Conclusions du Conseil européen extraordinaire : La Turquie insatisfaite

, par Eva Karaduman

Conclusions du Conseil européen extraordinaire : La Turquie insatisfaite

Importante partenaire économique de l’UE et éternelle candidate à son adhésion, la Turquie était de retour à l’agenda du Conseil européen extraordinaire. Lors du premier jour du sommet, les 27 leaders européens ont adopté des conclusions sur les relations UE-Turquie.

Les 27 chefs d’État et de gouvernement ont adopté le mercredi 17 avril 2024 lors du Conseil européen extraordinaire des conclusions sur les relations UE-Turquie, prenant en compte le rapport sur l’état d’avancement des relations entre l’UE et la Turquie, publié par la Commission et le Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères, Josep Borrell, en novembre 2023. La Turquie étant un partenaire stratégique de longue date pour l’UE, l’amélioration des relations est mutuellement bénéfique. L’Union européenne cherche ainsi à relancer les relations économiques et politiques avec la Turquie. Avec les dernières conclusions adoptées lors du sommet, les 27 visent à repenser la coopération avec la Turquie dans des domaines clés afin de faire progresser les relations. Les 27 leaders chargent le Comité des représentants permanents (Coreper) “de faire avancer les travaux sur les recommandations de la communication conjointe” de la Commission européenne et du Haut-Représentant.

Une stabilité toutefois conditionnée

La stabilité des relations entre les deux parties reste toutefois conditionnée : la Turquie doit s’engager à relancer le dialogue avec Chypre, membre de l’UE depuis 2004, afin de progresser vers le règlement du problème chypriote. Une pomme de discorde importante entre l’UE et la Turquie.

L’Union européenne se déclare également prête à jouer un rôle actif dans le processus de résolution du conflit à Chypre sous l’égide des Nations unies. À ce titre, le Conseil de sécurité de l’ONU adoptait en janvier dernier une résolution condamnant les violations persistantes du statu quo militaire et prorogeant d’un an le mandat de la Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP).

Selon le chef d’Etat chypriote Nikos Christodoulides, l’objectif de ces conclusions est de transmettre un message positif à la Turquie de la part de l’UE.

Du côté de la Turquie… un goût amer

Au lendemain de l’adoption des conclusions, le Ministère des Affaires étrangères a publié ses remarques Ankara regrette le manque de prise en considération du rapport publié par HRVP et la Commission et entend repenser le dialogue avec l’UE sur la base de la réciprocité : « Nous rejetons la limitation sélective de la coopération bilatérale à certains domaines. Nous aborderons notre dialogue avec l’UE dans le cadre de la réciprocité, en fonction de la rapidité, du niveau et de la portée des initiatives que l’UE prendra à l’égard de la Türkiye dans la période à venir. »

Le Ministère des Affaires étrangères turc regrette également “l’incohérence sérieuse” de la part de l’UE qui n’a pas su, selon Ankara, prendre de décision concrète.

Selon l’association Tüsiad qui représente les cadres et entrepreneurs turcs, les conclusions sur la Turquie manque de vision stratégique et d’un plan d’action cohérent. Elle rappelle également la nécessité d’assurer une modernisation de l’Union douanière, et ce dans les meilleurs délais, afin de stimuler les intérêts stratégiques de l’UE et de la Turquie.

Les réactions du côté turc laissent entendre que la situation reste complexe. Peut-on craindre un effet boule de neige ?

Rapport de la Commission et du Haut-Représentant

Sur invitation du Conseil européen de juin 2023, la Commission européenne et le Haut-Représentant Josep Borrell ont préparé une communication conjointe sur l’état des relations politiques, économiques et commerciales entre l’Union européenne et la Turquie. Le rapport se conclut par des recommandations dont l’objectif est de stimuler la coopération des deux parties dans des domaines clés tels que la politique étrangère, le commerce ou encore l’investissement. Tout cela sous réserve que la Turquie continue ses efforts constructifs notamment concernant les droits souverains des Etats membres.

Adhésion de la Turquie dans l’Union européenne

Le sujet de l’adhésion de la Turquie au sein de l’Union européenne n’a pas été évoqué durant le Conseil européen. Bien que la Turquie soit officiellement candidate à l’intégration depuis 2005, les divergences et points de désaccord ont mis à mal le processus de négociation qui est au point mort depuis 2019. L’UE appelle la Turquie à remplir les critères de Copenhague qui définissent les conditions à respecter pour qu’un pays puisse intégrer l’UE.

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