« Catalogne, prochain État de l’Europe » était le mot d’ordre voici un an d’une manifestation qui a rassemblé plus d’un million de personnes à Barcelone. Devant l’ampleur du mouvement, qui avait été précédé en 2010 d’un rassemblement similaire, le chef du gouvernement autonome de Catalogne, Artur Mas, a convoqué des élections anticipées qui donnèrent, le 25 novembre 2012, une large majorité de sièges à des partis favorables à un référendum d’autodétermination [1]. ces députés ont voté le 23 janvier 2013 une déclaration de souveraineté du peuple catalan favorable au droit de décider
[2].
En Europe, aucune région d’un pays démocratique n’a accédé à l’indépendance hors du contexte de la fin du communisme en Europe centrale et orientale. Consciente que celle-ci ne peut se faire sans la reconnaissance internationale du caractère légitime et démocratique du processus, l’Assemblée nationale catalane (ANC), l’organisation créée en 2011 pour rassembler au delà des partis la société civile indépendantiste, a proposé une action susceptible de frapper les esprits.
Le 23 août 1989, cinquantenaire du pacte germano-soviétique, des centaines de milliers d’habitants de l’Estonie, de la Lituanie et de la Lettonie, annexés en 1940 par l’Union soviétique, formèrent une chaîne humaine longue de 560 km [3]. Inspirés par cet événement, l’ANC lance l’initiative de la « Via Catalana ».
Celle-ci se déroulera en ce jour de la fête nationale catalane, la Diada, le 11 septembre à 17h14, commémorant la chute de Barcelone en 1714. Les autorités de la Catalogne avait choisi, lors de la guerre de succession d’Espagne, de soutenir le candidat des Habsbourg contre le candidat des Bourbons, lequel ne semblait pas disposé à respecter les institutions spécifiques de la province. Abandonnée par ses alliés, le pays fut envahi par les troupes castillanes et françaises et sa capitale dût capituler après un siège d’une année. Cette date marque dans l’esprit des Catalans le début d’une longue période d’oppression, l’autonomie n’ayant été durablement retrouvée durablement que depuis 1979.
Pour le 11 septembre, l’Assemblée nationale catalane mobilise à travers le site http://via.assemblea.cat et les réseaux sociaux autour du hashtag #ViaCatalana. Cet été, les Catalans ont aussi pu s’inscrire en ligne mais aussi dans des boutiques, dans les bibliothèques des nombreuses communes ayant officiellement pris parti pour l’indépendance, lors des fêtes populaires. Il était aussi possible d’acheter des t-shirts, serviettes de plage et espadrilles aux couleurs du drapeau indépendantiste, l’Estelada, que les visiteurs ont pu voir suspendu aux fenêtre de presque tous les immeubles de Barcelone et d’ailleurs.
La Voie Catalane doit passer par 86 communes et rassembler autour de 400 000 personnes (en comptant une personne par mètre du parcours, donc). Les inscriptions étaient presque complètes fin août selon les organisateurs qui comptent également sur des participants qui ne se seraient pas inscrits à l’avance. 1 500 cars doivent acheminer ceux-ci vers les points du parcours, notamment depuis les régions éloignées de la côte ou vers les zones moins peuplées comme le delta de l’Ebre.
Depuis plusieurs semaines, des « répétitions » se déroulent régulièrement, notamment dans une centaines de villes à travers le monde. À Paris, par exemple, plus de deux cent personnes se sont retrouvées sur le Champs de Mars, lundi 2 septembre, posant main dans la main devant la Tour Eiffel.
Qu’est-ce qui a déclenché l’apparition du nationalisme catalan ?
Si les autonomistes sont depuis longtemps majoritaires, le nationalisme catalan a gagné en popularité ces trois dernières années. Celui-ci est avant tout pour ses partisans une réaction au nationalisme Espagnol, lequel prône la vision d’une Espagne unitaire, fondée sur la langue castillane, plutôt que celle d’un État multinational.
Deux points de contentieux ont empêché en particulier la définition d’un modus vivendi. Le premier est la langue catalane, utilisée dans l’enseignement et dans l’administration sur le territoire de la communauté autonome de Catalogne. L’État espagnol fait mine de contester cet usage. Le dernier incident en date à cet égard est le projet de loi Wert, du nom du ministre de l’Éducation espagnol, qui remet en cause la politique d’immersion linguistique où les enseignements donnés en catalan permettent aux nouveaux arrivants de s’intégrer rapidement. Le projet prétend imposer au gouvernement autonome de financer des cours en castillan pour les élèves qui le souhaiteraient.
Le second litige concerne les dépenses publiques de l’État en Catalogne, perçues comme très largement inférieures à la somme des impôts qui y sont prélevés : on parle même de « pillage fiscal ». Le déficit fiscal équivaudrait à 8% du PNB de la Catalogne, soit autour de 16 milliards d’euros par an, et ce de manière durable [4]. Cette situation relativise beaucoup, aux yeux de nombreux Catalans, l’aide de 5 milliards d’euros qu’il a fallu solliciter en 2012 auprès de l’État espagnol pour équilibrer les finances de la région [5].
Un nouveau statut d’autonomie pour la Catalogne a été préparé en 2006 [6]. Il devait notamment clarifier ces points. Adopté par le Parlement de Catalogne, mais aussi par le Congrès et le Sénat espagnols, le texte fut approuvé par une majorité de 73,28% lors d’un référendum en Catalogne malgré l’opposition des autonomistes les plus radicaux. Mais le Parti Populaire, le grand parti de droite dont est issu l’actuel Premier ministre espagnol Mariano Rajoy, l’a contesté auprès du Tribunal constitutionnel. Les dispositions essentielles du nouveau statut vont alors se voir censurés, le 28 juin 2010, provoquant une vague de contestation sans précédent.
Vers un référendum d’autodétermination ?
Les enquêtes d’opinion donnent désormais régulièrement en tête les partisans de l’indépendance. Le succès probable de la manifestation de ce 11 septembre 2013 encouragera les partisans d’un référendum d’autodétermination.
Si le gouvernement catalan n’a pas formellement compétence pour organiser celui-ci, il est envisageable si l’État espagnol donne son accord comme le gouvernement britannique a autorisé un référendum en Écosse. Artur Mas, a demandé au gouvernement espagnol l’autorisation de lancer une telle consultation, dans un courrier du 26 juillet 2013 pour l’instant resté sans réponse.
Il est peu probable que, en cas d’absence de réponse ou de réponse négative, le gouvernement catalan tente d’organiser un référendum qui serait perçu comme illégal. Cette option est notamment déconseillée par le rapport du 25 juillet remis par une commission ad hoc, lequel préconise dans cette hypothèse, l’idée, évoquée par Artur Mas le 6 septembre 2013, de donner un caractère plébicitaire à la prochaine élection du Parlement de Catalogne, en 2016, c’est à dire une démarche pouvant légitimer une déclaration d’indépendance unilatérale.
Ces déclarations viennent refroidir les espoirs de ceux qui espéraient coûte que coûte un référendum d’indépendance en 2014, trois siècles exactement après 1714. Il est peu probable toutefois qu’elles viennent amoindrir la mobilisation pour cette Via Catalana peut-être déjà historique.
1. Le 13 septembre 2013 à 14:19, par Alexandre Marin En réponse à : La Voie de la Catalogne vers l’indépendance
Personnellement, en tant que fédéraliste européen, je regarde avec méfiance l’indépendance d’une région comme la catalogne. Autant, je suis attaché à l’autonomie et au fédéralisme, et je suis opposé aux systèmes politiques centralisés, autant, je vois mal comment des gens qui manifestent pour l’indépendance de ce qu’ils considèrent une nation pourraient accepter de renoncer à leur défense et à leur diplomatie pour le fédéralisme européen.
2. Le 13 septembre 2013 à 14:29, par Valéry-Xavier Lentz En réponse à : La Voie de la Catalogne vers l’indépendance
Merci Alexandre pour votre commentaire. En tant que fédéraliste je préfèrerais naturellement qu’une telle option soit envisageable. Elle est depuis longtemps proposée par des Catalans mais rencontre peu d’écho auprès des partis espagnols. Après avoir refusé le statut d’autonomie de 2006 il est peu probable qu’une hypothèse fédérale puisse être envisagée d’autant plus que l’hypothèse nationaliste a surgi dans le débat public et mobilisé les foules. L’enjeu est bel et bien en effet en cas d’indépendance l’insertion dans une Europe à vocation fédérale.
J’ai abordé le point de vue des fédéralistes sur cette question dans mes précédents articles :
3. Le 13 septembre 2013 à 19:06, par Valéry-Xavier Lentz En réponse à : La Voie de la Catalogne vers l’indépendance
Quelques images de l’événement qui a connu une grande participation (le département de l’intérieur du gouvernement catalan annonce 1,6 millions de participants, dont 500 000 à Barcelone ; le gouvernement espagnol 0,6 million) : http://www.flickr.com/photos/assemblea/
Et en vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=vdwJjdRDc60&feature=youtu.be
4. Le 16 janvier 2015 à 18:38, par Joan Ruiz i Solanes En réponse à : La Voie de la Catalogne vers l’indépendance
L’état espagnol, le dernier de l’Europe occidentale qui a gardé un gouvernement fasciste, puisque le général Franco est décédé en 1976, conserve encore un tas de particularités héritées du franquisme : une monarchie IMPOSEE par Franco, une constitution rédigée et votée (1978) sous le CHANTAGE de l’appareil d’état franquiste, avec l’armée franquiste aux casernes, la police franquiste aux commissariats, les juges franquistes aux tribunaux et les bureaucrates franquistes, tous en plein éxercice de leurs fonctions. En plus, le parti populaire qui gouverne l’état, est l’héritier directe de l’idéologie franquiste, et le réfuge de tous les anciens adeptes au régime du géneral, une fois « convénablement convertis » à la démocracie.
Nous, les catalans, si les espagnols désirent rester pendant des sièccles plongés sous le franquisme, et si l’Europe est si miope qu’elle accepte dans son sein un pais trempé d’idéologie nazi, nous catalans on s’en fout pas mal, mais à une condition : qu’on ne nous entraine pas avec eux dans sa folle aventure anachronique.
Encore une chose : lorsque l’Espagne, toujours prête à s’ingérer aux affaires d’autrui, a attaqué la France pendant la Guerre des 30 Ans, et après la défaite (bien méritée) qui a obligé a formaliser le Traité des Pyrénées,le roi des Castilles a mis à point une idée ingénieuse : offrir à la France, pour l’apaiser, une grande portion de la Catalogne et d’Euskal Herria (Pays Basque) pour ainsi obténir la complicité de la France pour la conquête de ces deux pays.
Les catalans « du nord » tel que nous les appelons, ne se plaignent pas d’appartenir à la France, puisque celle-ci jouit d’un très important prestige international : il n’y a pas beaucoup de domaines de la science oú un français n’en soit un des précurseur ou fondateur. Mais pour les catalans au sud des Pyrénées, appartenir à l’état des « toreros » ,des « castanuelas »,des militaires nazis et des FANATISMES, ça ne nous plaît pas du tout.
5. Le 19 janvier 2015 à 13:17, par Alexandre Marin En réponse à : La Voie de la Catalogne vers l’indépendance
L’Espagne est un Etat fasciste, nazi, franquiste, etc., alors que la Catalogne est une nation libre et démocratique, mais asservie par un cruel état espagnol qui s’efforce de faire disparaître le peuple, la langue et la culture catalane.
Ce n’est pas un peu facile et manichéen comme manière de voir ?
Je me permets de rappeler qu’avant la guerre de trente ans, la révolte des faucheurs en Catalogne avait entraîné l’indépendance et la proclamation d’une république catalane qui s’est rattachée au royaume de France en nommant Louis XIII comte de Barcelone. Douze ans après, la Catalogne s’est de nouveau rebellée, cette fois contre la France, pour revenir en Espagne.
Enfin, les Catalans « du nord »ne se plaignent pas d’appartenir à la France, alors que les Catalans « du sud » se plaignent d’appartenir à l’Espagne. C’est très paradoxal car les Catalans « du sud » ont beaucoup plus d’autonomie et de droits (linguistiques, culturels, éducatifs, politiques, juridiques, judiciaires, etc.) que les catalans « du nord », qui n’ont pas même pas droit à une entité départementale ou régionale appelée « Catalogne », mais font partie d’un département appelé « pyrénées orientales », un nom à consonance très locale.
6. Le 19 janvier 2015 à 13:27, par Valéry En réponse à : La Voie de la Catalogne vers l’indépendance
Bonjour,
Merci pour votre commentaire. La démocratie est en effet relativement récente en Espagne en comparaison d’autres États européens. Elle l’est moins, cependant que dans les pays issus de l’ancien bloc soviétique qui n’ont échappé au communisme qu’il y a vingt ans. La Constitution de 1978 est certainement criticable : elle comporte en effet des mentions au rôle de l’armée qui surprennent aujourd’hui, et elle n’organise pas un État fédéral, seul susceptible de garantir la pérénité de l’autonomie des communautés autonomes. Toutefois l’État espagnol reste aujourd’hui un des États les plus libres du monde comme le reste de l’Europe.
La droite espagnole est conservatrice, autoritariste voire parfois réacitonnaire mais ne l’est guère beaucoup plus que les autres droites européennes. Après tout c’est là la définition de la droite.
Les mots on un sens : le franquisme n’est pas le nazisme et l’Espagne actuelle n’est pas franquiste même si on peut regretter qu’il n’y ait pas eu de rupture formelle lors de la transition dans tout le pays comme la Catalogne a su le faire en marquant la continuité avec la 2e République en accueillant Josep Tarradellas.
Toutefois l’enjeu aujourd’hui n’est pas de ressasser les divers événements historiques pour en tirer une légitimité, l’enjeu est de permettre aux personnes vivant aujourd’hui en Catalogne de s’exprimer démocratiquement sur leur avenir et que leur choix soit reconnu par le reste de l’Europe et du monde.
Même si les provocations multiples de l’État espagnol dirigé par la droite sont irritantes il me semble que cet enjeu est mieux servi par un propos plus nuancé et plus exact que celui que vous développez.
Cordialement.
7. Le 11 février 2015 à 17:09, par Joan Ruiz i Solanes En réponse à : La Voie de la Catalogne vers l’indépendance
En réponse a M.A.Marin :
Selon vos critères, dire que Hitler était un criminel et les français réprésaliés ont été ses victimes, cela doit être « du manichéisme ».
Je ne crois pas que ce soit très réussi qualifier de manichéisme ou de dualisme, la description de n’importe quel processus oú il y ait des agresseurs et des victimes. Là oui, ça serait du SIMPLISME trop facile et trop trompeur.
Vous essayez de ridiculiser la vérité, mais sans contredire UN SEUL de mes énoncés : voyons, M.Marin, est-ce que la Catalogne soutien une monarchie IMPOSÉE PAR UN GENERAL FASCISTE ? Oui ou non ? Et l’Espagne ?
Est-il vrai que un catalan qui plaide dans un tribunal en Catalogne, presque toujour doit être traduit par un interprète ?
Est-il vrai ou pas que la constitution espagnole a été rédigée et votée (1978) sous le CHANTAGE de l’appareil d’état franquiste, avec l’armée franquiste aux casernes, la police franquiste aux commissariats, les juges franquistes aux tribunaux et les bureaucrates franquistes, tous en plein éxercice de leurs fonctions ?
C’est ça qu’il aurait fallu contester, M.Marin, sans bésoin de parler ni du manichéisme , du zoroastrisme ou de mazdéisme.
Finalement : ça ne serait pas très malin espérer que puisque les « catalans du nord » ne sont pas traités en justice par l’état français, cette circonstance était une consolation pour les catalans de la Principauté. Autrement, la tragédie des peuples opprimés en Afrique ou en Asie, serait excuse suffisante pour silencer toutes les plaites des citoyens européens.
8. Le 11 février 2015 à 17:30, par Joan Ruiz i Solanes En réponse à : La Voie de la Catalogne vers l’indépendance
Réponse à M. Valéry
Oui, vous avez raison, M. Valery : les mots ont un sens (autrement je ne vois pas à quoi qu’ils pourraient être utiles ?) et le mot « fasciste » n’a pas éte seulement attribué aux disciples de Mussolini, mais aussi aux franquistes, depuis 1936.
À vôtre avis, la droite espagnole « ne l’est guère beaucoup plus (autoritariste et réactionnaire) que les autres droites européennes » , là, je le regrette, mais je ne puis pas être d’accord. La droite allemande n’a pas hésité à condamner les crimes des nazis (et pourtant, je n’aime pas tellement la politique de Mme.Merkel) tandis que le Partido Popular espagnol (en Europe serait consideré d’extreme droite) , n’a voulu jamais condamner les crimes de Franco. Encore aujourd’hui le gouvernement du PP fait tout ce qu’il peut pour empêcher les fouilles des charniers laissés par les exécutions franquistes.
M. Valéry, je vous rémercie chaleureusement parce que vous êtes un vrai démocrate, et parce que vous croyez au droit des peuples à exprimer leur volonté dans le respect aux normes de la démocratie. Merci beaucoup. Ça serait magnifique que en Espagne il y avait beaucoup de gents avec vos convictions.
9. Le 12 février 2015 à 17:04, par Alexandre Marin En réponse à : La Voie de la Catalogne vers l’indépendance
Réponse à M. Ruiz i Solanes :
"Selon vos critères, dire que Hitler était un criminel et les français réprésaliés ont été ses victimes, cela doit être « du manichéisme »."
Je ne vois le rapport, ni entre Hitler et l’Etat espagnol, ni entre les Catalans et les victimes du nazisme.
"est-ce que la Catalogne soutien une monarchie IMPOSÉE PAR UN GENERAL FASCISTE ? Oui ou non ? Et l’Espagne ?"
Certes, Franco voulait que Juan Carlos 1er lui succède comme chef d’Etat. Mais la monarchie autoritaire voulue par Franco n’a rien à voir avec la monarchie constitutionnelle actuelle. Dès son accession au pouvoir, Juan Carlos s’est appliqué à démocratiser l’Espagne. La "ley para la reforma política" a été approuvée par référendum. En 1977, ont lieu les premières élections depuis la dictature, pour élire une assemblée constituante. La constitution actuelle qui résulte de cette assemblée, a été approuvée par référendum. Cette constitution a été le résultat d’un consensus entre tous les groupes politiques espagnols. La constitution de 1978 est transpartisane. Elle n’est donc pas le résultat d’un chantage de l’appareil d’Etat franquiste.
D’ailleurs, l’armée, soutenue par l’appareil d’Etat franquiste, a monté une tentative de coup d’Etat en 1981. Le roi a empêché ce coup d’Etat, et même la gauche, qui soupçonnait la monarchie d’être un reste du fascisme, lui a apporté son soutien inconditionnel après l’échec de la tentative.
Qui plus est, les régionalistes catalans et basques ont participé à l’élaboration de la constitution. Cette constitution garantit dans son titre préliminaire la protection de l’autonomie des communautés, de leurs langues, de leurs cultures, et de leurs vies politiques locales. Ces dispositions apparaissent dans le titre préliminaire de la constitution. Pour les changer, il faudrait un vote des 2/3 des chambres législatives, une dissolution de celles-ci, des élections, un nouveau vote des chambres tout juste élues aux 2/3, et un référendum. Pas facile à une heure ou personne pas même les plus conservateurs ne songe à supprimer le système des communautés autonomes pour le remplacer par un système centralisé.
"Est-il vrai que un catalan qui plaide dans un tribunal en Catalogne, presque toujour doit être traduit par un interprète ?"
La constitution de 1978 garantit l’accès de tous les citoyens à l’administration et aux tribunaux dans la langue de leur choix dans les communautés autonomes où le Castillan est co-officiel avec une langue locale (Galicien, Catalan, Basque, etc.). Si au cours d’un procès, une des parties ne parle pas Catalan, il est normal qu’elle bénéficie d’un interprète lors des audiences.
10. Le 12 février 2015 à 17:06, par Alexandre Marin En réponse à : La Voie de la Catalogne vers l’indépendance
Enfin, pour ce qui est de la conclusion, je vous laisse à vos contradictions. D’un côté, vous dîtes :
"ça ne serait pas très malin espérer que puisque les « catalans du nord » ne sont pas traités en justice par l’état français, cette circonstance était une consolation pour les catalans de la Principauté. Autrement, la tragédie des peuples opprimés en Afrique ou en Asie, serait excuse suffisante pour silencer toutes les plaites des citoyens européens."
Au commentaire précédent vous disiez :
"les catalans « du nord » tel que nous les appelons, ne se plaignent pas d’appartenir à la France, puisque celle-ci jouit d’un très important prestige international : il n’y a pas beaucoup de domaines de la science oú un français n’en soit un des précurseur ou fondateur. Mais pour les catalans au sud des Pyrénées, appartenir à l’état des « toreros » ,des « castanuelas »,des militaires nazis et des FANATISMES, ça ne nous plaît pas du tout."
D’un côté, vous dîtes que les Catalans du nord sont fiers d’appartenir à la France en raison de son prestige, et au commentaire suivant, vous dîtes que ces mêmes Catalans du nord sont maltraités par les Français, mais que ce n’est pas une raison pour ceux du sud se réjouissent de leur sort. Il faudrait savoir si les Catalans du Nord sont heureux d’appartenir à un pays précurseur dans les domaines de la science et jouissant d’un prestige national, où s’ils sont "malheureux" au sein d’un Etat qui ne reconnaît pas même leur langue.
11. Le 25 février 2015 à 11:59, par Joan Ruiz i Solanes En réponse à : La Voie de la Catalogne vers l’indépendance
Qu’est-ce que celà signifie pour vous l’expression « n’avoir rien à voir », Monsieur Marin ?
Vous dites : « Mais la monarchie autoritaire voulue par Franco n’a rien à voir avec la monarchie constitutionnelle actuelle. » (le mot « voulue », ne me semble pas un exemple d’objectivité, mais plutot un essai inconscient de justifier le FASCISME franquiste, parce que « vouloir » et « désirer » est toujous légitime, mais pas « imposer »)
Rien à voir ??!! . . . Est-ce que Juan Carlos était une personne differente de celle que Franco a IMPOSÉ MANU MILITARI aux espagnols ? S’il vous plaît, M. Marin, soyons sérieux, ne parlez pas de mes « contradictions », mais plutot faites attention aux vôtres.
Vous continuez à parler des référenda pour la « loi de reforme politique » (1977)) et pour la constitution (1978) (où jamais, dans aucun des deux cas, l’on a permis au peuple espagnol de choisir entre monarchie et république), comme si vous IGNORIEZ que lorsque on vote sous le CHANTAGE de l’armée franquiste dans les casernes, la police franquiste aux rues et dans les commisariats, les fonctionnaires franquistes dans les bureaux officiels, et la télévision, la radio, les journaux et tous les media habitués à la CENSURE du franquisme . . . ça N’A ABSOLUMENT RIEN DE DÉMOCRATIQUE et dans aucun pays CIVILISÉ on ne pourrait considérer LEGITIMES ces votations.
Vous croyez peut être que les phrases « Cette constitution a été le résultat d’un consensus entre tous les groupes politiques espagnols. La constitution de 1978 est transpartisane. Elle n’est donc pas le résultat d’un chantage de l’appareil d’Etat franquiste. » ont quelque vestige de LOGIQUE ??!! Consensus des groupes politiques sous la menace du fameux « bruit de sabres » aux casernes ??!! Les impériaalistes castillans vec l’armée franquste à son côté et les nationalistes catalans en minorité et menacés par des fous comme le lieutenent colonel Tejero, auteur du putsch échoué du 23 février 1981 ??!! . . .Allez, allez, ce que vous dites n’est qu’une simple EXCLAMATION, mais pas du tout un ARGUMENT valide.
Ces NATIONALISTES que vous appellez « régionalistes », je ne sais pas si par MÉPRIS ou par IGNORANCE, même si QUELQU’UN D’EUX aurait participé à la rédaction de la constitution il y a plus de TRENTE-CINC ANS (!) maintenant ont bien le droit de DÉCIDER DÉMOCRATIQUEMENT LEUR FUTUR, ce que vous, les pancastellanistes essayez (sans succès, comme l’on verra l’ année prochaine) à leur réfuser ce droit democratique.
Vous croyez que être maltrité et être fier de celui qui vous maltraite ce n’est pas possible ??! . . . je vous conseille, M.Marin de ne pas aller raconter ça a cette MULTITUDE de femmes espagnoles maltraitées par leurs maris, dans la tradition du tipique « machisme » (nom dérivé du castillan ) encore assez en vigueur en Espagne.
(à suivre, mon message dépasse les 3000 caractères permis)
12. Le 25 février 2015 à 12:00, par Joan Ruiz i Solanes En réponse à : La Voie de la Catalogne vers l’indépendance
. . . (suite du message 10)
Enfin, M.Marin, il y a trop d’erreurs (et remarquez que pour le moment je ne dis pas « des mensonges ») dans votre discours. Je n’ai ni le temps ni l’envie de vous corriger. Continuez à penser à la façon des espagnols nostalgiques d’empire , et moi je continuerai à penser à la façon des vrais démocrates.
Lorsque j’aurai quelque temps libre (je ne suis pas fonctionnaire , et je me dois à més obligations), j’enverrai un commentaire sur les PLUSIEURS fois où l’Espagne a BOMBARDÉ la Catalogne au nom d’un roi et d’idées d’EMPIRE échouées.
13. Le 26 février 2015 à 10:13, par Joan Ruiz i Solanes En réponse à : La Voie de la Catalogne vers l’indépendance
Permettez moi de profiter de quelques minutes de loisir pour répondre à quelques questions que je n’ai pas eu le temps de repondre hier.
Vous dites littéralement que vous ne voyez pas « le rapport, ni entre Hitler et l’Etat espagnol, ni entre les Catalans et les victimes du nazisme ».
Il est difficile pour moi de croire que vous avez oublié les excellentes relations entre Franco (ou son beau frère Serrano Súñer, qui, puisqu’on en parle, avait adopté un accent sur la première syllabe de Suñer pour dissimuler son origine catalan) avec les hauts fonctionnaires nazis, et le propre Hitler. Aucun rapport, alors ?!
Si les catalans nous n’avons pas éte victimes du nazisme, nous l’avons été du fascisme, (comme les espagnols restants, bien sûr) ce qui n’est pas tellement différent. Il s’agit de deux idéologies assez proches.
Tout cela m’oblige à croire que « ce que vous voyez » et la réalité sont deux choses disjointes et plutôt assez éloignées.
Au sujet des interprètes aux tribunaux de justice en Catalogne, je vois que vous avez mal compris, et je vous prie de relire ce que j’avais écrit : ce n’est pas la partie qui ne parle pas catalan, celle qui doit être traduite en Catalogne, ce qui serait évidemment logique ; mais au contraire, c’est la partie qui parle la langue séculaire du pays, le catalan, qui, étant chez elle, doit être traduite a cette langue qui a prétendu être la seule « espagnole », c’est à dire le castillan.
14. Le 30 mars 2015 à 11:52, par Joan Ruiz i Solanes En réponse à : La Voie de la Catalogne vers l’indépendance
Une web en français où l’on peut trouver un tas d’arguments que je n’ai pas eu ni l’acuité mentale ni -il faut tout dire- le temps d’énoncer : http://fr.helpcatalonia.cat/ .
15. Le 30 mars 2015 à 12:31, par Valéry-Xavier Lentz En réponse à : La Voie de la Catalogne vers l’indépendance
Je connais ce site mais l’approche éditoriale trop systématique qui monte en épingle le moindre incident pour présenter la vision d’une Catalogne « victime » et les traductions approximatives ne me semblent pas servir le propos de manière utile.
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