La semaine dernière, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s’est rendue en Slovénie afin de dresser le bilan des inondations survenues le week-end précédent. Le mercredi 9 août, elle a prononcé un discours devant l’Assemblée nationale de la République de Slovénie à Ljubljana, lors d’une session plénière extraordinaire, afin d’apporter son soutien au pays.
Des inondations au bilan catastrophique
Un mois de pluie qui s’est déversé sur les deux tiers du territoire slovène : voilà ce qui a provoqué “la plus grande catastrophe naturelle que le pays ait connu”, selon les mots employés par le Premier ministre slovène Robert Golob. Ces pluies diluviennes, conséquences du changement climatique selon le GIEC, ont en effet causé des inondations destructrices à tous les égards. Les dégâts matériels sont très lourds avec de nombreuses infrastructures essentielles qui se retrouvent partiellement ou totalement endommagées, telles que des ponts ou des lignes électriques. Les conséquences économiques sont terribles pour de nombreuses entreprises du pays. Le village de Črna a, par exemple, été complètement isolé du reste du territoire pendant deux jours en raison des pannes de réseau mobile et des axes routiers devenus inutilisables. Toutefois, c’est le bilan humain qui reste le plus dramatique avec la mort de six personnes ainsi que l’évacuation de milliers de familles slovènes des zones inondées.
Le mécanisme de protection civile : une réaction à l’urgence
Si la visite d’Ursula von der Leyen en Slovénie lui permet d’exprimer sa compassion et son soutien envers le peuple slovène, ce n’est pas son objectif principal. Dans son discours du 9 août devant l’Assemblée nationale de Slovénie, à Ljubljana, elle indique qu’elle souhaite “discuter des moyens concrets qui permettraient à l’Union de se tenir à vos côtés (aux côtés des Slovènes)”. Elle s’engage à ce que l’Union européenne (UE) vienne en aide à la population slovène rapidement, s’entretenant avec Robert Golob à ce sujet. Cette promesse a déjà été honorée puisque le mécanisme de protection civile de l’Union européenne a été déclenché peu de temps après le sinistre.
Également activé pour Chypre, victime de feux de forêt en août 2023, ce mécanisme est une réaction d’urgence européenne qui survient rapidement après le sinistre. Il permet à l’Union européenne de coordonner les différentes autorités nationales afin de venir en aide à un pays touché par une catastrophe naturelle ou humaine. 38 pays participent à ce mécanisme et peuvent intervenir dans ce cadre : les 27 pays de l’Union européenne ainsi que l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, l’Islande, le Monténégro, la Macédoine du Nord, la Norvège, la Serbie, la Turquie et l’Ukraine. C’est le rôle du centre de coordination de la réaction d’urgence de l’UE (ERCC) d’organiser cette coopération entre États participants.
Comme le souligne Ursula von der Leyen, 8 pays ont tout de suite accepté d’aider la Slovénie comme la France, l’Autriche ou encore la Croatie. Ces pays ont en effet fourni du matériel et envoyé du personnel sur place afin de réagir à la crise. Lorsque la présidente de la Commission européenne fait son discours le 9 août, 6 ponts mobiles, 4 hélicoptères et 14 pelles excavatrices ont déjà été envoyés en Slovénie. L’Allemagne a par exemple prêté deux ponts ainsi que deux pelles excavatrices. La France, quant à elle, a mis à disposition deux pelles ainsi que des unités d’ingénierie pour réfléchir à des solutions efficaces. Ursula von der Leyen rappelle le soutien entier de l’Union à la Slovénie : « L’Europe est là pour vous et nous sommes prêts à vous fournir toute l’assistance dont vous pourriez avoir besoin ».
Aider le pays à se reconstruire au travers d’aides financières
Ursula von der Leyen tient à apporter une aide sur le plus long terme à une Slovénie ravagée par les inondations, “pour le redressement et la reconstruction” comme elle l’indique dans son discours. Pour accomplir cet objectif, elle souligne que l’Union européenne est en mesure d’apporter un soutien financier au gouvernement slovène au travers de différents fonds mobilisables.
Elle cite trois exemples de sources d’aides qui peuvent être utilisées. Dans un premier temps, les Slovènes pourraient bénéficier de 400 millions d’euros provenant du fonds de solidarité de l’Union européenne. Ce dernier a été créé afin que l’Union puisse venir en aide aux États membres (ou aux États qui sont candidats pour entrer dans l’Union européenne) qui ont subi une catastrophe naturelle ou sanitaire importante. L’argent débloqué permettrait donc à la Slovénie de se reconstruire après les inondations en recevant 100 millions d’euros dès cette année si elle le souhaite puis 300 millions d’euros l’année prochaine. La deuxième source d’aide découle du plan de relance NextGenerationEU, mis en place pour rebâtir l’Europe après la pandémie de Covid 19. Ursula von der Leyen a annoncé le 9 août que 2,7 milliards d’euros peuvent être mobilisés par la Slovénie au titre de ce plan de relance. Enfin, la présidente de la Commission européenne dans son discours évoque la possibilité d’utiliser une partie des 3,3 milliards d’euros du fonds de cohésion destinés à la Slovénie. Cette aide a été créée en 1994 et permet de soutenir les États membres avec un revenu national brut par habitant inférieur à 90% de la moyenne de l’Union européenne dans certains projets liés entre autres à l’environnement. La Slovénie et 14 autres États membres bénéficient d’un fonds de cohésion.
Pour l’heure, le gouvernement slovène de Robert Golob a déjà commencé à actionner l’ensemble de ces leviers européens qui permettront à terme au pays de se relever des inondations.
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