Européennes : « L’immobilisme est en marche et rien ne pourra l’arrêter. »

, par Mathilde Karceles, Rémi Laurent

Européennes : « L'immobilisme est en marche et rien ne pourra l'arrêter. »
Montage basé sur la photo de sashapo, par Rémi LAURENT. Licence Creative Commons.

« L’immobilisme est en marche et rien ne pourra l’arrêter. » [1]

Dans une tribune publiée dernièrement dans le Taurillon, deux militants du PSE ont exprimé leur désarroi face aux résultats des élections européennes. Face aux résultats absolument catastrophiques pour leur parti, le contraire aurait été étonnant.

En réalité, les élections européennes de 2014 sont une claque pour tous les partis pro-européens puisque tous perdent des sièges au profit des eurosceptiques et des europhobes qu’ils soient situés à l’extrême-gauche ou à l’extrême-droite. Et, si les centristes en France restent stables, le groupe ADLE perd 19 sièges, conséquence de la quasi-disparition des centristes et des libéraux en Allemagne, au Royaume-Uni et en Italie.

Toutefois, contrairement à nos homologues socialistes, nous considérons que plus qu’un échec des partis, les résultats du scrutin du 25 mai 2014 sont le résultat d’un fait relativement simple : le manque d’Europe. Un manque qui se constate essentiellement sur trois aspects : dans les médias, au niveau politique et enfin l’absence totale de vision sur l’avenir de l’Europe.

Des médias à côté de la plaque

Cette campagne européenne fut extrêmement courte (officiellement deux semaines) et surtout nationale. Les Européens sont habitués à ce que l’on ne parle d’Europe que lors des élections européennes mais cette fois, une nouveauté venait chambouler le traditionnel schéma médiatique : le traité de Lisbonne laissait présager que le futur Parlement européen aurait son mot à dire dans le choix du successeur de José Manuel Barroso. Un moment unique, historique que les médias français ont tout simplement choisi d’ignorer. La télévision publique française a notamment une lourde responsabilité. France 2 a délibérément choisi de ne pas diffuser le débat entre les cinq candidats à la présidence de la Commission européenne, donnant pour excuse le problème de la langue - alors que tous les candidats sans exception parlent français - et lui préférant un documentaire sur l’Euro avec le sulfureux Dominique Strauss-Kahn. Et au lendemain de ce débat, seules trois petites minutes lui ont été consacrées alors qu’il aurait fallu une large couverture. A la place, France 2 a préféré consacrer quatre minutes à des lycéens préparant leur BAC dans un monastère sur une île en Méditerranée. Mais si ce n’était que cela.

En dépit du fait que France 2 affirme avoir consacré une large place aux élections européennes, force est de constater que ce fut loin d’être le cas. En réalité, si la chaîne a bien consacré des émissions aux élections, celles-ci étaient diffusées à partir de 23h et non en prime trime. Si cet horaire aurait convenu à nos amis espagnols, en France, les téléspectateurs sont à cette heure pour la plupart dans leur lit.

France 3 a aussi organisé des débats sur ses antennes régionales, mais si ces derniers avaient eu lieu en plein après-midi, ils ont eux aussi été diffusés en deuxième partie de soirée à 22h25. Dans un cas comme dans l’autre, la plupart du temps, seuls des invités français étaient sur les plateaux et pire encore, dans la plupart des cas, ceux-ci n’étaient même pas candidats ou députés européens sortants. Un seul débat est sorti du lot, celui de l’émission « Mots croisés » du 19 mai [2] . Sur les six invités, cinq Français et… un Belge, le candidat centriste à la présidence de la Commission Européenne Guy Verhofstadt. Ce dernier a littéralement mis Louis Alliot K.O. en mettant le Front National face à ses actes et attaquant le candidat d’extrême-droit sur le fond. Ce dernier, totalement déstabilisé, ne trouvait plus ses mots et se décomposait sur place. Mais pour voir ce moment, les téléspectateurs devaient être courageux puisqu’ils ont dû supporter une cacophonie incessante durant une heure avant de voir de réelles confrontations d’idées. Vers minuit donc, bien peu étaient devant leur téléviseur.

Dans le même temps, le reste de la presse consacrait des « unes » entières au Front national et aux populistes européens.

Ainsi, une semaine avant le scrutin, le Journal du Dimanche titrait en une « Pourquoi ils n’aiment pas l’Europe ? » accompagnée d’une photo fort avantageuse de Marine Le Pen succédant ainsi à celle du Nouvel Observateur qui titrait peu avant « La vraie nature de Marine Le Pen ». Le jeudi suivant, 3 jours avant les élections, Courrier international faisait sa une sur les populistes en Europe agrémenté d’un dessin des chefs de partis europhobes habillés en croisés. Face à cette avalanche médiatique, les pro-européens et encore plus les fédéralistes n’ont pas vraiment eu droit à la lumière des projecteurs. Seul Libération a consacré sa une 8 jours avant les élections aux jeunes et l’Europe titrant « Les enfants de la crise ».

La tragique faute des partis

Si les médias ont leur responsabilité, les partis ont aussi la leur. Dans leur tribune, nos amis socialistes invoquent le rôle de la crise et le fait que les élections en cours de mandat sont peu favorables au parti au pouvoir. Nous leur répondons que ceci n’est pas automatique comme en témoigne le succès de Matteo Renzi et du Parti démocrate en Italie. Un succès que le Premier Ministre italien doit à son fort engagement européen mais tout aussi important à un discours de vérité sur les efforts à engager pour remettre leur pays sur les rails.

En France, rien de tel. Les deux grands partis de gouvernement négligent depuis des années le Parlement européen. Lorsqu’ils sont en fonction, ils privilégient systématiquement le Conseil et ce, de deux manières.

D’abord, le président de la République considère qu’il est le seul à pouvoir influer sur le destin européen de la France. On l’a vu avec Sarkozy lors de la présidence française de l’Union européenne ou plus récemment avec François Hollande à peine élu qui a annoncé qu’il ferait changer l’Europe de direction en arrêtant l’austérité. Les chefs de gouvernement européen lui ont poliment répondu que cela ne se passait pas comme ça.

Ensuite, en ayant une considération toute particulière pour le poste de ministre aux Affaires européennes. Depuis 2007, le titulaire de ce poste change en moyenne tous les ans. Autant dire qu’aucun d’entre eux n’est capable de mener des actions de fond dans un poste où il faut faire preuve de patience, de tact et de diplomatie. Et les choses ne se sont pas arrangées avec le dernier remaniement puisque c’est Harlem Désir qui a été nommé. Un homme qui, lorsqu’il était député européen, n’a voté qu’en moyenne une fois sur deux soit 16 points de moins que Marine Le Pen qui est pourtant une des pires députées européennes. Il compense certes par une activité parlementaire un peu plus fournie, mais tout de même… À côté, son échec à la tête du PS est anecdotique.

Les partis français ont aussi la fâcheuse habitude de recaser au Parlement européen les recalés de la politique nationale comme le relevait Bernard Debré sur RFI le 02 juin 2014 à propos de Nadine Morano : « Qu’elle se contente d’être député européen. Elle n’avait aucun titre à l’être. Si ce n’est une récompense parce qu’elle avait été battue [aux législatives, ndlr] » puis évoquant peu après « Ces battus qui nous donnent des leçons. » Là, encore, les deux grands partis de gouvernement que sont le PS et l’UMP sont loin de susciter l’enthousiasme. La situation est si dramatique que Canal+ y a consacré un reportage entier. Dans nos euro-circonscriptions respectives, le Nord-Ouest et le Grand Est, nous avons des cas d’école. A l’UMP d’abord, avec Nadine Morano qui a montré un intérêt tardif pour l’Europe comme en témoigne son compte Twitter. Arnaud Danjean, très investi, a dû se contenter de la deuxième place. Dans le Nord-Ouest, l’UMP a investi le très discret Jérôme Lavrilleux qui a boudé les médias juste après avoir été élu dimanche dernier. C’était pour mieux avouer le lendemain en direct à la télévision# qu’il avait participé à l’élaboration de fausses factures dans l’affaire Bygmalion. Malgré le scandale, il n’a, à ce jour, toujours pas démissionné et s’y refuse malgré ses aveux. Il bénéficie donc de l’immunité parlementaire conférée par ses nouvelles fonctions. Là encore, le très travailleur et influent Jean-Paul Gauzès a dû cette fois encore se contenter de la troisième place. S’il était éligible en 2009, ce ne fut pas le cas cette fois-ci. Réagissant vivement aux déclarations de son colistier, Jean-Paul Gauzès n’en démord pas : « C’est une question de bon sens et non un lynchage. Il faut que Jérôme Lavrilleux comprenne qu’il doit lâcher son poste. ». A défaut, la morale publique en prendrait encore un coup ce qui ferait assurément monter le Front national.

Le PS a, lui, choisi de présenter dans le Grand Est, une personnalité issue de la société civile, Édouard Martin, syndicaliste connu pour sa lutte pour le maintien de hauts fourneaux à Florange. Là, si la prise est belle, la plupart de ses anciens collègues ouvriers crient à la trahison. Loin d’avoir mobilisé le vote ouvrier dans la région, il semble au contraire l’avoir fait fuir. Son choix comme tête de liste a de fait conduit à l’éviction d’un certain Liem Hoang-Ngoc. Vous ne le connaissez pas ? C’est probablement parce qu’il est plus souvent au Parlement européen qu’en France. Ainsi, le choix d’Édouard Martin en tête de liste constitue avant tout perte pour le Parlement européen car il éjecte de fait Catherine Trautmann, euro-députée strasbourgeoise et fervente défenseure du siège du Parlement à Strasbourg. Il est tentant de considérer que les autres partis font la même chose, mais ce n’est pas le cas pour les centristes et les écologistes qui ont respectivement présenté Dominique Riquet et Nathalie Griesbeck pour l’Alternative regroupant l’UDI et le MoDem ; et Karima Delli et Sandrine Bélier pour les écologistes. Tous sont reconnus comme des députés présents et travailleurs.

Au-delà de ces questions de candidats, il faut aussi noter que les euro-députés français sont ceux qui démissionnent le plus en cours de mandat et dont la durée moyenne de mandat est bien en-dessous de celle de leurs voisins, ces derniers préférant les fonctions de parlementaire et de ministre au niveau national.

« Cachez-moi cette Europe que je ne saurai voir »

Mais ce qui frappe les esprits, c’est surtout que le PS et l’UMP ont l’Europe honteuse. Ces deux partis sont non seulement profondément divisés sur l’Europe mais quand ils arrivent à en parler, c’est de manière timide, honteuse. On a ainsi pu voir des socialistes dénoncer le bilan du Parlement européen sortant en oubliant un peu vite que celui-ci a été dirigé par une grande coalition réunissant le PSE (gauche) et le PPE (droite). De l’autre côté de l’échiquier, à l’UMP, la grande phrase du moment est de dire que l’on n’est pas fédéraliste. Ce fut le cas de Michel Barnier, commissaire européen sortant lors d’un entretien [3] sur i>Télé avant le scrutin ou plus récemment de Bruno Lemaire, ancien ministre aux affaires européennes sous Nicolas Sarkozy. De même, tant le PS que l’UMP courent après les extrêmes. A gauche, lorsqu’il s’agit de « l’austérité ». A droite, pour la remise en cause de Schengen.

Dans ce contexte, les fédéralistes ou pro-européens sincères ont dû constamment rappeler des vérités pourtant évidentes. Les centristes et les écologistes furent bien seuls dans ce combat. Ainsi, il fallait constamment rappeler que l’euro n’était en rien responsable de la baisse du pouvoir d’achat et qu’au contraire, il avait protégé ce dernier après la crise de 2008. Sur l’immigration, Nathalie Griesbeck (MoDem/ADLE) a ainsi promptement renvoyé Florian Philippot (FN) dans les cordes lors du débat régional du Grand Est rappelant que 200 000 Français dans le Grand Est allaient travailler chez nos voisins européens tandis que Dominique Riquet rappelait que plus de 20 000 nordistes franchissaient tous les jours la frontière belge pour aller travailler outre-Quiévrain contre seulement 5 000 Belges dans le sens contraire. On est loin de l’invasion étrangère qui viendrait ôter le pain de la bouche des Français. Il est donc faux de dire comme le suggère nos amis socialistes dans leur tribune que les centristes ou les écologistes n’ont rien proposé sur l’Europe. Les écologistes ont choisi de dénommer leur parti « Europe Écologie – Les Verts ». Leurs convictions européennes se voient donc comme le nez au milieu de la figure. Les centristes ont fait encore plus fort en choisissant pour nom de liste : « Les Européens » et arborant le jaune et le bleu, couleurs de l’Europe sur la totalité de leur propagande électorale. Le dernier tract distribué par les listes UDI-MoDem résume d’ailleurs à lui seul cette campagne. Au recto, il rappelle cinq idées fausses sur l’Europe et au verso, cinq engagements fermes pour l’Europe. Difficile de faire plus évident.

Réenchanter le rêve européen

Dans ce contexte, il devient évident qu’il faut une autre vision de l’Europe. Une vision réellement ambitieuse. C’est ce que propose Guy Verhofstadt. Son engagement européen n’est pas nouveau. Déjà en 2009, il a tiré le constat de la situation et exposé les solutions pour selon le titre de son ouvrage « Sortir l’Europe de la crise » [4] . Un engagement européen réitéré dans un ouvrage cosigné avec Daniel Cohn-Bendit (alors co-président du groupe des Verts au Parlement européen) en 2012 intitulé « Debout l’Europe » [5] . Une vision que partage Matteo Renzi dans une déclaration du 31 mai 2012 : « Je suis un citoyen européen qui veut une Europe avec une âme. Si l’Europe m’explique dans le détail comment je dois pêcher l’espadon mais qu’elle ne me dit rien sur la manière de sauver un immigrant qui se noie, cela veut dire que quelque chose ne va pas. ».

Durant la campagne, nous avons pu échanger avec lui chacun dans notre euro-circonscription respective que ce soit à Strasbourg ou à Lille et nous avons pu rencontrer un homme accessible, à l’écoute, qui avait une véritable foi en l’Europe. Un engagement que l’on retrouve moins chez Martin Schulz que l’on peut cependant remercier d’avoir lancé la course à la présidence de la Commission et encore moins chez Jean-Claude Juncker qui a lui-même avoué qu’on l’avait poussé à postuler pour la place de président de la Commission.

Les deux grands favoris n’ont pas non plus proposé grand-chose de nouveau pour l’Europe. Lors des différents débats organisés et notamment le 15 mai, Martin Schulz a insisté sur l’importance de relancer les investissements au niveau européen tandis que Jean-Claude Juncker rappelait constamment la nécessité de ne pas s’endetter davantage. « Les mêmes vieilles recettes » selon Guy Verhofstadt.

Autre point problématique, Martin Schulz, si prompt à dénoncer le bilan de José Manuel Barroso, est aussi l’artisan du compromis entre le PSE et le PPE ayant abouti à son maintien à la tête de la Commission en 2009. Tandis que Jean-Claude Juncker est « l’homme du Conseil » dont il fut membre pendant 19 ans en tant que Premier Ministre du Luxembourg.

Face à eux, Guy Verhofstadt propose lui une chose simple et pourtant évidente : approfondir le marché Intérieur en prenant des mesures pour harmoniser et simplifier les procédures. Et de citer les exemples du secteur des télécommunications composé d’environ 28 régulateurs pour une centaine d’opérateurs en matière mobile ; ou encore de la nécessaire mise en place d’une politique commune de l’énergie dont le besoin se fait d’autant plus criant avec les crises répétées en Ukraine.

Enfin, citons cette maladresse de Martin Schulz durant la dernière semaine de campagne. Dans une publicité dans la presse allemande, le candidat du PSE a insisté sur l’importance qu’il y avait à élire un candidat allemand à la tête de la communication.

Dans une affiche, Guy Verhofstadt lui a rétorqué que les Allemands méritaient le meilleur des candidats quelque soit sa nationalité. Preuve s’il en est, que ces élections européennes ont encore un caractère national prononcé.

Aux propositions de Guy Verhofstadt, nous proposons par ailleurs une chose toute simple pour éviter que l’Europe ne soit qu’un sujet parmi d’autres pour les médias européens : créer une chaîne parlementaire européenne qui serait diffusée sur la TNT. Aux regards du budget européen, le coût serait modeste et les citoyens européens ne seraient plus tributaires de la faible capacité de diffusion du site du Parlement européen. Les ressources existent tant sur le plan financier qu’en termes de capacité de diffusion, les chaînes payantes sur la TNT ne rencontrant pas de réel succès.

Enfin, nous ne pouvons que constater la perte d’influence de la France suite à ces élections européennes qui se fait déjà cruellement sentir et pas seulement au Parlement européen. François Hollande n’a pu obtenir la réorientation de l’Europe promise aux Français (ce qui était prévisible) mais plus grave, il semble marginalisé dans sa position de laisser le Parlement européen décider du nom du prochain Président de la Commission européenne.

Illustrations 1 et 2 : Photos Rémi LAURENT. Illustrations 4 et 5 : ADLE

Notes

[1Edgar Faure

[2L’émission est toujours visible sur le site de la chaîne. Les passages en question se situent à partir de la 59e minute et de 1h09. http://www.france2.fr/emissions/mots-croises

[3Le 21 mai 2014, Michel Barnier était alors l’invité d’Olivier Galzi sur i>Télé.

[4« Sortir de la crise, comment l’Europe peut sauver le monde », Guy Verhofstadt, Actes sud. http://livre.fnac.com/a2695765/Guy-Verhofstadt-Sortir-de-la-crise

[5« Debout l’Europe » ; Daniel Cohn-Bendit, Guy Verhofstatdt, Éditions André Versaille. http://livre.fnac.com/a4745483/Daniel-Cohn-Bendit-Debout-l-Europe

Vos commentaires
  • Le 16 juin 2014 à 09:55, par Bernard Giroud En réponse à : Européennes : « L’immobilisme est en marche et rien ne pourra l’arrêter. »

    L’autodestruction du bastion des forts du moment, c’est ainsi que nous pourrions regarder ces dizaines d’années, antérieures à la « belle » dernière grande guerre.

    Nous avons trop souvent la mémoire courte, et donc de la difficulté à démonter l’engrenage des faits et liens qui les ont entrainés. Un bon clergé catholique français de 1850 (et pas des moindres, s’il vous plait) nous parle du rustre d’outre-rhin, et prépare ainsi les suites.

    Ces pays de l’Europe de l’Ouest s’enorgueillissent chacun de la nouvelle puissance de leurs connaissances sera ramenée à la raison par plus fort qu’eux.

    De l’extérieur, n est venu calmer les fous, puis les mettre sous tutelle ; Cette tutelle dure.

    Les dix milliards sur la BNP ; La prédominance du dollar, et la création de l’euro pour tenter de s’en libérer, les USA et L’URSS décidant des nouvelles routes maritimes à péages avec le choix de Nasser et du canal de Suez, sans oublier la veille « attentionnée », par les porte-avions, des machines à cash du Golf.

    Hors d’Europe, on a maintenant le nombre, les armes, et le contrôle des matières premières et de l’énergie ; Que va-t-il nous rester ? Le souvenir de la splendeur passée, le rêve avant la décrépitude ?

    La vie se moque de ceux qui perdent la foi ;

    Le flambeau passera en d’autres lieux, si nous ne voulons pas mobiliser les ressources d’une renaissance que toute jeunesse porte en elle.

    Commençons à balayer devant notre porte. Pour cela il faudra changer l’esprit et beaucoup d’hommes.

  • Le 16 juin 2014 à 14:38, par Ferghane Azihari En réponse à : Européennes : « L’immobilisme est en marche et rien ne pourra l’arrêter. »

    Je n’imputerais pas l’échec des européennes aux médias. Les médias ne sont que le reflet de la culture politique et sociale dominante. Or si il est très difficile d’inculquer une culture politique trans-nationale dans ce pays, c’est parce que toute la classe politique française prêche le culte de l’État-nation, y compris la plupart des centristes notamment quand ils se prononcent contre le droit de vote des étrangers.

    Bien évidemment les socialistes français ne font pas exception en ce qu’ils sont incapables d’assumer la nécessité de construire une véritable démocratie européenne qui aurait sa propre légitimité et qu’ils contribuent par conséquent à l’entretien du culte stato-nationale.

    Je ne parlerai même pas de l’UMP qui a mené une campagne on-ne-peut-plus nationaliste.

    Quand tout le monde prêche la même religion (l’Etat-nation), il n’est pas étonnant que c’est celui qui s’en réclame le plus - et à juste titre pour le coup - qui attire le plus de fidèles (le FN)

    En d’autres termes, c’est lorsque les élites cesseront de prêcher le culte de l’Etat-nation que la société et les médias pourront développer une véritable culture citoyenne européenne. Mais étant donné que ce culte est dans l’ADN de la France et plus particulièrement de la Vème République, il y a lieu d’être sceptique.

  • Le 16 juin 2014 à 16:30, par Alexandre Marin En réponse à : Européennes : « L’immobilisme est en marche et rien ne pourra l’arrêter. »

    Je remercie les auteurs de cet article pour cette analyse sans concessions. Ils ont raison de rappeler la contradiction entre le discours présent de Martin Schulz et ses actions passées. Ils rendent aussi justice à des partis dont ils ne sont pas forcément membres, comme EELV.

    Les fédéralistes (démocrates et écologistes) auraient eu plus de voix si la campagne avait été plus longue.

    Au niveau national, il faut évidemment rendre hommage aux petits partis qui sont allés contre le cap de l’Europe honteuse en assumant leurs idées fédéralistes, le Parti fédéraliste européen, et le Parti européen présidé par Louis de Gouyon Matignon (dont je suis membre).

    Un autre parti a fait une campagne très honorable, Nous Citoyens. Sans se dire fédéraliste, et en clamant vouloir remettre l’Europe à sa place et la rendre efficace, le parti a cependant milité pour qu’on arrête de nationaliser les succès européen et d’européaniser les échecs nationaux.

    En tant que fédéraliste, j’aurais aimé que Nous Citoyens défende expressément le fédéralisme européen. Néanmoins, l’avantage à ce que ce parti ne se soit pas proclamés fédéraliste, c’est qu’il montre qu’il n’y a pas forcément besoin de militer en faveur de l’Europe fédérale pour demander à ce que l’Europe ait la place qu’elle mérite dans le débat publique et pour demander à ce qu’on parle de tous les avantages qu’elle apporte.

    Enfin, Edouard Martin a fait une campagne très honorable, sans démagogie, me semble-t-il. Ce n’est pas sa nomination comme tête de liste qui est scandaleuse, c’est l’éjection de Liem Hoang-Ngoc et de Françoise Castex. Ils auraient très bien pu être présents en seconde position sur la liste. Le PS aurait aussi pu les mettre en tête de liste, et mettre Edouard Martin en deuxième. Quoi qu’il en soit, c’est bien de vouloir mettre des nouveaux au Parlement européen, d’autant que le syndicaliste ne me paraît pas être un recalé de la politique nationale. Je suis persuadé qu’il travaillera sérieusement au Parlement, parce qu’il a des idées, un message à faire passer, qu’il portera au niveau européen.

    En revanche, mettre des têtes de liste comme Morano, Alliot-Marie ou Hortefeux, c’est scandaleux (je ne cite que des UMP, mais le PS est loin d’être exempt de tout reproche).

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