Le Taurillon : Comment expliques-tu cette victoire du « non » à l’Union européenne ?
RHN : On a sûrement surestimé le fameux pragmatisme britannique. Au terme d’une campagne de désinformation, les partisans du Brexit sont parvenus à persuader une partie de la population que l’Europe était potentiellement une source de menaces tant d’un point de vue migratoire qu’économique. A cela s’est associé un discours selon lequel une sortie de l’Union européenne permettrait à la Grande-Bretagne de retrouver sa souveraineté. L’espoir d’un retour à un système politique plus familier a été un grand facteur de mobilisation pour le Brexit.
Le Taurillon : Comment tes amis d’Outre-Manche ont-ils vécu ce résultat ?
RHN : Mes amis ont suivi le résultat tout au long de la nuit et le résultat les a bouleversés. 75% des moins de 30 ans ont voté pour le maintien dans l’Union, et ils ont donc eu le sentiment de voir leur avenir, leurs projets d’études à l’étranger, leur être dérobé par leurs aïeuls. Au-delà des libertés perdues, ils ont subi les effets immédiats de ce vote : la chute de la livre qui a réduit leur pouvoir d’achat ; l’annonce d’un nouveau référendum en Ecosse, qui pourrait sonner la fin du Royaume-Uni ; et l’instabilité politique bien sûr devant l’absence de projet alternatif. Avec un pays divisé géographiquement, générationellement, et affaibli économiquement, c’est un grand sentiment d’incertitude qui prévalait. Et une certaine crainte face aux réactions de haine se multipliant.
Le Taurillon : Et tes anciens collègues du Trésor britannique ?
Dans les 8 heures suivant l’annonce du Brexit, le Royaume-Uni a perdu 350 milliards de dollars. Cette somme équivaut à sa contribution au budget de l’Union européenne depuis 15 ans ! Mes collègues étaient effondrés, ce sont des années d’efforts pour redresser l’économie depuis la crise qui sont partis en fumée en une matinée ! Si par souveraineté, les partisans du Brexit entendaient retrouver un pouvoir de décision sur le monde économique, cette réaction est une preuve tangible qu’il s’agit d’une illusion. Comme de nombreux londoniens, ils se font peu d’illusion sur la capacité du Royaume-Uni à lutter aujourd’hui isolément contre la menace terroriste, le changement climatique, ou les dérives des marchés financiers.
Le Taurillon : Tu étais à Bruxelles le lendemain de l’annonce. Comment ce revers a-t-il été perçu dans les institutions européennes ? L’Europe est-elle prête à en tirer les leçons ?
RHN : Le Brexit a eu un effet de séisme pour les porteurs du projet européen. La presse anglaise campait devant la Commission, et de nombreux fonctionnaires étaient inquiets de ce rejet clair de la gouvernance européenne. Nombreux sont conscients qu’un projet d’une union plus inclusive doit émerger. Mais il faut bien comprendre que l’Europe, c’est nous ! L’élu local qui négocie les subventions à Bruxelles, le journaliste qui informe sur les compromis négociés par les dirigeants européens, nous tous qui élisons nos députés européens. Cette période rappelle celle de la montée des fascismes. Seul un effort collectif permettra de préserver la paix et la démocratie sur le continent. Puisse le Brexit faire réaliser que le nationalisme est une impasse, et qu’il est temps pour chacun de s’engager à son niveau dans le projet européen.
1. Le 11 juillet 2016 à 15:07, par Iwantout En réponse à : « Le désastre du Brexit doit nous servir de leçon pour bâtir notre avenir européen »
Resultat de l’enquete (Hiring Lab) , 1,5% des citoyens britanniques veulent travailler a l’etranger. De ces seuls 15% vous voulez travailler dans L’UE. La plupart veulent travailler en US, Canada, Australie etc ou la langue n’est pas un problem et les economies sont beaucoup plus success.
27 Jun FTSE 100 5,982, aujourd’hui 6,656, augmente de 11.2% , pas une perte de $350bn.
Avis son tres bien mais, faits sont genantes.
2. Le 23 août 2016 à 13:31, par sissa En réponse à : « Le désastre du Brexit doit nous servir de leçon pour bâtir notre avenir européen »
’75% des moins de 30 ans ont voté pour le maintien dans l’Union" Faux. Le taux de participation chez les jeunes a été très nettement inférieur à celui des autres tranches d’âge.
3. Le 23 août 2016 à 13:37, par sissa En réponse à : « Le désastre du Brexit doit nous servir de leçon pour bâtir notre avenir européen »
’75% des moins de 30 ans ont voté pour le maintien dans l’Union" Faux.
D’abord, il s’agit des moins de 24 ans et e taux de participation chez zux a été très nettement inférieur à celui des autres tranches d’âge.
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