L’instabilité chronique à la base de la fragilité économique du pays
Cette réforme constitutionnelle a tardé à arriver. Mais pour comprendre ce retard, il faut remonter au temps de l’après-guerre : le fait que les deux chambres du Parlement disposent du même pouvoir est une conséquence de la Seconde Guerre mondiale. Pour éviter que le pouvoir ne soit concentré dans une seule main, il fallait qu’il y ait un contre-pouvoir capable de s’opposer à toute dérive. Le passé italien, marqué notamment par l’accession de Mussolini, a ainsi directement façonné la construction parlementaire.
Mais en choisissant de donner un pouvoir égal aux deux chambres, le pays s’est lui-même embourbé dans une instabilité politique. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, ce ne sont pas moins de 62 gouvernements qui se sont succédés. Le bicaméralisme, solution trouvée après-guerre, est désormais une épine plantée dans la botte italienne, à tel point que les tentatives de réformes n’ont pratiquement jamais abouti, faute d’une majorité pour réviser la constitution et de l’absence d’une réelle volonté politique en ce sens.
Une réforme plus profonde de la société italienne
Si elle est la pierre angulaire de la politique de Matteo Renzi, la réforme constitutionnelle n’est qu’un élément de la restructuration du pays qu’il a engagée. A cette réforme s’ajoute bien sûr la simplification de l’administration territoriale avec la suppression de la province (équivalent italien du département).
Mais Matteo Renzi va plus loin puisqu’il s’est aussi attaqué à la justice, afin d’accélérer les procédures et d’augmenter le nombre de tribunaux, ainsi qu’à la fiscalité, au marché du travail ou encore à l’union civile. Autant d’éléments qui font que l’Italie connait des bouleversements majeurs qui permettrons, espérons le, de donner un second souffle à la société transalpine et en finir avec l’instabilité politique chronique, fondement de la fragilité économique du pays.
A l’issue du référendum, en octobre, nous saurons si l’Italie est prête à changer ou si Matteo Renzi, qui a engagé sa responsabilité, devra mettre un terme à son mandat et à cet élan réformateur.
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