Mais trois pays qui, en ce jour du nouvel an 2008, font néanmoins l’actualité.
Puisque voilà bien trois pays ’’euro-méditerranéens’’ dont l’apparition conjointe sur la scène internationale (et communautaire), en ce 1er janvier 2008, révèle cependant - très clairement - bien de ces grands enjeux internationaux, européens et... ’’euroméditerranéens’’ auxquels l’Union européenne risque d’être, très prochainement, urgemment confrontée...
- « Slovénie » : Un ’’ex-Yougoslave’’ aux commandes...
D’abord parlons d’abord brièvement de la Slovénie : ce petit pays des Balkans qui - tout premier Etat des anciennes républiques ex-Yougoslaves et l’un des tous premiers anciens Etats communistes d’Europe centrale à avoir officiellement rejoint l’UE (en mai 2004) - fut également (le 1er janvier 2007, il y a tout juste un an...) le premier Etat de cette turbulente région troublée du Sud-Est de l’Europe à avoir intégré la « zone Euro » [1].
Parlons donc rapidement de cette Slovénie car - à partir de ce premier janvier 2008 (et pour les six mois à venir) - ce pays va devoir assurer la lourde tache d’assumer la présidence formelle du Conseil de l’Union (présidence informelle de l’UE) pour les six mois à venir [2].
Avec, pour dossier ’’brûlant’’ et essentiel restant cependant à traîter, celui - évidemment - de l’avenir politique aujourd’hui contesté du Kosovo : cette ancienne province serbe qui - à ce jour majoritairement peuplée d’Albanais - aspire aujourd’hui à l’indépendance [3]
Et ce, malgré le refus de Belgrade et l’opposition maintes et maintes fois réaffirmée de Moscou, à l’heure même où le président russe Vladimir Poutine semble - mais à quel prix ?! - à nouveau électoralement ’’plébiscité’’ dans ses fonctions présidentielles (Nb : rappelons juste, pour mémoire, que lors des ’’élections’’ législatives du 2 décembre dernier, les partis de soutien à l’actuel président - et futur premier ministre ? - russe ont recueilli plus de 70% des voix...).
Un dossier ’’Kosovo’’ où la petite Slovénie apportera néanmoins à l’UE (et pour cause...) une connaissance exceptionnelle de cette région des Balkans, de ses turbulences, de ses turpitudes et de ses tourments. En espérant que son passé ’’yougoslave’’ et ses actuels (à nouveaux ) bons rapports avec Belgrade lui fourniront alors des atouts de ’’médiateur’’ très certainement non négligeables...
- « Malte » : Bienvenue dans « l’Euro-Méditerranée » !!!
Evoquons ensuite rapidement le cas de l’île de Malte. Notamment parce que ce pays - également récemment entré dans l’Union européenne, le 1er mai 2004 - a, lui aussi, récemment été admis dans la « zone Euro » [4].
Et rappelons juste que, pour ce faire, le gouvernement de Malte a dû accomplir là un véritable tour de force pour satisfaire aux ’’critères de convergence’’ d’éligibilité pour entrer dans la ’’zone euro’’ : seuils limites très stricts et très contraignants - pour le taux d’inflation, le déficit et la dette publique - pour tout pays candidat à l’entrée dans la zone euro. Malte s’offrant même le luxe d’être le meilleur élève de l’UE, en seuls termes de hausse des prix, avec un taux d’inflation de seulement 1.6% (soit le taux d’inflation le plus faible de toute l’UE).
Malte : un pays dont la situation géostratégique - au coeur même de la Méditerranée : zone d’importants échanges économiques (notamment énergétiques), de migrations humaines souvent douloureuses [5] et de confrontations religieuses lourdes de menaces (et à proximité géographique immédiate de la Libye ’’kadhafiste’’...) - a souvent, ces derniers mois, été très clairement mise en évidence.
Une île de Malte plus que jamais située au coeur des actuelles controverses sur l’Eurafrique, le co-développement, les politiques communautaires de l’immigration (et de l’énergie) et cette - aujourd’hui encore - trop nébuleuse « Euroméditerranée » actuellement en gestation (et pourtant, aujourd’hui, si chère au président français Nicolas Sarkozy...) [6].
L’ « Union méditerranéenne », cet ’’enfant chéri’’ du président français qui pose aujourd’hui de sérieux problèmes aux Etats-membres de l’UE (comme l’Allemagne, effectivement, mais aussi ces autres ’’latins’’ que sont l’Italie et l’Espagne...) : tant il semble aujourd’hui très clair que bon nombre d’Etats-membres de l’UE redoutent en fait aujourd’hui qu’un tel projet ne vienne, demain, ’’concurrencer’’ l’Union européenne (et sa seule et unique politique de voisinage qui soit vraiment ’’officielle’’ dans l’espace méditerranéen : le ’’processus de Barcelone’’) [7].
- « Chypre » : Ou « l’Europe, face à son avenir »
Enfin, attardons nous un moment sur le cas de Chypre. Notamment parce que ce pays - lui aussi pays ’’néo-adhérant’’ du 1er mai 2004 et également nouvel admis dans la « zone Euro » à partir du 1er janvier 2008 [8] - symbolise à lui seul la réussite économique et le pouvoir d’attraction mais également les états d’âme et actuelles difficultés de l’UE sur la scène internationale.
Rappelons donc ici, rapidement, que l’île de Chypre et la ville de Nicosie sont ici - après l’Irlande du nord, la Bosnie-Herzégovine et les deux Allemagne (après Belfast, Sarajevo et Berlin...) - le dernier pays (et la dernière ville...) d’Europe a être - aujourd’hui encore - coupés en deux par un mur militaire symbolisant une confrontation politique de nature nationale (nationaliste ?!) et ouvertement inter-étatique.
Soulignons donc égamment - rapidement, au passage - que l’île de Chypre est aujourd’hui l’un des ’’thermomètres’’ essentiels de la relation ’’euro-turque’’ [9] : cette relation - au combien passionnelle - qui pèse tant, négativement, sur la perception que nos contemporains ont aujourd’hui de l’Europe communautaire, cette future « Europe unie » aujourd’hui si péniblement en gestation...
Où l’on retrouve, bien entendu (comme quoi, tout se tient...), le plan ’’sarkozien’’ d’ « Union méditerranéenne » : projet géopolitique censé tout à la fois dynamiser l’espace méditerranéen au travers d’une ’"organisation politique intégrée’’ [10] et servir de ’’plan B’’ (voire de ’’solution de rechange’’...) face à une éventuelle perspective d’adhésion de la Turquie à l’UE, perspective à laquelle l’actuel président français semble rester un adversaire plus que jamais déterminé...
Un projet géopolitique « sarko-euroméditerranéen » qui semble ici, décidément, bien peu réaliste compte tenu des réactions déjà perceptibles (et déjà - on peut le dire - bien peu amènes) de certains Etats-membres de l’UE ; et eut égard à ces ambitions turques déjà très clairement formulées : Ankara réclamant aujourd’hui encore - très clairement - ni plus ni moins que le statut d’Etat-membre de l’UE... ou rien.
En ce nouvel an 2008, le ’’trio gagnant’’ de l’Union européenne porte donc les noms suivants : Slovénie, Malte et Chypre. Trois pays situés - à l’évidence (Euro, Kosovo, Eurafrique, Euroméditerranée...) - à la confluence des ’’gros dossiers’’ de l’actualité internationale et communautaire à venir.
Slovénie, Malte et Chypre : sans être pour autant des ’’tigres économiques’’, voilà donc trois pays en croissance rapide qui viennent là de rejoindre la « zone euro » (dont ils seront donc les 13’, 14’ et 15’ Etats membres...), renforçant celle-là tout en espérant qu’une telle adhésion pourra ainsi rassurer les investisseurs (et accélérer leur développement).
Force donc est de constater - en tout cas - que l’actualité a vraiment du génie : nous rappeler ainsi - si opportunément et en à peine quelques mots - quels seront donc, pour l’UE et son environnement géopolitique ’’proche’’, les principaux grands enjeux de leur plus proche avenir...
A la Slovénie, à Malte, et Chypre (ainsi qu’à tous les protagonistes de ces prochaines futures péripéties - à négocier au mieux, évidemment ...) nous ne pouvons donc que souhaiter une bonne année européenne, et une bonne année 2008 !!!
Suivre les commentaires : |