Göteborg vs. Stockholm
On lit souvent dans les guides de voyage suédois qu’il existerait une concurrence silencieuse entre Göteborg et Stockholm. Le nœud de communication suédois, les deux plus grosses villes du pays, sont en concurrence constante : plus belle, plus chic, plus flamboyante. Après la crise et les faillites des chantiers navals dans les années 1970, Göteborg a rattrapé la capitale de la côte est. Entre temps la ville est passée de la prude image du centre industriel et commercial à une métropole dynamique.
Là le gratte-ciel se fond mieux dans le paysage : il devrait être haut de 200 mètres, comme le maire de Göteborg l’a fait savoir. Son homologue Sten Nordin souhaite maintenant construire une tour similaire. Evidemment plus haute que celle de la « concurrence silencieuse », à savoir le plus haut bâtiment d’Europe du Nord. Un colosse, qui répond à la pénurie de logements de Stockholm : 385 logements, un restaurant et un Sky bar sont prévus. Le coût de ce projet colossal n’est pas encore connu.
Besoin de logement dans les grandes villes
Pour qui arrive à la capitale suédoise, la trouvera exiguë. Selon un rapport de « Radio Suède », la moitié de tous les nouveaux étudiants doit attendre de quatre à six ans avant de recevoir un logement. Un quart d’entre eux envisage ainsi de quitter Stockholm. Une enquête de l’institut d’opinion « Skop » pour le syndicat des locataires révèle que dans la capitale suédoise, moins de la moitié des jeunes âgés de 20 à 27 ans vivent dans leur propre logement. Les raisons seraient le manque criant de logements et le prix élevé des loyers. Mais à quoi ressemble la situation dans le reste de l’Europe ? Les jeunes familles dans les pays en difficultés financières comme la Grèce, l’Espagne et le Portugal sont particulièrement touchées. Puisque les hypothèques et les loyers ne sont plus versés, des centaines de milliers de personnes se retrouvent sans abris. Cependant dans des pays solvables financièrement comme la France, la détresse immobilière est presque aussi chronique. Selon les chiffres actuels, il manquerait un million de logements. Désormais une loi a été adoptée, qui oblige toutes les communes à construire d’ici à 2020 un nombre suffisant de logements sociaux, pour donner un toit avant tout aux familles pauvres.
Limitation des prix des loyers vs. Marché libre
En Allemagne pendant ce temps-là, la détresse immobilière a atteint la campagne électorale. Le candidat SPD, Peer Steinbrück, avait annoncé qu’en cas de victoire aux élections fédérales du 22 septembre, il aurait souhaité mettre en place une limitation de la hausse du prix du loyer à la relocation — « généralisée ». Il prévoyait de plafonner la hausse du loyer par nouvelle période de location à maximum 10 % des prix pratiqués localement. Le loyer, au cours d’un bail de location, ne pourrait pas augmenter de plus de 15 % par rapport aux trois années précédentes. Le président des parlementaires de Die Linke (« La Gauche ») exige que le logement en tant que droit fondamental reste accessible à tous. Dans les rangs des Verts et de la CSU il y a des revendications similaires. L’action politique se traduirait donc par l’interdiction légale des hauts loyers.
Les experts sont plutôt critiques face à cette idée, car les investisseurs privés pourraient en être refroidis. Ils encouragent les villes à libérer plus de surfaces dans les quartiers urbains desservis par les transports, pour créer des zones de logement attractives. Depuis des décennies, les incitants fiscaux et les subventions ne cessent d’être réduits, et la pression se fait désormais sentir sur les zones fortement peuplée. Plusieurs grandes villes comme Hambourg ou Francfort souhaitent répondre au problème par un meilleur financement des idées innovatrices. Une tour chère comme à Stockholm, est au contraire beaucoup moins considérée comme une vraie alternative.
1. Le 2 octobre 2013 à 11:32, par tnemessiacne
En réponse à : Pénurie de logements en Europe : un problème, plusieurs pistes
Aux États-Unis ils considèrent que le loyer ne doit pas dépasser 30 % des revenus d’un ménage, c’est pourquoi ils offrent des subventions à 30 % des ménages dont le loyer dépasse ce pourcentage. Le montant de l’enveloppe est voté chaque année par le Congrès, compétence fédérale.
En Europe, des voix se font entendre pour incorporer des indicateurs sociaux dans les plans de réformes engagés par les États-membres et surveillé par la Commission. Ils pourraient y inclure un minimum de logement sociaux et un minimum de subventions comme les APL.
Ces voix se font entendre au sein même de la Commission puisque que c’est le commissaire (PSE) à l’emploi, aux affaires sociales et à l’inclusion László Andor qui milite pour l’incorporation de ces critères sociaux.
Si il pouvait y avoir d’autres thématiques intéressantes sur le Taurillon, c’est comme celà qu’il faut préparer les élections.
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