Dans ce contexte, entrepreneurs détiennent un rôle crucial : ce sont eux qui abandonnent les secteurs plus traditionnels pour ouvrir la voie aux industries génératrices d’emplois et de croissance.
Il semble aujourd’hui que beaucoup de communautés [NdTr : espagnoles] aient fini par comprendre combien il est important de respecter les patrons et les entrepreneurs. Je parle d’« entrepreneurs » et de « patrons » car je m’étonne du regain de popularité du mot « patron », vu la connotation négative qu’il transmet pour certains. Quoi qu’il en soit, je pense que la récente reconnaissance du rôle des entrepreneurs est très positive pour la société.
En Navarre, nous pouvons nous vanter de notre grande tradition entrepreneuriale et de la nouvelle vision de la société civile envers le mouvement entrepreneurial. En outre, les nombreuses associations d’entrepreneurs réputées de notre communauté (Confédération des entrepreneurs de Navarre, Association des entrepreneurs de la Ribera, Association des jeunes entrepreneurs de Navarre, Association des femmes entrepreneures et directrices de Navarre et bien d’autres encore) ont donné lieu à des mouvements intéressants, tels que la communauté NASF, qui a pour but de sensibiliser les citoyens à l’importance du travail des entrepreneurs, générateurs d’emplois et de richesse chez nous. Ce n’est pas un hasard si nous tous, hommes politiques, abordons ces sujets. Lorsqu’on parle de promesse de création d’emplois et de richesse, tout le monde veut être de la partie. Néanmoins, il convient de préciser que tout n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît.
Si l’on s’intéresse aux résultats de la majorité des projets gouvernementaux de soutien aux entrepreneurs, on peut voir qu’ils ne correspondent pas aux attentes. Beaucoup pensaient qu’il suffirait d’investir plusieurs millions pour que tout aille mieux. Mais il semble qu’il en ait été autrement. Où cela a-t-il coincé ?
Pour être franc, je pense que nous avons manqué de modestie et que nous n’avons pas été capables de nous apercevoir que les politiques de soutien aux entrepreneurs, basées sur nos idées et notre analyse, auraient également dû se baser sur les propositions élaborées par les entrepreneurs eux-mêmes, qui souhaitent trouver des solutions. Ce sont eux qui tentent réellement, au jour le jour, de résoudre les problèmes liés au démarrage et à la gestion d’une entreprise. Si nous discutons avec eux, leur rendons visite et tentons de nous mettre à leur place, nous parviendrons sans doute à construire des politiques plus solides à moyen et long termes ; des politiques qui permettront aux entrepreneurs de favoriser l’emploi et la richesse dans notre pays et dans nos communautés.
Ce message et cette analyse m’ont été lancés par plusieurs entrepreneurs espagnols, issus de différentes communautés. Ils m’ont rappelé que pour les comprendre, nous devions être prêts à les laisser nous expliquer ce dont ils ont besoin.
Tant et si bien qu’avec le soutien de nombreux entrepreneurs, nous avons proposé à la Banque européenne d’investissements (BEI) de cesser de consacrer la majorité des aides aux infrastructures et de les transférer aux PME. La raison est simple : nous devons lancer des politiques qui permettent aux entrepreneurs (ou patrons, appelez-les comme bon vous semble) de s’autofinancer. Nous devons faire en sorte que des secteurs prometteurs, tels qu’internet, aient plus de poids que la construction, secteur ayant un faible potentiel de croissance.
Mais l’élément le plus important de notre proposition, et dont nous sommes les plus fiers au Parlement européen, c’est qu’elle est à l’initiative de plusieurs entrepreneurs et d’autres institutions avec lesquelles je me suis entretenu, et qu’elle a permis d’arriver à la conclusion que la BEI serait capable de transférer les crédits aux PME rapidement et efficacement. Travailler en collaboration avec les parties concernées est le meilleur moyen de soutenir ceux qui peuvent nous sortir de cette situation. J’ai l’intime conviction que la voie de la collaboration et de l’écoute active sera décisive dans la création d’emplois et de richesse par le biais des entrepreneurs. Sans les entrepreneurs, nous ne sortirons de la crise ni en Europe, ni en Espagne, ni en Navarre.
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