Camille de Toledo signe un conte européen moderne.

, par Sarah Vanseveren

Camille de Toledo signe un conte européen moderne.
Couverture de l’ouvrage

Avec son nouveau roman, « oublier, trahir, puis disparaître » Camille de Toledo signe ici le le dernier volume d’une trilogie qui se veut résolument européenne. Après Le Hêtre et le Bouleau, à la suite de Vies potentielles, ce nouvel ouvrage oscille, entre conte et récit mythologique, et vise à conter le temps européen. Temps entre nos deux siècles, où se pose pressement la question de l’oubli et de la trahison. à la charnière du XXe et du XXIe siècle, à l’heure où se pose la question de l’oubli et de la trahison. De passage à Berlin lors d’une conférence, il nous a offert une interprétation et explication de son livre, en même temps que sa vision de l’Europe.

Ce dernier opus propose d’explorer l’Europe entre le 9.11 (1989) et le 11.9 (2001). Le livre est ainsi construit tel un miroir. Il évoque cette période de tension pour l’Europe. A travers un voyage en train poétique qui uni un vieil homme et un jeune garçon, il est question du lien entre un père et son fils, entre l’avenir et le passé, entre les langues et surtout l’histoire. C’est l’occasion pour l’auteur comme il le dit lui-même de présenter l’Europe face à son passé. Et en effet, le passé fait partie des leitmotivs du roman. Camille de Toledo soutient que l’oubli fait partie de la mémoire. Et cette assertion appliquée à l’Europe revient à encourager l’Union Européenne à se construire sur d’autres bases que de ne surtout pas oublier des évènements passés. Car telle était à l’origine la fondation de l’idée européenne. Eviter de réitérer les erreurs. Mais pour le philosophe, pour que l’Union avance il faut réussir à dépasser ce sentiment, seule solution permettant d’avoir un avenir européen. Ainsi, il mène une réflexion sur le passé, le présent et surtout le futur qui nous offre une réflexion pour envisager un avenir européen. De cette réflexion est tirée le titre de l’ouvrage. Trahir le passé, l’oublier pour avancer.

L’autre thème abordé tout au long de cet opus concerne les langues, le langage, sujet essentiel concernant l’Union Européenne. Et Camille de Toledo nous propose ici une approche résolument multiculturaliste. Il défend une Europe qui est riche de sa diversité. Pour lui, nul besoin d’avoir une langue commune. La grande force de l’Europe représente, selon lui, la traduction. La traduction qui permet de réunir des peuples différents, comme une métalangue que tout le monde pourrait s’approprier et utiliser, en particulier avec les nombreuses avancées technologiques dans ce domaine. Se rendre compte de cette diversité, et ne pas la refuser en tentant d’imposer une langue commune, c’est pour lui la fin de la mémoire et le début d’un présent qui peut exister dans toute sa richesse.

Camille de Toledo signe ici un ouvrage poétique, qui énonce des idées peu communes, donnant matière à réflexion, et par cela, mérite le détour pour penser l’Europe de demain. Après les élections européennes, il est peut-être temps de trouver un nouveau souffle pour l’Europe, et si ces idées ne sont pas à prendre argent comptant, elles ont le mérite de continuer le débat.

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