Le Courrier d’Erasmus+ : « Erasmus m’a permis de me préparer à travailler dans n’importe quel pays »

, par Chérine Zidour, Yané Christov

Le Courrier d'Erasmus+ : « Erasmus m'a permis de me préparer à travailler dans n'importe quel pays »

A l’occasion des Erasmus Days, Esmegul Sahin, diplômée l’UTBM de Belfort, revient sur son année Erasmus à Istanbul, en Turquie.

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Esmegul Sahin, j’ai été diplômée cette année en tant qu’ingénieure logistique et organisation industrielle à l’UTBM de Belfort. J’ai fait tout mon cursus d’ingénieure en apprentissage en general electric power à Belfort.

Comment as-tu pris connaissance de cette opportunité ?

Mon école le proposait pour les apprentis et j’avais envie de voyager. J’ai également eu l’opportunité d’effectuer un stage à l’étranger, hors Erasmus, aux Etats-Unis.

Pourquoi avoir choisi la mobilité dans ton parcours scolaire ?

Pour m’ouvrir à d’autres cultures, que ce soit sur le plan professionnel ou personnel. J’avais surtout envie de visiter certains pays.

As-tu eu des soucis pour trouver une équivalence de ta formation ?

J’ai suivi en France une formation en logistique et organisation industrielle et en Turquie j’ai rejoint le département génie industriel, donc c’était plutôt équivalent. Là bas je pouvais suivre des cours de niveaux différents, de première et deuxième année, même des cours de doctorat avec lesquels j’ai eu plus de difficultés. Dans l’ensemble les cours se ressemblaient donc cela s’est bien passé.

Etant dans un domaine majoritairement masculin, as-tu rencontré des difficultés supplémentaires en tant que femme ?

Tout dépend de la branche de l’ingénierie. Mon école défend beaucoup l’idée que les femmes ont leur place dans ce secteur et l’école où j’étais à Istanbul partageait aussi ces valeurs. Donc non je n’ai pas eu beaucoup de problèmes de ce côté là.

La barrière de la langue n’était pas trop difficile ?

La seule difficulté était le fait d’avoir les cours en turc puisque j’étais la seule Erasmus. Heureusement, c’est une langue que je parle, puisque j’ai des origines turques, donc ce n’était pas insurmontable. J’ai surtout amélioré mon niveau en turc, mais pas forcément en anglais, à part quelques points techniques.

Comment le Covid-19 a affecté ton année ?

La pandémie a vraiment impacté mon séjour, parce qu’une partie des cours - et des examens - étaient en distanciel, même si on pouvait se retrouver à la bibliothèque pour travailler sur nos projets. Le Covid-19 a aussi eu des conséquences sur notre quotidien, notamment les couvre-feux ou encore les interdictions de sortie. C’est dommage parce que quand on est à l’étranger on veut visiter.

Qu’est-ce que cela t’a apporté sur le plan personnel ?

Cela m’a d’abord aidé à être plus ouverte d’esprit, mais aussi à renforcer mes compétences en communication, ce qui est très important dans le métier d’ingénieure. Erasmus m’a également permis de prendre plus confiance en moi, à aller parler aux gens sans forcément les connaître. J’ai acquis beaucoup de techniques et de connaissances en échangeant avec mes camarades de classe, par exemple, la résolution de problèmes ou la gestion de projets sont abordées de façon différente en Turquie. Ce sont des façons de penser, de gérer les choses que j’ai ramené avec moi en France.

Et au niveau professionnel ?

En tant qu’ingénieurs, nous devons être adaptables et polyvalents selon le domaine où nous travaillons, que ce soit en France, en Turquie ou en Allemagne. Erasmus m’a permis de découvrir les autres façons de faire à l’étranger et donc de me préparer à travailler dans n’importe quel pays. Si j’avais dû partir à l’étranger dès mon premier emploi, la situation aurait été plus compliquée. Je pense que c’est ce qu’il y a de mieux à faire surtout si nous voulons avoir un métier qui nous demande de voyager.

Quels sont les avantages et les inconvénients de la mobilité ?

Mon année de mobilité m’a apporté plus d’autonomie, de confiance en moi, d’organisation, découvrir de nouvelles méthodes de travail, de pouvoir échanger avec des personnes de cultures différentes….

Je n’ai pas beaucoup d’inconvénients en tête, peut-être au niveau des aides accordées aux étudiants. La gestion des bourses est particulière, une partie est versée en début de séjour et une autre à la fin. En tant qu’apprentie je percevais un salaire, donc cela ne m’a pas posé de problèmes. Pour mes amis qui ne l’étaient pas, ça a été plus dérangeant. Surtout que le coût de la vie varie d’un pays à un autre.

Ton regard sur l’Europe a t-il changé depuis cette ta mobilité ?

J’ai toujours eu un regard positif sur l’Europe et sur le fait de créer des échanges culturels, comme le fait Erasmus. Grâce au programme j’ai pu faire la connaissance de personnes venues d’Espagne, d’Allemagne, de Suisse, et finalement on se rend compte que nous ne sommes pas si différents les uns des autres. Nous avons tous le même objectif, qui est de réussir nos études. J’ai vraiment apprécié de pouvoir développer un regard extérieur et surtout d’entendre les points de vue de chacun sur plein de sujets.

Des conseils pour ceux qui veulent se lancer ?

Je leur dirais de ne pas avoir peur parce que nous sommes très bien accompagnés pendant le séjour par nos écoles et aussi par le programme Erasmus. Je leur dirais aussi de foncer tout en réfléchissant, c’est-à-dire qu’il faut prendre le temps de bien s’organiser avant d’y aller, mais ne surtout pas hésiter.

Propos recueillis par Chérine Zidour et Yané Christov.

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