Taurillon : Pouvez-vous nous présenter rapidement l’activité et les engagements du Parti Breton ?
Kevin Jezequel : Le Parti Breton / Strollad Breizh est un parti plutôt récent, né en 2003. Il se définit comme démocrate, nationaliste, écologiste et fédéraliste européen, et s’inspire de mouvements comme le Parti National Ecossais, Convergència i Unió (Catalogne) ou encore le EAJ-PNV basque.
Il a obtenu ses premiers élus à l’occasion des municipales de 2008. C’est un parti qui regroupe les familles politiques du centre-gauche et centre-droit (sociaux-démocrates, démocrates-chrétiens, libéraux modérés, écologistes) autour d’un projet centré sur l’émancipation de la Bretagne. Le Mouvement des Jeunes Bretons – Ar Vretoned Yaouank a lui été lancé en 2007.
Taurillon : Vous vous affichez comme un mouvement pro-européen : pouvez vous nous décrire l’Union européenne que vous désirez ?
Kevin Jezequel : En un mot, fédérale ! A terme nous voulons une Europe unie sur le modèle suisse ou américain, avec des organes législatifs et exécutifs dotés de compétences claires, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui. Dans l’immédiat, nous voulons une Union Européenne qui se rapproche d’une démocratie parlementaire classique, même si nous sommes conscients qu’une telle évolution ne peut pas se faire d’un coup. Cela veut dire par exemple que la Commission doit être dépendante politiquement du Parlement (ce qui implique de simplifier la procédure de censure), que l’unanimité doit être bannie du Conseil, ou que la codécision doit être généralisée à tous les champs politique (PESC incluse).
L’UE idéale ? En un mot : fédérale !
L’UE doit également étendre le champ de sa citoyenneté. Personnellement, je souhaite que tout citoyen d’un État-membre puisse voter à toutes les élections de l’État où il réside depuis 3 mois, même si il n’en possède pas la nationalité.
Un autre aspect important est l’affirmation d’une identité politique européenne, sur la scène internationale. L’Union Européenne doit se donner les moyens d’agir en faveur de la paix et de la stabilité, par exemple en ayant rapidement une représentation unique à l’ONU, sous contrôle du Parlement Européen. Nous sommes opposés à l’idée d’une Europe intergouvernementale qui est par nature peu transparente, et trop peu légitimée par les citoyens, qui ont l’impression que l’Union ne répond pas à leurs attentes.
Taurillon : Le Parti Breton présente une liste pour les élections européennes de juin prochain. Comment vos députés pourront-ils œuvrer à améliorer le fonctionnement de l’Union européenne ?
Kevin Jezequel : Les députés européens ont un rôle décisif dans l’Union Européenne. Le Parlement Européen est devenu un législateur dans beaucoup de domaines grâce à la codécision. Cette tendance s’accélère, ce qui est très positif. Pour nous, améliorer le fonctionnement de l’Union Européenne signifie avant tout mettre en place une vraie vie politique européenne.
Nos députés européens siégeront donc systématiquement, et se concentreront sur leur mandat. Par ailleurs ils participeront aux débats dans une perspective européenne et politique. Il faut en finir avec le mythe des décisions purement techniques. Les directives et règlements sont d’ordre politique, comme l’illustre le texte débattu en ce moment autour d’Internet. Cela signifie que la couleur politique du Parlement Européen doit se refléter dans les décisions qui seront prises au cours des 5 prochaines années.
Nos élu-e-s auront comme objectif de faire du Parlement Européen l’acteur central du processus de décision en contribuant à en faire une assemblée avec des clivages en fonction des familles politiques. Par exemple, nous ne participerons pas aux marchandages et autres arrangements entre le Parti Socialiste Européen et le Parti Populaire Européen sur la répartition des postes (présidence du Parlement, Commission). Les citoyen-ne-s font des choix politiques, qui doivent se refléter dans les décisions qui sont prises au sein de l’Union Européenne. Le Parlement Européen a le pouvoir de bloquer les textes lors de la procédure de codécision, il doit en faire usage plus souvent si cela suit ses convictions.
Taurillon : De quelle manière un député européen peut-il œuvrer à l’émancipation de la Bretagne ?
Kevin Jezequel : Nous nous présentons aux élections européennes avant tout pour mettre en avant notre vision de l’Europe. Cependant, une présence au Parlement européen ne peut qu’aider à mettre en avant l’image de la Bretagne ainsi que ses problématiques propres.
De plus, un député européen peut faire avancer plusieurs dossiers importants pour la Bretagne. On peut penser à la question linguistique. Ainsi le basque, catalan et galicien sont langues « à usage limité » [1], ce qui leur confère un statut semi-officiel (en attendant mieux !). C’est un statut que doit obtenir la langue bretonne au sein de l’Union Européenne. Cela nécessite un large accord, qu’un eurodéputé peut initier, en demandant à pouvoir s’exprimer en breton au Parlement Européen. Cela n’a rien d’extraordinaire et a déjà été fait pour d’autres langues minorisées.
Par ailleurs, la mise en place d’institutions fédérales pour l’Europe, que nous souhaitons, amènera une évolution dans les mentalités françaises, encore trop marquées par le modèle de l’Etat-Nation du XIXe, dont l’inefficacité s’affirme de plus en plus. Pour reprendre un slogan connu, penser global implique également d’agir local !
Taurillon : Quels sont les liens entre le Parti Breton et les autres partis nationalistes en Europe ? A quel groupement politique européen se rattacheraient les députés européens du Parti Breton ?
Kevin Jezequel : Le Parti Breton entretient des relations avec de nombreux partis nationalistes, notamment, mais pas exclusivement, membres de l’ALE. Cependant, nous nous sentons particulièrement proches de la plupart des positions exprimées par le groupe ADLE. Celui-ci a déjà pris position en faveur de l’Europe des régions et accueille deux partis avec lesquels le Parti Breton entretient de très bonnes relations, à savoir le PNV basque et la Convergence Démocratique de Catalogne.
Taurillon : Les questions universitaires sont également au cœur de vos préoccupations. Comment peut-on encore accentuer la mobilité des étudiants européens ?
Kevin Jezequel : Il ne s’agit pas tant d’un problème d’outils que de moyens voire d’envie des principaux intéressés. L’Union Européenne a mis en place des dispositifs efficaces, reste à les généraliser pour au minimum permettre à tous ceux qui le souhaitent de partir à l’étranger pendant leur scolarité ou leurs études. C’est un objectif à envisager à moyen terme. Dans certaines filières, on peut songer à rendre un séjour à l’étranger obligatoire, comme la plupart des Instituts d’Etudes Politiques de l’hexagone le font déja.
Mais il faut également que du côté des universités la mobilité soit mieux mise en valeur. Dans certaines universités, les étudiant-e-s qui reviennent de l’étranger ont parfois la désagréable surprise de voir certains de leurs cours non reconnus. Il faut absolument mettre fin à cela, par la voie législative si nécessaire.
Pour nous, une mobilité suppose également de ne pas être freiné financièrement. C’est pourquoi Le MJB est contre l’idée de rendre les études payantes. Récemment, le Pays de Galles a fortement réduit les droits de scolarité. C’est un exemple dont il faut s’inspirer, à l’échelle européenne. Mais ces mesures supposent avant tout de transférer une partie de la compétence universitaire à l’échelle de l’Union.
Pour autant, la mobilité ne doit pas être réservée aux seuls étudiant-e-s. Nous voulons par exemple généraliser le Service Volontaire Européen, par exemple en l’intégrant au cursus scolaire ou universitaire pour les jeunes qui le désirent.
Taurillon : L’Europe que vous souhaitez dépasse les frontières nationales : Quelles devraient être selon vous les frontières de l’Europe des Régions ? … Et celles de la Bretagne au sein de cet ensemble ?
Kevin Jezequel : Nous sommes fédéralistes, donc nous ne voulons pas de frontières en Europe ! Nous concevons celle-ci avant tout comme une union de territoires de taille différente, sans restrictions aucune de circulation. Dans ce cadre européen, la Bretagne doit bien entendu être réunifiée.
Concernant la question des frontières extérieures de l’Europe, il nous parait important d’approfondir l’Union et de lui donner des institutions fiables avant de songer à intégrer de nouveaux Etats-membres.
1. Le 20 mars 2009 à 10:49, par jan michel En réponse à : Le Parti Breton prépare les élections européennes
... BRAVO ! Parfait !
///mais vous ne parlez que des « étudiants » ! rien sur les « Apprentis » ?
ce sont pourtant des Bretons !
... à croire qu’il n’y pas « d’ apprentis » au PB !
2. Le 20 mars 2009 à 14:05, par gwen En réponse à : Le Parti Breton prépare les élections européennes
Il n’y aura pas de circonscription bretonne en 2009, les régions Bretagne, Pays de Loire et Poitou-Charente votent pour les mêmes candidats au sein d’une circonscription « Grand Ouest ». Comment le Pari Breton compte-t-il s’y prendre pour attirer les voix des non-Bretons ? A moins qu’il se présente sous une autre étiquette auquel cas il y aurait tromperie sur la marchandise ?
3. Le 20 mars 2009 à 18:03, par Bernez En réponse à : Le Parti Breton prépare les élections européennes
Non, le Parti Breton, ne se présentera que sur les 5 départements Bretons, on ne peut que regretter cette notion de grand ouest qui n’a aucun sens concernant ces élections, mais comme d’habtude, en france, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, en attendant, celà fragilise, bien sur le vote Breton !
4. Le 21 mars 2009 à 10:37, par Ronan (breton, comme son prénom l’indique) En réponse à : La Bretagne, libre dans sa tête...
Autant je crois comprendre quel est le projet européen de ce MJB-AVY, autant j’ai tout de même du mal à en discerner le projet politique pour la Bretagne (et en quoi il est vraiment spécifique et - éventuellement - digne d’intérêt).
– 1- La Bretagne a bel et bien une identité spécifique. Notez bien au passage qu’elle est duale : à l’Est d’une ligne « Morlaix-Vannes », bien peu parlent breton depuis belle lurette (mais gallo, dialecte francophone d’oïl). Et la langue française était langue officielle du duché dès le XIIIe siècle (en remplacement du latin). Et que bien peu de « bretons » d’aujourd’hui maîtrisent à ce jour la langue bretonne (500 000 personnes, tout au plus...).
Exiger qu’un futur eurodéputé de Bretagne (véritablement bretonnant...) puisse éventuellement parler en breton au parlement européen me paraît là davantage relever du symbole, sinon du gadget : sera-t-il seulement compris de ses administrés ?! Et puis quel breton y parlerait-il le KLT, le vannetais ou la langue académique « unifiée » ?! (En tout état de cause, bonjour les frais de traduction...).
– 2- Quand bien même : la Bretagne est aujourd’hui une société démocratique et appaisée : la Bretagne d’aujourd’hui est le pays de tous ceux qui vivent en Bretagne quelle que soit leur langue, leurs origines, leur identité et sans qui soit demandé en sus à quiconque d’adhérer à autre chose qu’au pacte social et aux normes de droit de l’actuelle république française (en conformité avec la Charte européenne des droits fondamentaux).
A ce titre, il serait tout de même légitime d’exiger de l’Etat français qu’il reconnaisse l’usage possible - au niveau local - des langues régionales (comme le breton) dès lors que cela ne remet pas en question l’impartialité de la justice, l’égalité des chances pour tous ainsi que le bon fonctionnement de l’administration et de la démocratie locale.
– 3- L’histoire spécifique de cette région (et sa longue tradition d’autonomie politique d’Ancien régime) plaide pour une autonomie élargie. Mais plutôt que d’en rechercher la justification dans l’histoire, autant faire - autant que se peut - usage de bon sens et d’un usage raisonné du principe de subsidiarité : les affaires doivent toujours être gérées au plus près des citoyens, autant - tout du moins - que l’exercice de ces compétences soient efficace (et accompagnées des financements publics nécessaires), que les pouvoirs en question ne soient pas confisqués par quelques élites locales, et que subsiste l’arbitrage d’un Etat impartial et d’une justice indépendante qui ne saurait être autre chose que la même pour tous.
Il serait donc effectivement bon que la Bretagne puisse disposer de compétences élargies, notamment dans les domaines culturel et du développement touristique où elle a un patrimoine spécifique à cultiver, indéniable vivier d’emplois. Pour ne pas effaroucher, cela pourrait se faire à titre expérimental...
– 4- La « réunification » de la Bretagne (avec le retour de la Loire Atlantique, bien entendu...) n’a de pertinence que dans la mesure où cela serait un voeux des populations concernées. On attend donc avec impatience une consultation populaire qui validerait démocratiquement un tel processus...
– 5- Pour faire : une Bretagne autonome au sein d’une France décentralisée, dans le cadre d’une Europe fédérale. Pas de repli identitaire mais donner les moyens aux « icistes » de prendre leurs responsabilités et leur destin en main, dans le cadre d’une société politiquement démocratique et culturellement ouverte.
5. Le 21 mars 2009 à 16:50, par Ruzdu En réponse à : La Bretagne, libre dans sa tête...
1) Un député européen gallois a parlé en gallois standard, sans être compris de tous ses représentants, puisque les députés européens représentent tous les citoyens ! Un eurodéputé breton s’exprimerait donc évidemment en breton littéraire, comme un eurodéputé marseillais s’exprime en français standard. Pour les frais de traduction, en effet oui, l’UE a fait le choix de l’égalité des langues, ça a un cout. Sinon autant passer à l’anglais pour tout le monde.
2) Oui et ? D’après le MJB la Bretagne correspond sociétalement à ce que vous dites, mais ça n’empêche pas de vouloir une évolution. Je ne vois pas ce que ces histoires d’origines viennent faire là dedans. Sur l’usage du breton dans l’administration, ben non ça ne remet pas en cause l’égalité, au contraire. Actuellement, les britophones sont discriminés en France, il y a inégalité.
3) La Bretagne n’est pas une région à histoire spécifique, mais un pays indépendant pendant des siècles et annexé en bonne et due forme en 1532. Donc si on se réfère à l’histoire (ce qui n’est pas forcément bien, j’ai vu aucune référence à l’histoire dans le discours du MJB/AVY, ça parle surtout de projet, de construire, de futur plus que de passé) ce n’est pas ce genre de statut qu’il faudrait...
6. Le 22 mars 2009 à 09:11, par Ronan En réponse à : La Bretagne, libre dans sa tête...
1) Donc ça ne vous dérange pas qu’un Député ne puisse immédiatement être compris de (sans même parler des autres...) ceux là même qui l’on élus ?!
2) En général les brittophones sont bilingues et - donc - également francophones. L’expression publique - en langue française, en pays breton - ne discrimine donc personne. Par contre on comprend fort bien qu’une expression publique exclusivement en breton (au tribunal, dans les administrations, etc) pénaliserait les 75 à 80% de la population bretonne n’en parlant pas un mot.
3) La Bretagne n’est pas une région à histoire spécifique, mais un pays indépendant pendant des siècles et annexé en bonne et due forme en 1532.
Comme la Corse, la Savoie ou l’Alsace, par exemples. Quant à l’indépendance de la Bretagne médiévale « pendant des siècles » (sic), il faudrait tout de même être plus nuancé. Elle n’est véritablement réelle qu’au tout début du Moyen Age (VIII-IX-Xe siècles : époque des « rois » Morvan, Nominoé, Erispoé et autres Salaun) et par la suite elle est surtout symbolique ou - au mieux - analogue à celle de n’importe quel autre territoire féodal de la mouvance de France, et souvent même beaucoup moindre (Cf. Duché de Normandie, Duché de Bourgogne, Comté des Flandres, etc). De là à parler de « pays indépendant(s) »...
De toute façon, pour n’importe quel territoire, l’indépendance véritable et concrète, c’est l’indépendance dans l’interdépendance. Et vouloir l’indépendance à tout prix, pour le seul plaisir d’une satisfaction psychologique (pour éditer ses propres timbres ?!), ça n’a absolument aucun sens.
L’intégrisme indépendantiste comme l’intégrisme linguistique ne servent que la satisfaction de quelques égos torturés mais servent aucunement les populations concernées (ce qui devrait pourtant être le but de toute politique) et ne mènent nulle part. Pour le reste il faudrait peut-être arrêter de faire de l’histoire et de la langue des enjeux politiques : c’est vraiment trop facile de s’en servir pour créer de toute pièce des conflits acharnés qui n’ont pas lieu d’être. Pour preuve : tous les démagogues du monde le savent et s’en servent.
7. Le 22 mars 2009 à 19:01, par Alexandre En réponse à : La Bretagne, libre dans sa tête...
Je me permets d’intervenir dans la discussion :
1) et 2) Il ne s’agit pas, me semble-t-il, d’être compris ou non par ses électeurs, mais de pouvoir s’exprimer dans sa langue au sein du Parlement Européen. Evidemment, tout le monde aujourd’hui parle français, mais sans politique volontariste le breton est condamné à disparaître. On voit bien les résultats peu concluants de la politique linguistique irlandaise face à l’anglais. De même, en Estonie, Lettonie, Lituanie, le russe est largement répandu. Pour autant, chaque pays a souhaité promouvoir sa langue, alors que l’intercompréhension aurait favorisé le russe. Il s’agit donc de commencer par une action un peu symbolique, mais qui doit nécessairement s’accompagner d’un apprentissage plus étendu du breton, afin que les Bretons puissent le comprendre. Si j’osais, je dirais qu’actuellement, tout le monde apprend l’anglais, et du fait de votre raisonnement, il vaudrait mieux que l’anglais seulement soit utilisé. Personne ne serait discriminé. Mais est-ce souhaitable ? De même, est-il souhaitable que le breton disparaisse sous prétexte qu’il n’y a plus de monoglottes brittophones ? Il me semble préférable de demander que l’emploi du breton soit reconnu comme un droit pour les Bretons qui souhaitent le parler, y compris, dans l’espace public.
3) Comparer la Bretagne avec la Normandie ou la Bourgogne me semble un peu osé. La situation de la Bretagne se rapproche plutôt, comme vous le dites, de la Corse ou de l’Alsace, mais aussi de l’Ecosse, du Pays de Galles... de l’Irlande. Personne ne parle d’indépendance au sens strict. Nous sommes dans l’Union Européenne, que je souhaite à terme fédérale. Maintenant, il est toujours possible de discuter les contours possibles des membres de l’Union Européenne. L’UE a intégré l’Allemagne de l’Est au sein de l’Allemagne. L’inverse n’a pas qu’une hypothèse d’école. Elle intégrera peut-être bientôt l’Ecosse, le Pays de Galles et l’Angleterre comme membres distincts. Cela n’est pas un drame, au contraire, c’est un progrès pour les pays qui veulent avoir plus de reconnaissance et de capacité de décision. La Bretagne n’a pas forcément à se considérer comme un sous-ensemble de la France. Elle peut souhaiter avoir sa place à elle, et ce, sans renier l’usage du français (mais en élargissant celui du breton), ni de l’euro, etc. Mais bien entendu, ce sera aux Bretons d’en décider. Encore faudra-t-il qu’ils décident en pleine connaissance de cause, sans être influencés par les partis actuellement majoritaires...
8. Le 23 mars 2009 à 09:35, par GwirFed En réponse à : Confédération n’est pas fédération : danger du boniment nationaliste
Fédéralisme et nationalisme sont incompatibles.Promouvoir un nationalisme local avec une supposée Europe fédérale, c’est en réalité se prononcer pour une Confédération, non pour une Fédération. Aucune confédération ne survit.
Jacques Ellul, fédéraliste, disait : La nation, c’est un des fcateurs les plus régressifs de notre temps. Il faut briser le cadre national et dévaluer l’idéologie nationale. Il faut admettre l’éclatement par les minorités, s’engager dnas la voie d’une authentique décentralisation (ce qui implique la disparition du centre) provoquer une rupture et créer au mieux une fédération.
9. Le 23 mars 2009 à 15:55, par Ruzdu En réponse à : Confédération n’est pas fédération : danger du boniment nationaliste
« Nationalisme » ça veut dire dans le cas présent qu’une entité appellée nation soit égale aux autres. Donc c’est parfaitement compatible avec le Fédéralisme européen. Ca suppose une Europe fédérale avec des nations non souveraines, au même statut.
C’est moins la nation que l’Etat-Nation type XIXe qui est problématique. La nation, ça doit être un échelon parmis d’autres (la commune, l’Europe etc) ni plus ni moins. Il faut relativiser son rôle, pas forcément la faire disparaitre. C’est pas l’existence des nations qui a causé les désastres de l’Europe, mais le fait qu’elles se prétendent souveraines, nuance.
L’idéologie nationaliste présentée ici a parfaitement compris ça et ne conçoit pas la nation, mais bien l’Europe comme cadre de référence. C’est en ça qu’elle est parfaitement moderne et euro-compatible. D’ailleurs les fédéralistes européens étaient au départ pour une écrasante majorité d’entre eux favorables aux nations sans Etat.
10. Le 23 mars 2009 à 23:34, par Alexandre En réponse à : Confédération n’est pas fédération : danger du boniment nationaliste
Je suis tout à fait d’accord. Il faut bien distinguer le nationalisme des Etats établis, qui est négatif, et le nationalisme des nations sans Etat, parfois appelé mouvement nationalitaire, qui est progressiste et parfaitement compatible avec le fédéralisme européen. Le nationalisme des nations sans Etat n’a pas vocation à perdurer après la création du nouvel Etat. Il ne s’agit en fait que d’une reformulation des cartes, si l’on peut dire. D’ailleurs, le Parti Nationaliste Basque se présente clairement comme nationaliste, et pourtant il fait partie des précurseurs de l’idée de fédération européenne.
11. Le 25 mars 2009 à 16:11, par Ronan En réponse à : La Bretagne, libre dans sa tête...
1) et 2)
Ce n’est pas parce en autorisant à un eurodéputé trublion de parler au Parlement européen un idiome que personne d’autre que lui ne comprendra (et dont on aura eu bien du mal à trouver quelque traducteur...) qu’on sauvera vraiment la langue bretonne.
Il faudrait arrêter ce genre de postures et de symboles « cache-misères » qui sont - certes - spectaculaires mais qui ne servent en fait qu’à satisfaire des égos et ne servent donc en fait strictement à rien.
Maintenant : oui à un « apprentissage plus étendu du breton » (si les intéressés le souhaitent...). Et bien sur que non, il n’est pas « souhaitable que le breton disparaisse sous prétexte qu’il n’y a plus de monoglottes brittophones » (Nb que je n’ai jamais dit ça...). Et oui, il est « préférable de demander que l’emploi du breton soit reconnu comme un droit pour les Bretons qui souhaitent le parler, y compris, dans l’espace public »(à condition, toutefois, que ça ne fausse pas le déroulement équitable de la vie politique, économique et sociale, dont le bon fonctionnement de l’administration et d ela justice).
3)
Comparer la Bretagne avec la Normandie me paraît parfaitement fondé à l’heure du débat local sur la « réunification » des deux régions admisnitratives. Comparer la Bretagne (le pays d’Anne de Bretagne) à cette même Normandie (le pays de Guillaume le conquérant) ou à la Bourgogne (le pays de Charles le téméraire) est d’ailleurs tout autant fondé sur un plan strictement historique cette fois.
Nous sommes dans l’Union Européenne (que je souhaite moi aussi - à terme - fédérale). Et, effectivement, il est toujours possible de discuter les contours possibles des membres de l’Union Européenne.
Mais il est complètement fou de vouloir séparer ce qui est uni depuis désormais près de 500 ans. Or, depuis lors, Bretagne et France sont intimement liées ; pour le meilleur et pour le pire. Et toute idée de « séparation » de quelque nature que ce soit entre ces deux... « entités » est à ce jour complètement absurde : les bretons de Bretagne sont français, les français de Bretagne sont bretons ; et, souvent, ce sont d’ailleurs les même personnes...
Et - de toute façon - à quoi sert donc l’indépendance quand vos droits sont reconnus et assurés ; et quand on a déjà la liberté ?! Le nationalisme apparaît là vraiment pour ce qu’il est : postures identitaires et refus d’aborder les problèmes réels, tous encore une fois sacrifiés à la recherche de satisfactions « psychologique » d’ordre strictement « intellectuel » .
12. Le 25 mars 2009 à 16:29, par Ronan En réponse à : Confédération n’est pas fédération : danger du boniment nationaliste
On peut gloser pendant des heures sur la signification des termes (nationalisme, nation, etc) mais autant on ne peut que respecter que des êtres humains nourrissent des sentiments d’appartenance divers et variés, autant on ne peut que trouver curieux qu’ils éprouvent à ce point le besoin de s’enregimenter en troupeaux appelés nations.
Celles-ci, qu’elles soient petites, grandes ou moyennes, elles restent toutes fondamentalement des troupeaux oppressifs où se formate et standardise l’identité individuelle, où le collectif fait pression (sur) et opprime l’indidividu (et où la différence interne est systématiquement perçue comme une menace et comme un corps étranger à éradiquer...).
Car on peut également très bien se sentir breton, en apprécier le patrimoine culturel, souhaiter sincérement le faire fructifier et, en même temps, refuser absolument radicalement tout ce qui ressemble de près ou de loin à du nationalisme. Chacun d’entre nous peut très bien être différent d’autrui, absolument respecté en cela et également être un bon citoyen (et n’est-ce pas là l’essentiel ?!) sans pour autant chercher absolument à s’affilier à quelque nation ou autre groupe collectif de nature identitaire que ce soit.
L’Europe fédérale à venir aura peut-être au moins ça de positif : elle permettra enfin l’anarchie identitaire. Elle permettra à chacun d’entre nous d’être enfin totalement libre d’être culturellement ce qu’il veut absolument être sans avoir jamais à courber la nuque devant quelque autorité morale autre que celle de la Loi. A bas les nations ! A bas leur formatage politique et identitaire oppressif !
13. Le 25 mars 2009 à 16:51, par Laurent Nicolas En réponse à : Confédération n’est pas fédération : danger du boniment nationaliste
Ta dernière remarque est vraiment intéressante, sur l’identité post-nationale qui pourrait être celle des citoyens d’une Europe fédérale. Ce thème est au coeur de beaucoup de réflexions notamment en science-politique (un parmi d’autres, Jean-Marc Ferry).
L’une des formulations possibles de cette question de l’identité post-nationale, très simplement, c’est : est-ce possible ? Peut on, en tant que citoyen, développer un sentiment identitaire, d’appartenance, qui soit autre que national ? Est-ce que, comme pour Jürgen Habermas, un patriotisme constitutionnel est possible ? C’est à dire développer un sentiment d’appartenance non pas à l’idée de Nation, mais davantage vis à vis du Texte Fondateur, de la Constitution ?
Est-ce que au contraire il ne faut ni souhaiter, ni chercher à faire émerger un sentiment d’appartenance collectif ? mais alors la cohésion est-elle possible ? j’ai la conviction que non, sans être trop capable de dire scientifiquement pourquoi. Bref, encore beaucoup de débats sur lesquels écrire, nous avons de beaux jours devant nous !
14. Le 25 mars 2009 à 18:41, par Ronan En réponse à : Le « sentiment d’appartenance », ce n’est pas un élément politique objectif, c’est de la métaphysique...
Oui, je pense très exactement qu’il serait très sain de dissocier d’urgence tout sentiment d’appartenance de tout exercice politique.
Chacun d’entre nous est parfaitement libre de nourrir tous les sentiments d’appartenance qu’il voudra. Mais seul le libre arbitre individuel (et aucun groupe humain devenu autorité supérieure...) ne peut infliger à quelqu’un l’effort personnel (la violence consentie...) d’un (par exemple...) réapprentissage de la « langue des ancêtres ». Par exemple.
Alors - de grâce, dans une société des nations et des individus ouverte comme l’est la notre encore aujourd’hui - ces « sentiments d’appartenance », qu’on n’en fasse pas l’alpha et l’oméga (l’argument incontournable du « choix » politique, voire l’outil de discrimination ?) de toute action publique (notamment politique).
Autrefois, il fallait séparer les Eglises (et la Religion) de l’Etat pour maintenir la paix civile au sein d’un même pays. Demain, pour espérer encore maintenir la paix internationale il faudra sans nulle doute procéder à une nouvelle révolution copernicienne d’une semblable nature : séparer la « Nation-souveraine » de l’ « Etat-superstructure administrative ».
Et séparer le sentiment d’appartenance (parfaitement légitime quand il n’est que conviction individuelle strictement privée...) de tout exercice public de la politique. Un jour le sentiment d’appartenance sera donc enfin ce qu’il ne devrait pas cesser d’être : une part de l’intime reléguée dans la sphère privée ou - tout du moins - sans influence politique dans la vie publique. Au même titre que cela devrait être pour - par exemple - les convictions religieuses en seuls termes de foi.
Il n’est nul besoin d’être bleu, rouge, jaune ou vert - blond, roux ou brun - petit, grand, maigre ou gros - animiste, bouddhiste, adepte du culte shinto, que sais-je encore - pour respecter la Loi. Dans une société internationale comme l’Europe actuelle, seul le respect d’un pacte social et civique placé au-dessus même de l’idée de Nation, seule l’observation d’une stricte neutralité en la matière peut rendre viable un espace de paix dans un cadre initialement multinational.
Sinon, si la nation redevient un objet politique « clivant » elle sera forcément là une cause de discrimination et de concurrence, une pomme de discorde, un élément forcément délétère et - bien entendu - dissociateur...
Alors, encore une fois, on ne demande pas à autrui de se laver le cerveau de tout sentiment d’appartenance, on lui demande juste de ne pas faire de cet aspect strictement affectif de sa personnalité le « parasite » identitaire d’un jugement citoyen qu’on souhaiterait voir reposer sur les éléments les plus objectifs possibles.
Se « sentir » ceci ou cela n’est pas un élément objectif, ce n’est que du « jus de crâne ». Ce n’est pas de la politique, c’est de la métaphysique. Et ce n’est certainement pas là dessus qu’on peut espérer construire la paix.
15. Le 25 mars 2009 à 19:04, par Laurent Nicolas En réponse à : Le « sentiment d’appartenance », ce n’est pas un élément politique objectif, c’est de la métaphysique...
Je ne suis pas tout à fait d’accord avec cette affirmation du se sentir, ce n’est pas politique. Plusieurs auteurs classiques de sociologie politique, comme Daniel Gaxie montrent bien que le ressenti, les représentations, le symbolique, c’est du politique, ça fait partie de l’offre politique. Ce n’est pas parce que ce n’est pas objectif que ce n’est pas du politique...
16. Le 25 mars 2009 à 20:01, par Ronan En réponse à : Le « sentiment d’appartenance », ce n’est pas un élément politique objectif, c’est de la métaphysique...
Tout dépend effectivement de ce qu’on entend par « politique ».
Mais en tout cas ce n’est pas quantifiable, pas concret, pas matériel, pas objectif et surtout pas rationnel.
Les choses dont nous parlons là sont des objets de l’esprit et des créations de l’intellect humain. Elles n’ont pas plus de consistance objective que la vapeur.
L’idée de nation « organique » et même « civique » relève davantage du mensonge politique, de l’autopersuasion de masse et de l’hallucination collective librement consentie qu’autre chose.
Alors, subordonner le destin d’être humains à des considérations « psychologisantes » absolument pas rationnelles, non merci.
17. Le 26 mars 2009 à 08:32, par Valéry En réponse à : Le « sentiment d’appartenance », ce n’est pas un élément politique objectif, c’est de la métaphysique...
"Tout dépend effectivement de ce qu’on entend par « politique »."
Un sentiment d’appartenance est de l’ordre du politique dès lors qu’il induit l’aspiration à une prise en compte de celui-ci dans les politiques publiques voire à une traduction dans les institutions e celui-ci.
Comme le signale Laurent ce ressenti est au coeur de la politique puisque les représentations et les croyances des individus fondent leur adhésion à l’ordre public – ou au contraire leur rejet.
C’est pourquoi ces représentations sont au coeur desenjeux du débat politique. Celui qui impose sa vision détiens un atout pour l’emporter. Objectivement dans leur réalité et leur pratique, les Français sont des capitalistes et des individualistes. Dans leur tête ils sont "anti-libéraux" plus ou moins affirmés. Objectivement le traité constitutionnel consiste seulement en une poignée de réformettes institutionnelles.Dans la représentation imposée par les nonistes c’est l’ultralibéralisme gravé dans le marbre.
C’est pourquoi on parle e lutter contre "le sentiment d’insécurité" plus que de lutte contre l’insécurité elle même. Du coup on s’en prends aux jeunes dans les halls d’immeuble même s’ils ne font que papoter.
Enfin et surtout c’est en donnant corps au mythe de la nation que les nationalistes ont pu imposer cette notion comme devant être le fondement de la construction de l’État au 19e siècle.
On ne peut pas je crois, d’un point de vue fédéraliste, distinguer un nationalisme "positif", de libération, venant redonner un Etat à un peuple sans Etat, d’un nationalisme "négatif", celui des jacobins en France, ou des impérialistes. Dès lors que l’on estime qu’un groupe humain que l’on qualifie de nation a besoin, sur la seule base de cette idée, d’un Etat souverain indépendant, on se positionne dans le courant de l ’idéologie nationaliste et donc parmi les adversaires politiques des fédéralistes.
Toutefois lorsque la revendication dite "nationale" implique "seulement" la possibilité de mener des politiques publiques spécifiques dans le cadre d’un ensemble plus vaste, on est dès lors dans une revendication plus proche du fédéralisme.
Se revendiquer à la fois nationaliste et fédéraliste me semble donc contradictoire dans les termes. Toutefois face à la complexité pour dire les choses dans un pays qui ne connais guère le fédéralisme, je conçoit que l’on puisse passer par un tel raccourci de langage.
Dès lors que la revendication n’est pas celle d’une indépendance pure et dure, alors je crois que les mouvements autonomistes, régionalistes, voire les partisans d’une indépendance dans les cadre d’une Europe fédérale sont effectivement dans la famille fédéraliste ou au pire des alliés objectifs. Nos adversaires ne s’y trompent pas. Ne nous trompons pas non plus. C’est pourquoi je félicite le Taurillon d’avoir publié cet article.
Pour information la revue " Fédéchoses" accorde dans ses colonnes une grande place à ces thématiques.
18. Le 26 mars 2009 à 08:43, par Valéry En réponse à : La Bretagne, libre dans sa tête...
"Et - de toute façon - à quoi sert donc l’indépendance quand vos droits sont reconnus et assurés ; et quand on a déjà la liberté ?! Le nationalisme apparaît là vraiment pour ce qu’il est : postures identitaires et refus d’aborder les problèmes réels, tous encore une fois sacrifiés à la recherche de satisfactions « psychologique » d’ordre strictement « intellectuel » ."
Nous sommes bien d’accord : il faut respecter les langues et les identités, mettre en oeuvre les réformes institutionnelles et législatives qui le permettent et donner les moyens de préserver et devélopper les langues comme le Breton mais bâtir un projet national sur la base de la Bretagne d’aujourd’hui me semble discutable. La Bretagne ne me semble pas comparable à la Catalogne ou à l’Ecosse, cas de figure où déjà un large statut d’autonomie semble largement suffisant.
L’ethnocide mené par la "République" jacobine me semble désormais être de l’ordre du fait accompli. Préserver ce qui peut l’être, notamment du oint e vue linguistique, oui c’est indispensable, décentralisation, autonomie voire évolution vers un fédéralisme interne, oui très bien, partout où c’est utile, mais fonder un stato-nationalisme sur la Bretagne d’aujourd’huine me semble pas particulièrement fondé.
19. Le 26 mars 2009 à 11:53, par Guillaume Amigues En réponse à : La Bretagne, libre dans sa tête...
Attention à ne pas mener un procès d’intention au Parti Breton qui a sur ce point une position relativement modérée quand on connait le paysage politique breton.
Il est ici surtout sujet d’Europe, d’une Europe fédéraledans laquelle je pourrais très bien me reconnaitre. Lorsqu’on les interroge, de manière un peu provocante, sur le statut de la Bretagne, ses frontières, ou le rôle des députés européens dans son émancipation, je trouve que les réponses obtenues démontrent une réelle consciences de l’enjeu européen et non l’instrumentalisation des élections qu’on pouvait craindre de la part d’un parti « nationaliste ».
Il est ici question de la reconnaissance d’une identité propre, notamment d’une langue. Il s’agit d’un symbole certes, mais d’un symbole important ! Et personne ne parle d’imposer le breton comme la langue « officielle » de la Bretagne en matière administrative ou judiciaire, comme on semble le lire parfois dans les réactions !
Un projet stato-nationaliste me paraît en effet pour le moins incongru et anachronique concernant la Bretagne, et les autres territoires mentionnés également ! Mais les propos du PB qui ne veut pas de frontières à sa Bretagne ni dans le reste de l’Union, me paraissent clairement conciliable avec le projet fédéraliste !
Bon vent au Parti Breton !
20. Le 26 mars 2009 à 14:48, par Gwen En réponse à : Le Parti Breton prépare les élections européennes
Je suis perdu, car pas technicien du domaine. Comment ne se présenter que sur 5 départements alors que la circonscription est plus large ? La liste vaut bien ailleurs sur l’ensemble de la circonscription ? Le Parti Breton compte-t-il faire retirer les bulletins des bureaux de vote hors de Bretagne ? Y a-t-il une alternative ?
Une autre question , j’ai vu que 3 candidats ont été annoncés. Est-ce qu’on sait quand les 7 autres candidats de la liste seront annoncés ? Car si je comprend bien les listes doivent avoir 10 membres.
Je ne suis pas un expert merci d’avance d’éclairer ma lanterne
21. Le 26 mars 2009 à 15:56, par Ruzdu En réponse à : La Bretagne, libre dans sa tête...
Il ne s’agit pas de projet stato nationaliste en effet, c’est pas avoir un Etat-Nation avec armée ou pour le plaisir de hisser le drapeau breton à l’ONU (d’ailleurs dans le programme du Parti Breton il est marqué que c’est l’UE qui doit avoir une représentation unique à l’ONU. Un repli identitaire sans doute. ) La logique, c’est celle de l’égalité de statut : c’est mettre la Bretagne à égalité avec les autres. 28e Etat-membre pour aller vite.
Les histoires d’indépendance, de séparation, d’exclusion, c’est nulle part dans le projet du Parti Breton. Je viens encore de vérifier, pas une fois le mot indépendance, ça fait d’ailleurs gueuler quelques vieux militants aigris du milieu breton qui en sont restés au délire « ar c’hallaoued er maez » -les français dehors et qui du coup voteront jamais pour le PB. Il y a une séparation entre France et Belgique ? Vous avez déjà vu des barbelés entre Hollande et Allemagne ? Ils sont exclus de la société les italiens qui vont vivre en Espagne ? Je crois que beaucoup confondent la question d’un statut AU SEIN DE L’UE avec des délires du XIXe que je n’ai jamais retrouvé dans les textes ou les positions du PB.
D’ailleurs il suffit de regarder les partis que cite Kevin Jezequel : la CiU en Catalogne ou le SNP en Ecosse, c’est tout sauf des affreux racistes près à faire la chasse aux anglais. Vous savez où il siège le député CiU ? Avec Bayrou tiens. Ca c’est des extrémistes dites moi.
22. Le 26 mars 2009 à 23:47, par HB En réponse à : La Bretagne, libre dans sa tête...
Ce que plein de gens ici ne semble pas comprendre, c’est que le jour ou la France sera réformera en fédération, les lapins gambaderont sur la lune.
23. Le 27 mars 2009 à 07:46, par Fabien Cazenave En réponse à : La Bretagne, libre dans sa tête...
Mort de rire. Cependant, est-ce que le systèume fédéral ne permettrait pas à la France de rester « centralisée » tout en permettant à l’Europe, et donc à la France, d’être plus présente sur la scène internationale par exemple ?
24. Le 27 mars 2009 à 13:07, par Valéry En réponse à : La Bretagne, libre dans sa tête...
Good luck Mr. Gorsky.
25. Le 27 mars 2009 à 19:02, par Alexandre En réponse à : La Bretagne, libre dans sa tête...
Bien entendu que la France ne sera jamais fédérale. Et c’est bien pour cela que le modèle que propose le Parti Breton n’est pas un modèle de France fédérale, à l’inverse d’autres partis, notamment bretons. Ce que propose le PB est similaire à ce qui existe en Ecosse ou au Pays de Galles, à savoir un statut particulier différent de celui des régions françaises. Si la Normandie, le Poitou-Charentes ou Rhône-Alpes ne sont probablement pas intéressés par l’obtention de compétences législatives, en revanche la Bretagne l’est. Et cela se justifie par sa situation tout à fait particulière, même si, de Paris, tout cela peut sembler la même chose. Les particularités de la Bretagne n’ont rien à envier au Pays Basque ou à la Catalogne. Il lui manque simplement des compétences, pour qu’elle puisse exprimer sa voix particulière. Et dans le cadre de l’UE, bien entendu.
Sur un autre point : "est-ce que le systèume fédéral ne permettrait pas à la France de rester « centralisée » tout en en permettant à l’Europe, et donc à la France, d’être plus présente sur la scène internationale par exemple ?" selon Fabien. Je suis très étonné d’une telle remarque sur ce site. L’Europe n’est, à mon avis, pas le faire-valoir de la France, ou en tout cas ne doit pas l’être. Pas plus que l’Europe ne doit être le faire-valoir de la Bretagne ! Les relations entre l’Europe et les Etats doivent rester de l’interne, et c’est l’Europe seule qui a besoin de s’affirmer internationalement ! N’êtes-vous pas d’accord ?
26. Le 6 avril 2009 à 12:03, par KPM En réponse à : La Bretagne, libre dans sa tête...
« à quoi sert donc l’indépendance quand vos droits sont reconnus et assurés ; et quand on a déjà la liberté ? » Vaste question... Je suppose que, si les Musulmans d’Algérie avaient bénéficié des mêmes droits et devoirs que les Pieds-noirs et les Métropolitains, tu aurais aussi été opposé à l’indépendance.
27. Le 23 octobre 2009 à 21:15, par Riwall En réponse à : Insulte à la mémoire des Martyr
J’ai lus tout les commentaires qui ont été écris depuis le début, et certain propos était particulierement révoltant. Mes opinions sont mitigés, en ce qui concerne une Europe Fédérale. Je suis totalement pour l’Europe des peuples, mais alors que vous traiter les nationnaliste d’extremiste qui se replis sur leur identité, vous etes des Extremiste fédéraliste. Le modêle parfait de L’Union Européen selon moi : Des Etats-nation avec chacun un gouvernement, une administration, une Armée ... Et tous régit par le parlement Européen, qui sera la façade internationnale de tout ces pays. Vous etes en train de montrer du doight l’impérialisme français, mais vous etes en train de vouloir annhiler toutes les nations pour former une seul et meme nation. N’est-ce pas se qu’a voulus fair la France ?! pour moi je trouve la nation à laquelle ont appartiens fait notre identitée, nous donne un sentiment d’appartenance a un peuple, une culture ... et vous voulez détruire cette identitée. J’ai lus un commentaire plus haut, disant que la Bretagne n’a été indépendante que pendant de breve période, que le traiter de 1532 nous a rendus pleinement français et que nous étions devenu français pour le meilleur et pour le pire. Pour la premiere idée, on croirais entendre un professeur d’histoire parisiens qui sort de l’école avec l’esprit parfaitement formater par l’Etat jacobin. Il me semble inutile de fair un rappelle, et tout ceux qui ont un minimum de connaissance historique sur la Bretagne le Confirmeront. La Bretagne a été libre, fière, forte et indépendante jusqu’en 1532, ou elle devint une « province réputer étrangere »(pour ceux qui ne connaissse pas ou partiellement l’histoire de Bretagne, je leur conseil Histoire de Bretagne de Yann Brekilien). Le traité de 1532 stipulait que la Bretagne avait des droits, spécifique et innaliénable, et tout les Rois de France l’ont respecter, ou presque (Louis XIV). La Révolution Bourgeoise de 1789 a détruit ce traité, sans l’accord des états de Bretagne. Le traité est donc nul et la France a pris le pouvoir illégallement en Bretagne. L’Etat jacobin a ensuite détruit notre économie, notre culture, notre langue, et nous a condamné a la misere noir, et a l’expatriation.On ne refait pas l’Histoire, mais il me semble que spécifier certaine chose ne serait pas un mal. Surtout qu’en tenant de tel propos, vous insulter la mémoire de ceux qui sont mort pour la Bretagne. Je pense notamment au breton mort sur le champ de Bataille de Saint-Aubin du Cormier. En revenant au sujet, dès que l’on parle de donner plus de pouvoir au nation minoritaire : Corse Bretagne, Pays Basque ... l’Etat jacobin répond immédiatement par dire qu’il se fonde sur le repli identitaire, je ne voudrait pas que certain tombe dans ce piège. Je suis Breton, nationnaliste, Indépendantiste, et je n’ait ni peur ni honte de le dire, vouloir sauver son identiter est-il un repli sur soit ? Moi je dit que c’est L’Etat français qui se repli derriere des préjugés, acceptant le biniou et la bigouden, mais dès qu’on parle de la sauvegarde de la civilization bretonne, il se dérobe derriere des préjugés comme : Comment La Bretagne Ferait-elle pour survivre sans la France ? Moi je dit comment pourrait elle survivre avec la France.
28. Le 23 octobre 2009 à 23:42, par Laurent Nicolas En réponse à : Insulte à la mémoire des Martyr
Les fédéralistes, aussi bien à l’UEF que chez nous, aux Jeunes Européens, malgré toutes leurs différences et les nuances propres à chaque individu, s’opposent au nationalisme : qu’il émane de la Bretagne, de la Corse, de chaque Etat-Nation membre de l’UE ou de ses régions.
Comme beaucoup vous faites l’erreur de ramener la pensée fédérale à la conception d’un super-Etat et à un nationalisme européen. C’est évidement faux. Nous défendons la subsidiarité : la complémentarité entre chaque niveau de décision, d’élaboration des politiques publiques. Notre volonté et passion pour la construction européenne s’accompagne d’un sentiment d’appartenance fort à cet ensemble en mouvement que nous voulons voir aller plus loin, et il existe au sein des fédéralistes, comme partout, une minorité d’extrémistes pour qui ce sentiment peut s’apparenter, bien qu’ils s’en défendent, à du nationalisme. Pour autant l’esprit des théories et projets fédéralistes est totalement antinomique avec la notion de nationalisme. C’est précisément contre les nationalismes que se sont élevés les penseurs du fédéralisme.
Ensuite, votre jugement sur l’histoire de la Bretagne est clairement orienté : c’est votre droit. Mais ne nous reprochez pas de n’y rien comprendre en faisant la preuve du peu de connaissances que vous avez sur les idées fédérales.
29. Le 24 octobre 2009 à 16:08, par Ronan En réponse à : La Bretagne, libre dans sa tête...
@ KPM :
Si les Musulmans d’Algérie avaient eu les mêmes droits que les autres la question de l’indépendance se serait sans doute posée autrement.
Je ne suis pas du genre à décider pour les autres (et ce n’est pas que je sois mordicus « oposé » à quoi que ce soit...) mais je suppose qu’en tant que breton, j’ai le droit de participer à ce débat, non ?!
En l’occurrence je suis donc de ces bretons qui disent que l’indépendance de la Bretagne, c’est une « connerie » (une de plus...) agitée à des fins démagogiques par des histrions en mal d’audience.
Puisque l’autonomie suffit pour assurer la prospérité économique et le bien être des populations.
30. Le 24 octobre 2009 à 16:33, par Ronan En réponse à : Insulte à la mémoire des Martyr
Notre interlocuteur est charmant mais oublie qu’il existe des centaines de milliers de « bretons-français » ou « français-bretons » (dont je suis) qui (pourtant bien plus nombreux que les activistes « indépendantistes »...) ne nourrissent pas particulièrement de rancoeurs à l’égard de l’Etat français.
Et qui - de façon plus générale - n’ont aujourd’hui absolument aucune envie d’avoir à choisir entre papa et maman.
La grande « Bretagne » d’avant 1532 ?! Personne n’a rien à gagner à substituer une mythologie nationale (française) par une autre (bretonne ?!). La Bretagne de l’époque capétienne est bel et bien un fief du royaume de France. Et quand elle ne l’est pas, elle est gouvernée par des princes Plantagenêts. Et quand elle ne l’est pas, elle est gouvernée par des clients de ces deux familles royales « étrangères ». Et quand elle ne l’est pas, elle est déchirée par la guerre civile (financée par les deux « parties ») que se mènent alors les partisans de la France contre ceux de l’Angleterre. Tu parles d’une indépendance ! (Quant à la grandeur d’un pays déchiré par les querelles de ses voisins, et quant à la proposérité de campagne ravagées, on pourrait y revenir : ce qui a « sauvé » la Bretagne au temps de la guerre de cent ans, ce n’est pas son mode de gouvernance, c’est surtout le fait qu’elle n’ait pas eu à subir la peste noire !).
Et - plutôt que de pleurnicher sur la république française - qui a déchiré le statut d’autonomie de 1532 (fait avéré...) ne pas oublier que ces sont tout de même des députés bien bretons qui ont porté à Paris les idées de pacte républicain, d’abolition des privilèges (dont ceux-là même de leur province...) et du fédéralisme à la française. Sans doute sont-ils là des « traîtres à la patrie » dans l’esprit de notre interlocuteur ?!
L’intervention précédante prouve surtout une chose : c’est que le discours nationaliste ne retient vraiment de l’Histoire que ce qui assurément l’arrange, abstraction faite de ce qui le dérange. Edifiant là une mythologie - identitaire, bien sûr (contestable, sûrement) - à des fins politiques imprécises (mais qu’on subodore douloureuses).
Et qu’on nous épargne le coup du « chant des martyrs » : le meilleur moyen de se pourrir assurément l’avenir, c’est de le subordonner aux diktats des morts (ou des « prêtres » - complètement désintéressés, bien entendu - chargés d’interpréter les paroles de ceux qui ne sont aujourd’hui plus là pour nous dire que le concept criminel de nation, pour lequel ils sont morts et/ou ont perdu leurs proches, c’est en fait de la m.).
Avoir un sentiment d’appartenance, c’est parfaitement légitime (moi-même, je me sens breton, français, dieppois, haut-normand, d’orgiine polonaise... que sais-je encore ?!). Mais en faire un objet politique revendicatif ne serait rendre service à personne. Le nationalisme est une forme de névrose : qui subordonne les esprits, qui opprime (les consciences d’abord, les hommes ensuite), qui tue (parfois / souvent...) mais qui se soigne (heureusement).
31. Le 24 octobre 2009 à 16:52, par Ronan En réponse à : Insulte à la mémoire des Martyr
L’intervention oprécédante est une parfaite démonstration par l’absurde qu’il faut d’urgence déconnecter le sentiment d’appartenance de l’exercice de la politique. A mélanger les deux, on ne créé que de l’exclusion sur critères « ethno-linguistiques » (tordus et forcément discriminants) et on n’obtient en définitive absolument rien de bon.
En 1905, la République séparait l’Eglise de l’Etat. Au XXIe siècle, il faudra pareillmeent réussir - enfin ! - à séparer l’Etat du Nationalisme. Et réussir à disjoindre la « chose politique » du légitime sentiment d’appartenance, sentiment d’ordre privé à d’urgence reléguer dans la sphère privée. Vite !
Il n’existera ni nationaux, ni nation : que des citoyens libres et tous égaux devant la Loi, autrefois aisément manipulables en spéculant sur leurs héritages familiaux et culturels.
32. Le 2 novembre 2010 à 09:17, par MahatmaTug En réponse à : Nationalisme, Histoire de Bretagne, Fédéralisme, Union Européenne
La morale de cette histoire, à la vue de toutes ces palabres est la suivante :
L’ignorance est le plus grand des danger.
Je trouve certains commentaires simplement affligeants.
A wir-galon,
MahatmaTug
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