par le lancement de projets coopératifs ou paneuropéens. Elles peuvent être l’occasion de faire dialoguer les cultures et les patrimoines de différents pays en les exposants dans un même lieu, d’encourager des échanges entre visiteurs européens, ou le prêt d’œuvres pour l’occasion afin de les faire découvrir à des habitants d’un autre coin de l’Europe.
Ces journées, qui sont un formidable succès, répondant à une demande croissante des résidents européens, pourraient devenir le fer de lance d’un dialogue culturel européen de grande ampleur. Rappelons que l’année dernière, pas moins de 12 millions de Français ont profité de ces journées : l’occasion rêvée pour créer un véritable dialogue culturelle européen.
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