Vers une société civile européenne ?

A propos des programmes européens de mobilité...

, par Pierre-Marie Giard

Vers une société civile européenne ?

Lors de notre dernière université d’été à Besançon (septembre 2006), nous avons consacré l’un de nos après-midis de réflexion à nous interroger sur comment rendre possible la formation d’une véritable société civile européenne grâce aux différents dispositifs existant déjà à cet effet.

Pour réfléchir à cette question, nous avions invité trois spécialistes de ces sujets : M. Jean CHIRIS (directeur délégué de l’Institut National de la Jeunesse et de l’Éducation Populaire (INJEP) et délégué général de l’Agence française du « Programme Européen Jeunesse »), Mme Stéphanie KRAPOTH (Maître de conférence d’Histoire contemporaine à l’Université de Franche-Comté) et M. Max ARMANET (journaliste).

Tout d’abord M. Jean Chiris (délégué général de l’Agence française du « Programme Européen Jeunesse ») nous a présenté ce dispositif : le « Programme Européen Jeunesse » (PEJ, exercice courant « 2000-2006 »).

Le « Programme Européen Jeunesse » : un programme d’éducation non formelle qui s’adresse à tous les jeunes de 15 à 25 ans et pour lequel aucune condition de formation ou de qualification préalable n’est requise.

De l’intérêt du « Programme Europe Jeunesse »

Aujourd’hui ce « Programme Europe Jeunesse » concerne 31 pays européens (i. e : les pays "Programme") et quelques pays "Partenaires" [1]. Il a pour objet de favoriser les rencontres de groupes à travers l’Europe, l’envoi et l’accueil de jeunes volontaires dans différents pays. Et pour vocation d’aider les jeunes à réaliser leurs projets individuels et collectifs.

M. Chiris, délégué général de ce dispositif, a tenu à présenter devant nous les diverses actions de son Agence :

(1) La première action développée par le « PEJ » consiste en des rencontres qui favorisent la mobilité des jeunes de 15 à 25 ans et renforcent la coopération et la solidarité entre les pays participants. Le projet peut se dérouler en France ou dans l’un des pays participant au Programme.

(2) La deuxième action développée par le « PEJ » vise à encourager l’initiative des jeunes. Elle favorise l’esprit de solidarité, l’esprit d’entreprise et de créativité des jeunes.

(3) La troisième action développée par le « PEJ » est la mise en œuvre du Service Volontaire Européen (SVE). C’est un partenariat à trois : le jeune de 18 à 25 ans, une structure d’envoi et une structure d’accueil.

Le SVE : qui, où, quoi, comment ?

Un SVE qui permet, tout d’abord, aux jeunes de vivre une expérience privilégiée durant 6 à 12 mois : découverte d’une autre culture, préparation à l’insertion dans la vie active, apprentissage d’une langue étrangère, etc.

Un SVE qui, ensuite, se révèle être une aide précieuse pour les associations et collectivités, favorisanr ainsi le développement local d’activités non lucratives et permettant ainsi d’encourager la construction de nouveaux partenariats, au niveau européen, ainsi que l’échange d’expériences et de pratiques.

UN SVE dont, enfin, Jean Chiris a souligné l’importance de la démarche volontaire du jeune. Celle-ci étant l’objet d’une plus grande motivation et source d’une plus grande envie pour partir...

De l’actuelle ’’sélectivité’’ du dispositif Erasmus...

Lors de cette journée, l’universitaire Stéphanie KRAPOTH (Département d’Histoire de l’Université de Franche-Comté) nous a fait part à la fois de sa double expérience personnelle. Non seulement en tant qu’étudiante Erasmus en France (en 1993) mais aussi en tant que responsable administrative (i. e : pour le département d’Histoire de l’Université de Franche-Comté du programme Erasmus...).

A ce titre, elle nous a donné quelques précisions statistiques concernant son département scientifique, où l’exercice des dispositifs Erasmus semble être une chose tout de même relativement sélective.

Ainis, elle a souligné que pour 160 étudiants en Licence 3 (et Master 1), seulement 19 bourses Socrates / Erasmus étaient disponibles. Et que si 23 étudiants avaient été sélectionnés pour participer au programme en 2005, seulement 9 d’entre eux étaient partis...

De l’utilité d’un éventuel Service Civique Obligatoire...

A vce titre intervenait le journaliste Max Armanet, à l’origine de la récente publication dans l’hebdomadaire français « La Vie » (au printemps dernier) d’une pétition (et d’un sondage favorable) demandant l’instauration d’un service civique obligatoire.

Devant nous, M. Armanet a défendu l’idée d’un service civique obligatoire : une initiative née au moment des émeutes de banlieues de novembre 2005. Un projet qui, selon lui, permettrait de redéfinir le ’’vivre ensemble’’ dans notre société.

Pourquoi un service civique obligatoire ? Obligatoire, afin de promouvoir l’accès à la citoyenneté et une vision volontariste de cette citoyenneté. Civique, car cela permettrait d’assurer un brassage géographique, une plus grande mixité sociale et d’assurer une véritable solidarité inter-générationnelle.

Pour conclure, il faut bien avouer que les programmes européens de mobilité ne sont pas encore assez connus. Or, un effort d’information et de vulgarisation est bien évidemment nécessaire afin de permettre au plus grand nombre de jeunes possible d’aller à la rencontre des autres européens.

De même, il semble également indispensable que les politiques donnent des moyens financiers plus importants au « programme européen jeunesse » (au moins pour la période 2007 – 2013...) afin de développer des projets permettant chez les jeunes de mieux percevoir et de mieux construire l’identité européenne.

Enfin, juste souligner en complément d’information qu’en plus de tous ces dispositifs déjà existants, les « JE-France » et le « Mouvement Européen France » proposent la création d’un « Service Civique Européen », nouveau ’’projet’’ original parfaitement complémentaire des systèmes existant déjà.

Pour plus d’informations à ce sujet : ici.

Pour signer la pétition en ligne : ici.

- Illustration :

Le visuel d’ouverture de cet article est tiré du site de la JEF-Europe.

Notes

[1Le projet peut se dérouler en France ou dans l’un des pays participant au Programme ou dans l’un des pays ’’partenaires’’.

Les "Pays Programme" sont les Etats membres de l’Union européenne, les pays de l’Espace économique européen (i. e : Islande, Liechtenstein, Norvège), les pays néo-entrants (Bulgarie et Roumanie) et les pays "candidats à l’adhésion" (i. e : Croatie, FYROM Macédoine, Turquie).

Nb : Les activités bi et trilatérales avec la Roumanie sont suspendues jusqu’à nouvel ordre. Cette décision prévaut depuis le 1er novembre 2005.

Les "Pays Partenaires" sont les pays méditerranéens participant au Programme « Euro-Med jeunesse » (i. e : Maroc, Algérie, Tunisie, Égypte, Syrie, Liban, Jordanie, Israël et Autorité Palestinienne), les Pays d’Europe du Sud-Est (i. e : Bosnie-Herzégovine, Serbie, Monténégro et Albanie), les pays d’Europe de l’Est et du Caucase (i. e : Russie, Bélarus, Ukraine, Moldavie, Géorgie, Arménie, Azerbaïdjan) et nombre de pays d’Amérique latine (Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Colombie, Costa Rica, Cuba, Équateur, Guatemala, Honduras, Mexique, Nicaragua, Panama, Paraguay, Pérou, El Salvador, Uruguay, Venezuela).

Vos commentaires
modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?

Pour afficher votre trombine avec votre message, enregistrez-la d’abord sur gravatar.com (gratuit et indolore) et n’oubliez pas d’indiquer votre adresse e-mail ici.

Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Suivre les commentaires : RSS 2.0 | Atom