A partir des travaux du groupe allemand « Glienicker » formé par 11 économistes, juristes et politiques allemands appelant à une Union de l’Euro, ce sont 12 personnalités françaises qui lancent également leur appel pour une Communauté de l’Euro sous l’appellation de Groupe Eiffel Europe, nom choisi en hommage au bâtisseur de pont qu’était Gustave Eiffel et pour la notoriété mondiale de ce monument. Sous l’impulsion de l’eurodéputée ALDE Sylvie Goulard ce groupe qui se veut pluraliste et ouvert réunit ainsi des personnalités politiques telles Madame Goulard ou Monsieur Jean-Louis Bianco, de la recherche telles Yves Bertoncini, Rostane Mehdi, et économiques comme Laurence Boone. Etait également présent à cette présentation Daniel Cohn-Bendit, invité à livrer ses impressions quand à cet appel.
L’objectif de ce projet s’appuie non pas sur la défense des institutions actuelles mais sur la volonté de surmonter le projet de l’euro et de diffuser un discours de vérité pour le citoyen afin de renouveler le débat et mettre en lumière les différentes responsabilités nationales dans cette crise de la zone euro, comme le souligne la signataire Carole Ulmers, directrice des études du think tank Confrontations Europe. La tâche de cet appel est, de plus, de rappeler le modèle qu’inspire l’Europe pour le reste du monde et montrer que même le reste du monde souhaite de l’unité au sein de l’espace européen. Cet aspect international est particulièrement représenté par André Loesekrug-Pietri venu de Pékin pour signer cet appel et qui préside A-Capital, un fonds d’investissement spécialisé dans les transactions entre l’Asie et l’Europe : "les Chinois nous considèrent déjà de manière globale et parlent souvent directement d’Européens plutôt que de Français, d’Allemands ou autres" explique-t-il.
L’enjeu est ainsi de faire exister la France au travers de l’Europe dans un monde qui change, car à ce rythme la France ne serait plus membre du G8, a martelé l’ensemble du Groupe, et cela passe par la lutte contre les velléités d’abandon de l’euro, car cela impliquerai de tout jeter par-dessus bord, ce qui se révélerait fatal pour l’ensemble des Etats européens. Cela passe alors par surmonter le blocage démocratique dans la fondation de l’union économique, blocage dans lequel la France a ses responsabilités. Celle-ci se doit par conséquence d’assumer sa place dans un monde « ouvert, compétitif et fortement intégré », par l’éducation, la formation et la création d’entreprises.
Le Groupe Eiffel Europe appelle ainsi à consolider la monnaie unique et stabiliser l’UEM en se dotant de nouveaux instruments pour soutenir l’emploi, et lui donner la représentation qu’il aspire sur la scène mondiale. Il propose un budget de la Communauté de l’euro dans un souci de production de biens publics européens, alimenté par des ressources propres. "Ce budget aurait vocation à compléter le budget de l’Union européenne et opère d’une logique certaine logique : ceux qui adoptent l’euro sont ceux qui veulent réellement plus d’intégration" selon Agnès Bénassy-Quéré.
Cependant, comment faire rêver à long terme des populations qui demandent des solutions concrètes rapidement ? C’est là la principale difficulté que rencontreront des initiatives de ce type. Mais responsabiliser et ancrer l’image d’une structure stabilisée et portée vers l’avenir dans un projet d’ensemble sera déjà un résultat fortement encourageant. En tous les cas, Sylvie Goulard prévient : "une monnaie sans union politique ne peut pas durer".
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