Pour Xavier Darcos, il y a trop de saupoudrage dans l’utilisation des fonds de cohésion

, par Samuel Aburto

Pour Xavier Darcos, il y a trop de saupoudrage dans l'utilisation des fonds de cohésion

Xavier Darcos, Ministre du Travail, est la tête de liste UMP en Aquitaine pour les élections régionales. Il répond aux questions des Jeunes Européens - Bordeaux.

Samuel Aburto : La Région Aquitaine apparaît géographiquement comme à la marge de l’Europe : qu’est-ce qui fait d’elle malgré tout un pôle d’attractivité de dimension européenne ?

Xavier Darcos : L’Aquitaine n’est pas du tout à la marge de l’Europe. Elle occupe une place privilégiée sur la côte atlantique et au contact de la région d’Euskadi qui, jusqu’à la crise, a été la plus dynamique d’Europe. Elle constitue, avec Midi-Pyrénées, la première région mondiale pour l’industrie aérospatiale. Sa forêt est la plus grande d’Europe, et l’enjeu climatique lui donne une nouvelle dimension économique. Elle est la première région agro-alimentaire de France. Enfin, aucune autre région n’a un potentiel touristique aussi varié : océan, montagne, forêt, bassin d’Arcachon, terroirs du Périgord ou du Pays basque, sans oublier un sens de la fête unique en France.

Samuel Aburto : Comment comptez-vous améliorer la représentation de la Région Aquitaine dans les instances européennes ? Quels moyens, à la fois humains et financiers, comptez-vous allouer à cet égard ?

Xavier Darcos : Techniquement, la région Aquitaine a une antenne administrative de très bonne qualité à Bruxelles. Politiquement, les choix internes au PS ont privé l’Aquitaine de deux de ses députés européens. Heureusement, Alain Lamassoure, notre tête de liste des Pyrénées-Atlantiques, a été réélu à Strasbourg où il occupe désormais la fonction très influente de Président de la commission des Budgets.

Mon intention n’est pas de jouer « perso » à Bruxelles, mais d’associer à nos démarches la ville de Bordeaux, la CUB et les grandes collectivités territoriales de la région pour montrer que nos projets sont portés par tout le territoire, toutes sensibilités politiques confondues.

Samuel Aburto : On sent jusqu’alors une certaine frilosité des élus à mettre en avant l’action de l’Europe lorsque celle-ci intervient dans ce qu’ils estiment être leur « pré carré », ne pensez-vous pas que le changement de mentalité doit venir en premier lieu des élus eux-mêmes ?

Xavier Darcos : Oui, bien sûr ! Il est trop facile de faire de l’Europe le bouc émissaire de ce qui va mal, tout en tirant le bénéfice politique de l’argent qu’elle dispense généreusement : pour la seule région Aquitaine, 4 600 projets vont pouvoir être financés pour la période 2007-2013 !

Samuel Aburto : Au titre de la programmation 2007-2013, la Région Aquitaine va bénéficier de 579 millions d’euros d’aides financières des différents fonds structurels de l’UE. Quel regard portez-vous sur l’utilisation qui en a été faite jusqu’à présent ? Estimez-vous ces choix judicieux ? Si vous êtes élu, quels grands projets futurs bénéficiant d’un co-financement de l’UE porteriez-vous ?

Xavier Darcos : Je crois sincèrement, tout comme Alain Lamassoure, qu’il y a beaucoup trop de saupoudrage. A ce niveau, on est à la limite du clientélisme.

Il n’est légitime de solliciter les fonds européens, c’est-à-dire les contribuables allemands ou danois, que pour financer des opérations de dimension européenne, de portée européenne, ou des projets pilotes dont l’expérience peut intéresser toute l’Europe : programmes de recherche, réaménagement urbain, revitalisation de zones rurales, grandes infrastructures de transport et de télécommunications, grands projets transfrontaliers.

A cet égard, le projet de LGV sud-Europe – Atlantique est pour nous au tout premier rang de nos priorités : il serait lamentable qu’un retard supplémentaire prive la région de cet atout économique essentiel… et de l’aide communautaire pour le tronçon transfrontalier entre Dax et Vitoria.

Samuel Aburto : Selon vous, la décentralisation française a-t-elle donné suffisamment d‘autonomie aux régions dans la gestion des fonds communautaires et la sélection des projets de développement ? Ne nous dirigeons-nous pas vers une départementalisation des politiques préjudiciable à l’action européenne ?

Xavier Darcos : C’est le risque, en effet, si la réforme des collectivités territoriales ne donne pas sa pleine responsabilité à la région. L’Allemagne et l’Espagne nous donnent l’exemple en la matière.

Samuel Aburto : Le mot Europe n’apparaît pas une seule fois dans votre projet pour l’Aquitaine disponible sur votre site de campagne, pourquoi ?

Xavier Darcos : Question amusante, que je ne me suis pas posée ! Le mot « Europe » n’apparaît guère plus que le mot « France », parce que toute la politique régionale est désormais immergée dans les orientations et les décisions prises à Bruxelles comme à Paris. Je viens d’évoquer la LGV et les relations transfrontalières. Mais quand je rencontre les producteurs de lait, ils me parlent de la réforme de la PAC.

Le développement de la filière bois, dont le Conseil régional s’est désintéressé jusqu’à la tempête Klaus, amènera la région à travailler en liaison étroite avec le Ministère compétent et la Commission européenne. Nos pôles de compétitivité, dans l’aéronautique ou l’agro-alimentaire, émargent largement sur les crédits du programme cadre recherche. Un investissement comme le projet First Solar en Gironde ne peut se faire sans l’habilitation européenne des matériaux utilisés.

Illustration : Xavier Darcos et Alain Lamassoure en campagne à Biarritz

Source : Equipe de campagne de Xavier Darcos

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