Sur la forme, nous avons apprécié à la fois la très bonne connaissance de la question européenne de nos interlocuteurs et le discours clair et franc sur les objectifs européens des Verts : Peu de questions sans réponses, et pas de réponses détournées.
La structure des Jeunes verts Européens :
Les Jeunes Verts sont structurés au niveau européen et organisent une assemblée générale par an, mais pas d’autre action militante coordonnée à l’échelle continentale. Au-delà des seuls mouvements de jeunesse, Les Verts constituent la première tendance au Parlement européen à s’être constituée en parti politique européen au sens strict et s’être dotée d’un socle programmatique commun.
Europe fédérale, Europe des régions.
Une Europe fédérale ? La réponse est claire : « L’échelon fondamental de la démocratie pour nous doit se situer au niveau européen. Nous voulons une démocratie européenne fédérale, avec un Parlement et un Gouvernement responsable devant celui-ci, l’ensemble étant autonome des Etats. Le principe de subsidiarité sera appliqué. En plus de l’assemblée actuelle, nous souhaitons un Sénat européen où chaque état dispose d’un nombre fixe de représentants. »
Le système fédéral devrait être adopté à tous les échelons, avec des pouvoirs à chaque niveau (région, Etats, Europe…) autonomes les uns des autres. « Notre modèle est celui d’une Europe des régions. Par exemple nous voulons une politique agricole commune structurée par des subventions européennes et des choix régionaux (et non étatiques comme en France aujourd’hui). »
De nouvelles compétences et de nouveaux moyens.
Quels secteurs devraient en premier lieu être gérés à l’échelon européen ? « Les transports et l’Energie. Nous sommes également favorables à une armée européenne, dont la constitution empêchera le retour des conflits entre Etats sur le continent. Dans le domaine énergétique, nous voulons une autonomie énergétique des régions, avec une régulation européenne. »
Avec quels moyens ? Pour les Jeunes Verts, il faut impérativement des ressources propres à l’UE, un véritable impôt européen, pour permettre une autonomie de décision ; par exemple une taxe sur les transactions financières, ou une taxe énergétique et environnementale aux frontières. En enfin : « pour donner plus de sens aux élections européennes, il est nécessaire que la campagne puisse réellement se faire à l’échelle de l’Europe, avec un candidat par tendance à la présidence de la Commission. »
Une Europe protectrice…
« Pour un SMIC européen ? Oui ! L’harmonisation sociale en Europe était d’ailleurs déjà dans le programme d’Europe-Ecologie aux élections européennes de 2009. Le but final est, bien sûr, une harmonisation du niveau de la vie au niveau européen. D’ici là reste à voir comment un SMIC européen pourrait être appliqué. Un SMIC proportionnel au coût de la vie ? » « Nous voulons une baisse des flux économiques internationaux, une démondialisation. Un protectionnisme européen : une taxe aux frontières de l’Europe. Celle-ci toucherait fortement les produits si des normes sociales et environnementales ne sont pas respectées. Cela permettrait une rationalisation économique et sociale, et une relocalisation de l’économie par l’investissement ainsi qu’une baisse du chômage. Les gens paieront plus mais l’argent restera en Europe. L’interdépendance des économies européennes justifie de mettre en place cette taxe à l’échelle de l’Europe. »
… Et une Europe des valeurs
Les Jeunes Verts sont « contre la règle d’or des 3% qui est inefficace. A terme il faut aller vers une baisse des déficits, mais il faut surtout être pragmatique. En revanche, il serait nécessaire de mettre en place une règle d’or en terme de droits humains, et remplacer le pacte de stabilité et de croissance par un pacte écologique et solidaire qui prenne par exemple en compte l’enseignement et l’aide au développement ».
L’Europe dans le monde ? Elle devrait se distinguer par des valeurs, et par exemple arrêter de piller le tiers monde. L’UE doit prendre sa place à l’ONU et représenter le continent.
Sur la situation actuelle en Hongrie : « ce qui est inquiétant, ce n’est pas juste la progression du populisme, c’est aussi que l’exigence démocratique soit dévaluée au niveau européen. » L’Union européenne doit être une communauté de valeurs, et doit être offensive sur ces valeurs, mettre les Etats en face de leurs responsabilités, comme elle peut le faire aujourd’hui dans d’autres secteurs (qualité de l’eau…). »
En conclusion…
Il n’y a pas de finalité territoriale à l’Europe. Il n’y a aucune frontière fixée, ni « une » culture européenne. L’Europe est une construction historique. En revanche, il faut réfléchir aux institutions à réformer AVANT de nouvelles adhésions.
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