Une accélération considérable jusqu’en 2030
Les députés européens ont souligné cette accélération en mentionnant qu’il faudra mettre le « turbo » pour faire bien plus en une décennie que ces 30 dernières années. De 1990 à 2020 les émissions de gaz à effet de serre (GES) ont baissé de 20% et l’objectif voté au parlement vise une baisse de 30% en 9 ans. Ce qui est une accélération considérable. Aucun député n’a émis de doutes sur la réalisation de cet objectif.
Les Sociaux-démocrates, le PPE et Renew se sont félicités de cet objectif historique qui est le lancement de la révolution verte en Europe et la « pierre angulaire » de cette révolution.
Le Parlement européen a négocié longuement avec la Commission et le Conseil et les députés se sont félicités des apports du Parlement européen que sont la création d’un conseil consultatif scientifique pour éclairer les efforts de réductions des gaz à effet de serre, une feuille de route par secteur d’activité ou encore un budget carbone.
Les enjeux du changement climatique
Le débat précédent le vote a permis de rappeler quelques enjeux du réchauffement climatique.
Quelques députés non inscrits représentant des partis d’extrême droite ont émis plusieurs critiques notamment au sujet d’une éventuelle hausse des prix à destination des consommateurs. Citant des experts allemands s’inquiétant de la compétitivité et des sommes considérables nécessaires à la conversion vers une économie bas carbone. Sur le sujet des prix à la consommation, Pascal Canfin, député Renew a demandé à la Commission d’être très vigilante et de ne pas lier les prix du chauffage et du carburant sur ceux du marché du carbone. Cela entraînerait une hausse des prix.
Frans Timmermans, commissaire européen à l’action pour le climat et premier vice-président de la Commission européenne a indiqué que de nombreuses propositions législatives seront présentées le 14 juillet pour avancer rapidement sur plusieurs points.
Les députés ont rappelé que le tourisme et les transports représentent 1/3 des émissions de gaz à effet de serre et que le secteur des transports est le seul dont les émissions de gaz à effet de serre augmentent. Notamment à cause de l’augmentation du trafic aérien et des ventes de moteurs à combustion.
Les députés ont également évoqué l’importance du secteur agricole pour accompagner et réaliser les nouveaux objectifs. Cette loi Climat pourrait répondre aux attentes exprimées lors des récentes manifestations pour le climat, ont souligné certains eurodéputés. Concernant les conséquences des émissions de gaz à effet de serre, les députés ont indiqué que l’augmentation de 2 degrés expose notamment à des vagues de chaleurs meurtrières et risquent de transformer les plaines de Roumanie en désert. Si nous n’agissons pas d’ici 10 ans le changement climatique sera irréversible. Une députée roumaine insistant sur le fait que cette loi n’était en aucun cas un caprice de technocrates bruxellois.
Quelques députés à l’extrême droite de l’échiquier politique ont critiqué cette loi qui pourrait engendrer une faiblesse par rapport aux autres pays. Pour répondre à cette question, le mécanisme carbone européen d’ajustement aux frontières n’a cependant presque pas été évoqué. Il fera l’objet de propositions et de débats aux enjeux très importants.
Les Verts ne veulent pas voter la loi climat
Mais ce qui a occupé une part importante des débats c’est le refus des députés Verts de voter cette loi. Au motif qu’elle ne va pas assez loin. Plusieurs députés ont mentionné l’irresponsabilité des Verts. Certains ont fait référence à la votation du 13 juin en Suisse qui a amené les citoyens suisses à refuser une loi pour le climat. Il a été très peu fait référence aux moyens qui seront mobilisés pour atteindre les objectifs mais les puits de carbone, tels que les forêts et les océans ont été souvent évoqués.
Certains députés ont souhaité que tous les États-membres visent la neutralité carbone. Mais d’autres ont indiqué que l’Europe ne participait qu’à 10% des gaz à effet de serre au niveau mondial. A cela, d’autres députés ont rétorqué que l’Europe est le 3e plus gros pollueur.
Jerzy Buzek, député PPE et ancien président du Parlement européen a rappelé que depuis qu’il était né les concentrations en CO2 avaient augmenté de 30%, passant de 320 à 420 ppm. Et que le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) allait publier un nouveau rapport cet été.
Le député Chypriote Christoforou membre du PPE s’est dit fier comme d’autres députés de voter cette loi et de voir que les discours en faveur du climat de ces dernières années trouvaient avec cette ambition européenne une réalisation concrète et tangible. Mentionnant que Chypre pourrait devenir le premier pays vert de l’Europe et l’île verte de l’Europe.
Les députés sont enfin revenus sur la position incompréhensible des Verts et leur ont signifié qu’ils auront besoin d’eux pour les futurs votes en faveur de la protection du climat.
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