C’est une Europe sans Etat, une Europe sans pouvoir qui la représente, ni ne la défend, donc un espace dans lequel les puissances mondiales peuvent se confronter et mesurer leur influence.
Et le terrorisme est une puissance mondiale. L’Europe, comme l’Italie du Cinquecento, le XVIe siècle italien, riche et cultivée mais impuissante car divisée entre des petits Etats en perpétuelles compétitions, parmi lesquels ceux qui ne voulurent pas d’un prince qui les unisse (comme le disait Machiavel) et qui peu de temps après périrent, car soumis à la France et à l’Espagne.
Donc, l’Italie, ventre mou de l’Europe à l’époque et aujourd’hui l’Europe, ventre mou du monde. Après chaque attentat terroriste, nous voyons défiler les chefs des différents petits Etats qui, avec un air sinistre et sévère, annoncent à leur population qu’ils prendront des mesures dures et que leurs actions seront implacables. Ils gonflent la poitrine et le torse, comme François Hollande, pour cacher leur incompétence. Ils usent d’images et de paroles à effet afin de cacher le manque de stratégie. La vérité est qu’ils ne savent pas quoi faire. Parce qu’ils ne peuvent rien faire. Le terrorisme a une longueur d’avance.
Il s’instaure librement dans un espace continental dans lequel il n’y a pas de système de sécurité commun, dans lequel les appareils et systèmes intelligents sont encore nationaux, où, jaloux de leurs prérogatives, des gardiens ultimes des secrets vouent une admiration toute particulière à la souveraineté nationale. Ces secrets, ils ne veulent pas les partager avec d’autres services de renseignement, parce que dans un tel cas, cette admiration, qui est le cœur de leur pouvoir ainsi que de leur carrière et de leurs privilèges, s’écroulerait.
Quel est l’objet de cette chasse gardée des gouvernants nationaux de tout bord : le secret d’Etat montre subrepticement au peuple qu’il y a encore une gardienne, les services nationaux, et un Etat, le gouvernement national. Peu importe qu’ils soient inefficaces et impotents, l’important est de maintenir l’illusion, source du pouvoir réciproque.
Se déplacer dans un espace continental dans lequel les forces de police sont encore nationales, régionales ou municipales, les met aussi souvent en compétition. C’est le cas notamment de la Belgique qui dispose de 6 autorités de police dans lesquelles nous retrouvons encore 28 armées nationales, coûteuses et inefficaces, pendant que la défense réelle est encore représentée par les Etats-Unis.
S’établit un espace continental dans lequel il n’y a pas d’autorité judiciaire fédérale en mesure de punir ceux qui sont coupable de délit tel que défini selon les lois fédérales, pendant que nous assistons au contraire à des conflits de compétences entre les diverses juridictions nationales comme c’est toujours le cas avec Salah Abdelsam, disputé par les juridictions françaises et belges, au nom de la souveraineté nationale.
Est arrivé le moment d’affirmer avec force une souveraineté européenne sur la sécurité européenne. Qu’elle traite du terrorisme, des migrations, des réfugiés ou encore d’opérations militaires, le thème est le même. Une police et une agence fédérale pour contrecarrer le terrorisme. Des garde-frontières et des garde-côtes européens sont des agents permettant d’affirmer une souveraineté européenne aux frontières extérieures, condition nécessaire pour garantir la libre-circulation dans l’espace Schengen. Une coopération structurée permanente dans le domaine militaire entre les pays, qui sont en train d’esquisser une défense européenne, est aussi requise.
Nous laissons aussi aux sots le plaisir de se lamenter sur la faiblesse européenne et demandons avec détermination aux gouvernements nationaux qu’ils cèdent une part de leur souveraineté dans le domaine de la sécurité. Pour que les Européens ne subissent pas le même sort que les petits Etats italiens du Cinquecento. Il faut donc donner à la Commission européenne le pouvoir, les instruments opérationnels et les ressources financières pour aller dans cette nouvelle direction.
C’est dans l’intérêt des citoyens européens que cela se réalise. Exigeons-le !
1. Le 25 mars 2016 à 12:54, par Iwantout En réponse à : La Commission doit avoir la capacité de protéger l’Europe
Un autre opter pour la Grande Bretagne.
2. Le 25 mars 2016 à 19:35, par Underground_faya En réponse à : La Commission doit avoir la capacité de protéger l’Europe
J’adhère à cette idée !
3. Le 26 mars 2016 à 15:21, par Alain En réponse à : La Commission doit avoir la capacité de protéger l’Europe
Il faut cesser cet auto-centrisme : l’Europe berceau du djihadisme ? Les victimes européennes ne représente pas grand chose parmi les victimes du djihadisme. ce qui s’est passé en Belgique et en France se passe tous les jours au Moyen-Orient et très régulièrement en Afrique. mais évidemment ces victimes là ne bénéficient pas des médias, on ne voit jamais les monuments autour du monde illuminés des drapeaux de leurs pays, ...
La commission européenne a suffisamment prouvé son incompétence que pour surtout pas lui confier cette mission supplémentaire. car avant d’être le ventre mou de la sécurité, l’Europe est le ventre mou de l’économie mondiale du fait des politiques adoptées par cette commission.
D’ailleurs le titre de commissaire nous renvoie bien à l’union soviétique ....
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