Interview des candidats verts à la présidence de la Commission Européenne

, par Chloé Fabre

Interview des candidats verts à la présidence de la Commission Européenne

Alors que la campagne du parti écologique européen s’achève aujourd’hui à 18h, nous avons posé à trois des candidats : José Bové, Ska Keller et Rebecca Harlms quatre questions simples sur leur vision de l’Europe.

1. Quelle est la chose la plus importante accomplie par l’union européenne ?

José BOVE : L’Europe est un projet de paix et prospérité partagées. C’est certainement là son plus grand accomplissement, d’avoir permis aux Européens de vivre libres et dans un État de droit. Malheureusement, depuis 2008 et le début de la crise, la prospérité et la solidarité sont menacées par les égoïsmes nationaux et on peut même craindre une remise en cause de ces acquis historiques.

Ska KELLER : Il y en a beaucoup ! Je dirais que la plus grande réussite de l’Union a été de créer un espace où les personnes ont les mêmes droits et peuvent circuler librement.

Rebecca HARMS : La paix et une promesse crédible pour une meilleure vie dans l’Union Européenne.

2. Quel est le principal défi qui se pose à l’Union pour les 5 années à venir ?

José BOVE : Le principal défi est la construction d’une Europe politique, dans le vrai sens du terme, appuyée sur une véritable démocratie européenne. C’est-à-dire : un espace public européen intelligible pour l’ensemble des citoyens du continent, qui permette la participation de tous et dans lequel de véritables contre-pouvoirs puissent s’exercer.

Ska KELLER : Le défi principale est de créer ce que nous appelons une "Europe sociale". Pour moi, l’Union européenne doit aussi garantir des standards sociaux aux personnes : il doit y avoir une amélioration pour tout le monde. L’Union peut apporter beaucoup de bonnes choses afin d’accroître les standards sociaux dans tous les pays et ainsi d’éviter la concurrence entre les coûts du travail entre les Etats membres.

Rebecca HARMS : Nous devons ramener l’Europe plus près de ses citoyens et rétablir la confiance en elle. Plus d’Europe n’est pas une menace mais une partie de la solution. Des défis tel que le changement climatique, la politique migratoire ou encore la crise économique ne peuvent être résolus qu’ensemble.

3. Si vous pouviez changer une seule chose en Europe qu’est-ce que ce serait ?

José BOVE : Il faut d’urgence changer le logiciel néo-libéral, qui écrase la pensée politique européenne depuis plus de 20 ans et qui est à l’origine de l’accumulation des crises que nous subissons aujourd’hui (économique, financière, sociale, environnementale). Mon logiciel à moi, c’est l’écologie altermondialiste, solidaire et européenne.

Ska KELLER : Une seule chose ? Rendre l’Europe plus démocratique et plus simple ! Comme ça nous pourrions apporter tous les autres changements.

Rebecca HARMS : Actuellement je demanderai une politique plus ambitieuse pour le climat et l’énergie. Cependant, beaucoup de choses restent à faire au niveau européen.

4. Votre parti se présente comme fédéraliste cependant vous n’utilisez pas ce mot dans votre campagne, pourquoi ? Qu’est-ce que le mot fédéralisme signifie pour vous ?

José BOVE : Le mot « Fédéraliste » en France est incompréhensible pour le grand public et trop souvent dans l’imaginaire français, l’Europe fédérale ressemble à un France en grand, comme l’Europe de Napoléon. Mais moi je revendique le mot « Fédéraliste », car fédérer les Européens, ce n’est pas construire un super-État. C’est rompre avec l’illusion de la toute-puissance de l’État national et redonner du sens « du local au global », du village à l’Europe.

Ska KELLER : Europe Ecologie les Verts se présente comme fédéraliste mais pas le Parti Vert européen. Cela est dû à une vision différente en Scandinavie. Je pense que la politique doit être menée au niveau le plus approprié et le plus près des gens possible. Beaucoup de choses devraient être faites au niveau européen selon ce principe, par exemple sur l’environnement, le commerce, l’énergie et les questions sociales. Mais beaucoup d’autres choses non. Pour moi, les étiquettes ne sont pas si importantes, ce qui compte c’est comment on fait les choses. Il faut que ce soit clair, démocratique et égal

Rebecca HARMS : En tant que verts, nous promouvons une Europe plus unie et une union plus recentrée. L’Union Européenne est la seule organisation de citoyens et d’états qui s’est rendue plus démocratique avec les années. Nous voulons certainement ouvrir la voie à une Europe plus politique. Cependant je crois que cela ira au-delà du concept traditionnel de fédéralisme même si cela doit rester proche de lui.

Pour voter, vous avez jusqu’à aujourd’hui 18 heures. Vous avez seulement besoin d’un accès à Internet, d’une adresse e-mail et d’un téléphone mobile permettant de recevoir des SMS. Rendez-vous sur www.greenprimary.eu et suivez les instructions

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