Cet enthousiasme suit une année 2012 particulièrement bonne pour la fréquentation des productions cinématographiques européennes, qui a atteint 33,6% au sein de l’Union Européenne. Le franchissement de la barre des 30%, notamment due au dernier opus de l’agent 007 dans Skyfall et du succès de la comédie Intouchables, est symbolique. De plus, le cinéma d’Europe centrale et orientale connait une montée en puissance comme le montre la 63e édition des Berlinale où le film roumain Child’s pose, du réalisateur Călin Peter Netzer, a remporté l’Ourse d’or du meilleur film.
Toutefois, la remise en cause de l’exception culturelle par la Commission Européenne est venue ternir ces réussites cinématographiques. Le 13 Mars 2013, le commissaire européen en charge du Commerce, Karel de Gucht, annonce que le secteur de l’audiovisuel et du cinéma pourrait être intégrer à un mandat de négociation entre l’Union Européenne et les Etats-Unis. Ce mandat autorise la Commission européenne à débuter des négociations commerciales bilatérales avec les Etats-Unis. Cet accord marchand est crucial à un moment ou la croissance européenne peine à se relever. L’inclusion du secteur de l’audiovisuel et du cinéma, convoité par Washington, permettrait de faciliter l’entente commerciale entres les deux puissances.
Pourtant, cela reviendrait à ouvrir en grand les portes du cinéma européen aux superproductions hollywoodiennes et laisser le secteur de l’audiovisuel, notamment les nouveaux services en ligne, à la portée des géants américains. Le secteur culturel est protégé par les institutions européennes depuis l’entrée en vigueur, en 1993, du Traité de Maastricht, qui dote l’Europe d’une politique culturelle. Celle-ci est particulièrement active concernant le domaine cinématographique, puisque l’Union Européenne et les Etats-membres soutiennent leur cinéma à hauteur de trois milliards d’euros par an. Elle est un puissant levier permettant aux citoyens européens de s’approprier leur culture et de créer des liens entre Etats-membres, en incitant les œuvres transfrontalières.
Face à cette menace sur leur art, les acteurs du monde cinématographique européen se sont mobilisés. Par une pétition lancée le 22 avril 2013, les frères et réalisateurs belges Jean-Pierre et Luc Dardenne demandent aux institutions européennes de protéger l’exception culturelle. Cette pétition a reçue un soutien massif en Europe avec le réalisateur espagnol Pedro Almodovar ou le britannique Ken Loach mai aussi outre-Atlantique via David Lynch. Même Steven Spielberg se mobilise en défendant l’exception culturelle comme étant « [...] le meilleur moyen de préserver la diversité du cinéma. »
La mobilisation des artistes européens est entendue notamment par la France, la Grande-Bretagne et l’Italie qui demandent l’exclusion du secteur de l’audiovisuel et du cinéma du mandat des négociations. A Strasbourg, le Parlement européen consulté sur la question a massivement voté pour la préservation de l’exception culturelle, le 23 mai 2013. Face à cette forte mobilisation, les ministres du commerce réunies à Strasbourg le 14 juin renoncent momentanément à inclure le secteur de l’audiovisuel et du cinéma dans le mandat commercial, au plus grand bonheur des réalisateurs de La promesse.
La culture européenne est donc sauve ! Pourtant, Karel de Gucht annonce que ce secteur pourrait être inclus « plus tard » dans les négociations. Dans ce cas, l’unanimité sera requise. La France a déjà annoncé qu’elle maintiendra ses positions de défense du secteur audiovisuel et cinématographique. Cette possibilité demande aux citoyens européens d’être attentifs à la préservation de leur culture. Afin que les institutions européennes continue d’encourager une Europe où la culture puisse s’épanouir et circuler librement.
1. Le 27 octobre 2013 à 12:30, par Xavier Chambolle En réponse à : Les Européens aiment leur cinéma !
Fantastique ! Je suis heureux d’apprendre, et pas surpris, que les artistes, et avec eux toute l’industrie artistico-culturelle européenne, se mobilisent pour continuer à dépouiller le contribuable parce qu’ils n’arrivent pas suffisamment à séduire le spectateur.
Si les Européens tiennent tant à leur industrie culturelle et à leurs artistes, alors qu’ils aillent voir les spectacles en question. Ils peuvent aussi faire des dons. Dans certains cas ils peuvent même investir, pas seulement en bourse.
Il n’y a vraiment, mais alors vraiment pas de quoi se réjouir que le cinéma européen (mais ça vaut aussi pour d’autres domaines, et pas seulement artistiques) ne doive sa survie qu’à des aides publiques. Cela veut dire qu’ils vendent leurs œuvres aux députés et aux fonctionnaires, mais pas à leur public cible.
Peut-être que si on coupait toutes ces subventions, et vue la période actuelle avec nos dettes ce serait vraiment une bonne chose, peut-être que ces réalisateurs et artistes se préoccuperaient plus de leur public, le vrai. Peut-être qu’ils feraient de meilleurs films ou produiraient pour moins cher.
Qu’ils apprennent à vivre de leur art sans faire appel au contribuable.
2. Le 27 octobre 2013 à 14:25, par tnemessiacne En réponse à : Les Européens aiment leur cinéma !
On sait que l’industrie cinématographique souffre de la concurrence américaine. Grâce à leur marché de 330 millions d’habitants ils amortissent facilement des films avec des budgets s’élevant à plus de 100 millions d’euros.
Pourquoi les producteurs français et européens ne produisent ils pas des films pour le marché européen dans son ensemble et ses 500 millions d’habitants. Il suffit de monter dans chaque pays une société de distribution, engager un traducteur par pays et le tout est joué.
Les films américains sont soit en anglais sous-titrés soit doublé, donc la question de la langue ne se posent pas avec les 23 de l’Union.
Le programme Media de l’Union européenne est important car il permet de financer la distribution des films d’un Etat-membre à l’autre et celà soutient l’industrie cinématographique européenne, qui grâce à ce soutien se fournit des acquis commerciaux sur les différents marchés.
3. Le 28 octobre 2013 à 14:43, par Xavier Chambolle En réponse à : Les Européens aiment leur cinéma !
Une étude de la BCE est intéressante : http://www.ecb.europa.eu/pub/pdf/scpwps/ecbwp1518.pdf
Les dépenses publiques nuisent à la prospérité économique.
Alors arrêtons de subventionner, par exemple, l’agriculture avec la PAC, mais aussi l’industrie ciné avec le « programme média de l’UE ».
Non Tnemessiacne, ce programme n’est pas important et il est contreproductif de financer ce secteur, comme bien d’autres.
Les solutions du début de votre commentaire sont excellentes, mais pourquoi les réalisateurs européens se donneraient la peine de le faire ? On leur donne la becquée. C’est bien plus rentable de se croiser les bras. ;)
4. Le 28 octobre 2013 à 17:34, par tnemessiacne En réponse à : Les Européens aiment leur cinéma !
Oui mais le programme média, comme indiqué permet de booster une production et une distribution européenne pour ensuite s’affranchir des ces (faibles) soutiens du programme Média.
La Pac, quand même a permis de sortir de la situation catastrophique de l’après guerre et permet d’avoir des aliments à moindre prix et d’avoir des labels écologiques et a une politique sociale en soutenant les agriculteurs et un certains mode de vie comme toutes les politiques sociales.
Enfin, à préciser.
La Pac a été réformée mais elle est je pense essentielle sur bien des points.
5. Le 28 octobre 2013 à 17:38, par tnemessiacne En réponse à : Les Européens aiment leur cinéma !
@Xavier Chambolle
Aussi lisez l’article de Mr Alain Souloumiac qui explique bien que la grande majorité de la croissance économique provient de la dépense publique. Il y a également des statistiques d’Eurostat qui montrent la part très importante des dépenses des « adminstrations publiques » dans le PIB.
L’artice de Mr Souloumiac ci-dessous :
http://www.fenetreeurope.com/php/page.php?section=chroniques&id=1124
6. Le 31 octobre 2013 à 14:16, par Xavier Chambolle En réponse à : Les Européens aiment leur cinéma !
« Il y a également des statistiques d’Eurostat qui montrent la part très importante des dépenses des « adminstrations publiques » dans le PIB. » Et ? :D
Je vous signale, comme ça, qu’il y a des pays qui n’ont pas l’équivalent de la PAC et dont l’industrie agricole se porte merveilleusement bien, sans nuire au consommateur ni à son pouvoir d’achat. Un tout petit pays aux faibles moyens : la Nouvelle-Zélande. L’Australie a également supprimé ses quotas laitiers, pour le plus grand bonheur des consommateurs et des producteurs.
Prendre à Pierre pour donner à Jacques, que ce soit pour la PAC, le fonctionnement de l’État ou le cinéma n’apporte concrètement aucune richesse. En revanche cela brouille les signaux du marché, cela complexifie de multiples choses (les échanges, l’innovation, la création de nouveaux produits et services) et, cerise sur le gâteau, cela alimente la collusion et la corruption.
C’est bien beau de dire que les patates coûtent 0,10€ le kilo moins cher grâce à la PAC... nous avons financé cela à hauteur de 0,11€ avec nos impôts. ;) Ah comment ça en fait je suis perdant ?
Mon point est simple : il est faux de dire que les Européens aiment leur cinéma, sinon, plutôt que de le financer par la coercition (l’impôt), ils le feraient par l’achat de billets de cinéma, par des dons et par des investissements dans ce secteur.
Or ce n’est triplement pas le cas, du moins pas suffisamment pour que le cinéma européen puisse se passer des subventions.
Le titre aurait dû être le suivant : les professionnels européens du cinéma aiment l’Union Européenne.
En un seul mot, tout ça, c’est du clientélisme. Et je suis navré de constater à quel point les fédéralistes jettent des fleurs à de telles politiques. C’est pas comme ça qu’on fera une belle fédération.
7. Le 4 novembre 2013 à 05:43, par Xavier Chambolle En réponse à : Les Européens aiment leur cinéma !
De l’ironie !?
L’État n’a aucun mérite lorsqu’il s’attribue des monopoles (ou quasi...) ou pille le contribuable pour financer ses « succès ».
Moi aussi je peux réussir dans la porcelaine en attribuant le monopole à ma manufacture.
Le fait est que l’État est incapable de réussir sans gaspiller. Normal, c’est pas son argent. Encore heureux qu’il parvienne des fois à réaliser quelque chose... mais à quel prix (et je ne parle pas seulement d’argent là).
Tout cet argent pris au contribuable qui aurait pu investir lui-même dans l’économie. Tout ça pour arroser les copains et ensuite, c’est un comble, se la péter, ni plus ni moins.
Honteux. Mais ça fait dans l’ironie, alors rigolons, hein. Et ça raisonne qu’en politique industrielle, ah faut que ce soit gros, que ce soit grand. Bienvenue au XVIIème siècle !
Il se trouve que j’ai plus de respect pour les petits entrepreneurs que pour les grands administrateurs. Chacun son monde.
8. Le 6 novembre 2013 à 13:36, par tnemessiacne En réponse à : Les Européens aiment leur cinéma !
@Xavier Chambolle
ça parait logique,
sans les dépenses publiques (adminstrations publiques) vous divisez minimum par 2 le Pib. Vous voyez ce que je veux dire ?
Donc… les dépenses publiques, issues des divers taxes et autres impôt sont fondamentales dans la création de richesse et donc sa redistribution par les emplois et salaires.
ça m’a l’air clair, mais je peux me tromper.
Après c’est sur faut éviter les abus, il y une certaine limite.
9. Le 6 novembre 2013 à 16:03, par Xavier Chambolle En réponse à : Les Européens aiment leur cinéma !
@tnemessiacne Vous dites que si on baisse les dépenses publiques on divise par 2 le PIB... alors dites-vous également que si on augmente les dépenses publiques on le multiplie par 2 ce PIB ? Ce serait logique, non ? Mais alors pourquoi se limite-t-on à dépenser 56% du PIB en France ??? Si c’est si miraculeux, dépensons 200% ! On va nager dans la prospérité...
Ah oui... en fait je crois que vous oubliez quelque chose : savez-vous comment est financée la dépense publique ?
@Ferghane Je ne pourrai mieux répondre que le Minarchiste, réponse complète qui trouve parfaitement sa place dans le présent débat :
Chaque affirmation est développée dans un article dédié (l’auteur indique les liens).
Pour information, ce sont les libéraux qui ont introduit les concepts d’État de droit, d’égalité devant la loi et de séparation des pouvoirs, par opposition à l’arbitraire, l’absolutisme et aux castes.
Faire l’apologie de l’État et de son implication dans l’économie, c’est précisément revenir vers cela. On y est déjà depuis longtemps cela dit.
10. Le 6 novembre 2013 à 18:49, par tnemessiacne En réponse à : Les Européens aiment leur cinéma !
@Xavier Chambolle
Oui enfin en toute logique, 200 % n’est pas possible en mathématique, il me semble.
Après c’est sur dans la réalité des finances publiques et pour répondre à votre question, avec la dette on peut y parvenir mais c’est viruel.
Mais je suis d’accord avec vous et comme je vous l’ai dit les dépenses publiques ont des limites.
Mais si l’économie toute seule n’arrive pas à créer de richesse, il faut bien l’aider un petit peu.
Par contre vous dites les « libéraux ont introduit les concepts d’Etat de droit, d’égalité devant la loi et de séparation des pouvoirs, par opposition à l’arbitraire, l’absolutisme et aux castes. »
Fort intéressant mais après vous dites « Faire l’apologie de l’État et de son implication dans l’économie, c’est précisément revenir vers cela. »
Mais ça veut dire si je comprends bien, faire l’apologie de l’Etat c’est revenir à « l’Etat de droit, d’égalité devant la loi et de séparation des pouvoirs par opposition à ... ».
ça m’a l’air plutôt positif, nan ?
Donc vous défendez le retour de l’État ou alors vous parlez de l’État régalien.
11. Le 6 novembre 2013 à 22:19, par Xavier Chambolle En réponse à : Les Européens aiment leur cinéma !
Ah je suis navré, l’État, tout comme n’importe qui, peut dépenser plus de 200% du PIB ! Il suffit de "chyprer" l’épargne des Français et/ou de faire un énorme emprunt. Pourra-t-on s’attendre l’année qui suit à une phénoménale prospérité ?
« Mais si l’économie toute seule n’arrive pas à créer de richesse, il faut bien l’aider un petit peu. » Oui, ça je suis bien d’accord. Aidons-là, mais pas par des dépenses publiques (prendre à Jacques pour donner à Pierre) :
– simplifions la fiscalité,
– baissons là au moins un petit peu,
– simplifions les lois et règlements,
– supprimons tout ce qui est de nature à perturber les signaux du marché (les subventions aux entreprises par exemple...).
12. Le 6 novembre 2013 à 22:19, par Xavier Chambolle En réponse à : Les Européens aiment leur cinéma !
« Mais ça veut dire si je comprends bien, faire l’apologie de l’Etat c’est revenir à « l’Etat de droit, d’égalité devant la loi et de séparation des pouvoirs par opposition à ... ». » J’ai du mal m’exprimer. Faire l’apologie de l’implication de l’État dans l’économie, c’est revenir aux manufactures du XVIIème, et à l’arbitraire. Concrètement, nous y sommes dans une forme différente : l’État a des parts dans de nombreuses entreprises et, par la défense des brevets, il confère des monopoles légaux temporaires.
Pour clarifier les choses et répondre à votre question, je suis minarchiste, donc favorable à la présence d’un État de droit qui se borne à ses fonctions régaliennes, qui défend l’individu, ses libertés et sa propriété privée. Conditions indispensables pour que l’économie soit saine (le capitalisme de connivence que nous connaissons actuellement est particulièrement malsain).
Pour amener les choses vers l’Europe, j’ai écris un article sur le sujet : http://www.taurillon.org/Une-souverainete-accrue-grace-a-l-integration-europeenne,04742
13. Le 8 novembre 2013 à 16:23, par Xavier Chambolle En réponse à : Les Européens aiment leur cinéma !
C’est malheureux, vous semblez croire que la corruption ne concerne que les élus.
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