Le site franco-allemand ouvert aux « initiatives de la société civile »

, par Jonathan Leveugle

Le site franco-allemand ouvert aux « initiatives de la société civile »

Alors que nous venons de fêter les 50 ans du traité de l’Elysée, qu’en est il de la coopération franco-allemande sur internet et dans les réseaux sociaux ? C’est autour de cette question que la Social Media Week organise le 20 février une conférence à Paris. En préambule de la table ronde, le Taurillon a pu interviewé, Charlotte Suel, responsable éditoriale du portail web franco-allemand www.france-allemagne.fr.

Le Taurillon : Vous êtes rédactrice web pour le site franco-allemand www.france-allemagne.fr/. Dans quel but a t il été créé ?

Charlotte Suel : Le site est né il y a plus de 10 ans de la volonté des gouvernements français et allemands de rendre l’information sur la coopération franco-allemande la plus accessible possible.

La création de ce portail était nécessaire car, à elle seule, la coopération franco-allemande concentre un large éventail de domaines (éducation, culture, économie, défense, diplomatie, transports, énergie ...). Pourtant, les réalisations concrètes de cette coopération ne sont pas toujours bien connus. Combien de personnes, en France et en Allemagne, savent qu’il existe par exemple une Université franco-allemande, un Bureau de coordination franco-allemande des énergies renouvelables ou encore une Chambre de commerce franco-allemande ? Pour palier à ce manque, il est nécessaire de proposer ses textes de références, de présenter ses institutions, de valoriser son actualité, et un site internet est parfait pour cela.

Le traité de l’Elysée, qui fonde notre travail en commun, prévoit que « Toutes les possibilités seront offertes aux jeunes des deux pays pour resserrer les liens qui les unissent et pour renforcer leur compréhension mutuelle ». Dans ces conditions, comment ne pas voir en internet est un moyen indispensable pour resserrer nos liens et expliquer aux jeunes et à tous les citoyens intéressés, ce qu’est la coopération franco-allemande.

Le Taurillon : Comment est il géré ? Comment travaillez-vous avec vos collègues du ministère des Affaires étrangères allemand ?

Charlotte Suel : Le site est entièrement bilingue, binational et ouvert sur la société civile. Concrètement je travaille tous les jours avec ma collègue directe Julia Raudzus à l’Auswärtiges Amt, le MAE allemand. Nous discutons des articles à mettre en ligne, essentiellement de l’actualité liée aux rencontres des différents ministres, aux échanges entre Parlements et collectivités locales, aux manifestations de l’Office franco-allemand pour la Jeunesse ou des associations franco-alllemandes, mais aussi des actualisations de contenus de fonds sur le site. Nous écrivons chacune dans notre propre langue, et parfois nous traduisons et adaptons ce qu’à écrit l’autre. Concrètement, nos échanges se font surtout par mail, en allemand et en français.

Le Taurillon : Pour les 50 ans du traité de l’Élysée, de nombreux acteurs ont souligné la nécessité de renouveler le partenariat franco-allemand. Que propose le site pour aller dans ce sens ?

Charlotte Suel : Dès sa création, il a été souhaité que le site www.france-allemagne.fr ne soit pas seulement un site institutionnel, mais aussi un portail pour ouvrir sur toutes les initiatives de la société civile en matière franco-allemande.

A l’occasion des 50 ans du traité de l’Elysée et de l’Année franco-allemande, notre page va encore plus loin dans cette direction, puisque nous avons proposé une procédure de labellisation des initiatives. Chacun peut proposer une manifestation ou une action via un formulaire en ligne, et ces actions, si elles sont conformes aux buts de l’Année franco-allemande, sont ensuite mises en valeur sur une carte interactive.

C’est pour nous une manière de soutenir des initiatives d’appropriation de la relation franco-allemande par des citoyens. Nous avons par exemple découvert que de nombreux établissements scolaires utilisaient la gastronomie, avec un repas allemand à la cantine, pour lancer une sensibilisation de leurs élèves au franco-allemand ! Nous constatons également que dans les débats et conférences qui sont organisés un peu partout en France et en Allemagne cette année, la dimension européenne est prépondérante.

La coopération franco-allemande, ce n’est pas seulement des sommets entre chefs d’Etat, mais bien aussi un enjeu citoyen : la visibilité de ces initiatives locales est donc essentielle.

Nous animons également des forums

Le Taurillon : Cette initiative a t elle vocation à s’étendre avec d’autres pays européens de l’Union ?

Charlotte Suel : Encore une fois c’est le Traité de l’Elysée qui nous donne la cadre de l’action franco-allemande au service de l’Europe : « un renforcement de la coopération entre les deux pays constitue une étape indispensable sur la voie de l’Europe unie, qui est le but des deux peuples ».

La mise en place d’un portail franco-allemand est véritablement nécessaire parce que nos coopérations bilatérales sont particulièrement nombreuses, et qu’il faut regrouper l’information à un seul endroit. C’est une relation bilatérale qui n’a pas d’équivalent avec d’autres pays de l’Union. Pour autant il est clair pour nous que le site a vocation à être le relais de l’action européenne de la France et de l’Allemagne, et nous avons d’ailleurs une rubrique intitulée « Au service de l’Europe » .

Pour plus de détails sur la conférence, cliquez ici

Le Taurillon est partenaire de cette conférence.

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