Dernier édito de Jérôme et Théo : « Rien derrière et tout devant, comme toujours sur la route »

, par Jérôme Flury, Théo Boucart

Dernier édito de Jérôme et Théo : « Rien derrière et tout devant, comme toujours sur la route »
Une partie du comité de rédaction est présente lors de l’Université d’été des Jeunes Européens - France et ont pu poser avec le Secrétaire d’État aux Affaires européennes Clément Beaune et la Secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et de l’Engagement Sarah El Haïry. Crédits : Leah Taouss Sveen / Les Jeunes Européens - Lyon

Pour notre ultime éditorial en tant que rédacteurs-en-chef du Taurillon nous souhaitons nous retourner sur les deux ans de notre mandat, durant lesquels nous avons essayé, tant bien que mal, de décrypter au mieux l’actualité d’une Europe prise entre les feux du coronavirus, de l’urgence climatique et d’une défiance toujours plus grande.

Même les meilleures choses ont une fin. En ce samedi 28 août 2021, notre mandat de rédacteur-en-chef de notre chère revue en ligne s’est officiellement terminé. Depuis la fin de l’année 2019, nous n’avons eu de cesse de souhaiter développer l’activité éditoriale du Taurillon en analysant l’actualité européenne, en donnant la parole à celles et ceux qui font l’Europe de tous les jours, mais aussi en élargissant les perspectives avec des contenus plus culturels, historiques ou encore transfrontaliers.

Cette volonté de pérenniser la dynamique d’un journal dont nous avons fêté le quinzième anniversaire l’année passée, tout en nous inscrivant dans un contexte bien spécifique, impose de tirer un bilan critique afin de souligner nos satisfactions mais aussi de pointer ce qui pourrait encore être amélioré.

Actualité débordante

Ces deux dernières années n’ont clairement pas été de tout repos concernant l’actualité européenne. Certes, celle-ci ne dort jamais, mais l’emballement des sujets médiatiques y a été particulièrement soutenu. Le lancement du Pacte vert pour l’Europe en décembre 2019 a montré que l’Union européenne prenait de plus en plus au sérieux la question de la dégradation du climat et souhaite y répondre selon une méthode bien à elle (innovations technologiques, établissements de normes sur la scène internationale). Ce Pacte vert peut-il également être un support pour la réforme politique dont l’Union européenne a tant besoin, et dont nous faisions l’écho dans un article de décembre 2019 ?

La réforme politique, justement, a connu un certain regain d’intérêt avec le lancement (retardé) de la Conférence sur l’Avenir de l’Europe le 9 mai dernier au Parlement européen de Strasbourg. L’occasion pour le Président de la République française Emmanuel Macron de prononcer un discours (auquel a assisté l’une des membres de notre comité de rédaction) où il met l’accent sur le rôle de la jeunesse : « Cette Conférence, nous la devons à notre jeunesse, c’est à elle qu’on a demandé les efforts les plus cruels, les plus difficiles durant cette crise, et c’est pour elle que nous bâtissons ce nouveau temps de l’Europe ». Reste à savoir si les consultations dans le cadre de cette Conférence pourront réconcilier les citoyens et l’Europe, en qui la confiance semble s’être effritée avec la crise que nous vivons depuis près d’un an et demi.

Car l’actualité centrale de la grande majorité de notre mandat a bel et bien été la pandémie de coronavirus. Son intensité et sa ténacité, en Europe comme ailleurs dans le monde, ont obligé la plupart des décideurs à prendre des mesures sanitaires bienvenues pour certains, controversées pour d’autres. Notre rédaction a publié plusieurs dizaines d’articles sur le sujet, en particulier lors du premier confinement de mars-mai 2020. Les conséquences économiques, politiques (notamment en termes de droits fondamentaux), et territoriales ont en effet été considérables. Le mot « crise » semble dans ce contexte très bien porter son étymologie grecque krisein, puisque les décisions que nous prenons actuellement auront une influence décisive sur l’avenir du projet politique européen.

Malgré cet événement sanitaire inédit en plusieurs décennies, il ne faudrait pas oublier d’autres événements déterminants pour l’avenir de l’UE, cette fois-ci sur la scène internationale. Les grandes manifestations au Bélarus depuis août 2020 ont montré que même dans des pays où la politique semble figée, des citoyens se battent pour plus de démocratie. En Afghanistan, l’Union et une partie de ses États membres jouent aussi une partie de leur crédibilité internationale, alors que les Talibans ont aisément repris le contrôle du pays il y a quelques jours.

Projets innovants

Alors bien sûr, cette riche actualité nous a imposé un travail éditorial soutenu. Pour autant, de nombreux projets, certains assez innovants, ont émergé tout au long de notre mandat. Un objectif essentiel consistait à multiplier les sources primaires pour nos articles. Cela a pu être atteint grâce aux reportages que nous avons réalisés, mais surtout grâce aux multiples interviews, notamment la série d’interviews mensuelles initiée en janvier dernier, ou bien à la retranscription d’entretiens diffusés à la radio. Notre volonté de décrypter le fédéralisme européen a permis la publication de nombreux articles, dont un bon nombre vient de notre revue partenaire Fédéchoses.

Au-delà des formats proprement rédactionnels, les contenus multimédia ont pu être développés avec les podcasts. Du côté de la présence sur les réseaux sociaux, nous pouvons nous targuer d’avoir créé un compte Instagram pour Le Taurillon, ainsi que d’avoir revitalisé notre format « Les quatre infos de la semaine ». Enfin, comment ne pas mentionner l’organisation réussie de la troisième édition des Journées de la Presse Européenne en octobre 2020 et dont la quatrième édition qui se tiendra en octobre prochain à Toulouse arrive à grand pas.

Même si bien des idées que nous avons eues n’ont pas pu aboutir, nous avons fait de notre possible pour assurer au Taurillon une présence forte dans le paysage médiatique européen et associatif.

Reconnaissance et volonté de mieux faire

Une satisfaction considérablement renforcée par une visibilité nouvelle. Les statistiques de lecture connaissent des niveaux très élevés depuis fin 2019. L’année 2020 a battu le record de lectures sur une année civile (plus de 2,56 millions) avec une augmentation de 25% par rapport à 2019, année des élections européennes. Cette année 2021 est bien partie pour battre cette marque, notamment avec un mois d’août de tous les records. De manière générale, sur les 22 mois de notre mandat, 16 ont connu plus de 200000 vues uniques et 11 plus de 220000 vues. La quantité ne doit cependant pas être un objectif qui primerait sur la qualité, mais nous espérons, en ayant constitué un comité éditorial aux domaines de compétences élargis et attentifs sur la relecture, avoir également assuré sur ce plan. À vous d’en juger.

La réception du prix de l’initiative européenne 2020 en juin dernier à Paris est un élément de réponse : la qualité du travail de tous les bénévoles attachés au Taurillon a été récompensée, neuf ans après l’obtention du prix du citoyen européen.

Une partie du comité de rédaction était présente lors de la remise du prix de l’initiative européenne en juin 2020 à Paris. Crédits : Maison de l’Europe de Paris

Finalement, ces deux années de mandat ont été telles que nous ne regrettons rien, que nous assumons la ligne éditoriale qui a été la nôtre. Toutefois, nous sommes conscients que nous aurions pu encore mieux faire et que la prochaine équipe à la rédaction-en-chef fera encore mieux. Aucun regret et le regard vers l’avenir, « Rien derrière et tout devant, comme toujours sur la route » disait le grand écrivain américain Jack Kerouac. Cette citation pourrait joliment résumer notre état d’esprit au sortir de ce mandat intense.

Bien sûr, nous avons gardé le meilleur pour la fin : les remerciements à destination de tout.es celles et ceux sans qui tout cela aurait été absolument impossible. Un grand merci à tous les membres du Comité de rédaction (Samuel Touron, Sophia Berrada, Alexis Vannier, Servane de Pastre, Antoine Potor, Noémie Chemla, Quentin Joigneaux, Agnès Faure, Yané Christov, Meghann Verryken, Thibault Dutoit, Alexiane Terrochaire - Barbançon, Margherita Corsaro). Leurs compétences et leur motivation ont été un élément fondamental de la réussite de ces deux années. Merci également à Marie Caillaud, présidente des Jeunes Européens - France qui a également rendu son mandat aujourd’hui. Sa confiance nous a permis de nous épanouir au sein du Bureau National.

Un grand merci à tous nos partenaires ensuite, très nombreux durant ces deux années, en particulier les autres éditions linguistiques du Taurillon, la revue fédéraliste Fédéchoses, les partenaires dans le cadre du Grand Format Européen (Courrier d’Europe - Made in Sorbonne, Eurosorbonne, Voix d’Europe), la revue Sport et Citoyenneté, ainsi que l’association Les Surligneurs.

Il ne nous reste plus qu’à souhaiter bonne chance à Antoine Chabal, président nouvellement élu des Jeunes Européens - France et à la nouvelle équipe de rédacteurs-en-chef, Sophia Berrada et Samuel Touron. Les deux années qui viennent s’annoncent extrêmement stimulantes. Vive le journalisme européen !

Lors de la soirée des 30 ans des Jeunes Européens - France, une partie des anciens rédacteurs-en-chef était présente avec l’équipe actuelle. De gauche à droite : Louise Guillot, Geoffrey Lopes, Jérôme Flury, Samuel Touron, Sophia Berrada, Hervé Moritz et Théo Boucart. Crédits : Tristan Boursico.

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