Une histoire récente
Si le Corps Européen est né en 1992 à la suite de la signature du rapport de La Rochelle par Helmut Kohl et François Mitterrand, il est déclaré opérationnel seulement en 1995, soit trois ans après la mise en place de la PESC [1] par le traité de Maastricht. Il s’implique dès la fin des années 1990 dans des missions variées. La SFOR [2] en Bosnie, mission de maintien de la paix peut par exemple être citée. Par la suite, celui-ci assure en 2004 le commandement de la mission ISAF [3] VI en Afghanistan et pour l’année 2015, s’implique pour une part dans la mission d’entraînement et de formation de l’armée malienne EUTM [4] Mali.
L’Eurocorps constitue donc un outil utilisable relativement neuf de la PSDC [5] née en 2009 avec le traité de Lisbonne. Cependant, il reste complexe à différents niveaux.
Une organisation au fonctionnement complexe ?
Le Corps Européen, qui a la capacité théorique de commander une force terrestre d’environ 60 000 hommes, possède une structure difficile a saisir pour les civils « non-initiés » notamment du fait qu’ils répondent a des usuels militaires précis dans son organisation.
De plus, l’Eurocorps est un état-major multinational regroupant les contingents de 5 nations dites « cadres » : France, Allemagne, Belgique, Luxembourg, Espagne auxquelles sont associées 4 pays : Grèce, Pologne, Italie et Turquie. La prise de décisions ne se réalise donc qu’à travers une coopération intergouvernementale. Celle-ci restreint la possibilité de prendre des décisions rapidement et efficacement. Il faut donc finalement se demander si l’Eurocorps peut réellement constituer un instrument pertinent d’approfondissement de la PSDC.
Un État-major multinational
Le Corps européen a été employé jusqu’à maintenant dans le cadre de l’OTAN que ce soit pour ses missions en Bosnie, au Kosovo, au large de la Somalie pour lutter contre la piraterie ou encore en Afghanistan, limitant ainsi son action en tant qu’acteur propre de l’Union européenne sur la scène internationale. Cependant, L’Eurocorps a validé un nouveau concept d’emploi l’année dernière qui lui permet de s’adapter aux aspirations militaires modestes de l’Union européenne. Même si une réorientation est en cours, le fonctionnement intergouvernemental du Corps européen, problème global de l’Europe de la défense, est pour le moment un obstacle sur le chemin vers plus d’intégration et l’émergence d’une véritable défense européenne commune.
1. Le 28 juillet 2015 à 10:31, par Alain En réponse à : L’Eurocorps, un outil au service d’une défense européenne commune ?
Une armée est avant tout un moyen d’action politique d’un état. Une armée sans état (l’UE n’en est pas un) est aussi dangereuse qu’une monnaie sans état. A nouveau on veut mettre la charrue avant les bœufs pour forcer une fédéralisation qui a de moins en moins de soutien. Il est temps d’arrêter ces boutefeux et de réfléchir à un nouveau projet européen ayant avant tout l’assentiment des citoyens et non pas pour unique ambition de voir un PIB augmenter (sans compter que le PIB valorise des comportements de gaspillage, par exemple consommer inutilement des combustibles augmente le PIB
2. Le 28 juillet 2015 à 17:18, par Alexandre Marin En réponse à : L’Eurocorps, un outil au service d’une défense européenne commune ?
@Alain
A l’heure actuelle, aucun Etat européen n’a d’armée digne de ce nom.
L’armée européenne est un aboutissement, ça veut dire qu’elle existera lorsque le Parlement européen et la Commission seront devenus compétents pour prendre des décisions en matière de défense, et lorsqu’il y aura un budget et une industrie militaires européens.
Donc peu de craintes d’avoir d’armée sans état européen.
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