« Pour une réforme politique de l’Union européenne, tous derrière le Parlement ! »

, par Le Bureau national des Jeunes Européens - France

« Pour une réforme politique de l'Union européenne, tous derrière le Parlement ! »
© Services audiovisuels du Parlement européen

Les Jeunes Européens France accueillent avec satisfaction l’adoption de la résolution sur le rejet de la proposition budgétaire pour le cadre financier pluriannuel.

Dans les manœuvres sans fin destinées à doter l’Union d’un budget ambitieux, un nouveau rebondissement a eu lieu ce mercredi 13 mars.

Un difficile vote par le conseil proposait il y a un mois un budget d’une faiblesse sans pareille. Le budget de l’Union avait été réduit pour une première fois dans l’histoire de la construction européenne en n’atteignant même pas 1% du PIB de tous les Etats membres réunis. Aucune place n’avait été faîte tant à des ressources propres qu’à des fonds destinés à financer des projets d’avenir pour faire sortir l’Union de la crise. Peu après la fin des négociations entre les chefs d’Etat et de gouvernement, les cinq présidents des principaux groupes du Parlement européen avaient décidé de tenir tête à cette proposition de budget inacceptable. Nous attendions des actes plus tangible, c’est depuis hier chose faîte !

Le Parlement européen, réuni en séance plénière ce mercredi a voté une résolution à une écrasante majorité (506 voix contre 161) qui vise à dénoncer le projet de budget proposé par les Etats membres. Ne mâchant pas leurs mots, les représentants du peuple européen ont attaqué avec force et raison le fossé entre ce projet ultra-minimaliste et les objectifs affichés de croissance de l’Union. Alors qu’une demande d’amendement visant à enlever de la résolution l’idée de « rejet du budget » a échoué, le Parlement semble déterminé à poursuivre son bras de fer avec le Conseil.

Par ce vote, les négociations sont ouvertes entre le Parlement et le Conseil. Les Jeunes Européens France soutiennent avec la plus grande détermination le Parlement dans ses demandes et en particulier l’augmentation de la part des ressources propres dans le budget de l’Union.

L’Union, pour avoir un poids et mettre au point des politiques de relance efficaces, doit avoir un budget conséquent, ambitieux et indépendant des Etats membres. Le Parlement, dans son opposition tout à fait légitime au Conseil, rappelle les ambitions que l’Europe doit porter et l’attente de ses citoyens.

Néanmoins, si le Parlement profite de cette occasion pour rappeler son indépendance et l’étendu de ces compétences, ce dont on ne peut que se satisfaire, la résolution reste lacunaire. En refusant de débattre sur l’augmentation de l’enveloppe budgétaire globale, acceptant implicitement un budget au montant ridicule face aux enjeux actuels, les eurodéputés refusent d’aller au bout de leur logique. Le montant global doit constituer le cœur du débat, les questions de flexibilité ou de renégociation du budget, bien qu’importantes, ne restent que subalternes face au montant en lui-même.

Les Jeunes Européens appellent donc les eurodéputés à garder la position ferme qu’ils viennent d’exprimer durant les négociations mais aussi à s’affirmer encore plus en allant, s’il le faut, jusqu’à refuser le budget lors de son vote en juillet.

Le vote de mercredi rappelle le rôle de nos représentants élus directement. Nous verrons si l’intérêt général des citoyens européens, représenté et porté par son Parlement réussit pour la première fois dans l’histoire de l’Union à imposer sa conviction face à l’égoïsme étatique. Il est certain que l’Union sortira changée de cette crise institutionnelle et nous l’espérons dans le bon sens.

Nous invitons tous les jeunes à envoyer des marques de soutien à leurs députés européens en leur demandant de tenir ferme ! Lettres papiers, messages Facebook, tous les moyens sont bons, nous souhaitons que cette résolution ne soit pas une fin en soi mais les prémices de réformes de grande ampleur de l’Union européenne vers un système fédéral.

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Vos commentaires
  • Le 16 mars 2013 à 20:17, par Scripta manent En réponse à : « Pour une réforme politique de l’Union européenne, tous derrière le Parlement ! »

    Vous avez raison : l’Union européenne a besoin d’un budget beaucoup plus étoffé, qui permettrait d’ailleurs aux Etats membres de faire des économies grâce à une mutualisation intelligente des moyens. Mais ne boudons pas notre plaisir : la résistance du Parlement européen en ce début mars 2013 n’est qu’une première étape !

    Bien joué le Parlement européen !

    Le Parlement européen vient de mettre à exécution (13 mars 2013) la « menace » qu’il avait agitée au lendemain du Sommet européen de février 2013 : il a rejeté par 506 voix contre 161 le projet de budget (en fait surtout le cadre financier 2014-2020) élaboré par le Conseil. Cette large majorité confirme que le Parlement a su développer une personnalité et une cohérence propres, ainsi qu’une forte autonomie, vis-à-vis des partis nationaux mais aussi des autres institutions européennes. Notons au passage la belle vertu politique de certains députés qui prennent ainsi le risque de ne plus figurer parmi les candidats de leur parti pour les prochaines élections européennes.

    Certains auraient souhaité une position encore plus radicale, mais cette contestation marque une première étape, qui fera date dans la construction européenne et qui tranche très heureusement avec le rase-mottes politico-budgétaire pratiqué par le Conseil sur le même sujet.

    Contestation fort habile au surplus puisque, ne mettant pas en cause le montant global du cadre financier pluriannuel - pourtant largement réduit par rapport aux demandes initiales du Parlement et de la Commission - elle évite de placer le débat sur un terrain qui aurait permis aux chantres de la rigueur de stigmatiser une prétendue irresponsabilité des députés.

    Au lieu de cela, le Parlement a formulé des demandes frappées au coin du bon sens, qu’il sera d’autant plus difficile de critiquer et de refuser : possibilité de transférer des crédits inutilisés d’un exercice sur l’autre et d’une affectation à une autre ; retour aux principes fondateurs, c’est-à-dire à des ressources financières propres à l’Union européenne, par opposition aux contributions directes des Etats, très propices aux tractations électoralistes et à courte vue ; possibilité de réviser à mi-parcours le cadre financier 2014-2020. Voila qui promet de beaux débats avec le Conseil. Comment notamment nier qu’il pourrait être opportun, en 2016/2017, de réexaminer le cadre financier à 7 ans, pour tenir compte des évolutions de tous ordres susceptibles d’intervenir d’ici-là et permettre au Parlement élu en 2014 de faire valoir son opinion ?

    Le Parlement, dont le Conseil et la Présidence européenne n’ont guère écouté les avis, pourtant mesurés, au cours de la longue période de préparation budgétaire, sera d’autant plus enclin à tenir ferme qu’un échec de la codécision aurait pour premier effet de reconduire en 2014 le budget de 2013, majoré de l’inflation (en vertu du point 30 de l’Accord interinstitutionnel de 2006 entre le Parlement européen, le Conseil et la Commission, sur la discipline budgétaire et la bonne gestion financière), c’est-à-dire à un montant sensiblement plus élevé que celui arrêté par le Sommet de février. C’est donc désormais le Parlement qui tient le Conseil par la barbichette. Bien joué !

    www.citoyensunisdeurope.eu

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