Rentrée

Les Eurodéputés français : cancres ou bons élèves ?

Mesurer l’assiduité de nos Parlementaires européens

, par Sophie Gérardin

Les Eurodéputés français : cancres ou bons élèves ?

C’est aussi la rentrée pour les soixante dix-huit élus français au parlement européen. Depuis quelques jours, ils peuvent consulter leur « bulletin » de présence sur le site de l’association « Europ Agora » [1], mesurée depuis deux ans.

Quant au quotidien « Le Parisien », il a lui aussi communiqué, cet été, un tableau de présence de nos eurodéputés, entre juillet 2005 et juin 2006 [2]. Les résultats diffèrent quelque peu, mais donnent une idée des « bons élèves » et des « cancres ». Le Taurillon vous ouvre leurs carnets...

Dans la classe des eurodéputés français, on trouve au premier rang et parmi les plus assidus, Martine Roure (PS), puis Marie-Anne Isler-Béguin (Verts) et Gérard Onesta (Verts).

Selon l’association « Europ Agora », nos premiers de la classe se sont distingués par une très forte présence sur les bancs du parlement européen, un nombre d’intervention en séances plénières et un nombre de questions posées à la Commission européenne, importants.

A l’autre extrémité, Jean-Marie Le Pen et sa fille Marine (FN), Michel Rocard (PS) et Philippe De Villiers (MPF) se sont fait remarquer par leur absence et leur peu d’engagement sur les questions européennes.

Mesurer l’assiduité de nos Parlementaires européens

Sur la Toile, quand certains publient des chiffres, d’autres distribuent des cartons rouges (ou des « avertissements », comme à l’école...) et cela risquerait bien d’arriver à certains de nos eurodéputés. Europ Agora présente une évaluation de tous les eurodéputés sous la forme d’un tableau très détaillé et de tableaux par région.

Le Parisien a, lui aussi, communiqué ses résultats, basés uniquement sur leur assiduité aux séances plénières à Strasbourg et Bruxelles. Il révèle que, Jean-Louis Cottigny (PS), Janelly Fourtou (UDF) et Christine de Veyrac (UMP) arrivent en tête, avec 100% de présence au parlement, depuis juillet 2005. Dans ce classement, Gérard Onesta arrive 5e, Martine Roure, 16e et Marie-Anne Isler-Béguin, 23e.

Mais dans une classe, il y a toujours un dernier... et c’est sans surprise, Philippe de Villiers, avec 54,10% de présence. Europ Agora le place 68e, d’après ses critères. Plus présent sur ses terres et dans la campagne présidentielle, il a quelque peu délaissé les bancs du parlement européen.

Des partis égaux devant les résultats

Première remarque : aucun parti ne prédomine dans le haut des différents classements, puisqu’on y trouve autant d’eurodéputés de gauche que de droite. Pas de blâme général, donc. Certains élus, pourtant issus de partis ouvertement pro-européens, se retrouvent dans les derniers, comme Michel Rocard, cité plus haut, ou Nicole Fontaine (UMP) pour les plus connus, alors que d’autres camarades qui se revendiquent anti-européens, sont bien placés, comme Carl Lang (FN).

Seconde remarque : depuis quelques années, les observateurs reconnaissent une plus forte présence des eurodéputés français au parlement européen. Cependant, l’année 2007 risque fort d’inverser la tendance, en raison des élections législatives, présidentielles et municipales. Car dans les rangs de la classe, cancres et bons élèves continuent de regarder par la fenêtre vers la France et considèrent toujours les mandats nationaux comme plus valorisants que l’élection européenne.

Bref, s’il se réunissait, le conseil de classe dirait pour certains « des efforts notables, doit poursuivre sur sa lancée » et pour d’autres « peut mieux faire ».

- Illustration :

Photographie du Parlement européen de Strasbourg, de nuit (Sources : Encyclopédie en ligne wikipédia).

Notes

[2Lire l’édition du 11 juillet 2006.

Vos commentaires
  • Le 14 septembre 2006 à 22:45, par Fabien Cazenave En réponse à : Les Eurodéputés français : cancres ou bons élèves ?

    Pour Rocard, il me semble pourtant qu’il a énormément participé aux débats sur la directive sur les brevets des logiciels... Il était à la commission des affaires juridiques du Parlement européen.

    De plus, en 2005, il conduit la délégation d’observateurs européens pour assurer le bon déroulement de l’élection présidentielle en Palestine.

    Sans compter son investissement au moment de la campagne référendaire française... même si la période référencée ne l’incluait pas.

    J’ai l’impression que cet euro-député-baromètre est donc à améliorer. Mais c’est quand même un bon outil pour suivre nos députés et leur demander des comptes.

  • Le 17 septembre 2006 à 18:32, par Citoyen En réponse à : Les Eurodéputés français : cancres ou bons élèves ?

    Article intéressant dont j’avais effectivement eu écho au travers d’un article sur le site de l’Agence Telos.

    Concernant ce sujet, cf. la page du chercheur Olivier Costa : http://www.cervl.sciencespobordeaux.fr/PagesCV/Costa.htm

    @mitiés

  • Le 18 septembre 2006 à 11:19, par Ludovic Bu En réponse à : Les Eurodéputés français : cancres ou bons élèves ?

    Bonjour,

    le problème de ce genre de classements, c’est qu’il ne tient pas compte de la réalité du travail parlementaire. Etre présent en séance plénière, c’est bien, mais ça ne constitue pas un travail. D’autant que ce que l’on compte, c’est juste si les députés ont paraphé le cahier des présences jour après jour de plénière, et pas du tout s’ils étaient dans l’hémicycle.

    Et puis, quand bien même ils eurent été dans l’hémicycle... Ce n’est pas là que se fait le travail parlementaire, mais plutôt dans les commissions parlementaires, qui elles se réunissent à Bruxelles. Et il y a tout le travail de rédaction d’amendements, de rapports parlementaires, de questions écrites et orales à la Commission, de négociation de compromis avec les autres groupes parlementaires, de représentation de l’Union européenne (dans les pays tiers), etc.

    Donc, pour quantifier un travail de parlementaire, il faudrait établir un classement tenant compte de l’ensemble de ces critères, et non de la seule présence ou, ce qui est mieux mais pas suffisant, de deux ou trois critères parmi tous ceux-là.

    Quant à De Villiers, s’il est présent 54% du temps, c’est simplement que s’il venait moins, ce qui l’arrangerait, il ne toucherait plus que 50% de sa paye de Député...

    Et à quand un tel classement pour les parlementaires nationaux ? Personne ne pense jamais à critiquer l’absence de nos députés ou sénateurs. Pourtant, ceux-ci bossent sûrement moins, en moyenne, que nos représentants européens !

    Ludovic BU

    Ancien assistant parlementaire européen et national (1999-2004).

  • Le 19 septembre 2006 à 09:32, par ? En réponse à : Les Eurodéputés français : cancres ou bons élèves ?

    Malheureusement, ce type de classement démontre la méconnaissance total du travail de député Européen par la presse Francaise. On attendait plus de sens critique du Taurillon. Je vous recommande la lecture du site d’Alain Lipietz qui raconte en détail son travail de député. Cordialement. Clément

  • Le 19 septembre 2006 à 15:42, par Valéry En réponse à : Les Eurodéputés français : cancres ou bons élèves ?

    Le site d’Alain Lipietz est en effet particulièrement intéressant de ce point de vue là. Heureusement que nosu avons des élus qui s’attachent à ce point à rendre compte de leur travail et les franciliens sont particulièrement chanceux de ce point de vue là.

    En ce qui concerne les critères utilisés je serais en effet curieux d’en connaître les détails notamment pour savoir si le travail en commissions, l’essentiel du travail parlementaire, est bien pris en compte (et pas seulement les plénières).

  • Le 23 septembre 2006 à 15:36, par PJ-BR En réponse à : Les Eurodéputés français : cancres ou bons élèves ?

    Réaction assez sèche des députés français du PSE .

    Ils ne sont pas d’accord avec la méthode qui :
    1- privilégie la présence en plénière au travail en commission
    2- attribue une échelle de valeur arbitraire aux commissions
    3- ne s’occupe que des députés français.

    L’idée est bonne, mais la méthodologie est à revoir.

  • Le 16 novembre 2007 à 00:28, par The Green Tall Guy En réponse à : Les Eurodéputés français : cancres ou bons élèves ?

    L’exemple de Rocard est un bon exemple : c’est probablement l’un des meilleurs députés européens, tous pays confondus. Il est reconnu par l’ensemble de ses pairs pour son travail. Et pourtant, il n’est pas en haut du classement qu’on nous présente ici, car lui sait bien où se fait le VRAI travail parlementaire.

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