Le scrutin de 2019 s’est tenu du 23 au 26 mai et a vu sept listes obtenir plus de 5% des voix : le Parti populaire européen (20,8% et 182 sièges), l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates (17,9% et 154 sièges), Renew Europe (12% et 108 sièges), les Verts/Alliance libre européenne (10% et 74 sièges), Identité et Démocratie (10,6% et 73 sièges), les Conservateurs et Réformistes européens (7,2% et 62 sièges), et la Gauche unitaire européenne / Gauche verte nordique (5,2% et 41 sièges). Aux groupes mentionnés, il faudrait ajouter les députés « Non-inscrits » qui ont réalisé 6,5% et obtenu 57 sièges.
Cette élection a été marquée par plusieurs grandes tendances électorales : la domination de la droite et du centre-droit du Parti populaire européen (le groupe a remporté toutes les élections européennes depuis 1999, en nombre de sièges dans l’hémicycle), et ce malgré une baisse de 34 sièges par rapport à 2014 ; une forte érosion de la liste des Socialistes et Démocrates avec une baisse de 31 sièges ; le renforcement des autres listes (Renew Europe, Verts / Alliance libre européenne, Identité et Démocratie, et Conservateurs et Réformistes européens), si bien que les deux grands groupes de centre-droit et centre-gauche, à eux deux, n’ont pas la majorité absolue, une première dans l’histoire.
Enfin, le scrutin de 2019 a vu une forte augmentation de la participation (50,8%) par rapport à 2014 (43,1%). Une participation comparable à 1999. Pour la première fois dans l’histoire de l’élection au suffrage direct, la participation au niveau européen a augmenté. Une énorme disparité caractérise pourtant les pays : le pays qui a le plus voté est la Belgique (88,5%, le vote y est obligatoire), le pays qui a le moins voté est la Slovaquie (22,7%).
Enjeux environnementaux au centre des élections
D’un point de vue programmatique, les élections de 2019 ont souligné l’importance pour les électeurs de la lutte contre le dérèglement climatique. Celle-ci s’était traduite dans la rue avec les nombreuses manifestations « Fridays For Future ». Ainsi, parallèlement à la poussée de la droite radicale et extrême porteuses d’un discours souverainiste et sécuritaire, on a observé une augmentation des voix données aux partis “verts”, notamment en Allemagne (20,5% et 21 sièges) et en France (13,5% et 13 sièges).
Cet afflux de voix “vertes” (74 sièges contre 52 en 2014) n’a probablement pas été étranger à la mise en place et au succès du « Pacte vert européen », véritable ensemble de textes législatifs (plus de 80 textes votés depuis fin 2019) qui établit des critères ambitieux, comme la neutralité climatique d’ici 2050, ou bien la réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2030, par rapport à 1990.
Ursula von der Leyen élue au nez et à la barbe de Manfred Weber
2014 a été marqué par l’élection du Spitzenkandidat Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne, après que sa liste du PPE avait remporté le plus grand nombre de sièges. De nombreux observateurs avaient qualifié cela de progrès pour la démocratie européenne. Pourtant, cinq ans plus tard, les Etats membres ont refusé de réitérer ce principe en barrant la route à Manfred Weber, dont la liste était pourtant arrivée en tête le 26 mai au soir. En lieu et place, Ursula von der Leyen a été élue (383 « Pour », 327 « Contre ») début juillet par les nouveaux députés européens. L’ancienne ministre d’Angela Merkel avait en effet fait l’objet d’un compromis avec le Président Emmanuel Macron.
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