Décalages Nord-Sud à propos de l’aide au développement
Alors que la COP 28 de Dubaï s’était engagée à sortir des énergies fossiles, sa suppression est absente de la nouvelle version. Financée en partie par la SOCAR, Compagnie Nationale Pétrolière et de Gaz d’Azerbaïdjan, la COP 29 a fait l’objet de multiples critiques. Le président de cette COP, Mukhtar Babayev, ministre de l’Ecologie et des Ressources naturelles depuis 2018, a exercé à la SOCAR de 1994 à 2010 en tant que vice-président chargé de l’écologie.
La production et l’exportation d’énergie fossile est planifiée pour se développer largement dans les années à venir, démontrant un désengagement pour le climat. A ce titre, nombre de militants et de représentants dont Greta Thunberg ont signalé le manque de transparence de l’Etat hôte. Les droits de l’Homme, fondamentaux, laissent à désirer ; la traditionnelle marche pour le climat n’a pas pu avoir lieu, les pancartes ont ainsi été élevées en silence avec un manque d’espace. La focalisation médiatique sur l’investiture de Trump a mis sous silence la cause profonde d’un financement injuste des pays les plus démunis, dont certains insulaires, face à la montée marine.
Adoptés le 24 novembre dernier, les 300 milliards ne représentent que trois fois le montant de la négociation de 2009 ; trop peu au vu de la crise dont les pays défavorisés sont les victimes directes… Alors que le Sud global avait sollicité 11 300 milliards si ce n’est plus. L’élargissement financier par la capacité d’autofinancement de la périphérie (Sud global) demeure le point de tension avec la possibilité de créer et de faire circuler des flux de capitaux ; un volet plus large des contributeurs et d’apports innovants, des garanties viables pour le privé n’ont pas été abordés.

Une position européenne affirmée
Absente des pourparlers, suscitant des divergences de la délégation, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a été représentée par le président du Conseil européen, Charles Michel et le commissaire européen au climat, Wopke Hoekstra en raison de son nouveau mandat à la présidence de la commission dès le 1er décembre dernier. Depuis 2019, c’est la première fois en cinq ans qu’elle délègue ses fonctions. Von der Leyen a salué l’accord pour la coopération et le financement climatique malgré les nombreux points de tension et le manque de financement.
Le commissaire européen, Hoekstra a manifesté le besoin de transparence financière par l’élargissement des donataires, notamment des grandes économies émergentes comme la Chine : “Nous vivons actuellement dans une période de tensions géopolitiques intenses et nous ne devrions absolument pas avoir l’illusion que les choses s’amélioreront bientôt.” L’élargissement n’est possible que si chacun respecte sa volonté initiale afin de créer de la stabilité. L’Europe a affirmé sa position de ne pas revenir sur l’accord de la COP 28 sans toutefois imposer une somme concrète.
Suite à la série d’épisodes de catastrophes climatiques et d’inondations dans toute l’Union, la délégation a élaboré un projet de résolution non seulement sur le renforcement et l’élargissement financier. En effet, l’Europe se voit concernée par ces incidents récurrents. Selon la présidente de la délégation du Parlement européen, Lidia Pereira, l’influence européenne demeure fondamentale : “notre plus grand acte par notre participation à la COP 29 est de transmettre l’expérience et la stratégie européenne de lutte contre le changement climatique à d’autres régions du monde et délégations. Il est possible de décarboniser et d’avoir une croissance économique.” La présidente et le vice-président de la délégation, Lidia Pereira et Mohammed Chahim, ont fait connaître l’objectif commun de l’Union : “décider, arrêter des chiffres précis par type d’investissement, augmenter la liste des contributeurs financiers, comme la Chine”, ce qui confirme la nécessité d’un financement juste et durable.
Les points clés à retenir pour cette COP : une influence et un soutien financier de l’Union, une position d’influence pour garantir l’engagement de chaque partie prenante et un élargissement des contributeurs nécessaires. Une certaine transparence entre le Nord global et le Sud global doit avoir lieu pour encourager des relations internationales de qualité dans un contexte de crises multiples. L’Europe se trouve en effet à un carrefour entre le respect de la législation des données , la sauvegarde de son union par l’unilatéralisme de Trump et Musk, et une diplomatie bloquée par des phénomènes où elle se doit de rester impassible et garder son leadership.
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