Archéologie en Europe : Toujours de possibles surprises

, par Jérôme Flury

Archéologie en Europe : Toujours de possibles surprises
Fouilles archéologiques en Sicile. Photo : PxHere

A l’occasion des journées européennes de l’archéologie, qui se déroulent les 19-20 et 21 juin et alors que des plusieurs découvertes ont été réalisées ces dernières semaines en Asie et en Amérique, quel est l’état des recherches archéologiques en Europe ? Même au sein de ce continent densément peuplé, les chercheurs ne sont jamais à l’abri de surprises.

Le plus petit crâne de dinosaure jamais observé découvert figé dans l’ambre au Myanmar” (13 mars 2020), “Grande Muraille de Chine : Des archéologues reconstituent le tracé d’une portion oubliée” (11 mai), “Mexique : découverte d’un complexe maya vieux de plus de 3 000 ans” (4 juin) : la pandémie et le confinement mondialisé n’ont pas mis fin aux découvertes archéologiques. Plusieurs d’entre-elles ont été réalisées, notamment grâce à de nouvelles technologies comme dans le cas de la découverte du site maya ; aux quatre coins de la planète. L’archéologie est un métier qui évoque une multitude d’images, dont celle des pyramides d’Egypte, qui ravivent régulièrement les passions. Mais en Europe aussi des découvertes se produisent, notamment en Italie où le 28 mai, “les mosaïques d’une maison antique datant de 2 000 ans ont été mises au jour par les archéologues”. Certes, le continent est l’un des plus densément peuplé au monde et il pourrait sembler difficile d’y multiplier les terrains de fouille. Toutefois, l’Europe compte des civilisations millénaires et les recherches sur son sol s’avèrent encore régulièrement riches d’enseignements.

Des journées européennes pour mettre en avant l’archéologie

Cette année, pour la première fois, des “journées européennes de l’archéologie” se déroulent, du 19 au 21 juin, permettant notamment de sensibiliser le public à cette profession. Précédemment, ces journées, instaurées en 2010 et pilotées par l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives), étaient à vocation nationale, mais elles se sont élargies à l’Europe en 2019. Dix-sept pays y ont participé pour la première fois. L’occasion de rappeler qu’au sein des territoires européens, plusieurs découvertes ont été réalisées ces dernières années.

Le 11 juin dernier, la revue Nature a annoncé que les dernières fouilles menées en 2015 dans la grotte bulgare de Bacho Kiro ont mis au jour une dent et quatre fragments d’os humains. D’après les méthodes de datation, ces fragments auraient 45 000 ans, et seraient ainsi les restes des plus anciens Homo sapiens connus à ce jour en Europe.

Il reste possible de faire de grandes découvertes sur le continent. Ce n’est qu’en 2012 que le squelette du roi Richard III, mort au combat en 1485, est retrouvé à Leicester en Angleterre. Et bien plus récemment, à la fin du mois de mai, une équipe de spécialistes allemands a révélé un squelette de femme lors de fouilles pour un projet de parc éolien dans le Land de Brandebourg. La femme aurait vécu il y a 4 000 ans et n’a pas été enterrée dans un cimetière mais dans une fosse, une découverte “d’une grande importance scientifique”, comme l’a décrit Christof Krauskopf, directeur du bureau pour la préservation des monuments de l’État du Brandebourg. Ces ossements pourraient permettre de comprendre la manière dont les premières cultures se sont diffusées sur le sol européen.

Un engagement continental limité, mais des possibilités diverses

Même dans cette année 2020 si complexe, des découvertes sont ainsi possibles, et des recherches sont même menées de manière régulière. Rien qu’en France, le site de l’INRAP publie quotidiennement sur les trouvailles et les chantiers menés.

Les projets demeurent nationaux avant tout même si certaines associations traversent les frontières européennes. L’Union européenne a mis en place des “financements en faveur de la coopération entre les archéologues, les centres de recherche et les universités”. Les fonds alloués proviennent essentiellement des projets « Europe créative » et Horizon 2020, du 7e programme-cadre et du Fonds européen de développement régional. Parmi les projets archéologiques à citer à l’échelle continentale, « Mainstreaming Heritage » d’Europa Nostra, Ariadne, Archeomedsites et Archeomed.

Comme tous les métiers, l’archéologie évolue et les enjeux en matière de développement numérique sont aujourd’hui importants. Les journées européennes de l’archéologie permettent de donner un coup de projecteur à la pratique. Une carte recense actuellement en Europe 765 lieux, activités et expositions autour de la thématique de l’archéologie. Une chose est certaine, le “vieux continent” a encore de nombreuses histoires à raconter.

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