Le Corps européen de solidarité, ancien service volontaire européen, permet à tout citoyen européen âgé de 18 à 30 ans de se porter volontaire pour une période allant de deux à douze mois dans n’importe quel État membre de l’Union, mais aussi en Islande, en Macédoine du Nord, en Turquie ou encore au Liechtenstein (mais plus au Royaume-Uni, qui a décidé de ne pas participer aux programmes d’échange financés par l’Union europeenne suite au Brexit). Ainsi, et s’ils ne sont pas rémunérés pour leur travail volontaire, les participants reçoivent cependant de l’argent pour payer les frais de voyage, ou encore les frais d’hébergement, de repas et d’assurance médicale. “La crise actuelle nous le rappelle : nous sommes plus forts ensemble et unis” déclarait d’ailleurs Mariya Gabriel, Commissaire à l’innovation, la recherche, la culture, l’éducation et la jeunesse, rappelant ainsi que la solidarité entre les citoyens européens et entre les États membres de l’Union est une des valeurs fondamentales sur laquelle s’est bâti le projet européen. En donnant aux jeunes européens de moins de 30 ans des opportunités de volontariat et la possibilité de devenir des acteurs du changement, le Corps Européen de Solidarité a ainsi été l’occasion de voir naître de nombreuses initiatives au cours des dernières années. Selon la Commissaire, le programme agit comme un guichet unique à destination des jeunes désireux de s’engager dans une activité de solidarité en Europe et au-delà.
L’ambition de faire du Corps européen de solidarité un nouveau programme emblématique de l’Union européenne
L’adoption du programme "Corps européen de solidarité" pour la nouvelle période 2021-2027 semblait alors faire l’unanimité au sein des députés européens ce mardi, qui partagent aussi l’ambition de la Commission européenne d’en faire un nouveau projet emblématique de l’Union. Alors que les débats en séance plénière se tenaient au moment même où la première demi-finale du Concours Eurovision de la chanson 2021 battait son plein depuis Rotterdam, le député Niklas Nienass (Verts/ALE, Allemagne) a d’ailleurs fait remarquer qu’il espérait que, bientôt, “ESC” (acronyme de “European Solidarity Corps”, la traduction en anglais de “Corps européen de solidarité", mais aussi de “Eurovision Song Contest”, la traduction en anglais de “Concours Eurovision de la chanson”) ne serait pas seulement un rendez-vous musical populaire mais serait aussi synonyme d’un grand programme pour les jeunes européens, tout comme l’est déjà le programme Erasmus+. C’est donc un programme renforcé qui était souhaité par toutes les parties lors des négociations, qui ont finalement abouti à un résultat dont se félicitent les députés européens. Le nouveau programme a, en effet, pour ambition d’apporter une attention particulière aux personnes les moins favorisées avec des mesures d’inclusion spécifiques, mais aussi d’être plus écologique et numérique. “Notre nouveau programme est plus ciblé et offre beaucoup plus aux jeunes en Europe” déclarait ainsi la rapporteure Michaela Šojdrová (PPE, Tchéquie). Ainsi, les jeunes, et en particulier ceux qui ont moins d’opportunités, pourront désormais faire du volontariat dans leur propre pays. Certains pourront également bénéficier d’une aide financière et de mesures de soutien supplémentaires. Ce sont, par exemple, des formations générales ou une aide dans l’apprentissage des langues, mais aussi des assurances ou encore une assistance administrative qui seront mis à la disposition des participants. Notons aussi que, contrairement à ses versions précédentes, le nouveau programme devrait améliorer la politique d’assurance et les garanties liées à la santé et la sécurité des participants, en renforçant également les exigences pour les structures d’accueil, et ce afin de garantir une expérience d’apprentissage véritablement enrichissante. De plus, et pour la première fois, il sera possible de se porter volontaire pour des projets d’aide humanitaire. Cependant, et pour répondre aux besoins spécifiques des missions humanitaires, la limite d’âge des participants volontaires pour ce type de projets est fixée à 35 ans, et non pas seulement 30, et aucune limite d’âge n’est imposée pour les experts et les formateurs volontaires. Enfin, en plus des domaines d’action prévus, le programme a été adopté avec une certaine souplesse, permettant ainsi d’ajouter de nouvelles priorités annuelles afin de tenir compte des problématiques urgentes, comme c’est le cas de la santé depuis le début de la crise sanitaire. Le 15 avril dernier, un premier appel à projet dans le cadre du Corps européen de solidarité était d’ailleurs lancé par la Commission européenne, avec pour objectif de soutenir les efforts des volontaires dans le domaine de la santé.
Plus largement, ce Corps européen est l’opportunité de faire l’expérience de la mobilité, mais aussi de l’apprentissage et donc de développer des compétences formelles et informelles. La Commissaire Mariya Gabriel rappelait ainsi que l’objectif du programme est aussi de soutenir les jeunes, et ce notamment dans leur entrée sur le marché du travail. Domènec Ruiz Devesa (S&D, Espagne) faisait cependant remarquer lors des débats que, si le Corps européen de solidarité a l’ambition de devenir aussi emblématique et connu que le programme Erasmus+, les moyens qui lui sont alloués sont loin d’être à la hauteur. À peine plus d’un milliard d’euros sont, en effet, consacrés au CES, contre 28 milliards pour Erasmus+ dans la programmation 2021-2027.
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