Actuellement, les partisans du Brexit au Royaume-Uni ont une courte avance dans les sondages. Parmi les électeurs qui doivent se positionner, les partisans du Brexit représentent actuellement 51% tandis que les opposants sont à 49%. 17% des électeurs sont encore toutefois indécis et ne savent pas s’ils voteront pour ou contre. La course finale est donc complètement ouverte avec une issue incertaine. Au cours des quatre dernières semaines, la tendance était plutôt contre les forces pro-européennes. Ainsi, l’institut de sondage ICM a observé une remontée continue des partisans du maintien dans l’Union européenne depuis 2013, mais cela change pour la première fois. Derrière ce changement d’atmosphère électorale se cachent aussi les résultats des nouvelles négociations de David Cameron avec la Commission européenne, qui ne vont pas suffisamment loin selon 51% des Britanniques.
Ni la date exacte, ni la question précise pour la tenue du référendum ne sont encore connues. Cela pourrait pourtant avoir une signification décisive dans la course actuelle très serrée. La question qui semble pour le moment la plus probable pour le référendum, s’intitulerait : « Le Royaume-Uni doit-il rester un membre de l’Union européenne ou quitter l’Union européenne ? » Les options de réponse seraient alors dans ce cas « Rester (Remain) » ou bien « Quitter (Leave) ».
Le partisan de l’Union : jeune, éduqué, riche
Dans l’analyse du comportement de la population sur le scrutin sur le maintien dans l’Union européenne, on remarque de profondes fractures sociales. La plus grande différence se situe enter les riches et les pauvres. Ainsi 93% des cadres de grandes entreprises voteront pour un maintien dans l’Union européenne. Parmi ceux qui sont les moins rémunérés dans la population, 58% seraient au contraire pour une sortie. Dans ce contexte établi, l’éducation des électeurs joue aussi un rôle important. 58% des diplômés d’université voteraient pour un maintien du pays au sein de l’Union européenne. En revanche, les personnes qui ont quitté l’école avec un simple diplôme de fin d’étude seraient 62% contre le maintien dans l’Union européenne.
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L’eurosceptique : à droite, âgé, anglais
L’appartenance à un parti politique joue également un rôle décisif. Plus le parti est à droite dans l’échiquier politique, plus il est probable que ses adhérents votent pour « leave » (quitter). Les sympathisants des partis écologiques du Royaume-Uni (CPEW, SNP, Scottish Greens, PC), ceux des libéraux-démocrates (ALDE) et les électeurs du parti social-démocrate (Labour) voteront ainsi en grande majorité pour le maintien dans l’Union, tandis que les euro-conservateurs (Tories) et les électeurs du parti populiste d’extrême-droite UKIP seront tentés par la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne. Seulement 29% des lecteurs du Guardian voteraient comme les électeurs de l’UKIP. Le lectorat de l’Express, magazine semblable au célèbre Bild en Allemagne, se positionne différemment : 70% de ses lecteurs seraient actuellement favorables à ce que le Royaume-Uni quitte l’Union européenne. Les partisans du Brexit sont d’ailleurs plus convaincus par leur vote que leurs opposants.
Une autre fissure qui mérite également toute notre attention concerne la différence entre les jeunes et les plus âgés, différence qui se reflète également dans les électorats d’autres pays européens. L’institut de sondage ICM a démontré ce mois-ci que 80% des 18-24 ans voteraient pour un maintien dans l’Union européenne, alors que près de 70% des plus de 60 ans préfèreraient quitter l’Union européenne.
Le Royaume-Uni est pour le moment l’unique pays de l’Union, dont la majorité de ses habitants se positionnent pour une sortie de l’Union européenne.
L’Ecosse veut rester au sein de l’Union européenne à tout prix
En Ecosse, en Irlande du Nord et au Pays de Galles, une majorité des citoyens voteraient favorablement pour rester dans l’Union (« remain »), tandis qu’une franche majorité des Anglais du Royaume-Uni se verraient préférer un détachement de Bruxelles. Les Ecossais regardent d’ailleurs cela de manière particulièrement attentive. Dans le cas où la Grande-Bretagne et l’Irlande du Nord quitteraient l’Union européenne, 58% de la population de l’Ecosse voteraient « oui » à l’indépendance lors d’un deuxième référendum.
Le référendum, s’il aboutit au Brexit, pourrait ainsi annoncer la fin du Royaume-Uni dans sa forme actuelle.
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