« Nous avons passé 15 jours en République Tchèque dans les villes de Olomouc et Prague. Je ne cache pas ma déception car nous sommes un peu passé « à côté » de ce pays. Seulement deux villes, une famille d’accueil à Olomouc et quelques jours avec deux jeunes journalistes à Prague, c’est peu ! Et c’est le problème que nous allons rencontrer tout au long du voyage. Mais c’est encore le début de notre aventure et nous ne sommes pas encore tout à fait au point. Il faut ajouter que l’hiver est pour nous un réel problème. Il nous limite aux grandes villes et aux grands axes routiers.
Néanmoins, pour une « mise en jambe », nous avons tout de même réussi à réaliser 9 interventions dans les lycées. Ces dernières ont concerné des lycéens de section bilingue français et anglais. Des jeunes comme chez nous avec lesquels nous avons passés de très bons moments. Pourtant, en règle général, nous les sentirons beaucoup plus résignés que les jeunes que nous avons l’habitude de côtoyer en France. Il est très clair qu’on ne leur avait jamais présenté la démocratie comme nous l’avons fait et qu’ils se sont presque étonnés à l’idée qu’ils pouvaient aussi s’impliquer ou réaliser des projets dans leur société, en bref qu’ils peuvent être des citoyens actifs.
Une jeunesse entre pessimisme et résignation
Lorsque je dis résignés, il faut même y ajouter pessimistes. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque durant notre première intervention, à la question « comment voyez vous l’Union européenne dans 30 ans ? Comment aimeriez-vous la voir ? » la réponse d’un jeune homme de 18 ans fut la suivante : « de toute manière, dans 30 ans, l’Union européenne n’existera plus ! Nous sommes trop différents, nous n’arriverons pas à nous entendre. » Mes efforts réussiront à lui faire voir d’autres possibilités avec un point de vue renouvelé, mais tout de même ! La résignation précoce de ces jeunes est troublante, voir inquiétante. Elle est sûrement le fruit de leur éducation, celle d’une génération qui a vécue sous le communisme et habituée à subir les événements plus qu’à pouvoir les influencer.

La conséquence de cette résignation est simple : ces jeunes n’ont quasiment aucun idéal, sont plutôt pessimistes et n’imagine pas une seconde qu’il puisse avoir une influence sur le cour des choses. Du coup ils n’ont jamais pensé à ce qu’ils pouvaient -eux- souhaiter, et comment ils aimeraient voir l’Europe, le monde. Nous ajouterons également que leurs connaissances sur l’Union européenne étaient inexistantes. Les programmes scolaires n’ont sans doute pas eu le temps de s’adapter. Mais tout de même !
A coup sûr ces jeunes risquent de ne pas être le « fer de lance » d’une Union européenne plus intégrée. Ils pensent tout d’abord à leur pays ou à le fuir. Ils ne pensent pas à l’Europe. Et si on leur parle de l’Union européenne, c’est à leurs yeux une construction économique qui permet -entre autre- de voyager plus facilement et d’avoir des opportunités à l’étranger. Rien de plus ! Jamais nous ne rencontrerons un jeune qui évoquera l’idéal européen de communauté politique supérieure. Et lorsque nous expliquons que c’est cet idéal qui est à l’origine de la construction européenne, ont nous regarde avec de gros yeux, voire on peine à nous croire.
Bon voyage !
Nous avons tout de même la satisfaction de constater que nos interventions ont un impact évident. D’ailleurs, nous avons un argument de choix : notre voyage, notre projet est la meilleure preuve qu’il est possible de réaliser ses rêves à condition de s’investir et de travailler. Un commentaire d’une élève sur notre blog nous apportera une satisfaction supplémentaire après notre première intervention : « C’est une super idée ! Je suis une des élèves d’Olomuc et je voudrais vous dire merci que vous êtes venu chez nous. Votre point de vue m’a vraiment inspiré, alors merci ! Et BON VOYAGE ! » Tereza Machacikova.

Pour terminer sur les deux villes que nous avons fréquentée, Olomouc et Prague, ainsi que les routes que nous avons empruntées, il est indéniable que la République Tchèque est un beau pays et qu’on s’y sent pleinement chez soit, en Europe. La ville de Prague est impressionnante de beauté même si le trop plein de touriste lui donne un côté « Disneyland » dommageable. Néanmoins c’est une ville internationale, très culturelle, une ville phare, qui attire. Tous les jeunes nous ont dit leur rêve d’aller étudier, travailler ou vivre à Prague.
Quant aux tchèques, que j’ai peu fréquenté, je les ai senti plutôt calmes, sans ambition ni frustration particulière, contrairement aux Polonais, par exemple. Ils répètent simplement, assez souvent, que la République Tchèque est « petite » et qu’elle ne peut réussir toute seule. Le besoin d’Europe est donc bien présent. Reste un travail immense en terme d’explication technique et historique de l’Union européenne ainsi que de réflexion sur les enjeux de notre avenir commun. »
-Illustrations ci-dessus : Panorama de la ville de Prague (cours de la Vlatva & vue sur le Hradcany), ’’Gros Horloge’’ de Prague (Orloj : Maison des échevins de la vieille ville) & Eglise cathédrale Sainte Marie de Tyn (ND Tynsky : Staromesta nametsky, place de la vieille ville). (Sources : Wikipédia).
1. Le 10 mars 2006 à 06:04, par Ronan Blaise
En réponse à : « Rêve d’Europe » en République Tchèque
Prochaines échéances électorales en République tchèque :
Les élections législatives des 2 et 3 juin prochains, principalement disputées entre le parti d’opposition ’’civique démocratique’’ (ODS) du Président de la République Vaclav Klaus, (mené par Jan Zahradil) et l’actuel parti majoritaire ’’social-démocrate tchèque’’ (CSSD) du PM Jiri Paroubek (mené par Stanislaw Gross).
2. Le 4 juin 2006 à 09:44, par Ronan Blaise
En réponse à : « Rêve d’Europe » en République Tchèque
Elections en République tchèque : Victoire de la droite libérale
Ce samedi 03 juin 2006 - selon les résultats définitifs de l’Office national des statistiques (CSU) - le Parti démocratique civique (ODS, droite libérale) a remporté les élections législatives en République tchèque, avec 35,38% des voix devant les sociaux-démocrates (CSSD) au pouvoir depuis huit ans.
Ainsi, le CSSD du Premier ministre Jiri Paroubek, obtient 32,32% des voix : le Parti communiste n’a obtenu que 12,81% des voix ; l’audience des chrétiens-démocrates (KDU-CSL) baisse à 7,22% tandis que les Verts (SZ) accèdent pour la première fois au Parlement tchèque, avec 6,29 % des voix.
A noter que le taux de participation a été de 64,47 %, soit bien plus important qu’aux élections législatives de 2002 (58%).
Le président tchèque Vaclav Klaus a annoncé samedi soir à Prague qu’il engagerait lundi des négociations sur la formation d’un nouveau gouvernement avec l’ODS (droite libérale), arrivée hier en tête des élections législatives après neuf ans d’opposition.
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