« L’Union Européenne n’est pas en danger »
Au cours de son discours, Jean-Claude Juncker a réaffirmé sa volonté de rapprocher les européens ainsi que sa détermination dans la lutte contre les nationalismes extrêmes. « Ensemble nous sommes plus forts », tel était le mot d’ordre affiché par le président de la Commission alors que l’Union Européenne se trouve indéniablement à un carrefour de son histoire. Tout en tenant un discours modéré à l’attention des Etats membres les plus critiques envers l’Union (« Nous ne sommes pas les Etats Unis d’Europe ») et appelant de ses vœux un rôle renforcé des parlements nationaux dans le processus décisionnel européen, il a souligné que l’Union n’était pas en danger après le Brexit. Il a même appelé le gouvernement britannique mené par Theresa May à accélérer l’activation de l’article 50 du Traité sur l’Union Européenne (TUE) afin d’entamer les négociations sur la sortie du Royaume-Uni au plus vite. Ceci tout en rappelant que l’accès au marché unique était conditionné à l’acceptation du principe de libre circulation des biens et des personnes.
Un soutien renforcé aux Petites et Moyennes Entreprises (PME)
Une des annonces fortes de ce discours sur l’État de l’Union fut celle de l’intention de la Commission de doubler dans ses capacités financières et dans sa durée le Fond Européen pour les Investissements Stratégiques (FEIS), aussi connu sous le nom de « Plan Juncker ». Ce fond a aujourd’hui pour but de relancer l’investissement et la croissance en Europe et de soutenir les PME avec une enveloppe totale mobilisée de 630 milliard d’euros d’ici à 2020.
Création d’un poste de Ministre européen des affaires étrangères
Une Union Européenne forte sur la scène internationale, voilà ce que souhaite Jean-Claude Juncker avec sa proposition de faire du poste de Haut Représentant de l’Union Européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, actuellement occupé par Federica Mogherini, un véritable poste de Ministre européen des affaires étrangères. Ceci va de pair avec l’appel de Juncker aux Etats membres de s’asseoir autour de la table afin d’élaborer une stratégie commune européenne pour apporter des solutions à la guerre civile faisant rage en Syrie depuis cinq ans.
Améliorer la sécurité de l’Union face au terrorisme
Enfin, en plus du renforcement du programme Frontex avec le déploiement de nouveaux garde-frontières et garde-côtes aux frontières extérieures de l’Union Européenne, la Commission a annoncé son intention de créer un fond européen pour la défense dans le but de financer la recherche et l’innovation dans ce domaine. Nous dirigeons-nous vers la création d’une véritable armée européenne ? C’est effectivement ce que laisse suggérer le président de la Commission en annonçant vouloir engager des ressources militaires communes, complémentaires de l’engagement des Etats membres au sein de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Cependant, est-ce que ces derniers seront prêts à investir dans des ressources militaires européennes communes, alors même que tous ne respectent pas la règle des 2% du Produit Intérieur Brut consacré aux dépenses militaires fixée par l’OTAN, cela reste à voir.
Le président de la Commission aborda également d’autres thèmes pendant son discours, tels que la création d’un corps européen de solidarité, la lutte contre le chômage des jeunes, le grand chantier de l’Union du numérique ainsi que la garantie d’un accès haut débit à tous les citoyens européens, la lutte contre l’évasion fiscale ou encore un plan d’investissement pour l’Afrique et les pays du voisinage sud. Il appela également tous les Etats membres à prendre leurs responsabilités quant à l’accueil et à l’intégration des réfugiés et les a invité à prendre des mesures urgentes à l’attention des mineurs non accompagnés.
En ces périodes de troubles pour l’Union Européenne, traversée par des crises extérieures mais aussi intérieures, si les annonces de Jean-Claude Juncker tentent de répondre à une partie des problèmes, le plus grand chantier reste de restaurer la confiance des citoyens dans l’Union et faire renaitre cette volonté d’avancer ensemble.
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