Les Verts et la présidence de la Commission européenne

Interview vidéo

, par La Rédaction du Taurillon

Les Verts et la présidence de la Commission européenne

Lors de la conférence de presse des Verts « européens » du 10 octobre à Montreuil (93), le Taurillon en a profité pour interroger Philippe Lamberts (Belgique), Monica Frassoni (Italie) et Daniel Cohn-Bendit (France) sur les futures élections européennes.

Le Taurillon a notamment interpellé les Verts sur la campagne Who is your candidate : à savoir que pensent-ils de l’idée de présenter un candidat au poste de président de la Commission européenne.

Plutôt favorable à l’idée, les Verts voudraient même réaliser une « coalition gouvernementale » sur une ligne « anti-Barroso » et ainsi imposer un débat sur une ligne droite-gauche mais cette fois-ci au niveau européen.

L’interview vidéo

Retranscription de l’interview

Le Taurillon : Ne faut-il pas un espace public européen pour avoir une vraie élection européenne ?

Philippe Lamberts : Oui bien sûr. Nous plaidons et même nous agissons pour la construction d’un espace politique européen. Non pas pour se substituer aux espaces publics nationaux, régionaux et locaux, je crois qu’il y a de la place pour tous, mais il serait insensé quand vous êtes confrontés à des enjeux comme la crise financière aujourd’hui de nier la nécessité absolue d’avoir un espace politique européen.

Le Taurillon : Faut-il que les partis européens présentent un candidat au poste de président de la Commission européenne ?

Daniel Cohn-Bendit : Je crois que, pour nous, cela serait un peu présomptueux un candidat à la Présidence car il faut avoir une majorité au Parlement et une majorité au Conseil. On peut rêver mais ce sera difficile pour les Verts d’avoir cette majorité.

Il est vrai que c’est un débat au sein des Verts européens. Moi je défends l’idée qu’il faut personnaliser cette campagne au niveau européen. Il ne faut pas seulement avoir un programme commun (ce qui est évident) ou des actions communes car on sait que dans une campagne que c’est porté et symbolisé par des personnes. Donc il faut trouver un moyen de personnaliser la campagne au niveau européen.

Monica Frassoni : C’est une discussion qui s’est ouverte dans mon pays, en Italie. Cela va dans le sens de ce besoin de personnalisation et surtout de la traduction en politiques qui s’opposent les unes aux autres au travers de cette question de la présidence de la Commission.

En fait, nous voudrions bien rompre avec l’idée de la confirmation inévitable et inéluctable de M. Barroso à la présidence de la Commission. Pour cela, il nous faut trouver des convergences avec les autres.

Le Taurillon : Les Verts vont-ils proposer des listes transnationales ?

Philippe Lamberts : Ce que nous envisageons c’est de regarder ce que nous pourrons faire avec les candidats dont nous disposons non pas pays par pays mais de manière transnationale. Donc vous verrez dans cette campagne des exemples de candidats dans un pays A qui viennent du pays B. Et pas seulement des candidats issus de l’immigration. Nous aurons vraisemblablement une tête de liste qui sera prêtée par un pays à un autre.

Le Taurillon est partenaire de la campagne Who Is Your Candidate ? :

 Le président de la Commission européenne ne doit plus être nommé dans le huis clos du Conseil européen.
 Au contraire, le Président de la Commission européenne doit être désigné par le Parlement européen, c’est-à-dire les représentants des citoyens, comme le suggèrent les articles 9A et 9D du Traité de Lisbonne.
 En conséquence, les partis politiques représentés au Parlement européen doivent, suffisamment tôt avant les élections européennes de 2009, répondre à la question : Quel sera votre candidat à la présidence de la Commission ?

Pour signer la pétition : ici.

Illustration : photographie réalisée à l’occasion de la conférence de presse.

Vidéo réalisée par Fabien Cazenave.

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Vos commentaires
  • Le 14 octobre 2008 à 17:35, par Krokodilo En réponse à : Les Verts et la présidence de la Commission européenne

    « Nous plaidons et même nous agissons pour la construction d’un espace politique européen. »

    Et pour remplir cet espace politique européen, ils ont fait leur site monolingue en anglais... « The greens » ! Témoignant ainsi d’un manque évident de réflexion sur la communication entre Européens.

  • Le 14 octobre 2008 à 18:46, par Fabien Cazenave En réponse à : Les Verts et la présidence de la Commission européenne

    C’est vrai que c’est très étonnant de leur part. Surtout qu’avant la conférence de presse, je les entendais échanger qui en allemand, qui en italien, qui en anglais...

    Surtout qu’il est décevant de voir qu’il y a apparemment une option pour avoir les articles potentiellement en plusieurs langues mais qu’il n’y a systématiquement que l’anglais qui existe.

    M’enfin, tout le monde est améliorable : le site de la Jef Europe est tout en anglais malgré une bonne partie de ses membres qui est très attachée au multilinguisme (même au sein de son bureau européen...).

  • Le 14 octobre 2008 à 18:52, par Ronan Blaise En réponse à : Les Verts et la présidence de la Commission européenne

    Et dans quelle langue « universelle » aisément compréhensible de tous auraient-ils donc dû mettre leur logo ?! Hum, dans quelle langue ?! Oui, oui, oui : dans quelle langue ?!

  • Le 14 octobre 2008 à 20:37, par Valéry En réponse à : Les Verts et la présidence de la Commission européenne

    Il manque surtout un lien sur le site français vers le site européen. Sur le Taurillon c’est là =>

    Le site des Verts européens est en trois langues. Pas l’espéranto il est vrai.

  • Le 15 octobre 2008 à 13:50, par krokodilo En réponse à : Les Verts et la présidence de la Commission européenne

    Ah oui, alors rien à redire, j’étais sur le lien que vous avez signalé dans votre autre article : http://www.europeangreens.org/cms/default/rubrik/9/9034.htm

    le site dans les trois langues de travail, c’est bien, je ne vais pas défendre l’italien, l’espagnol ou le polonais à leur place...

    Ronan,

    A mon avis, cette ironie tombe à plat : si c’est une allusion à l’espéranto, je crois effectivement que « la verduloj » serait plus compréhensible par les langues romanes (verde, vert) que « green » - à l’exception des élites habituées à négocier sur les greens... Chaque usage de l’anglais seul, même pour un logo, renforce sa position de lingua franca de l’UE, ce qu’il est déjà de toute façon. Mais je songeais moins au logo qu’ à leur site, qui semble effectivement être ailleurs en 3 langues. Bravo à eux donc. Tant que j’y suis, voici les dernières nouvelles (d’hier) du front du mensonge de l’UE multilingue :

    "The findings above bring the European coordinator to formulate recommendations ;(…) Introduce English as « langue véhiculaire » for all services related to port approach and operations." Luis Valente de Oliveira, European Coordinator for Motorways of the Sea – Priority Project 21 (0ct 2008) http://ec.europa.eu/ten/transport/coordinators/index_fr.htm

    Il devrait également s’y trouver une proposition de langue commune pour le ferroviaire, mais je n’arrive pas à la dénicher... Pendant que les politiques se gargarisent de multilinguisme, l’Europe, la vraie, est anglophone, et de plus en plus.

  • Le 15 octobre 2008 à 14:07, par krokodilo En réponse à : Les Verts et la présidence de la Commission européenne

    Pour adoucir ma remarque sur la vraie Europe, je ne voulais pas dire que les politiciens, jeunes Européens ou moins jeunes, ne sont pas dans la vraie Europe, mais qu’à part eux (et peut-être le juridique, et quelques relations extérieures avec une poignée de pays francophones), tout ce qui est organisations intergouvernementales et coopérations dépendant de l’UE, absolument tout se fait en anglais, et de plus en plus, comme le montre cette proposition maritime. Les meilleurs trains sont français et allemands, et quelle langue va être proposée pour le ferroviaire ? Ca devait être dans un des rapports d’hier, mais soit je l’ai raté, soit les rapporteurs ont pensé que ça se ferait « naturellement » sans le dire, d’autant que tous les rapports sur le système technique intégré sont en anglais, et que le vocabulaire technique correspondant doit l’être aussi. Tant que nous n’accepterons pas cette vérité, et que nous refuserons d’en discuter, l’anglais progressera jusqu’à son officialisation comme lingua franca de l’UE. Si au moins la GB reversait à l’UE un gros chèque annuel du montant de la fortune qu’elle retire de cette hégémonie. Au contraire, ils ont des « opt-out » et les bénéfices directs et indirects de leur langue : le beurre et l’argent du beurre et la fermière en prime.

  • Le 15 octobre 2008 à 16:55, par Ronan Blaise En réponse à : Les Verts et la présidence de la Commission européenne

    La « Verduloj » ?! Allons bon, késako, c’est quoi encore que ce truc là, la - comment vous dîtes déjà ?! - la « Verduloj » ?! (Comme quoi, ça va pas être facile de s’y mettre...).

    Par contre "Green" ou "Grünen", on sait universellement ce que sait... même dans les pays latins (Comme quoi, ça va vraiment pas être si simple que ça de s’y mettre...).

  • Le 15 octobre 2008 à 20:35, par krokodilo En réponse à : Les Verts et la présidence de la Commission européenne

    Il faut simplement savoir que le suffixe –ulo indique l’individu, car la racine est transparente pour toutes les langues romanes : En espagnol, italien, portugais : verde, en roumain c’est pas loin aussi. En français : vert, verdâtre, vermillon, verdoyant, etc.

    Green n’est « international » que pour ceux qui ont fait de l’anglais ou une langue germanique, ou du golf. Le fossé entre les langues germaniques et les langues romanes n’est comblé que par l’espéranto qui demande à chacun le même effort, très largement inférieur à l’étude de toute autre langue.

    Il faut savoir aussi que certaines entreprises ou la publicité, lorsqu’ils sont en panne d’idée ou cherchent un mot qui parle à la majorité sans avoir été déposé à l’INPI, puisent de plus en plus dans le lexique de l’espéranto, comme « ABBYY Lingvo », site de traduction (sans espéranto !) :

    http://www.dicoland.com/fr/dictionnaires-electroniques/abbyy-lingvo-12-the-multilingual-electronic-dictionary-anglais-francais-allemand-espagnol-russe-4371

    Gonflés, mais pourquoi pas ?

  • Le 16 octobre 2008 à 07:26, par Ronan En réponse à : Les Verts et la présidence de la Commission européenne

    Ben c’est bon, hein, on le sait tout ça ; et c’est vraiment pas la peine de faire assaut d’érudition pour faire mine de prendre les gens pour des andouilles (ni pour des imbéciles).

    Seulement voilà, même si on ne parle pas bien anglais (ni allemand) force est de constater que certaines expressions venues de ces langues sont néanmoins aujourd’hui tombées dans le domaine public (et dans le patrimoine culturel commun...). Ce qui n’est tout de même pas le cas des autres expressions que vous employez.

    Et il n’y a vraiment pas besoin de savoir parler anglais pour savoir ce que sont les « Green(s) » (ni allemand pour savoir ce que sont les "Grünen"). Deux expressions dont l’emploi peut très bien être "naturel" dans la bouche de tous ceux (pas nécessairement germanophones et non anglophones natifs) qui les emploient.

    Est-il vraiment besoin de souligner l’artificialité absolument totale (à l’heure actuelle, en tout cas...) et culturellement complètement décalé (dans le contexte actuel...) des expressions que vous suggérer de leur substituer ?!

  • Le 16 octobre 2008 à 11:09, par Krokodilo En réponse à : Les Verts et la présidence de la Commission européenne

    Ce n’est pas de l’érudition mais une simple réponse à votre remarque. Il n’y a aucune raison pour que ceux qui n’ont pas fait d’espéranto comprennent le sens du suffixe -ulo. Mais si vous faisiez semblant de ne pas trouver la racine « verd- » claire, c’est de l’ironie qui évite le fond du sujet. L’anglais n’est pas universellement compris : il est imposé aux enfants, et ce n’est qu’à force de l’entendre partout, radios, télés, titres de films non traduits, qu’on a une impression de familiarité et de simplicité trompeuse. Par ailleurs, comme je l’ai dit, je parlais surtout du site des verts, pas du logo : ils ont utilisé les 3 langues de travail, c’est pas mal. Quant à l’artificialité de la racine « verd- », vous rendez-vous compte qu’elle est très fréquente en français,espagnol, italien, roumain, latin ?

    J’ai fini par trouver le lexique du ferroviaire ; il semble qu’il soit en préparation depuis plusieurs années, discrètement : ce sera bien 100% en anglais… outre la proposition déjà citée pour le travail portuaire : pourquoi tant d’hypocrisie ? L’UE est déjà anglophone dans quasiment toutes ses structures, pourquoi le cacher ? Il existe aussi un lexique (appelé portfolio ou glossaire) pour les forces militaires et policières européennes et de coopération, mais je ne l’ai pas encore trouvé. Tout ceci se fait dans la plus grande discrétion, on se demande bien pourquoi…

    J’ai donc deux questions :
     Est-ce que ce ne sont pas là des sujets européens pratiques, concrets, quotidiens, qui méritent des articles, pour changer de la politique politicienne et de la théorie ?
     Pourquoi aucun média ne montre de fierté à l’idée de cette harmonisation linguistique de tous les corps de métier ? Pourtant, quel meilleur symbole de l’intégration européenne ? Tout ce passe comme si on avait honte de l’anglicisation de l’Europe, alors qu’on nous répète sans cesse d’être fiers de l’intégration européenne ; c’est assez schyzoïde comme attitude.

  • Le 16 octobre 2008 à 15:10, par Ronan En réponse à : Les Verts et la présidence de la Commission européenne

    Quant à l’artificialité de la racine « verd- », vous rendez-vous compte qu’elle est très fréquente en français,espagnol, italien, roumain, latin ?

    Racine complètement étrangère à l’anglais, à l’allemand, au néerlandais, au russe, au polonais, au grec, au turc, à l’albanais, au breton, au lapon et - de façon plus générale - à tout ce qui n’est pas - de près ou de loin - une langue latine. Si l’Europe future doit incidement laisser de côté tout ce qui n’est pas vaguement "bas-latin", ça risque de laisser pas mal de monde dehors.

    Par contre, il m’étonnerait fort que tout ce beau monde ne comprenne pas très clairement ce que signifie "Green" ou "Grünen" dans ce cas très précis (et par exemple...). Par exemple.

    Si on devait passer de l’Anglais "imposé aux enfants" (qui - souvent en redemandent...) (quel snobisme !) (attirance pour la culture US ; désolé...) à l’espéranto "suggéré avec insistance à qui s’en tamponne", je ne vois vraiment pas le progrès. Vous voulez gentiment nous sauver de nous-mêmes et faire ainsi le bonheur des peuples - ou des citoyens - contre leur volonté. Bon courage...

  • Le 16 octobre 2008 à 23:52, par krokodilo En réponse à : Les Verts et la présidence de la Commission européenne

    Je n’ai pas l’ambition de faire le bonheur des peuples, je propose simplement que les Européens puissent se comprendre quasiment tous, ce qui n’est pas le cas actuellement. Ce sont nos élites qui veulent faire le bonheur de nos enfants en leur imposant l’anglais au primaire, n’inversez pas les rôles !

    Il serait très facile de proposer au primaire le choix, un vrai choix, entre anglais (puisque la majorité des instits le valident) , une initiation linguistique non spécialisée grâce au programme Euromania (langues romanes) ou Evlang (plus ouvert aux langues germaniques et slaves) ou à l’espéranto. Les 3 derniers, Euromania, Evlang et espéranto peuvent être enseignés après une formation courte, ou par un seul et même instit dans une école, à la différence des langues ethniques.

    Je propose que chacun fasse un effort linguistique comparable en apprenant une langue neutre et largement plus facile, plutôt que de voir un peuple demander aux autres de sacrifier au moins 10.000 heures de leur vie pour apprendre leur langue, après y avoir investi des sommes considérables, individuellement et nationalement, et pour demeurer au final des non natives, des citoyens de seconde zone.

    Je propose qu’on en débatte ouvertement dans les médias, ce qui n’est pas le cas actuellement. Je demande pourquoi les médias cachent les avancées lexicales de diverses branches professionnelles, comme s’ils en avaient honte au lieu d’en être fiers, et vous ne répondez pas à ce sujet.

    Je demande la fin de l’hypocrisie et la reconnaissance de l’échec du multilinguisme comme mode de fonctionnement de l’UE, la reconnaissance du fait qu’il est imposé en France à l’école primaire et souvent en 6e, et que le choix des langues s’est considérablement réduit au collège. Je demande un débat parlementaire européen et un référendum national sur le choix de la lingua franca, après une information honnête des citoyens, y compris sur la possibilité de l’espéranto. Mais la langue de l’UE n’est peut-être qu’un sujet mineur à vos yeux ?

    Par ailleurs, vous pourriez éviter d’assimiler toute critique de l’anglais lingua franca à une non-attirance envers la culture US, je suis allé voir le dessin animé Wally sans aucune réticence et je l’ai beaucoup apprécié ; d’ailleurs, si ça se trouve, je connais autant que vous la culture USA, c’est un argument totalement à côté de la plaque. Je viens d’ailleurs de finir un excellent bouquin de David Lodge (GB). Maintenant, si vous voulez plus de développements en réponse à vos remarques, pourquoi ne pas faire un article sur ces sujets, on en débattra en détail. Si je réponds à vos remarques, on risque de me rétorquer que je fais encore la réclame pour l’Eo.

    Au fait, en parlant de réclame, j’ai encore une question européenne : trouvez-vous normal que depuis au moins dix ans, l’UE se comporte en représentant de commerce de l’anglais auprès de la Chine, en ayant totalement laissé tomber les autres langues de l’Union ? (cf le site des relations extérieures UE-Chine)

  • Le 17 octobre 2008 à 11:17, par Ronan En réponse à : Les Verts et la présidence de la Commission européenne

    Ouh, la la, il y en aurait des choses à dire :

    (1) Juste remarquer que nos contemporains aiment avoir le sentiment de parler anglais (même s’ils le massacrent souvent). Et personne ne les y oblige sinon eux mêmes et surtout pas les « gouvernants ». Lesquels ne font que répondre à une demande sociale sans autre équivalent dans ce domaine : ni l’espagnol, ni l’allemand, ni l’eo (Personnellement, je n’y peux rien : je ne fais que constater...).

    (2) L’Enseignement des langues vivantes dans le primaire ?! D’après ce que je vois (puisque je suis enseignant dans le secondaire) : c’est surtout des collègues de Langues vivantes (de Collège) qui sont obligés de tout reprendre à zéro (même et surtout en anglais) parce que les choses ont été peu et/ou mal faites en Primaire, par des collègues « professeurs des écoles » (anciennement « instituteurs ») qui n’ont été que peu, pas ou mal formés pour ces nouvelles récentes missions qui leur ont été récemment imposées. D’ailleurs, ils sont statistiquement finalement assez peu nombreux à le faire. Et on serait presque tenté de dire tant mieux.

    En général, ce qu’ils proposent se limite d’ailleurs à un apprentissage « à la Berlitz » de choses somme toutes assez rudimentaires : bonjour, au revoir, merci, compter jusqu’à dix, les couleurs, le nom des animaux, etc. Donc, normalement, pas de quoi en faire un drame. Bref on est vraiment très loin de l’idée d’un véritable premier contact avec une langue étrangère, quelle qu’elle soit. D’ailleurs, ça fait autant d’heure qui ne sont plus consacrée à la considation de la maîtrise du français (grammaire, orthographe, etc). Ce qui fait hurler mes collègues de Collège (qui s’arrachent les cheveux - moi aussi parfois - à la lecture de certaines copies (l’orthographe !). Or l’heure semble être donc davantage au retour aux fondamentaux les plus basiques qui soient (les 3 « R » des anglo-saxons : écrire, lire, compter) et autres valeurs sûres (genre relecture assidue du « Bled ») ainsi que la fin de la dispersion tous azimuts à faire un peu tout et n’importe quoi en primaire, pourvu que ce soit d’ « éveil » et « ludique » (rugby, poterie, espéranto : que sais-je encore...) au détriment absolu de la maîtrise de leur... langue maternelle.

    (3) Si le choix de l’apprentissage des langues vivantes en Collège s’est considérablement réduit également, s’est aussi pour des raisons comptables (i. e : budgétaires et ministérielles). Car nous vivons sous une ère de restrictions budgétaires (regardez la baisse du nombre de postes aux concours...). Et juste souligner que ce n’et pas près de s’arrêter. Mais ça, c’est normal : l’équipe acuellement au povoir en France a été démocratiquement mandatée par ses électeurs pour « dégraisser le mammouth ». Force est donc de constater qu’on y est : avec tous les « effets pervers » que cela précipite...

    (4) Vous voulez qu’on parle du multilinguisme et de l’espéranto das les colonnes de ce webzine ? Ma foi, pourquoi pas. On l’a déjà fait et - sans aucun doute - on le refera.

    (5) Vous souhaiteriez que l’eo devienne une véritable langue internationale. Pourquoi pas. Mais je pense que je ne verrai pas de mon vivant. Ni mes futurs enfants non plus. Ni mes petits-enfants sans doute. En attendant, il existe déjà une langue internationale, c’est l’anglais ; Et - bon an / mal an, tout bien pesé entre avantages et inconvénients - il faut faire avec... (ça aurait pu être pire : ce n’est certainement pas la langue la plus complexe qui ait jamais été proposée pour ce rôle...).

    (6) Enfin, quand vous rallez à propos du « Taurillon », dans des termes qui - parfois - nuisent à la cause que vous défendez (« vous devriez dire ceci, vous devriez parler de cela »)(si, si : ne dîtes pas que vous ne le faites pas...), vous vous trompez carrément de cible. Si vous voulez vraiment convaincre de vos idées et vraiment faire bouger les choses, ce n’est pas à nous qu’il faut en faire mais à votre Député.

    Ainis, il y a quelque mois j’ai écris dans les colonnes de ce webzine un article concernant l’Eo. Raisonnablement, j’en parlais comme d’une option méritant l’intérêt (ça m’a d’ailleurs valu pas mal de courriers de remerciements : au passage, j’en profite pour souligner que la communauté espérantiste est un lobby viiblement remarquablement bien organisé et très efficace dès qu’il s’agit d’affirmer ses convictions...) (en tout cas, l’un de ceux qui sont les plus incisifs et les plus réactifs à l’égard de nos publications : plus en tout cas que bien des courants eurosceptiques et national-souverainistes auxquels nous souhaiterions nous confronter prioritairement...).

    Bref, juste rappeler que j’y pointais également du doigt ce qui me paraît être le principal gros problème de la « nébuleuse » espérantiste : pas de parti politique reprenant ses propositions, et pas la moindre (crypto ?)représentation politique au parlement français. D’où l’absence quasi-totale de débat sur le sujet dans la sphère publique « officielle ». A bon entendeur...

  • Le 17 octobre 2008 à 11:42, par Fabien Cazenave En réponse à : Les Verts et la présidence de la Commission européenne

    Pour info, on devrait publier prochainement un papier avec le multilinguisme pour thématique... car ce sujet tient au coeur de beaucoup de membres des JE. Je vous tiendrai au courant.

  • Le 17 octobre 2008 à 14:55, par krokodilo En réponse à : Les Verts et la présidence de la Commission européenne

    Ronan, je trouve vos réponses assez désespérantes : Aucune réponse sur mes questions spécifiquement européennes : pourquoi les médias ne parlent-ils jamais des avancées terminologiques de diverses branches professionnelles, alors qu’il s’agit d’un des signes les plus tangibles au quotidien de l’intégration européenne ? Un aspect qui concerne des tas d’Européens, autres que les politiques et les journalistes. En avons-nous honte ? Ma réponse est que cela obligerait les politiciens et les médias (et pas Le Taurillon en particulier), à l’aveu de l’échec du multilinguisme comme mode de fonctionnement de l’UE, et à l’aveu que l’anglais est bel et bien devenu la lingua franca de l’union. Peut-être avez-vous une autre interprétation de ces faits vérifiables ?

    Un sujet aussi important que la lingua franca de l’UE ne mériterait-il pas des débats parlementaires et un référendum dans chaque pays ? Après une information réelle sur les différentes possibilités et leur coût, naturellement, dont la possibilité de l’Eo, et le rappel que l’allemand est premier en locuteurs, l’espagnol troisième langue internationale, première sur un continent, en croissance aux USA.. L’Europe linguistique se construit dans un déni de démocratie, par la force et les manœuvres discrètes, pas par « une demande sociale sans autre équivalent dans ce domaine ». Cette demande existe, je ne l’ai jamais nié, mais elle est entretenue : dois-je rappeler le programme Erasmus mundus, les cours en anglais dans l’enseignement supérieur (anticonstitutionnels), les programmes Emile (anticonstitutionnels aussi) , les politiques et scientifiques qui font des conférences et des entretiens en anglais ? L’usage quasi exclusif de l’anglais par l’UE dans ses relations extérieures ? (sauf pays francophones) . La « demande sociale », ça se manipule... je vous rappelle aussi les procès récents pour le droit de parler français en France dans les entreprises : apparemment, il y a aussi une demande sociale pour le français !

    Un mensonge : « Et personne ne les y oblige sinon eux mêmes et surtout pas les « gouvernants ». »

    Imposer l’anglais à l’école primaire, et souvent absence de choix en 6e, n’est-ce pas une obligation ? Pas de choix = imposé, c’est assez simple. A force d’être un des rares çà l’écrire, je finissais par croire que j’étais fou ou parano ! Heureusement, en rangeant mes papiers, j’ai retrouvé un vieil article de Famille magazine N° 114, intitulé « Choix des langues, ne vous trompez plus », sous forme de vrai/faux, où il est écrit : « dans quatre établissements sur dix, seul l’anglais est proposé en LV1 . » Ouf, me voilà rassuré, je ne suis pas cinglé ! Bravo à la journaliste (Marie Ducamp), qui au passage démonte quelques clichés comme l’utilité de l’apprentissage précoce, alors que tous ses confrères rivalisent de formulations alambiquées pour éviter les gros mots comme « imposé » et « obligatoire »...

    Un autre mensonge : « Vous souhaiteriez que l’eo devienne une véritable langue internationale. Pourquoi pas. Mais je pense que je ne verrai pas de mon vivant. »

    C’est déjà une langue internationale ! C’est même la seule puisque l’anglais est une langue nationale, ethnique. Vous confondez la définition d’internationale avec majoritaire (derrière le chinois en nombre), la plus utilisée comme langue seconde, ou de diffusion internationale. Je passe sur les progrès constants de l’espéranto que vous niez avec obstination, même quand on vous montre des éléments vérifiables. L’espéranto est à la fois très minoritaire et international, ce n’est pas incompatible. Reste qu’il existe une dizaine de grandes langues », et que l’anglais n’est que l’une d’entre elles. J’en veux pour preuve que les Chinois développent à toute vitesse les instituts Confucius, preuve qu’ils n’ont pas accepté l’anglais mondial... La guerre des langues est permanente. les Européens ne devraient-ils pas voter sur un sujet aussi important ? Mais comme les Eurocrates persistent à dire qu’il n’y a pas de lingua franca dans l’UE, c’est un dialogue de sourds qui leur permet d’imposer l’anglais sans aucun débat.

    Mauvaise foi : « ) Enfin, quand vous rallez à propos du « Taurillon », dans des termes qui - parfois - nuisent à la cause que vous défendez (« vous devriez dire ceci, vous devriez parler de cela »)(si, si : ne dîtes pas que vous ne le faites pas…), vous vous trompez carrément de cible. Si vous voulez vraiment convaincre de vos idées et vraiment faire bouger les choses, ce n’est pas à nous qu’il faut en faire mais à votre Député. »

    Il serait plus correct de me citer réellement... plutôt que de me faire parler, procédé classique se prêtant à toutes les manipulations. Ces questions ne sont-elles pas déterminantes pour le futur de l’UE ? Le Taurillon ne parle-t-il pas d’Europe ?

    Agressivité : Le passage sur les PDE ne va pas vous faire que des amis ! Je ne sais pas comment vous imaginez l’apprentissage des langues, mais l’initiation c’est de l’inititation, c’est comme ça. Vous espérez voir débarquer en 6e des « fluent english » ? Et je vous rappelle que l’anglais imposé a été préféré au projet Evlang (ceci pour la « demande sociale »), c’était un choix politique, déguisé sous le nom d’initiation AUX langues.

    « ce qui me paraît être le principal gros problème de la « nébuleuse » espérantiste : pas de parti politique reprenant ses propositions, et pas la moindre (crypto ?)représentation politique au parlement français. D’où l’absence quasi-totale de débat sur le sujet dans la sphère publique « officielle ». »

    C’est une nébuleuse justement parce que le mouvement est décentralisé à l’extrême ! Nul doute que dans le cas contraire nous serions traités de sectaires faisant du copier-coller à partir de quelques gourous... Et si le parti EDE n’a pas de programme, c’ets justement par souci de neutralité : la proposition d’Eo comme lingua franca est indépendante de toute autre opinion politique.

    « la communauté espérantiste est un lobby visiblement remarquablement bien organisé et très efficace dès qu’il s’agit d’affirmer ses convictions…) » Je dirais plutôt très mal organisé ! La réactivité s’explique facilement par les forums (où se trouvent aussi des « défenseurs de la langue française » l’un n’excluant pas l’autre, ou d’autres langues. Actuellement, l’info circule très vite, et les portails ou les alertes programmables permettent d’être informé immédiatement d’un article sur n’importe quel sujet qui vous intéresse. Vous avez le don de présenter de façon désobligeante un phénomène devenu très banal.

    « (..) plus en tout cas que bien des courants eurosceptiques et national-souverainistes auxquels nous souhaiterions nous confronter prioritairement…). »

    Se constituter un lectorat et le garder est un travail de longue haleine. Demandez à JQ de vous prêter quelques nonistes... Et je ne vois pas ce que j’ai à voir avec le manque de réactions à vos articles. Au fait, j’ai oublié de vous dire : je suis eurosceptique ! mais je préfère « doutiste ». Et quand l’anglais deviendra officielement lingua franca, je passerai noniste.

  • Le 17 octobre 2008 à 18:32, par krokodilo En réponse à : Les Verts et la présidence de la Commission européenne

    Fabien, Chouette ! (J’avais envie de faire un message court , pour changer un peu !)

  • Le 17 octobre 2008 à 20:45, par Ronan En réponse à : Les Verts et la présidence de la Commission européenne

    Ronan, je trouve vos réponses assez désespérantes :

    Moi, c’est votre volonté forcenée de vouloir absolument faire de la langue un enjeu politique qui me désespère. A chacun ses soucis...

    pourquoi les médias ne parlent-ils jamais des avancées terminologiques de diverses branches professionnelles, alors qu’il s’agit d’un des signes les plus tangibles au quotidien de l’intégration européenne ? Un aspect qui concerne des tas d’Européens, autres que les politiques et les journalistes. En avons-nous honte ?

    Moi, ça ne me dérange pas que l’anglais soit lingua franca de l’Union. Voyez, moi au moins, je ne suis pas dans le déni.

    Un sujet aussi important que la lingua franca de l’UE ne mériterait-il pas des débats parlementaires et un référendum dans chaque pays ?

    Certes ; suis entièrement d’accord. Quitte à décider quelque chose, autant que ça se fasse démocratiquement. Suis là dessus d’accord avec vous à 200%.

    Imposer l’anglais à l’école primaire, et souvent absence de choix en 6e, n’est-ce pas une obligation ?

    Ces dix dernières années, j’étais Titulaire en zone de remplacement. Des bahuts dans mon académie, j’en ait parfois fait une dizaine dans la même année scolaire (faites vous mêmes le total...). Et votre « absence de choix » en Sixième, je n’est tout simplement jamais vu ça (en général c’est anglais / allemand, et parfois les deux... mais l’immense majorité des élèves se tourne vers l’anglais, l’allemand ayant une réputation d’excellence et de difficulté qui fait fuir bon nombre de ceux de nos élèves qui - à l’évidence - n’ont pas envie de s’investir ni de faire d’efforts dans une discipline linguistique présumée difficile). Pour le reste, nous manquons d’enseignants (ainsi que de manuels pour ce niveau là...).

    C’est bien joli, les lectures diverses et variées, mais vous avez un point de vue livresque et théorique ; et je vous parle du terrain, avec un point de vue de praticien qui vit ça tous les jours. Je n’irai pas jusqu’à parler de paranoïa mais - à l’évidence - nous ne vivons pas sur la même planète.

    Le passage sur les PDE...

    Je compatis bien volontiers à leurs difficultés. Certains d’entre eux sont des amis. Et certains d’entre eux en ont tout particulièrement marre qu’on leur demande de faire n’importe quoi, n’importe comment, sans formation continue (ni initiale) adéquate et en changeant les programmes - sans concertation - un peu tous les cinq / six ans... (surtout quand on leur affirme - sans rire - que ce qui leur était « aimablement » suggéré - en fait avec autorité et docte insistance - de faire la fois précédente était en fait, à bien y réfléchir, complètement idiot...).

    En revanche consensus à peu près total (avec ceux là) pour revenir aux fondamentaux de la langue française : il n’est pas normal qu’on nous envoie en sixième des élèves qui - parfois - ne savent pas lire. Il n’est pas normal qu’on massacre la langue française avec des élèves qui ne savent - souvent - absolument plus faire la distinction entre la terminaison d’un impératif (-ez), d’un infinitif (-er) ou d’un verbe conjugué (-é). (Et je ne vous parle pas des règles de l’accord du participe passé dont, à l’évidence, presque plus personne n’ose parler ouvertement ; de peur - sans doute - de passer pour un fossile...).

    Il n’est non plus pas normal que certains de nos élèves ne fassent plus la différence entre « là » et « la », entre « ou » et « où », voire accordent leurs verbes (conjugués au pluriel...) en leur mettant un « s » en guise de terminaison finale (genre : ils manges, ils dormes, ils écrives...) (n’importe comment, en l’occurrence...). Dix ans que je suis dans le circuit : dix ans que je constate le lent naufrage de la langue écrite en Collège. Et - quitte à définitivement passer pour un épouvantable réac - celui de la qualité de l’expression écrite, pour le moins approximative.

    Mais maintenant, si vous y tenez absolument, on pourrait fort bien liquider le problème en supprimant délibérément le français pour tous passer à l’espéranto... (Comme ça - et hop ! - plus de problème d’orthographe française !!!).

    Pour le reste, tant que vous n’aurez pas de représentation politique, vous n’enregistrerez pas de progrès sérieux - politiques en tout cas - pour vos idées. C’est comme ça que ça fonctionne : « Pas de bras ?! : Pas de chocolat ».

    Et quand l’anglais deviendra officielement lingua franca, je passerai noniste.

    Vous êtes libre de faire absolument ce que vous voulez. Personne ne vous retiens...

  • Le 18 octobre 2008 à 00:36, par krokodilo En réponse à : Les Verts et la présidence de la Commission européenne

    Moi, c’est votre volonté forcenée de vouloir absolument faire de la langue un enjeu politique qui me désespère. A chacun ses soucis…

    Elle est bonne celle-là : il est inutile de le vouloir, c’est un enjeu politique depuis l’antiquité ! « Une langue devient un instrument de puissance pour deux raisons. La première est que l’autorité politique la cautionne et même la demande comme l’a fait la reine catholique après la Reconquista. La seconde est que la langue devient, entre les mains de ceux qui savent la manier, une façon d’argumenter, d’influencer, d’orienter le jugement des autres. (...) L’hégémonie linguistique sert à diffuser la culture dont la langue est porteuse mais elle sert, du même coup, à diffuser cette langue elle-même. » (Claude Hagège, entretien avec le magazine Géopolitique n°100 « Les Langues et le pouvoir », titre assez parlant...)

    Moi, ça ne me dérange pas que l’anglais soit lingua franca de l’Union. Voyez, moi au moins, je ne suis pas dans le déni.

    Vous répondez à côté, comme souvent : je sais très bien que ça ne vous dérange pas, je demande pourquoi les médias cachent cette évolution, en avons-nous honte alors que c’est un symbole éclatant de l’intégration européenne ?

    Et votre « absence de choix » en Sixième, je n’est tout simplement jamais vu ça (en général c’est anglais / allemand, et parfois les deux… mais l’immense majorité des élèves se tourne vers l’anglais, l’allemand ayant une réputation d’excellence et de difficulté qui fait fuir bon nombre de ceux de nos élèves qui - à l’évidence - n’ont pas envie de s’investir ni de faire d’efforts dans une discipline linguistique présumée difficile).(...) C’est bien joli, les lectures diverses et variées, mais vous avez un point de vue livresque et théorique ; et je vous parle du terrain, avec un point de vue de praticien qui vit ça tous les jours. Je n’irai pas jusqu’à parler de paranoïa mais - à l’évidence - nous ne vivons pas sur la même planète.

    Quel mépris ! Pour vous, les parents d’élèves ne sont pas sur le terrain ? j’ai vécu deux fois cette situation : le choix entre anglais et une filière bilingue angl/allemand équivaut à imposer l’anglais. C’est clair et simple. Et renseignements pris, d’autres établissements sont dans cette situation, aussi bien près de l’Italie que de l’Espagne, contrairement aux recommandations européennes d’étudier la langue de ses voisins. Ca, ce sont des faits, mais naturellement, l’Education nationale ne communique pas ses chiffres d’offre disponibles de langues en 6e : on ne parle que de choix des élèves, choix des parents, on se gargarise du mot « choix » pour cacher son inexistence ! Et ça marche car quasiment aucun média n’ose écrire la vérité (un nouveau salut à Famille magazine pour son courage ou son inconscience).

    Mais selon la célèbre formule, on ne peut cacher toute à la vérité tout le temps à tout le monde, et les associations de parents d’élèves commencent à se rendre compte que l’enseignement des langues marche sur la tête, d’un point de vue structurel :

    « Pour l’inscription en classe de 6ème les parents d’enfants de CM2 ont reçu une note émanant de l’inspection d’académie précisant que l’enfant a l’obligation de poursuivre la langue enseignée en élémentaire. Ceci implique que la famille n’a plus le libre choix de la première langue vivante en secondaire comme c’était le cas jusqu’à présent. »

    http://www.fcpe31.org/web/spip.php?article86

    Curieux, il y aurait donc d’autres paranoïaques que moi ? Dans une paisible association de parents ? Eh ! oui, on impose l’anglais au primaire puis on dit qu’il vaut mieux assurer une continuité, et le tour est joué, en douceur ! Ils sont pigeonnés, et commencent à le comprendre, mieux vaut tard que jamais !

    Pour les fondamentaux et le niveau de français, je vous suis complètement. Mais j’ajouterai qu’imposer de l’anglais au primaire, une langue à la phonétique irrationnelle, à la grammaire contextuelle comme ils disent, et truffées de verbes irréguliers et de variations de sens de quelques verbes clés par de petits mots, n’est certainement pas le meilleur moyen pour remédier à leurs carences en français et leur donner des bases de linguistique. Il faudrait aussi aborder le tabou de la baisse du niveau en français des PDE comparativement à l’époque des Ecoles normales (mes parents étaient instits), mais le débat sur les IUFM est un peu hors sujet. En tout cas, rajouter du sport et de l’anglais ne va pas améliorer les choses. J’ajoute que les miens ont peut-être eu de la chance mais tous les instits ont soigneusement fait travailler le français, en suivant les conseils officiels de retravailler les fondamentaux, écrire, apprendre des fables, etc. etc.

    Mais maintenant, si vous y tenez absolument, on pourrait fort bien liquider le problème en supprimant délibérément le français pour tous passer à l’espéranto… (Comme ça - et hop ! - plus de problème d’orthographe française !!!).

    Vous retombez dans votre travers de déformer les propos en lançant des coups bas. « No comment », ça n’en mérite aucun. Comme je réponds anonymement, je reste poli, mais ce n’est pas facile quand vous dérapez ainsi. Allez, je réponds quand même : l’espéranto se propose comme une langue auxiliaire commune facile, pas pour remplacer les langues nationales auxquelles nous sommes tous attachés. Je dois être au moins le dix-millième espérantiste à le dire pour la dix-millième fois...

    Pour le reste, tant que vous n’aurez pas de représentation politique, vous n’enregistrerez pas de progrès sérieux - politiques en tout cas - pour vos idées. C’est comme ça que ça fonctionne : « Pas de bras ?! : Pas de chocolat ».

    Possible. Mais l’UEA est une représentation, parmi d’autres associations, et elle est chaque année candidate aux prix Nobel de la paix, ce qui implique je crois un soutien officiel de quelques députés. Aucun soutien officiel ni religieux, et pourtant la croissance « horizontale » (par opposition au pouvoir vertical) est réelle, lente mais réelle. En outre, la Chine le soutient ou le tolère, car le site China.org, , en 9 langues dont l’Eo, ne peut s’imaginer dans ce pays sans avoir l’imprimatur officiel...

    http://esperanto.china.org.cn/

    De plus, la ville polonaise de Bialystok soutient officiellement et financièrement divers projets en rapports avec l’espéranto ; qu’ils y aient vu un potentiel touristique ou par conviction, peu importe. Vous voyez donc qu’en dehors des infos estampillées vraies par les médias traditionnels, bien des choses sont ignorées. Le phénomène dit du journalisme citoyen ou participatif a beaucoup modifié cette main-mise des médias sur la vérité vraie, et je ne parle pas de complots invérifiables type 11/9, mais de faits facilement vérifiables.

  • Le 18 octobre 2008 à 08:33, par Fabien Cazenave En réponse à : Les Verts et la présidence de la Commission européenne

    Moi, j’aime plutôt bien l’idée d’Espéranto en plus... Après pour la mise en pratique, c’est vrai que c’est plus compliqué.

  • Le 18 octobre 2008 à 09:57, par valery En réponse à : Les Verts et la présidence de la Commission européenne

    Le problème est que le discours de krokodilo est exclusivement anti-anglais, alors qu’il devrait être surtout pro-esperanto.

    Je suis plutôt favorable sur le principe, mais je n’en vois pas à titre individuel l’utilité. Si je devais apprendre une nouvelle langue ce serais plutôt l’allemand, l’hindi, le chinois ou l’arabe. Je suis pourtant très heureux que l’anglais m’ait presque toujours suffit à me débrouiller partout.

    Le fait est qu’il faut être pragmatique : la langue est avant tout un outil de communication et pas une fin en soit. Or il existe déjà une langue pratiquée partout qui se trouve être l’anglais. La priorité c’est pouvoir communiquer, et ce que l’on se dit, pas la langue dans laquelle on peut se parler. Je pense plus utile d’en profiter pour construire quelque chose ensemble que de s’épuiser à adopter un autre outil. En somme c’est un peu comme les batailles de format : bBlue-Ray contre HD-DVD, Beta contre VHS : même si un format est meilleur que l’autre, c’est celui dans lequel le plus de contenu est disponible que l’on adopte.

    Nul besoin des connotations conspirationnistes du discours de krokodilo. L’anglais n’est pas imposé du fait d’une volonté quelconque, mais plus certainement par soucis de faire « quick and dirty ». Si certaines écoles ne proposent que l’anglais c’est une question de moyens et non pas de volonté politique d’imposer l’anglais. Je le conteste comme vous : je suis favorable à la possibilité d’enseigner un maximum de langues européennes voire non européennes à l’école et que l’on y investisse les moyens nécessaires.

    Tout ce que vous dites est intéressant, mais de grâce, cessez de crier au complot ou à vous positionner avant tout comme anti-anglais. Cela ne vous rend pas particulièrement crédible.

  • Le 18 octobre 2008 à 12:10, par Ronan En réponse à : Les Verts et la présidence de la Commission européenne

    Je retoque donc ma phrase : ce que je ne comprends pas, c’est votre volonté forcenée de vouloir à tout prix faire de la langue un enjeu conflictuel (puisqu’il est vrai que tout est politique).

    Pour ma part, utiliser telle ou telle langue relève surtout de l’intime et de l’inconscient et je n’ai absolument aucune envie que qui que ce soit (ni vous, ni un autre) ne me dicte la langue que je dois absolument parler. A ce jour, personne ne m’interdit de parler français, personne ne m’oblige à parler anglais (sinon un contexte historique qui relève du fait accompli passé et sur lequel je n’ai pas eu le moindre contrôle...) et personne ne l’imposera jamais l’espéranto si ça m’enmerde !

    Pourquoi les médias cachent cette évolution (vers l’anglais lingua franca ) ?

    Je n’en sais rien. Probablement parce que ça relève sans doute d’un fait accompli parfaitement intégré aux mentalités et aux esprits de notre temps... A l’évocation de cette question, l’immense majorité des gens que je croise hausse les épaules, trouve que l’anglais c’est fort pratique et ne voit décidément pas pourquoi diable on s’enquiquinerait à vouloir à tout prix chercher absolument autre chose.

    Système scolaire :

    Tant que vous ne comprendrez pas qu’on est actuellement en période de restrictions budgétaires, de fermetures de postes, de coupes réglées dans les budgets. Et tant que vous ne comprendrez pas qu’on n’a pas les moyens financiers, ni les enseignants, ni les manuels pour proposer le vaste choix que vous demandez... et bien tant que vous ne comprendrez pas tout ça, vous ne comprendrez pas ce qui se passe.

    Et juste souligner que tous ces choix (politiques, ceux là) ont été validés lors d’élections plutalistes et démocratiques. Mais maintenant, il y a peu être dans ce pays des gens qui sont schizophrènes et qui votent résolument UMP en s’imaginant que les députés de ce parti vont encourager une politique scolaire diamétralement opposée à celle pourtant clairement annoncée par le ministre de la même couleur...

    Franchement, faudrait une fois de temps en temps être cohérent : on ne peut pas à la fois vouloir un véritable vaste choix de langues vivantes dans le secondaire, à peu près homogène sur tout le territoire - avec au moins trois LV1 différentes (anglais, allemand ou espagnol et encore une autre langue : italien, portugais, espéranto ou arabe, par exemple) dès la 6e, et dans tous les collèges de France - et demander en même temps la mise à mort d’un mammouth (déjà au pain sec...) parce qu’il vous bouffe décidément trop d’impôts !

    Pour les fondamentaux et le niveau de français,

    Alors, on va donc faire simple et peut-être revenir aux bases : priorité à la maîtrise du français - « langue maternelle » - dans le primaire, priorité à la maîtrise des langues internationales déjà établies dans le secondaire. Et pour le reste, les gens sont absolument libres de faire de leur vie ce qu’ils veulent... Mais si vous voulez donc que ça évolue dans une toute autre direction, votez donc pour ceux qui le proposent (s’il y en a...). Ou fondez donc le parti qui la proposera.

    Vous transmettrez mes amitiés à la municipalité de Bialystok. heuresmeent que je suis d’origine polonaise, sinon j’aurais sans doute dû courir vers l’Atlas le plus proche pour découvrir où ça se trouve. Le fait que Bialystok soit la ville natale d’un certain Zamenhof, fondateur de l’espéranto, ne joue sans doute pas dans leurs initiatives... Vous leur transmettez mes amitiés, néanmoins. En effet, j’aime beaucoup l’espéranto quand il est initiative associative pacificatrice et bienveillante, beaucoup moins quand il dérape dans le discours politique hystérique et paranoïaque.

  • Le 18 octobre 2008 à 12:50, par Krokodilo En réponse à : Les Verts et la présidence de la Commission européenne

    Fabien,

    Pour nourrir votre futur dossier sur le multilinguisme européen, une bonne nouvelle, le tout récent site « Study in Europe » est en six langues :

    http://www.study-in-europe.org/index.cfm?objectid=EC7032C1-C291-3145-BAE89104DCE9C8B3&lang=fr

    Mais si on creuse un peu, dans le chapitre "Bourses et allocations européennes" chaque lien pour obtenir toutes précisions utiles renvoie à des documents en anglais…

    Valéry

    Nul besoin des connotations conspirationnistes du discours de krokodilo. L’anglais n’est pas imposé du fait d’une volonté quelconque, mais plus certainement par soucis de faire « quick and dirty ». Si certaines écoles ne proposent que l’anglais c’est une question de moyens et non pas de volonté politique d’imposer l’anglais.

    Je n’ai jamais parlé de complot puisque c’est organisé au grand jour, pour qui accepte de regarder les faits et non les discours officiels sur le multilinguisme. Si complot il y a, il serait plutôt du côté des grands médias, qui pratiquent l’autocensure sur certains sujets, quellles qu’en soient la raisons. Etonnant cette volonté de nier l’évidence, alors même que de nombreuses déclarations ont régulièrement confirmé la volonté politique de favoriser l’anglais (Pecresse, Kouchner, Darcos, socle commun, rapports officiels). Choisir d’imposer l’anglais au primaire (rares exceptions) plutôt que le projet Evlang ou Euromania, n’est-ce pas une volonté politique ? Déjà le rapport préparatoire au socle commun des connaissances citait noir sur blanc les pressions pour inscrire l’anglais dans ce socle commun ! Finalement, il n’a pas été mentionné, ça s’est fait en douce, parsemé d’allemand en Alsace et parfois de la langue régionale, au gré des disponibilités des PDE. Probablement que mon obstination sur ce point est pénible aux enseignants, mais je ne les accuse de rien, ils ne sont pas responsables du système et ne portent pas le poids du monde sur leurs épaules ; certains avaient d’ailleurs pressenti les dérives potentielles de la réforme des langues au primaire, mais la hiérarchie a décidé. Peut-être auraient-ils pu soutenir davantage la diversité linguistique, mais sur ce sujet, ils sont comme tout le monde : partagés.

    Je le conteste comme vous : je suis favorable à la possibilité d’enseigner un maximum de langues européennes voire non européennes à l’école et que l’on y investisse les moyens nécessaires.

    Ravi de le lire. Et je précise que ce serait possible à budget quasiment égal : j’ai proposé une réforme majeure de l’enseignement des langues, ce qui est assez gonflé étant donné que je ne suis pas du milieu !

    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=34856

    , qui permettrait à la fois un vrai choix et une offre de langues très diversifiée… Reste la volonté politique et la demande sociale comme beaucoup disent, oubliant de rappeler que cette demande parentale est largement manipulée par les médias et les dogmes en vigueur.

    « Tout ce que vous dites est intéressant, mais de grâce, cessez de crier au complot ou à vous positionner avant tout comme anti-anglais. Cela ne vous rend pas particulièrement crédible. »

    Comme dit plus haut, je n’ai jamais parlé de complot puisque ça se fait au grand jour, mais d’une convergence d’intérêts qui agissent pour favoriser l’anglais comme lingua franca de l’UE, grâce entre autres au refus de la Commission et du Parlement d’en discuter, et à l’autocensure de la plupart des médias : les preuves sont nombreuses (Erasmus mundus, relations extérieures UE-Chine, etc), je ne citerai que deux exemples récents : la proposition d’un rapporteur européen d’utiliser l’anglais dans toutes les manœuvres portuaires, et la « critique » faite par Le Monde d’un ouvrage d’un universitaire Belge qui déclare inutile de s’opposer à l’anglais « mondial ».

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2008/10/16/pour-resorber-la-fracture-linguistique_1107642_3244.html

    Mais comment en discuter quand en face on répète inlassablement et contre toute évidence que l’UE c’est le multilinguisme et la traduction ? Je n’ai pas à être crédible ou pas, c’est à vous de décider si vous croyez les faits ou si vous préférez les discours officiels. Quant à me positionner avant tout comme anti-anglais, il se trouve que l’UE dérive vers cette lingua franca et pas une autre : dois-je me positionner comme anti-italien ou suédois ? Je souhaite une équité structurelle entre les langues de l’UE, soit par la traduction, soit par l’espéranto ou tout autre mode de fonctionnement équitable qu’on pourrait imaginer. Et je ne vois pas pourquoi l’UE devrait rapporter une fortune à la GB grâce à sa langue, ce sont des amis, mais des amis exigeants ou coûteux…

    Je comprends que mon obstination à « démolir » le rêve d’une UE multilingue dans son fonctionnement soit pénible aux euroenthousiastes, mais, alors qu’on traite les espérantistes de doux rêveurs, j’ai la faiblesse de préférer les faits aux discours. L’espéranto ne m’intéresse que dans la mesure où j’ai pu constater qu’il était effectivement plus facile à apprendre, que les affirmations de ses locuteurs n’étaient pas du baratin, qu’il remplissait son cahier des charges. La vraie utopie, c’est l’UE sans lingua franca !

    Ceci dit, je comprends la virulence du débat, car deux situations politiques encore jamais vues dans l’histoire sont en lice : un échelon de gouvernement de la taille d’un empire (l’UE) sans lingua franca, et ce même « empire » qui utiliserait une langue construite. Dans les deux cas, ce serait un évènement historique. La tentative de réalsier le premier, travailler avec 3 langues de travail (et les autres ?) est en passe d’échouer, a déjà échoué selon moi, à chacun son interprétation des faits. Quoi qu’il en soit, on a pris de l’avance sur votre prochain dossier multilinguisme !

  • Le 18 octobre 2008 à 16:18, par krokodilo En réponse à : Les Verts et la présidence de la Commission européenne

    Je retoque donc ma phrase : ce que je ne comprends pas, c’est votre volonté forcenée de vouloir à tout prix faire de la langue un enjeu conflictuel (puisqu’il est vrai que tout est politique).

    Principalement parce que c’est un conflit, du moins un conflit « soft », une lutte d’influence permanente ! Voir la multiplication des Instituts Confucius. Je n’apprécie pas l’injustice majeure que constitue l’hégémonie de l’anglais dans l’UE : économique, scientifique, politique, personnelle (le temps que tous les autres devraient passer à maîtriser leur langue, tandis qu’eux sont dispensés de ce considérable effort linguistique). De plus, je n’aime pas l’hypocrisie de la Commission qui répète en permanence que le mode de fonctionnement de l’UE est multilingue quand c’est l’exception, essentiellement dans le partenariat avec les pays francophones. « Last but not least », les textes fondateurs de l’UE parlent de l’égalité des peuples et des langues, on en est loin. Enfin, je crois tout à fait que l’espéranto serait un atout considérable pour l’UE, car étant déjà langue internationale, germanique pour partie et internationale par sa grammaire (langue agglutinante fréquente en Asie,Afrique, turc, finnois je crois), son soutien par l’Ue en ferait rapidement la lingua franca mondiale, surtout compte tenu de sa facilité. Au lieu de ça, on va se retrouver avec de grands blocs qui se font concurrence, anglais, espagnol, chinois, russe, arabe.

    Pour ma part, utiliser telle ou telle langue relève surtout de l’intime et de l’inconscient et je n’ai absolument aucune envie que qui que ce soit (ni vous, ni un autre) ne me dicte la langue que je dois absolument parler. (...) et personne ne l’imposera jamais l’espéranto si ça m’enmerde ! »

    Vous ramenez la question à l’échelle individuelle, je parle du mode de fonctionnement de l’UE. Si quelqu’un veut travailler, mettons, à la surveillance européenne des maladies infectieuses, ou demain dans le ferroviaire, s’il dit à son employeur potentiel qu’il refuse d’apprendre l’anglais parce que ça ne lui plaît pas et que ça relève de l’intime et de l’inconscient, il n’aura pas la place, tout simplement.

    « trouve que l’anglais c’est fort pratique et ne voit décidément pas pourquoi diable on s’enquiquinerait à vouloir à tout prix chercher absolument autre chose. »

    Peut-être pour éviter de payer 80m d’euros par an pour la télé French 24, ou 1 million/an pour la certification en langue confiée à Cambridge Esol ? (200.000€ cette année pour un essai partiel). Et puis, les gens ne savent de ce sujet que ce que le 20 heures en dit, c’est-à-dire rien, ou la version de l’UE. Seuls quelques journaux régionaux ont donné le coût de cette certification, vu que le Conseil général a payé, car les parents n’auraient pas vu l’utilité de banquer encore 100€ ! Quel dommage que l’émission « Arrêt sur image » ait été arrêtée, ils montraient bien à quel point tout sujet pouvait être manipulé. Quand NS avait dit que les télés françaises avaient vocation à parler français, ça n’a donné que quelques entrefilets, aucun débat, aucun détail, vite enterré... Peut-être aussi parce que l’anglais a prouvé son échec comme langue mondiale : malgré des investissements financiers et humains énormes depuis un siècle, il y a toujours autant d’interprètes dans les conférences et les organisations internationales, entre autres car sa phonétique spéciale et sa variabilité selon les continents fait que les conférenciers se comprennent à peine. Quand des politiciens discutent de sujets importants, ils le font par l’intermédiaires d’interprètes. « La langue la plus facile à mal parler » comme dit l’autre. Si quelque chose a échoué, il faut essayer autre chose.

    « . Et tant que vous ne comprendrez pas qu’on n’a pas les moyens financiers, ni les enseignants, ni les manuels pour proposer le vaste choix que vous demandez… et bien tant que vous ne comprendrez pas tout ça, vous ne comprendrez pas ce qui se passe. »

    c’est faux. Lisez ma proposition de réforme, c’est possible à coût constant. Combien de profs d’allemand, d’italien, d’espagnol, de grec, de russe réduits à l’inactivité ou à enseigner autre chose car sous contrat à vie mais sans classe ? Par ailleurs, Darcos a promis des stages d’été et des cours du soir gratuits d’anglais avec des boîtes privées... apparemment, pour l’anglais il n ‘y a pas de restrictions.

    « Ainsi, si l’opération menée par Cambridge ESOL dans les lycées est une réussite, celle-ci pourrait bien être étendue. A l’horizon 2010, 51 400 élèves seraient alors certifiés. Reste le coût de l’entreprise… Selon plusieurs sources concordantes, environ 100 € par élève auraient été déboursés par l’État (les lycéens ne paient rien) pour le test CEC. Ces quelque 185 000 € au total resteraient au travers de la gorge de bon nombre de professeurs-correcteurs-examinateurs qui, eux, ne sont pas rémunérés pour les heures supplémentaires fournies. Dans les lycées, les dents grincent. Mais si c’est pour la bonne cause… » 50.000 à 100€, ça fera 5 millions d’euros par an, rien que pour la France, plus tous les autres pays européens : le jackpot pour la GB !

    http://www.educpros.fr/detail-article/h/835eced5f0/a/un-peu-de-cambridge-en-france.html

    « Et juste souligner que tous ces choix (politiques, ceux là) ont été validés lors d’élections plutalistes et démocratiques. »

    Je n’ai jamais dit que l’anglais au primaire était illégal. Ces décideurs ont été élus, mais cela ne doit pas nous empêcher de protester contre des mesures hypocrites. De plus, l’enseignement en anglais dans des établissements d’enseignement supérieur, lui, est anticonstitutionnel, la langue de la république étant le français, avec dérogation naturelle pour les langues régionales. Les sections européennes et les programmes Emile sont donc eux aussi anticonstitutionnels.

    Alors, on va donc faire simple et peut-être revenir aux bases : priorité à la maîtrise du français - « langue maternelle » - dans le primaire, priorité à la maîtrise des langues internationales déjà établies dans le secondaire. Et pour le reste, les gens sont absolument libres de faire de leur vie ce qu’ils veulent…

    Justement, je ne demande que ça : la liberté d’apprendre la ou les langues de son choix.

    j’aime beaucoup l’espéranto quand il est initiative associative pacificatrice et bienveillante, beaucoup moins quand il dérape dans le discours politique hystérique et paranoïaque.

    Je me demande qui dérape le plus.

  • Le 18 octobre 2008 à 20:41, par Ronan En réponse à : Les Verts et la présidence de la Commission européenne

    Aucun des changements que vous nous proposez ne sera possible sans représentation politique. Gagnez les élections, on en reparle ensuite.

  • Le 19 octobre 2008 à 13:33, par krokodilo En réponse à : Les Verts et la présidence de la Commission européenne

    Pas sûr. Les espérantistes sont loin d’être les seuls à critiquer la situation confuse des langues au primaire et l’absence de diversité. Par ailleurs, les rapports officiels de l’EN recommandent déjà depuis un moment la suppression de la distinction LV1-LV2 (entre autres le rapport sénatorial Legendre), au profit de modules, et cela a été essayé dans plusieurs dizaines d’établissements.

    De plus, la réforme Darcos annoncée pour les collèges et lycées va dans le sens des modules, et modifiera probablement aussi l’enseignement des langues. Comme pour la philo, la question mystère c’est de savoir quelles matières seront dans le tronc commun et lesquelles seront sous forme de modules optionnels. Certaines matières seront forcément à la fois obligatoires et optionnelles, pour former l’équivalent des différents bacs, on pourra se renforcer en sciences, en français, en langues, etc. En clair, l’anglais sera-t-il obligatoire ou dans les modules ?

  • Le 20 octobre 2008 à 16:07, par Ronan En réponse à : Les Verts et la présidence de la Commission européenne

    Vous devez sans doute avoir noté l’extrême perplexité du monde enseignant à l’égard des réformes que nous propose notre cher ministre (80 000 manifestants contre, rien que ce dernier week-end, à Paris : contre les modules, contre la définition du « tronc commun », contre la semestrialisation de l’enseignement en lycée, contre les suppressions de postes dans l’ensemble du dispositif, contre la suppression des postes aux concours, contre la semaine de quatre jours (et le samedi qui saute...), contre le non-remplacement des postes des retraités, contre...).

    Effectivement, ça fait beaucoup de « contre » et le gouvernement ne manquera donc certainement pas de traîter les enseignants de « conservateurs indécrottables » obstinément hostiles à toute réforme et laxistes à l’égard des contraintes budgétaires auxquelles doit faire face un Etat au bord de la faillite et - qui plus est - en temps de crise. Certes, évidemment (bien sûr, bien sûr...). Mais on a déjà vu des gouvernements entiers sauter pour moins que ça...

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