Union Européenne et Société Civile : une relation à parfaire

, par Traduit par Hélène Boussi Astier, Elena Montani

Union Européenne et Société Civile : une relation à parfaire

Chaque jour nous devons faire face aux limites de la démocratie représentative qui ne nous intègre dans la gestion de la chose publique (res publica) que tous les 4 ou 5 ans seulement. La distance entre les citoyens et les institutions grandit chaque jour un peu plus, la confiance en ceux qui nous gouvernent baisse, les besoins du quotidien semblent ne pas recevoir de réponse appropriée de la part des dirigeants au pouvoir.

Les citoyens des démocraties modernes, et plus particulièrement les organisations citoyennes reconnaissent les symptômes de cette dégénérescence ainsi que ses dangereuses dérives, et demandent fermement à participer davantage - régulièrement et de façon structurée - à la gestion quotidienne des politiques et réformes qui les affectent directement. En un mot, la démocratie représentative a de plus en plus besoin de la démocratie participative, afin de se perfectionner et d’être capable de faire des choix qui répondent, de manière effective, aux besoins des citoyens qu’elle doit représenter.

L’Union européenne a un grand avantage face à des états nations, désormais consolidés et structurés, et de ce fait, plus hostiles aux changements. Son espace public est en réalité toujours en construction. L’Union européenne n’a pas encore achevé la voie préconisée par les pères fondateurs de l’intégration européenne, qui décrivaient la démocratie supranationale au niveau continental comme son nécessaire point d’achèvement.

Une Europe qui soit réellement une valeur ajoutée pour ses citoyens, une Europe qui soit inclusive et ouverte, défendant des valeurs de paix, de liberté et d’égalité à l’intérieur comme à l’extérieur de ses frontières, une telle Europe ne sera pas dévalorisée par les hautes sphères de la bureaucratie et des administrations européennes. De même que les citoyens ont un besoin croissant d’Europe, l’Europe a très fortement besoin de ses citoyens pour décider ensemble de l’entité que nous voulons construire.

De même que les citoyens ont un besoin croissant d’Europe, l’Europe a très fortement besoin de ses citoyens pour décider ensemble de l’entité que nous voulons construire

La démocratie participative européenne, bien que loin d’être accomplie, prouve de manière grandissante qu’elle est un potentiel autant qu’une réalité souhaitée. Les institutions européennes ont ouverts de nombreuses voies de dialogues avec la société civile telles les consultations du Parlement européen au nom emblématique d’Agora - faisant référence par ce biais, à la gestion directe des affaires publiques dans les cités grecques - et le système de consultation de la Commission européenne, mis en place pour la quasi-totalité des différentes politiques.

Par ailleurs, le nouveau texte signé par les 27 chefs d’états et de gouvernement en décembre et toujours en cours de ratification_ le Traité de Lisbonne_ consacre un paragraphe entier à la démocratie participative, indiquant explicitement que « les institutions maintiennent un dialogue ouvert, transparent et régulier avec les associations et la société civile », et prévoit de nouveaux outils permettant la participation et l’implication des citoyens, telle l’initiative citoyenne et son million de signatures.

L’Europe est un bien commun, et ceux qui sont impliqués à plein temps ou pendant leur temps libre dans la défense des droits civils, sociaux et politiques dans leur propre région ou dans le monde, ont le droit et le devoir de faire entendre leur voix. Pour reprendre un fameux propos d’Altiero Spinelli, « l’Europe ne tombe pas du ciel » ; aujourd’hui plus que jamais nous pouvons construire le modèle que nous voulons.

Illustration : Agora au Parlement européen ; source : www.europarl.europa.eu.

Vos commentaires
  • Le 22 juin 2008 à 14:06, par arturh En réponse à : Union Européenne et Société Civile : une relation à parfaire

    L’UE des Etats nations (en réalité des souverains) d’un côté. L’UE des Etats de droit (en réalité des citoyens) de l’autre. Laquelle va gagner ? Depuis, par exemple, le Congrès de Vienne qui entérina la défaite des aspirations à la Démocratie nées en particulier avec la Révolution Française, la question reste ouverte. Si on en croit le Préambule du Traité de Lisbonne, c’est L’UE des Etats nations et des souverains qui gagne encore. Si on en croit le dernier référendum en Irlande et le verdict de la majorité de ses citoyens, c’est L’UE des Etats de droit et des citoyens...

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