Fémin’histoire : Claudie Haigneré

, par Chloé Lourenço, Voix d’Europe

Fémin'histoire : Claudie Haigneré

Médecin, spationaute, scientifique et femme politique. Voilà en quelques mots le parcours hors du commun de Claudie Haigneré. Originaire de Saône-et-Loire, bachelière à l’âge de 15 ans, elle suivra de longues et brillantes études qui la feront décoller pour un voyage extraordinaire. Effectivement, Claudie Haigneré sera la première Française à réaliser une mission spatiale et la première à se rendre dans la Station Spatiale Internationale (ISS). Prêt à découvrir avec nous son histoire ?

« Bac +19 »

La première Française à effectuer une mission spatiale naît le 13 mai 1957 au Creusot, en Saône-et-Loire (71). Titulaire du baccalauréat à l’âge de 15 ans seulement, elle entame immédiatement après des études de médecine à l’université de Bourgogne à Dijon. Elle continuera ensuite son cursus universitaire à Paris. En 1981, elle obtient à 24 ans son doctorat de médecine ainsi qu’un Certificat d’études spécialisées (CES) en biologie et en médecine du sport. La jeune femme ne s’arrêtera pas là : en 1982, elle valide un CES de médecine aéronautique e spatiale, puis un CES de rhumatologie en 1984 et enfin un Diplôme d’études approfondies en biomécanique et physiologie du mouvement en 1986.

Finalement, en 1992, Claudie Haigneré termine ses brillantes études en soutenant une thèse de physiologie neurosensorielle. Elle a 35 ans, et on la surnommera « Bac +19 », à cause de la durée de son passage à l’université. La jeune femme travaille néanmoins en parallèle, dès 1984 et jusqu’en 1992, au sein de la clinique de rhumatologie et du service de réadaptation de l’hôpital Cochin à Paris.

L’appel de l’espace

En 1986, l’Union soviétique parvient à mettre en orbite la première station spatiale, la station MIR. Construite et assemblée dans l’espace, elle devait servir de laboratoire de recherche en micropesanteur, c’est-à-dire lorsqu’un corps humain est soumis à une pesanteur très faible. Or, dès 185, Claudie Haigneré rejoint le laboratoire neurosensoriel du CNRS. Le 9 septembre de la même année, elle avait été sélectionnée comme astronaute par le Centre national d’études spatiales (CNES). Sur le millier de candidats, seulement 7 chanceux astronautes sont retenus. Et non seulement Claudie Haigneré en fait partie, mais elle est de surcroît la seule femme du groupe !

Le vol spatial attendra encore quelques années durant lesquelles Claudie Haigneré continue son travail au CNRS en préparant des expériences relatives à l’adaptation des systèmes moteurs et sensoriels humains en ambiance de microgravité. Ses travaux ne lui serviront pas directement, mais ils seront d’une aide précieuse pour Jean-Loup Chrétien, premier Français à avoir posé le pied dans l’espace, en 1988.

Après 11 ans de sélection et un entraînement difficile, le grand jour est enfin arrivé pour Claudie Haigneré. Le 17 août 1997, elle entame un vol de 16 jours à bord de la station MIR. La mission franco-russe, baptisée « Cassiopée », doit effectuer de nombreuses expériences médico-physiologiques, techniques et biologiques. Elle devient alors la première femme française à aller dans l’espace !

De la Cité des Etoiles à l’ESA

En mai 1998, Claudie Haigneré rejoint la Cité des Etoiles comme astronaute suppléante pour la mission franco-russe « Perseus », qui débute en 1999 à bord de la station MIR. Cette cité, située à 25 km de Moscou, est en réalité une ville construite au début de l’ère spatiale en 1963 pour héberger le centre d’entraînement des cosmonautes. Effectivement, les vaisseaux, encore largement utilisés pour se rendre dans l’espace ou dans l’ISS, sont des Soyouz, inventés par les Soviétiques. Il est donc nécessaire que tous les astronautes, peu importe leur nationalité, puisse se familiariser avec le matériel russe.

C’est au sein de cette cité un peu particulière que Claudie Haigneré suit une formation de cosmonaute sauveteur de vaisseau Soyouz. En 1999, elle est intégrée à l’Agence spatiale européenne (ESA). A ce titre, elle rejoint le corps des Astronautes européens, basé à Cologne en Allemagne.

La station MIR est détruite en 2001, mais cela ne signe pas la fin de la carrière spatiale de la Française. La même année, elle suit un programme d’entraînement intensif à Moscou pour la mission « Andromède ». Claudie Haigneré sera d’ailleurs de nouveau la première femme de l’Hexagone à rejoindre l’ISS, fraichement mise en orbite. Elle réalisera un programme expérimental dans les domaines de l’observation de la Terre.

Au total, sur ses deux missions, elle aura passé 25 jours dans l’espace.

Femme politique

En 2002, bien de retour sur le plancher des vaches, Claudie Haigneré laisse quelques temps ses activités spatiales pour se consacrer à la deuxième partie de sa carrière, la politique. De 2002 à 2004, elle devient Ministre déléguée à la Recherche et à la Technologie. L’année qui suit, elle occupe le poste de Ministre déléguée aux Affaires européennes dans le troisième gouvernement Raffarin.

Elle occupera toutefois la scène politique pour un temps réduit, puisqu’elle préfère retourner à ses premières amours en 2009, en se consacrant de nouveau au domaine spatial. A cette époque, le Palais de la Découvert à Paris lance, avec la Cité des Sciences et de l’Industrie de la Villette, un nouvel établissement public appelé Universcience. L’ancienne ministre en prend la tête jusqu’en 2015, date à laquelle elle quitte son poste pour retourner travailler à l’ESA qu’elle avait intégrée en 1999.

Le parcours de Claudie Haigneré est extraordinaire, dans la mesure où peu de personnes peuvent se targuer d’être allé dans l’espace. Elle donnera son nom à plusieurs établissements scolaires, collèges ou lycées, -dont celui de Blanzy, non loin de son Creusot natal- ce qui est suffisamment rare du vivant d’une personne pour être souligné.

Un article écrit initialement par Chloé Lourenço pour Voix d’Europe. Nous remercions l’autrice et le site de nous laisser reproduire ici cet article.

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