Noël est passé, mais il est encore temps de se faire des cadeaux ! La théorie fédéraliste, publiée en octobre dernier par la maison d’édition lyonnaise Presse fédéraliste est le présent idéal pour ceux qui souhaitent lire une bonne introduction au fédéralisme tel que développé depuis le XVIIIème siècle.
De nombreuses personnes, même parmi les membres de notre association, pensent que le fédéralisme est un phénomène récent et exclusivement européen, qui doit le rester. Ce serait pourtant au mieux simplifier, au pire déformer ce concept aussi complexe que passionnant à étudier. Cet article va vous donner quelques pistes pour recadrer le débat autour du fédéralisme, tout en tordant le cou à quelques idées reçues bien tenaces.
Des fédéralismes
A la lecture de ce livre divisé en plusieurs chapitres suivant un ordre chronologique, allant de la convention de Philadelphie en 1787 à l’après-guerre, en passant par la théorie de la paix universelle et du gouvernement mondial du philosophe allemand Immanuel Kant, les théories fondatrices de Joseph Proudhon, le pacifisme du XIXème siècle (avec comme éminent porte-parole l’écrivain Victor Hugo), et le développement théorique du fédéralisme européen et mondial durant l’entre-deux-guerres, ce n’est pas un fédéralisme, mais bien des fédéralismes qui se sont développés au cours de l’histoire contemporaine.
En effet, la fin du XVIIIème siècle et le XIXème siècle ont été propices aux réflexions sur un gouvernement fédéral mondial, mais réunissant des états souverains, ce qui se rapprocherait plus de l’acception moderne de « confédération », aux liens bien plus tenus qu’entre les partenaires d’une fédération. A l’inverse, les fédéralistes italiens d’après-guerre, comme Altiero Spinelli ou Marco Albertini, considéraient le citoyen comme la base de toute fédéralisation de l’Europe et du monde, au détriment de la souveraineté étatique « absolue ». De quoi nourrir notre propre réflexion !
De la marge au centre du monde
Un deuxième point très intéressant que soulève le livre de Lucio Levi concerne l’évolution de l’importance du fédéralisme dans le monde. D’un mode de gouvernement utilisé dans des régions très peu peuplées, loin des centres de pouvoir internationaux (comme les États-Unis aux XVIIIème siècle ou l’Australie au début du XXème siècle), celui-ci est devenu la caractéristique de la plupart des grands États du monde, malgré le fait que la forme unitaire de l’État reste majoritaire dans le monde.
Le fédéralisme offre en effet de nombreux avantages pour gouverner efficacement de grands territoires, sans toutefois installer de gouvernement autoritaire, comme en Chine. Le principe de souveraineté partagée entre un gouvernement fédéral et des entités fédérées, ainsi que le principe de subsidiarité, permet un partage des compétences en toute harmonie, afin que les décisions se fassent le plus en accord avec les citoyens, même si les gouvernements centraux ont pris de plus en plus d’importance au cours de l’histoire.
Objectif paix
Comment terminer cet article sans mentionner l’objectif principal du fédéralisme, bien mis en valeur dans le livre : l’établissement de la paix ? Depuis les réflexions sur la « paix universelle » de Kant, de nombreux militants pacifistes ont fait du fédéralisme un outil pour combattre « l’anarchie internationale » et arriver à la paix mondiale. Une dimension bien souvent oubliée, alors que certains prônent une Europe fédérale avec des frontières fortes pour éviter des flux d’immigration trop importants. Le fédéralisme mondial a d’ailleurs fait l’objet d’autres ouvrages édités par Presse fédéraliste.
Envie de vous plonger dans ce livre de 260 pages, à la fois complet et accessible à un large public ? Vous pouvez le commander sur le site de Presse fédéraliste !
Suivre les commentaires :
|
