Extrême Orient

Vers une Union régionale en Asie orientale ?

Vive l’Union du prunier !

, par Ronan Blaise

Vers une Union régionale en Asie orientale ?

Après nous être récemment penchés sur les phénomènes d’intégrations régionales et continentales en Afrique et en Amérique du sud, il n’est que temps de nous pencher désormais sur le cas, complexe mais tout aussi intéressant, de l’Asie orientale. Une région du monde contemporain qui connaît également, aujourd’hui, un processus d’intégration politique bien spécifique.

Néanmoins, il s’agit là d’un processus d’intégration régionale et continentale qui – touchant de très près au moins trois des grandes puissances politiques du monde actuel (i. e : Chine et Japon, voire l’Inde...) connaît aujourd’hui bien des atermoiements...

Et ce, sous l’oeil circonspect des États-Unis et dans le brûlant contexte « nucléaire » nord-coréen que l’on sait.

De la crise financière de l’été 1997 à l’initiative de Chiang mai (de mai 2000)

Lors de l’été 1997, les pays d’Asie orientale et d’Asie du sud-est ont connu une très douloureuse tempête monétaire et une non moins grave crise économique. Depuis lors, déçus par l’attitude des États-Unis et des grandes organisations internationales à l’époque (FMI et OMC en tête...) qui n’avaient rien fait de franchement spectaculaire pour conjurer cette crise, les pays asiatiques appellent de leurs vœux la mise en place d’un environnement régional plus sûr (i.e. : qui amortirait les chocs économiques au lieu de déstabiliser leurs économies nationales) et recherchent désormais des solutions « made in Asia » aux problèmes qu’ils rencontrent.

Parmi les solutions récemment envisagées, on trouve : la création d’un fonds monétaire asiatique [1], la mise en place d’une zone yen (voire d’une monnaie commune) et, éventuellement, la création d’une zone de libre-échange extrême-orientale autour de la mer de Chine orientale (entre Chine, Corée du sud et Japon). Des projets qui, malgré l’opposition des États-Unis, ont commencé à voir le jour avec la signature et la mise en place des fameux « Accords internationaux de Chiang Mai » : Accords financiers, signés en mai 2000, en Thaïlande, entre 13 États d’Asie orientale et du sud-est asiatique [2], portant sur une éventuelle coopération financière et la création d’un futur FMA (institution de concertation économique régionale pouvant fournir des liquidités sous forme de crédits aux pays financièrement en difficulté...).

En tout cas, il s’agirait là des prémices d’une éventuelle future Union politique régionale centrée autour de la mer de Chine orientale (et autour du « trio » Chine, Corée, Japon) ou qui se constituerait en prolongement de l’actuelle Asean (Association des nations du Sud-est asiatique). Une future « Union régionale asiatique » qui, quoi qu’il en soit, pourrait porter le nom de « Communauté de l’Asie orientale » (ou, en anglais, EAC : soit « East Asia Community »).

Vers la Communauté de l’Asie orientale, future ’’Union du prunier’’ ?

D’ailleurs, cette zone de libre-échange constituée, autour de la mer de Chine orientale (entre Corée, Chine et Japon), il a même été envisagé de lui donner un nom... floral susceptible de bien décontenancer les occidentaux que nous sommes, bien peu habitués à ce genre de poésie : « l’ Union du prunier ». En effet, comme l’a récemment encore rappelé l’ancien ministre de la culture sud-coréen Yi Oryong : « bien que chaque pays soir représenté par une fleur différente - la pivoine pour la Chine, le magnolia pour la Corée du sud et la fleur du cerisier pour le Japon - le prunier y jouit partout d’une grande popularité ».

Et il est effectivement exact de dire que la Chine, la Corée du sud et le Japon - ces trois civilisations cousines qui communient dans la même admiration de la philosophie classique de la Chine et, pareillement, de la culture pop japonaise – partagent aujourd’hui, bien évidemment, un même fond culturel dont seuls les discours nationalistes ont pu cacher la proximité et l’évidente parenté.

En effet, de récentes fouilles archéologiques ont récemment démontrées que le berceau de la riziculture asiatique, situé dans le Hunan, en Chine centrale (et non pas dans le Yunnan, dans le sud du pays, comme on le croyait encore jusque là...), s’était - il y a quelques six mille ans - constitué autour de la variété du riz dénommée... « japonica ». Une civilisation asiatique primordiale dite de « Chengtoushan » (ainsi dénommée en référence à son site de fouilles ’’éponyme’’ : dans la vallée du Chiang Jiang, anciennement ’’fleuve bleu’’) qui possède d’ailleurs de très nombreux points communs avec la civilisation japonaise naissante, également fondée sur la riziculture et la pêche.

Ainsi, en remontant le temps, on a pu découvrir incidemment les filiations historiques et culturelles entre deux civilisations qui se croyaient encore, jusque là, fondamentalement étrangères l’une de l’autre. Bref, comme on le voit bien ici - paradoxe de la xénophobie ordinaire et du ’’conditionnement’’ nationaliste - les frontières psychologiques que les communautés nationales tracent entre elles n’ont souvent décidément absolument objectivement rien à voir avec les faits matériels qui les inscrivent pourtant, les unes comme les autres, dans un monde commun...

Quel périmètre géographique pour l’EAC ?

Néanmoins le périmètre de cette future EAC varie très largement suivant les projets envisagés par les différents partenaires. Et bon nombre d’États asiatiques - redoutant le poids démographique et économique de la Chine – souhaitent voir s’élargir ce projet géopolitique à l’ensemble des États de l’actuelle « l’Association des nations du Sud-est asiatique » (Asean) [3].

Ainsi, autre signe de la recherche de mécanismes régionaux de régulation économique plus efficaces encore, les dix pays de l’actuelle Asean (ainsi que le Japon, la Chine et la Corée du sud) se sont récemment engagés [4] à se concerter régulièrement, dans le cadre d’un forum spécifique « Asean + 3 », sur des sujets d’importance et d’intérêt mutuel (comme les accords de libre-échange, la lutte anti-terrorisme ou des questions de sécurité collective, par exemple...).

De même, certains États membres de l’Asean (comme l’Indonésie et Singapour) craignent également que la Chine n’y acquiert un rôle trop dominant.. C’est pourquoi ils ont récemment proposé que cette future « EAC » puisse également englober l’Australie, la Nouvelle Zélande voire l’Inde. Et c’est également plus ou moins la position du Japon : toujours afin de faire contrepoids à la Chine...

Mais la Chine et la Malaisie veillent au grain. Et tiennent à défendre l’idée plus ’’restreinte’’ d’un projet centré sur l’Asean et la Chine qui reprend - presque trait pour trait - celui qui avait été en son temps proposé, au tout début des années 1990, par Muhammad Mahathir, alors premier ministre de la Malaisie. Un projet qui se heurte également, aujourd’hui, à l’opposition des USA (déjà mis en difficulté en Amérique latine depuis au moins septembre 2001...).

Déclaration de Dunhuang et vertus asiatiques...

Certes, ce processus de convergence politique des sociétés de l’Asie orientale reste formellement défini par la « Déclaration de Dunhuang ». Une déclaration formelle selon laquelle les autorités chinoises, sud-coréennes et japonaises ont alors [5] proclamé leur volonté conjointe de ’’construire, en Asie orientale, un espace commun reposant sur la non-violence, la symbiose et la recherche de l’harmonie’’.

Bien entendu, ce processus d’intégration politique en Asie orientale reste également conditionné par les efforts de mémoire que voudront bien faire et les uns et les autres. Et par l’état des relations sino-japonaises et nippo-coréennes (dans le contexte de l’actuelle crise nucléaire nord-coréenne) [6].

Cela dans un contexte politique extrême oriental bien particulier où pèse très singulièrement l’absence de repentir officiel de la part des autorités politiques japonaises. Et cela même aux yeux de voisins pour lesquels la naissance du sentiment patriotique moderne (et la construction de l’État-nation moderne...) ont souvent commencé par la lutte contre l’envahisseur occidental (ou nippon...). Alors même que le « pays du soleil levant » semble vouloir renouer avec des traditions diplomatiques (onusiennes ?) et militaires (otaniennes ? nucléaires ?) de niveau international.

Les craintes du Japon et l’opposition politique des États-Unis

Néanmoins, ce processus de rapprochement politique suscite, aujourd’hui, quelques réticences de la part du Japon (et de fortes inquiétudes de la part des États-Unis). D’abord parce que le Japon redoute de ne pas pouvoir faire le poids face à la Chine. Et ensuite parce que les deux alliés étasunien et japonais souhaitent que toute coopération régionale en Asie orientale soit désormais prudemment considérée à la lumière du rôle que la Chine voudrait bien jouer sur la scène internationale en faveur, bien entendu, de la paix et de la stabilité du monde.

Des inquiétudes qui trouvent leur origine dans la crainte d’une éventuelle future mise en place, à terme, de quelque super-puissance asiatique continentale non démocratique, susceptible d’être dominée par la Chine, susceptible de dominer l’Asie orientale. Et qui serait capable de ravir aux États-Unis – à terme – le leadership mondial. Des craintes américaines qui partent du principe que l’ « Apec » (« Forum de coopération Asie-Pacifique » dont ils ont été à l’origine de la création, en 1993) y perdrait très probablement toute utilité.

Des craintes qui reposent également sur l’extrapolation des théories « asiatiques » récemment élaborées par certains anciens dirigeants politiques de la région [7] et selon lesquelles les valeurs occidentales (comme la démocratie ou l’économie de marché) ne seraient donc pas des valeurs universelles...

Unions continentales et fédéralisme mondial

Comme on le voit bien ici - en Europe (avec l’Union européenne), en Afrique (avec l’UA), en Amérique du sud (avec la CSAN) comme en Asie orientale (avec l’EAC) - le regroupement des États-nations en entités continentales intégrées est une tendance lourde du monde contemporain. Ainsi bientôt, pour délibérer de certaines questions internationales, au lieu des deux cent et quelques États-nations souverains du monde actuel, on trouvera très probablement - les unes en face des autres - une petite dizaine de fédérations continentales...

En tout cas, ces considérations extrême-orientales d’aujourd’hui (et l’implication délicate des États-Unis dans ce processus encore inachevé à ce jour...) posent donc une question importante à tous les fédéralistes. À savoir qu’adviendra-t-il donc du monde de demain si l’on se contente, par la construction de blocs continentaux fédérés, de transférer les luttes et conflits de souverainetés depuis l’échelon (inter)national d’autrefois à l’échelon (inter)continental de demain.

Pour y répondre positivement et sans trop prendre le risque inutile et superflu de futurs conflits intercontinentaux entre nouvelles entités continentales à nouveaux rivales, il ne reste donc plus - à terme - qu’une seule hypothèse rationnellement envisageable : celle de la fédération mondiale...

- Illustration :

Le visuel d’ouverture de cet article est une carte tirée de l’Encyclopédie en ligne wikipédia.

- Sources :

À l’origine de cet article, de nombreux documents publiés dans l’hebdomadaire français « Courrier International » :

 « La pivoine, le magnolia et la fleur du cerisier » (document publié in ’’Nihon Keizai Shimbun’’ de Tokyo, repris in CI n°760 du 26 mai 2005 : p. 32).

 « Washington hostile à l’idée d’une Union régionale en Asie orientale » (document publié ’’Shukan Asahi’’ de Tokyo, repris in CI n°751 du 24 mars 2005 : p. 28).

 « Les États-Unis s’inquiètent des initiatives régionales en Asie » (document publié in ’’Los Angeles Times’’, repris in CI n°507 du 20 juillet 2000 : p. 45).

 « En Asie, le système financier reste fragile » (document publié in ’’Asahi Shimbun’’ de Tokyo, repris in CI n°507 du 20 juillet 2000 : p. 44).

Mots-clés
Notes

[1Projet porté, en son temps, par le japon et en tout particulier par M. Eisuke Sakakibara, ancien vice-ministre des Finances du Japon, candidat japonais malheureux - en 1999 - au poste de directeur du FMI comme successeur à Michel Camdessus.

[2Les pays signataires des accords internationaux de Chiang mai, signés en mai 2000 : les dix pays de l’Asean ainsi que la Chine, la Corée du sud et le Japon ; fameux dispositif depuis lors dénommé « Asean + 3 ».

[3Avec laquelle la Chine a signé, dès 2002, un accord d’amitié et de coopération prévoyant - à terme - la création d’une zone d’union douanière et de libre-échange.

[4Lors de leur sommet organisé en novembre 2004, au Laos.

[5En septembre 2004, à Lanzhou, dans la province chinoise du Gansu (Chine du nord-ouest).

[6Et, à ce seul titre, on se rappellera la récente « crise des manuels scolaires » qui, au printemps 2005, avait alors singulièrement opposé les opinions publiques, en Chine et au Japon...

[7Tels le célèbre premier ministre malaisien Mohamad Mahathir et le non moins fameux dirigeant singapourien Lee Kwan Yee...

Vos commentaires
  • Le 25 mai 2007 à 09:24, par Ronan En réponse à : Vers une Union régionale en Asie orientale ?

    - Complèments d’informations :

    Où l’on apprend - in « Courrier International » de ce jour (jeudi 24 mai 2007, page 34) que le modèle d’union régionale fait des émules dans le Pacifique. Et non plus seulement en Australie ou encore en seule Micronésie (qui sont deux Etats fédéraux...) mais en Mélanésie, plus précisément.

    En effet il s’avère (in « Les Mélanésiens ont choisi de faire bloc », article tiré du bimensuel spécialisé « The Diplomat » de Sydney) que les dirigeants des Etats mélanésiens de Papouasie-Nouvelle Guinée, des îles Salomon, du Vanuatu (ancien co-dominium franco-britannique des Nouvelles Hébrides), des îles Fidji (malgré le caractère dictatorial du régime actuel) et de... Nouvelle Calédonie (celle-ci étant représentée par un responsable du parti indépendantiste kanaque FLNKS) ont récemment scellé - le 26 mars dernier, à Port Vila (Vanuatu) - un pacte portant sur la formation entre tous ces Etats d’une union régionale :

    Le « Groupe des Pays Mélanésiens » (MSG) : une entité de près de 8 millions d’habitants à laquelle il est précisé que Timor Leste (ex-colonie portugaise puis territoire indonésien de Timor oriental) et l’Irian Jaya (ex-Papouasie occidentale, aujourd’hui possession indonésienne) auraient vocation à se joindre ultérieurement.

    Un « MSG » qui existait certes déjà depuis le milieu des années 1980, mais avec de seules prérogatives dans les domaines limités du commerce, de l’abolition des tarifs douaniers et de la coopération internationale. Et qui se verrait désormais là renforcé avec de nouveaux moyens (dont une présidence stable et un secrétariat permanent, à Port Vila - Vanuatu - voire la prochaine mise en place d’une force de sécurité permanente...). Avec pour raison d’être de promouvoir la coopération entre les pays mélanésiens indépendants et d’aider à l’être pour les pays qui ne le sont pas encore...

    D’après l’auteur de cet article la formation et le renforcement de ce bloc régional semble être là l’initiative politique la plus importante dans la région depuis que la plupart de ses membres ont obtenu l’indépendance. C’est là - pour les pays de la région - l’opportunité de définir ensemble des positions communes et de pouvoir se présenter de façon solidaire aux sommets internationaux ou dans les organisations internationales.

    Reste néanmoins à déplorer que cette ’’consolidation’’ du ’’bloc’’ mélanésien ne se fasse ici sans doute dans un esprit de défiance sinon de rancoeurs à l’égard des grands voisins (et puissances régionales) que sont l’Australie, la Nouvelle-Zélande (ainsi que le Royaume-Uni et la France ?) et ne se pose ici en alternative au secrétariat du « Forum du Pacifique », basé à Suva (îles Fidji) et actuellement dirigé par le diplomate australien Greg Urwin.

    La preuve : c’est le gouvernement de Pékin qui a obtenu le marché de la construction des bâtiments du futur secrétariat permanent du MSG à Port Vila, nouveau coin ’’chinois’’ enfoncé dans un échiquier ’’pacifique’’ qu’on croyait jusque là bien tenu par les occidentaux et nouveau signe de la ’’guerre stratégique’’ de plus en plus manifeste que se livrent depuis peu Pékin, Washington et Canberra dans le Pacifique.

    Bref, ici, ce qui préside à l’union des Etats, c’est sans doute moins l’idéal kantien de suprématie du droit que le désir plus pragmatique et plus cynique de mieux représenter - en tant que ’’bloc’’ - et mieux défendre de seuls intérêts. Et la volonté de certains de ces pays se dégager de l’influence occidentale, quitte - pour cela - à participer aux stratégies d’affirmation mondiales d’une autre grande puissance pas franchement très démocratique mais de plus en plus présente dans la région : la Chine.

  • Le 31 mai 2007 à 14:02, par Ronan En réponse à : Vers une Union régionale en Asie orientale ?

    - Compléments d’informations :

    Où l’on apprend (dans un article du très sérieux quotidien économique tokyoïte « Nihon Keizaï Shimbun » (i. e : ’’Journal économique du Japon’’) publié dans le « Courrier International » de ce 31 mai 2007 : ici, page 30) qu’en ce début mai 2007 s’est effectivement tenu - à Kyoto - une conférence internationale pan-asiatique (i. e : pays de l’ASEAN + Japon, République populaire de Chine et Corée du sud) sur toutes ces questions.

    Où l’on découvre que les chantiers évoqués dans l’article qui précède semblent effectivement commencer à concrètement prendre corps. Avec - dix ans après la grave crise financière que l’on sait - la création d’un dispositif de prévention des crises monétaires (par la mise en place d’une réserve commune de devises) et l’évocation d’un projet de future monnaie commune ’’est-asiatique’’ unique qui serait dénommée « ACU » (i. e : « Asian Currency Unit »).

    Pareillement, les ministres des finances des pays ayant participé à cette conférence de Kyoto auraient prévu la mise en place d’un accord de partenariat économique (élargi à l’Union indienne, à l’Australie et à la Nouvelle Zélande), prélude à la mise en place d’une zone de libre-échange puis à la création d’une communauté économique est-asiatique sur le modèle de l’Aléna ou de l’UE.

    Toujours est-il que dans le cadre de tels projets, le Japon (qui joue actuellement un rôle moteur dans ce processus en accueillant de telles conférences et en la personne - et par les initiatives - de l’ancien ministre japonais de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie Toshihiro Nikai), souhaite donner une perspective ’’mondialiste’’ à ce processus d’intégration régionale.

    Et ce, par la future création d’une ’’communauté environnementale et énergétique’’ permettant de lutter contre le réchauffement climatique en ’’transcend(ant) les limites étroites du nationalisme, du régionalisme’’ : vision qui serait là portée par une Asie aux ambitions écologiques résolument affirmées pour toute la planète.

    - Sources : « Pas d’union asiatique sans environnement » : article du « Nihon Keizaï Shimbun » (i. e : ’’Journal économique du Japon’’) publié dans le « Courrier International » n°865 de ce 31 mai 2007 : ici, page 30).

  • Le 28 août 2010 à 14:39, par Ronan En réponse à : Vers une Union régionale en Asie orientale ?

    Bon papier - toujours sur le même sujet - publié dans le « Figaro » de ce 21 août dernier, à l’occasion de cette annonce estivale comme quoi la Chine populaire viendrait de dépasser (en seuls termes de croissance trimestrielle, en cet été 2010) le Japon en tant que puissance industrielle.

    Où l’auteur (ici : Alexandre Adler) ne se contente pas d’opposer les deux grandes nations asiatiques en seuls termes de rivalités et de concurrences diverses et variées (économiques, politiques, diplomatiques, sportives, etc) comme l’auront alors fait la plupart des commentateurs.

    Mais où il rappelle de façon intelligente (il me semble...) les interpénétrations croissantes et les ententes fructueuses qui expliquent aujourd’hui les succès parallèles de ces deux économies : coopération économique, coordination monétaire (où l’on apprend que, depuis 1997, les exportations japonaises vers la Chine ont dépassées celles des Etats-Unis : une Chine qui, année après année, contribue ainsi davantage à la richesse japonaise).

    Bref : Chine et Japon semblent aujourd’hui bien résolues à progresser ensemble, sous la direction de dirigeants d’avenir qui semblent s’apprécier mutuellement, comme Ichiro Ozawa (libéral-démocrate, prochain premier ministre japonais ?!) et Bo Xilaï (actuel patron du Parti communiste de Chungking, nouveau chef de file des réformateurs chinois...).

    Soit la reprise d’un vieux « mot d’ordre » sino-japonais - « Dobu Dochun » (i.e : « même écriture, même culture »)- qui semble retrouver, aujourd’hui, toute sa pertinence et toute son acuité : donnant ainsi - enfin ! - un sens positif à la vieille idée de « Sphère de coprospérité asiatique », vieux concept géopolitique pollué par les souvenirs de la guerre sino-japonaise (et par les exactions japonaises lors de la seconde guerre mondiale). Où la perspective de guerre semble s’éloigner plus encore grâce à la mise en place de solidarités de fait (ce qui nous rappelle vaguement quelque chose...).

  • Le 10 octobre 2014 à 14:13, par xuan En réponse à : Vers une Union régionale en Asie orientale ?

    "le berceau de la riziculture asiatique, situé dans le Hunan, en Chine centrale (et non pas dans le Yunnan, dans le sud du pays, comme on le croyait encore jusque là...), s’était - il y a quelques six mille ans - constitué autour de la variété du riz dénommée... « japonica »"

    Ce passage est bête. Le nom savant de la variété de riz japonica de l’espèce Oryza sativa (ou riz domestique asiatique) a été donné par les botanistes occidentaux aux 18-19eme siècles pour la distingué morphologiquement de l’autre grande variété domestique asiatique indica selon des conceptions d’origines géographiques maintenant largement infirmés par la science. (L’origine de la plante Oryza remonte au Gondwana.) La domestication d’Oryza sativa quant à elle s’est produite d’abord dans le sud de la Chine, et les pratiques rizicoles inventées sur le continent dans les cultures des sites tels que ceux de Chengtoushan ou de Caoxieshan, avant d’arrivé au Japon à l’époque Yayoi.

Vos commentaires
modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?

Pour afficher votre trombine avec votre message, enregistrez-la d’abord sur gravatar.com (gratuit et indolore) et n’oubliez pas d’indiquer votre adresse e-mail ici.

Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Suivre les commentaires : RSS 2.0 | Atom